Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Spider-Man 3

Test Spider-Man 3
La Note
note Spider-Man 3 11 20

La série Spider-Man que l’on connaît depuis 2002 est allée crescendo jusqu’à Ultimate Spider-Man avant de retomber comme un soufflet avec ce Spider-Man 3 qui pourtant était attendu par tous les fans de l’homme-araignée. Bien qu’il procure certaines sensations et reprend dans les grandes lignes l’œuvre de Sam Raimi, c’est au niveau réalisation que le titre perd tout son charisme avec des graphismes décevants aussi bien sur PS3 que sur Xbox 360, une caméra foireuse, un gameplay qui en devient donc brouillon mais aussi répétitif, des QTE inappropriés, un rythme de jeu haché et une réalisation audio en dessous des productions habituelles d’Activision.


Les plus
  • Se prendre pour Spider-Man dans les rues de New York
  • Une ville assez grande
Les moins
  • Graphiquement passable
  • Un gameplay sans saveur
  • Des caméras qui font n’importe quoi
  • Des QTE inappropriés
  • Des dialogues mauvais
  • Une réalisation sonore pas assez sérieuse


Le Test

Cinéma et jeux vidéo font bon ménage dès lors qu’un blockbuster pointe le bout de sa pellicule. Et Spider-Man est un habitué de cet échange de bon procédé. La preuve encore une fois avec le troisième long-métrage signé Sam Raimi qui nous est conté par Treyarch sur une majorité de consoles dont les deux consoles next gen’ du marché pour un résultat bien loin d’égaler Ultimate Spider-Man.


Peu importe les médisances à l’encontre des super héros Marvel ou DC Comics, ces personnages de BD ont le vent en poupe depuis un certain temps et celui qui rassemble un maximum de suffrages est indéniablement Spider-Man. Loin devant les héros extraterrestres aux costumes ridicules et aux slips étroits et les petits bourgeois pétés de thunes qui se parent d’accessoires pour nous faire oublier l’absence totale de super pouvoirs, Peter Parker séduit en grande majorité le public. Est-ce en partie grâce au personnage de "Monsieur tout le monde" quand il est photographe ou à ses super pouvoirs ? Et si tout simplement la réponse résidait dans le matraquage médiatique accompagnant chaque sortie de films depuis 2002. Alors que certaines icônes des comics américains se sont ramassées dans les salles obscures, Spidey s’est imposé dès sa première apparition signée Sam Raimi. Cinq ans après, l’homme-araignée revêt son costume rouge pour un épisode qui se veut plus sombre que les précédents avec un Spider-Man assoiffé de vengeance suite à la découverte du vrai meurtrier de son oncle. Sandman, Venom, le Bouffon Vert Junior, trois Vilains que l’on retrouve dans Spider-Man 3 mais qui, pour cette adaptation vidéoludique, seront rejoins par des gangs de malfrats, des nouveaux croisements entre humains et animaux afin d’intensifier le plaisir de jeu. Hélas comme notre héros, Spider-Man 3 : The Game possède une part d’ombre qu’on aurait aimé ne pas libérer.

 

Bad Dude Vs. Dragon Ninja

 

Vous commencez à le connaître par cœur, comme si vous suiviez ses péripéties dans Voici, Gala ou Paris-Match. Spider-Man est Peter Parker et vice-versa. Lorsque la veuve et l’orphelin sont en danger il se précipite à leur rescousse après avoir enfilé son célèbre costume. Lorsque c’est calme, il s’occupe d’alimenter le Daily Buggle de ses clichés en exploitant parfois ses compétences d’homme-araignée histoire de mettre du beurre dans les épinards. Mais les moments de repos sont rares à New York. La Grosse Pomme regorgent de petites frappes qui font tout pour mettre la ville sans dessus dessous. Et lorsque ce ne sont pas les gangs des Dragon Tails, d’Apocalypse ou des Arsenic Candy, ce sont des créatures sorties de nulle part qui sèment la zizanie. Et puis pour couronner le tout votre meilleur ami, Harry Osborn découvre votre véritable identité et le sombre secret de son père, Mary Jane vous tape sur les nerfs, un nouveau photographe tente de vous voler la vedette et un dénommé Flint Marko est présenté comme l’assassin de votre oncle. Pas étonnant qu’avec un tel emploi du temps, Peter Parker pète les plombs et se laisse petit à petit dominé par un terrible sentiment de vengeance. Cette schizophrénie passagère est symbolisée à l’écran par le changement de tenue de Spidey. Et au fil des missions intimement liées à l’histoire du héros, votre costume rouge laissera sa place à un uniforme noir du plus bel effet, modifiant les actions de notre personnage mais aussi son caractère. Oubliez le Peter Parker timide et réservé, le Spider-Man Black Suit ne mâche pas ses mots, quitte à blesser les personnages qui l’aiment.

