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Il y a donc, ici et là, quelques défauts qui empêchent Star Wars : Le Pouvoir de la Force de briller pleinement. Les fans absolus de l’univers Star Wars seront bien évidemment aux anges de découvrir un jeu bien réalisé et prenant, malgré un héros à l'allure banale. Les autres s’amuseront c'est certain, mais pourront aussi vite se lasser de l’action, la faute à un gameplay à la fois complexe et primaire, à des idées mal exploitées et à système de jeu assez brouillon. En comptant une dizaine d’heures de jeu pour le finir, Star Wars : Le Pouvoir de la Force reste cependant un titre à saluer, ne serait-ce que pour l’investissement de LucasArts Entertainment dans le soft.
- Joli, détaillé et varié
- Petit côté RPG sympathique
- Moteur Euphoria efficace
- Très belle mise en scène
- Bande-son de qualité
- Doublage réussi
- Gameplay finalement primaire
- Un peu trop bourrin
- Une caméra capricieuse
- Level design décevant
- Deux, trois soucis graphiques
- QTE anecdotiques
Jeux vidéo et cinéma font bon ménage depuis des lustres et sans aucune doute, la licence Star Wars en est l’ambassadrice par excellence. Mais si cette osmose n’a pas tout le temps était harmonieuse, force est de constater que l’œuvre de George Lucas nous gratifie depuis quelques temps de produits de qualité. Oscillant tantôt vers le jeu de rôle, tantôt vers la stratégie en temps réel, c’est désormais vers le jeu d’action pur et dur que s’est tourné le studio LucasArts Entertainment. Si ce virage n’a rien de surprenant, c’est bien entendu l’arrivée de la licence sur les consoles haute définition qui fait grand bruit avec Star Wars : Le Pouvoir de la Force.
Testé à partir des versions PlayStation 3 et Xbox 360
Alors oui, c’est vrai que la saga Star Wars n'en est pas à sa première incursion dans l'ère HD. Les joueurs nourris à l'Etoile Noire, à la Force et aux Jedi se sont rués les yeux fermés sur les deux opus LEGO Star Wars – et on les comprend – mais il n’empêche que les titres de Traveller's Tales n’arrivaient pas encore à la cheville des productions signé LucasArts Entertainment. C'est pour cette raison que Star Wars : Le Pouvoir de la Force était attendu au tournant. Il ne manquait plus qu’aux trilogies signées George Lucas un habillage digne des longs métrages réalisés dans les années 1970 et 2000. Et de ce point de vue-là, le studio américain fait forte impression en recréant dans les moindres détails tout l’univers Star Wars. Des longs couloirs de la flotte impériale aux décors paradisiaques de Kashyyyk, en passant par la flore colorée de Felucia ou bien encore le cimetière industriel de Raxus Prime, pour ne citer qu’eux, les planètes visitées n’ont pas été choisies par hasard. Star Wars : Le Pouvoir de la Force s’inscrit directement entre les épisodes La Revanche des Sith et Un Nouvel Espoir.
