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Après Tekken : Dark Resurrection, la PSP enfonce un peu plus le clou avec un Soul Calibur : Broken Destiny archi-convaincant, malgré l'absence de jeu en ligne en versus. Il est entendu qu'il ne faudra pas rechercher l'exploit dans les modes "Quête" et "Le Défi" qui frôlent le ridicule, mais dans la capacité à Bandai Namco Games à avoir su imposer la légende qui ne meurt jamais sur la console portable de Sony. Avec une réalisation magnifique, un gameplay remanié, une ambiance musicale somptueuse et des temps de chargement discrets, le jeu est un must have en puissance, même si l'on a retourné la version haute-définition dans tous les sens. Ne serait-ce que pour goûter à une expérience qui ne sera pas forcément renouvelée.
- Réalisation magnifique
- Techniquement solide
- B.O. au rendez-vous
- Soul Calibur dans le creux de la main
- Modes de jeu faiblards
- Solo anecdotique
- Un rééquilibrage des coups discutable
- Pas de versus en ligne
Alors que l'on pensait que la Playstation 3 et la Xbox 360 seraient les seuls supports à accueillir un nouvel épisode de la série Soul Calibur, Bandai Namco Games a surpris son monde en annonçant au mois d'avril dernier le développement de Soul Calibur : Broken Destiny sur PSP, une première pour la saga. Avec un Tekken : Dark Resurrection qui s'était montré brillant sur la console portable de Sony en 2006, la firme nippone dispose donc d'un canevas qui lui permet d'avancer en terrain connu, même s'il s'agit de deux licences différentes. S'il ne faudra pas s'attendre à des miracles en termes de contenu, Soul Calibur : Broken Destiny devrait en revanche s'appuyer sur un gameplay digne de ses prédécesseurs pour répondre aux exigences des inconditionnels du fighting tridimensionnel. C'est ce que nous allons voir dès maintenant.
Même si l'on peut croire qu'il faudrait être sacrément aveugle, ou faire preuve d'une mauvaise foi énorme, pour ne pas s'apercevoir que Soul Calibur : Broken Destiny est une édition light de Soul Calibur IV, le titre tente de proposer quelques nouveautés susceptibles d'intéresser ceux qui connaissent par coeur la version développée sur Xbox 360 et PS3. Des nouveautés totalement bidons à vrai dire, car le mode "Le Défi" n'est qu'une succession de missions visant à inculquer au néophyte les notions de base indispensables pour prétendre remporter des combats, tandis que dans "Quête", il s'agira de réaliser le meilleur score possible à la sauce Survival. En fait, c'est à l'écran de sélection des personnages qu'il faut se rendre pour avoir droit à de réelles innovations. Si Ashlotte, Angol Fear, Shura, Dark Vador, Yoda ou bien encore l'Apprenti ont été éjectés du casting de Soul Calibur : Broken Destiny, on note les arrivées de Kratos et Dampierre qui sont loin de faire dans la figuration. Le titre totalise ainsi pas moins de 28 combattants disponibles d'entrée de jeu, ce qui évite de passer des heures à les débloquer un par un. Particulièrement accessible dans Soul Calibur IV, le gameplay l'est encore plus dans Soul Calibur : Broken Destiny, ce qui risque de faire grincer des dents les puristes qui s'efforcent de poser le jeu et de claquer des combos nucléaires. Le titre ne baisse pas pour autant sa culotte devant les newbies, et l'exécution de certains enchaînements dévastateurs demandent toujours une précision et un timing sans faille, ainsi qu'une parfaite connaissance des priorités et des frame data. De l'autre coté, les changements majeurs opérés dans Soul Calibur IV sont toujours d'actualité dans Soul Calibur : Broken Destiny : l'advancing et le retreating gard sont restés au cachot, et il n'est toujours pas autorisé de placer un guard impact sur une projection. On n'oubliera pas non plus de citer la jauge d'âme et les Critical Finish qui ont longtemps été mis en avant durant la promotion de Soul Calibur IV. Par ailleurs, le jeu ne dissimule pas son caractère offensif avec un rééquilibrage des goûts incitant à l'attaque plutôt qu'au zoning.
