16 20
Finalement la durée de vie est assez difficile à cerner. Certains se désintéresseront rapidement du jeu par son manque de liberté et de réalisme. La maniabilité de la moto-neige dans les Alpes Suisses par exemple en énervera plus d’un. C’est vrai qu’il n’y a pas énormément de films et de séquences, que la maniabilité est parfois exacerbée, qu’il manque un mode 2 joueurs… Mais pour ceux qui recherchent un challenge particulièrement intéressant seront gâtés avec Stuntman. De nombreux accessoires à débloquer, la possibilité d’améliorer sans cesse ses cascades, le mode Arène, des bonus à foison (making-of, interviews, secrets…), le tout avec une réalisation générale agréable et un style peu commun, Stuntman est une petite perle qui a tous les atouts pour séduire un large public.
- Original
- La Gestion des dégâts surprenante
- Les bonus à débloquer
- Trop linéaire
- Maniabilité massacrée pour amplifier la difficulté
- Absence d'un mode multi
Reflections, à l’origine des Driver et autres Destruction Derby, a su dénicher un filon fort peu exploité dans les jeux vidéo : faire d’un jeu un véritable film. Vous êtes un cascadeur qui doit faire ses preuves et bien évidemment tout effort mérite salaire, le succès ne va pas arriver dès le premier jour. Petit à petit, au fur et à mesure de vos performances de voltigeur et de pilote confirmé, les studios vous ouvriront les portes de la gloire, non sans souffrir … durement souffrir. Au début de votre carrière, vous serez amener à conduire dans une circulation plutôt fluide, passer dans un couloir sans écailler la peinture de la voiture sur les murs, effectuer quelques dépassements ainsi que des rotations au frein à main. Facile. Et puis, petit à petit, des courses-poursuites dans des rues étroites, des tonneaux, des sauts, éviter les explosions, passer entre deux trains, sauter une falaise, éviter un arbre qui tombe, sauter de la voiture en marche, etc. Bref, on vous en demandera toujours plus pour les besoins du film. Et lors de chaque séquence, vous devrez apprendre à maîtriser un nouveau véhicule, d’un Monster Truck à la moto des neiges en passant par un bus ou une cabriolet. Bref vous aurez du pain sur la planche !
Silence, moteur, action !
Chaque scène spectaculaire sera directement intégrée à la bande-annonce afin de donner plus de punch au film. Bien évidemment, un replay est présent après chaque tournage pour visualiser vos exploits. Mais bon, pour ça, il faut réussir la séquence en évitant au maximum les erreurs. Heureusement que les réalisateurs acceptent un certain pourcentage d’échec mais qui réduit au fur et à mesure du jeu. Mais attention, dans Stuntman, les p’tits fous fous qui veulent couper par-là, sauter ici plutôt que là, se verront pénaliser et devront refaire la scène. Et bien oui, dans Stuntman, il a un tracé à respecter à la lettre. On ne peut guère prendre de liberté, mais bon une fois lancé dans le jeu, le manque de liberté ne se fait pas sentir. En plus de ne pas sortir du chemin, il vous faut éviter d’endommager trop sérieusement la voiture, de vous retourner, de percuter l’équipe de tournage. Bref une vigilance de tous les instants, surtout que le réalisateur vous annonce vos obligations quelques secondes avant. Lorsque vous aurez terminé une séquence, si votre taux de réussite est supérieur à l’attente du réalisateur, vous toucherez un pactole qui vous permettra de débloquer des accessoires lors de la création de vos propres cascades. Bien évidemment, vous pourrez retenter par la suite cette même séquence afin de bien tout débloquer. Au contraire, si vous échouez, on vous redemandera encore et encore de refaire la scène, mais évitez au maximum ce cas de figure car en plus de gagner moins d’argent, le producteur peut décider de passer à la scène suivante ce qui veut dire : pas d’argent, un film médiocre et pas d’accessoire pour faire joujou dans le mode Arène. Stuntman propose 6 films allant du policier, aux films d’aventure, de la comédie aux films d’espionnage ou encore de kung-fu. Chaque film présente une difficulté croissante. Outre le mode Carrière, Stuntman propose un mode de Pilotage sans grand intérêt à mon goût et bien évidemment, le très attendu mode Arène. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une arène vierge dans un stade bondé de monde. A vous de placer rampes explosives, carcasses de voitures, bidons, caisses en bois, cerceaux enflammés, bus, camion, etc. Les combinaisons sont infinies, les cascades jamais les mêmes. Un pur régal pour les yeux et pour notre créativité. Et il faut le dire aussi, ça nous permet de souffler lorsque les échecs en mode Carrière sont trop nombreux.
La Driver’s touch
Stuntman a beau proposé un challenge intéressant, encore faut-il que la réalisation suive ! Au premier coup d’œil, les graphismes sont très proches de l’esprit d’un Driver, évidemment puisque c’est la même team qui est à l’origine du projet. Stuntman peut aux premiers abords déplaire … Et oui, on est loin de la magnificence graphique d’un Gran Turismo 3 ou d’un Toca Race Driver. L’ensemble manque de couleurs chatoyantes et l’aliasing est par moment un peu trop présent. De plus, les personnages sont faits grossièrement. Mais bon, c’est avant tout un jeu de voitures. De ce côté, rien à reprocher, bien au contraire. Les dégâts sont bien évidemment matérialisés pour un rendu surprenant. De la portière qui se détache au pare-brise qui explose, c’est vraiment jouissif de voir sa voiture tomber en pièces. Les décors sont très bien réalisés lors des scènes en ville, sur les pistes enneigées ou dans le désert du Caire. Lors d’un changement de véhicule, il faut un temps d’adaptation. Un Monster Truck ne se conduit évidemment pas comme une camionnette. Diriger une voiture sur une route verglacée et bien plus difficile que sur un circuit parfaitement bitumée. Mais voilà, un petit point qui obscurcit un paysage ma foi agréable. Reflections a par moment pousser à l’extrême la maniabilité de certains véhicules afin de corser la difficulté du jeu et ainsi donc pour rallonger la durée du soft. La moto-neige ou le Monster Truck sont une horreur à conduire. On rate la scène dès les 10 premières secondes, on s’énerve de plus en plus, et la manette souffre en silence. Bref un dosage ennuyeux pour quelques véhicules. Mais sinon, outre ces deux satanés bolides, on maîtrise très bien les autres. Les dérapages, les 180° et autres sauts sont souvent agréables à réaliser. Selon les films, la musique varie. De la country lors des courses dans le Texas profond, de la musique asiatique pendant les séquences en Extrême-Orient. Bref une ambiance qui colle parfaitement lors de chaque film, le tout saupoudré des commentaires du réalisateur. Certains véhicules vont un vacarme diabolique mais bon, ça, ça s’arrange dans les options. Seul le klaxon fait un bruit dérisoire… Remarque tout aussi dérisoire. En mode Arène, 3 titres tournent en boucle mais ils sont suffisamment agréables pour ne pas lasser.