 

"Un grand pouvoir exige de grandes responsabilités"

 

Autant jouer franc jeu avec vous, les missions faisant progresser le scénario de Sam et Ivan Raimi ne sont guère nombreuses. C’est pourquoi on retrouve autour de l’Homme Sable, de Venom et du Bouffon Vert plusieurs nouveaux Vilains créés spécialement pour l’occasion : Scorpion, Rhino, le Caïd, Kraven. Pour rallonger également la durée de vie du soft, Treyarch a intégré trois gangs à mettre sous les verrous. Comme les deux précédents jeux, Spider-Man 3 propose un gameplay ouvert et donc une progression de jeu libre. En vous baladant comme bon vous semble dans les rues de New York, vous pourrez choisir quelle mission entamée, découvrirez plusieurs épreuves à enchaîner telles que les courses, la voltige, les défis déminage, les combats, des missions "braquages" ou "crimes à la chaîne". Leur intérêt premier est de récupérer quelques bonus de santé faisant progresser votre jauge au fur et à mesure de vos victoires. Pratiques mais pas indispensables car Spider-Man 3 n’est pas ce que l’on appellerait un jeu difficile. Hormis pendant certains affrontements contre des boss, les missions sont ponctuées ici ou là de checkpoints invisibles entre deux séquences de jeu. Ainsi donc, pas besoin de reprendre depuis le début pour continuer au moindre Game Over. D’un côté c’est pratique, de l’autre ça permet d’avancer vite dans l’histoire du jeu. Dommage que le scénario ne soit pas travaillé en profondeur et que Treyarch ait opté pour un maximum de missions annexes avec parfois l’obligation de s’entêter à taper dans un même registre de corvées pour débloquer la rencontre avec Venom, le duel avec Harry ou l’affrontement titanesque face à l’Homme-Sable. L’ensemble est donc bancal et le joueur se sent tiraillé entre la monotonie de certaines missions et la joie de (re)découvrir le film de Sam Raimi.

 

Mal au cœur

 

Les choses auraient pu être plus simples si seulement les développeurs s’était penchés plus sérieusement sur la jouabilité de Spider-Man 3. C’est à se demander si le titre n’a pas fait l’école buissonnière au moment du bêta-test. Pour ce qui est des séquences de balancement en ville, entre deux buildings et à plus de 150 miles par heure, on ressent un grande liberté de mouvement, zigzaguant entre les bâtiments, frôlant certains balcons, sautant dans le vide avant de se rattraper in extremis en balançant sa toile sur un mur. Pas besoin d’être un pro de la gâchette pour assouvir son rêve de môme. Mais les choses se compliquent sensiblement lorsqu’on met pied à terre. Tout d’abord la caméra est l’une des plus capricieuses du moment. C’est bien simple, préparez un sac à vomis à portée de main surtout lorsque vous tentez le diable à grimper sur les murs. Dès lors, l’angle de vue change du tout au tout et il vous faut dix ou vingt bonnes secondes de matraquage sur le stick analogique droit pour vous orienter, savoir si vous êtes à l’endroit ou à l’envers, si vous avancez ou reculez et où est le sol et le plafond. Estomacs sensibles s’abstenir. Mais le constat est quasiment similaire lors des phases de combat plutôt répétitives. Il faut sans cesse repositionner la caméra pour apercevoir ses adversaires. Heureusement ce défaut majeur de Spider-Man 3 disparaît lorsque surviennent les séquences de "Quick Time Event". Comme pour Marvel Ultimate Alliance ou Call of Duty 3 : En Marche vers Paris, vous devrez appuyez sur le bon bouton au bon moment lorsque celui-ci apparaît à l’écran. Les QTE sont en règle général le point culminant de bataille acharnée contre un Villain. Mais à la différence d’un Shenmue ou Fahrenheit, ils manquent cruellement de rythme, les combinaisons sont presque toujours les mêmes et ces séquences tombent comme un cheveu sur la soupe hachant complètement le rythme du jeu et des combats. Parlons-en des combats. Si le fait de débloquer de nouvelles techniques au fil de l’aventure s’avère intéressant, les combos manquent de variété et se heurtent à un système de contre mal étudié. En ralentissant le temps façon Max Payne, vous pourrez contrer facilement les ennemis et les enchaîner par la suite. Inutile dans ces conditions de marteler comme un forcené les boutons d’attaques puisque la patience paye.

 

Heartbreaker

 

Patient, il faut également l’être avec certains temps de chargement et surtout avec ceux suivant un Game Over. D’un point de vue technique, Spider-Man 3 n’honore pas les deux consoles Haute Définition sur lesquelles il tourne. De next gen’, le jeu d’Activision n’en a que la profondeur d’affichage. Lorsque vous êtes juché en haut d’un gratte-ciel, le panorama est appréciable même si on remarque que la ville, à quelques quartiers prêts, n’est qu’un assemblage d’immeubles similaires. Difficile donc de s’y repérer, et donc de mettre la main sur les différents bonus planqués ici ou là à la manière des paquets cachés de Grand Theft Auto. Mais pour ce qui est de la réalisation purement graphique, Treyarch a réalisé un travail en dents de scie sans jamais nous décoller la rétine. Certaines textures employées sont d’une pauvreté à pleurer tandis que le level design s’avère soigné en intérieur même si dans ce cas bien précis le frame rate nous joue des tours. C’est comme ça avec Spider-Man 3. On va de mauvaise surprise en bonne surprise puis en mauvaise surprise. Ce schéma est identique pour la modélisation des personnages. Certaines stars sont réussies tandis que les personnages secondaires voire même Marie Jane ont droit à un travail de cochon avec des visages inexpressifs, des yeux exorbités. Heureusement que la motion capture sauve les meubles et que chacun est logé à la même enseigne. A contrario, les doublages manquent de sérieux. Je ne dis pas ça pour les dialogues censés être drôles mais complètement raté. Je parle surtout des doubleurs qui tantôt sont officiels comme pour Tobey Maguire, et tantôt sont d’illustres inconnus même pour le rôle de Kristen Dunst. On terminera en écrivant dans la case musique : "peu mieux faire, musique parfois trop discrète".





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