Control the weapon. Don't let the weapon control you !
Si Xianghua ne fait plus aussi mal que dans Soul Calibur III, elle risque tout de même de continuer à hanter les nuits des joueurs qui la craignent, avec entre autres des wall combos encore plus violents, mais aussi et surtout des possibilités d'ouverture avec la moulinette beaucoup plus nombreux. Dès lors, les possibilités de mix-up flirtent avec l'infini, et il faut réellement posséder un mind game en titane pour ne pas avoir mal au coeur. Par ailleurs, le fait que les "charges bleues" de la demoiselle ne soient plus limitées coupe l'appétit et donne envie de succomber à la tentation ; on exagère à peine. Même dégoût pour sa chope spéciale qui passe de 40 à plus de 60% de dégâts. Bref, un cauchemar ! Zasalamel fait également partie des guerriers qui ont été dopés, avec entre autres des attaques en counter qui s'exécutent désormais en neutral hit. En revanche, Hilde et Ivy ont été clairement charcutées, surtout la fille de Cervantes qui voit plusieurs de ses attaques garanties passées aux oubliettes. Il y a vraiment de quoi pleurer. Pour placer tout de même quelques syllabes sur Kratos et Dampierre, les deux nouvelles têtes de Soul Calibur : Broken Destiny présentent des profils bien distincts. Le chauve enragé se montre particulièrement efficace lorsqu'il s'agit de maintenir son adversaire à distance, mais n'est pas aussi véloce qu'un Mitsurugi par exemple. Et puisque la majorité de ses coups ont été repris de God of War, il ne faudra pas s'attendre à une multitude d'attaques à base de kick. Dampierre, quant à lui, peut être considéré comme un subtil mélange entre Zetsuka, Mitsurugi et Voldo. Sous son masque de guignol de service se cache en fait un guerrier aux attaques fulgurantes, surtout au corps à corps. Cette balance des coups ne sera sûrement pas au goût de tout le monde, mais le gameplay du jeu dans sa globalité s'avère solide et cohérent, ce que l'on peut difficilement nier. On pourra par contre toujours trouver à redire en ce qui concerne la prise en main qui n'est pas horrible, mais tord horriblement les doigts dès qu'il s'agit de presser les diagonales et de placer des quarts de cercle. L'accès aux boutons de tranche peut également poser problème lorsque l'on est un habitué du stick.
Encore une fois, la PSP semblait être la seule machine nomade capable de faire tourner Soul Calibur : Broken Destiny avec une qualité visuelle irréprochable."
Encore une fois, la PSP semblait être la seule machine nomade capable de faire tourner Soul Calibur : Broken Destiny avec une qualité visuelle irréprochable. Certes, on n'a pas droit au même niveau de détail que sur Xbox 360 et PS3, mais la réalisation est vraiment magnifique pour une console portable. Les graphismes paraissent même plus fins que ceux de Tekken : Dark Resurrection, mais le boulot effectué il y a trois ans était déjà énorme. Le character design est à la hauteur de l'événement, ce qui rentabilise grandement le mode "Création" comportant beaucoup d'accessoires et de costumes qu'à l'accoutumée. L'absence de mode en ligne en versus est sans doute le gros point noir de Soul Calibur : Broken Destiny, et il faudra donc se contenter de parties en local via le ad hoc. Enfin, ceux qui s'acharneront sur le mode "Partie rapide", dans lequel on rencontre des ghosts contrôlés par l'I.A., croiseront sans doute une Xianghua appelée Kayane pour l'occasion. Il s'agit tout simplement d'un hommage la joueuse française qui, semble-t-il, a tapé dans l'oeil des développeurs de Bandai Namco Games pour mériter une place à la mesure de son talent dans le jeu. Chapeau l'artiste !