L’histoire sans fin
Vous comprendrez alors pourquoi Star Wars : The Force Unleashed réintègre quelques personnages ô combien importants de l’histoire, à commencer par Dark Vador / Darth Vader. Et même si le prologue du jeu met en scène le seigneur noir, c’est bel et bien dans la peau d’un personnage inédit que vous allez vivre cette histoire parallèle à Luke, Han et Chewie. Fils adoptif de Vador, vous incarnerez l’Apprenti. En plus de ne pas avoir de nom, le jeune héros manque cruellement de charisme malgré ses changements de tenues qui lui confèrent un petit côté Altaïr (Assassin's Creed) par moments. C’est seulement grâce aux cinématiques et à une mise en scène réfléchie que l’on se prend au jeu et qu’on a hâte de découvrir le fin mot de l’histoire. Car vous vous doutez bien que les choses ne vont pas se passer comme voulu. Recueilli donc par Dark Vador en tant que futur prodige du côté obscur de la Force, il est embauché dès son adolescence pour traquer les chevaliers Jedi aux quatre coins de la galaxie. Et si les premières missions se passent sans heurt, l’Empereur n’apprécie guère cette collaboration secrète entre les deux hommes, ce qui obligera Dark Vador à revoir ses plans et l’Apprenti à choisir sa destinée. Un scénario pas forcément surprenant pour un Star Wars mais bien servie grâce à des cut-scenes et un doublage réussis. N’oublions pas non plus les musiques qui ne perdent rien de leur charme et qui s’associent très bien à l’action ou aux personnages mis en scène. Donc sous les traits de l’Apprenti, vous devrez parfaire votre… apprentissage. Logique ! Si de prime abord vous manierez votre sabre-laser avec facilité, il faudra par contre gagner de l’expérience pour commencer à utiliser les différentes subtilités de la Force. On en compte six au total : projection, éclair, préhension, répulsion, lancer de sabre et boucliers d’éclairs. Bien entendu chaque compétence se débloque au fur et à mesure de votre progression dans l’histoire, mais il faut savoir qu’il est possible de renforcer certaines caractéristiques grâce aux points d’expérience glanés au fil des combats et en récupérant des Holocrons Jedi conférant certains bonus. Ainsi, vous gagnerez plus en combattant un maximum d’ennemis et en diversifiant vos coups. Propulser un Stormtrooper sur un container explosif ou envoyer un Wookie sur d’autres créatures sera considéré comme un combo qui rapportera davantage qu’une simple attaque au sabre. Alors en mixant lévitation, foudre et onde de choc, vous maximiserez vos points. Le gain de niveau est également important pour l'Apprenti qui pourra augmenter en plus ses talents physiques (santé max, régénération force, attaque physique…). Ce petit côté RPG est bien agréable, d’autant que même votre arme et votre tenue peuvent être personnalisées au gré de l’aventure.
L’effet papillon
Voilà donc la raison qui nous pousse à visiter de fond en comble les niveaux et ce, malgré un level design pas toujours évident. En règle générale, les niveaux regorgent de détails, surtout pour les décors en extérieur, ce qui complique parfois la lisibilité. Heureusement, une mini carte est là pour vous aiguiller en indiquant la position de votre prochain objectif. Pour ce qui est des missions secondaires, vous devrez vous débrouiller comme un grand, tout comme pour trouver les fameux Holocrons. Mais plus on se balade dans les niveaux, plus on remarque de couacs dans la matrice du jeu. A commencer par une caméra pas toujours évidente à positionner au bon endroit et difficile à recadrer dans le feu de l’action. Dans ces conditions, une chute dans une crevasse arrive bien vite et pour ce qui est des ennemis, il nous faut quelques secondes de battements pour comprendre d’où on se fait shooter. D’ailleurs, il est parfois laborieux de locker un adversaire avec précision lorsque celui-ci est enchevêtré entre plusieurs objets interactifs, qui peuvent être déplacés grâce à la Force. A l’image de Grand Theft Auto IV, le moteur physique Euphoria donne beaucoup plus de crédibilité aux mouvements des objets et des corps en fonction des collisions. Loin d'afficher à l'écran de simples ragdolls à la Max Payne, cet outil technologique rajoute un degré de réalisme à l’utilisation de la Force, ce qui donne parfois des situations cocasses, telles que des Tetris humains. Et tout le monde est régi par Euphoria : troopers, AT-ST, Rancors, Jawas, Ugnaughts et même la végétation. On en prend plein les mirettes au risque parfois de faire chuter le frame-rate lorsque les explosions sont légions. Toujours est-il que c’est plaisant et amusant à regarder, et que Star Wars : Le Pouvoir de la Force bénéficie en plus d’une réalisation graphique soignée, aussi bien concernant les décors que les personnages. Mais alors qu’est-ce qui pêche ? Pour ce qui est du gameplay, malgré une prise en main rapide, on a tendance à ne pas rentrer dans les détails. Certains combos fastidieux passent rapidement à la trappe et on comprend bien vite que la méthode agressive est favorisée même face à certains boss Jedi. On frôle presque le beat’em all tellement l’action est répétitive. Même la présence de QTE sur certaines séquences ne parvient pas à redresser la tendance. On joue les bourrins, si ça passe tant mieux et si ça ne passe pas, ce n’est pas grave, on conserve les points d’expérience gagnés même après un Game Over. Bref, très peu de subtilités dans le jeu, et c'est bien dommage.