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Nul besoin de bouder son plaisir pour autant, car si on n'aurait pas renié un Sonic Rush plus long et plus riche, il n’en reste pas moins un titre intéressant car très différent de ceux déjà sortis pendant les années 2000 sur Game Boy Advance. Jouissif comme il faut, avec une ambiance sonore particulièrement bien renouvelée, Sonic Rush, bien que définitivement affranchi de ses origines, ravira autant la majorité de la troupe des Sonic Fan que ceux qui attendent en trépignant Sonic The Hedgehog sur les consoles de nouvelles générations !
- Vitesse d'animation au top
- Mélange 2D/3D de bonne facture
- Des actes assez longs
- Identité sonore forte
- Le bonus stage tactile
- L'aventure identique avec les deux personnages
- Pas plus de 7 niveaux
Pour l’arrivée de Sonic sur Nintendo DS, Akinori Nishiyama et la Sonic Team ont fait le choix judicieux d’adopter une bien belle perspective en 2D, tout en dépoussiérant un brin le concept. Un retour aux sources ? Pas plus que ça. Un excellent Sonic ? Evidemment.
Omnubilé par le besoin d’être éternellement charmé et surpris comme au premier jour, l’art de vivre du joueur moderne se divise généralement en deux quêtes aussi opposées que complémentaires. D’un côté le besoin impérieux d’originalité et de l’autre celui d’authenticité. Ce deuxième cas de figure se complique souvent du syndrome Francis Cabrel, également appelé syndrome du "c’était mieux avant". Sans philosopher vainement sur les effets de la nostalgie dans nos subconscients d’éternels insatisfaits, il faut bien admettre que c’est toujours un peu la même problématique que l’on rencontre avec un jeu comme Sonic Rush. Est-il oui ou non digne des anciens Sonic, ceux qui ont structuré le mythe du hérisson bleu ?
Rush Hour
Contrairement à ce que l’on pourrait penser et malgré un classicisme avéré, Sonic Rush se démarque sur bien des points des origines de la saga de Sega. A commencer par la linéarité du level design. Si les zones tirent souvent profit des deux écrans et peuvent donc se jouer régulièrement sur deux plans verticaux, les temps morts, passages secrets et autres séquences de plates-formes sont pour leur part quasi-inexistants. Comme son nom l’indique, Sonic Rush privilégie la vitesse pure. Mais un Sonic dans lequel le joueur se contenterait de foncer tout droit souffrirait d’un flagrant manque d’intérêt. La Sonic Team a toujours su trouver le bon équilibre, qu’il s’agisse d’un Sonic en 2D ou en 3D, et Sonic Rush ne fait pas exception à la règle. Il faut cependant savoir qu’il s’avère assez retors dans le sens ou il nécessite un apprentissage régulier. Plus on progresse et plus le jeu est truffé de coups tordus peu ou prou impossibles à anticiper. La mort devient donc inévitable lors de la découverte des zones, et oblige de ce fait le joueur à avancer avec raison, si possible en faisant preuve d’un repérage méthodique. Le jeu serait trop facile s’il ne reposait pas sur cette connaissance progressive des niveaux. Foncer à tout va ça a du bon, mais ça provoque aussi automatiquement la mort ou bout d’un moment. Il faudra donc faire en sorte d’assimiler les pièges à tel ou tel endroit. L’apprentissage par la mort en quelque sorte. Et heureusement que Sonic Rush est basé sur ce principe, sans cela il n’aurait été qu’un opus à la vitesse d’animation certes époustouflante, mais complètement dénué d’intérêt. Par son ambiance enfin, Sonic Rush se démarque définitivement de ses ancêtres de la Mega Drive.
Rapide + Rapide = Très Rapide
Le jeu de Nishiyama instaure même une ambiance somme toute plus proche d’un Jet Set Radio que de Sonic The Hedgehog. Le parallèle est évident, le compositeur de Sonic Rush n’étant autre que Hideki Naganuma, qui s’est fait remarquer à travers les excellentes bandes-son accompagnant les exploits urbains de Gum. Ainsi celle de ce Sonic Rush se démarque franchement de tout ce que l’on avait pu entendre auparavant dans la série. Tendances et rythmées par des samples vocaux faciles à retenir, les musiques de Sonic Rush gagnent à être écoutées et soutiennent fort bien la mesure. La comparaison avec l’univers de Jet Set Radio ne s’arrête d’ailleurs pas à la bande-son. Côté jouabilité, notre Sonic effectue toujours le Spin Dash initié avec Sonic The Hedgehog 2, mais a également acquis à l’occasion quelques nouvelles possibilités qui peaufinent encore un peu plus un rythme de jeu déjà particulièrement chevronné. Une jauge fait son apparition à gauche de l’écran, et il s’agit d’une jauge de… boost. Si si, un boost dans Sonic ! Son utilisation permet de prendre une vitesse de pointe en un clin d’œil et ce, quelle que soit l’inclinaison ou la nature du terrain. A noter qu’aucun ennemi ne peut entrer en contact avec Sonic pendant ce délicieux instant. La précieuse jauge peut se remplir soit en tuant les quelques ennemis à la solde d’Eggman, soit en effectuant quelques tricks aériens à l’aide du bouton A, après avoir été propulsés par un bumper par exemple. Des petites habitudes complètement nouvelles pour un Sonic, et qui ont le mérite de ne pas romprent avec l’esprit de la série, encore que l’on aurait pu se passer de voir Sonic faire du hip-hop à chaque fin de stage...
Sonic Rush, et vous ?
En parlant des stages, ils sont au nombre de sept, divisés en deux actes, et chacun d’entre eux est ponctué par le traditionnel bonus stage, passage obligé pour récupérer les sept Chaos Emerald. Pour cette édition, les nostalgiques auront la larme à l’œil puisque le bonus stage est calqué sur celui de Sonic The Hedgehog 2, à savoir la rampe en vue à la troisième personne, mais jouable au stylet ! C’est le seul moment ou Sonic Rush vous imposera le petit bâtonnet, mais autant dire que c’est particulièrement réussi. D’une précision diabolique, ce bonus stage en deviendrait presque plus jouissif que l’original ! On regrettera seulement qu’ils soient un brin trop facile à terminer, exception faîte du tout dernier que vous ne risquez pas d’obtenir du premier coup ! C’est en tout cas le seul passage qui fait directement allusion aux ancêtres de la série, et nous aurions bien aimé rencontrer davantage de clin d’œil, comme nous avions eu le plaisir d’entendre un remix du thème de la Green Hill Zone dans Sonic Advance 3.
L’utilisation des deux écrans prend tout son sens, surtout dans les derniers stages où les phases ascendantes et descendantes nécessitent une anticipation décuplée. En revanche la présence du deuxième personnage jouable relève de la grosse déception. En effet si Blaze, la chatte en chaleur venue d’un monde parallèle, est plutôt charismatique et se joue d’une façon proche de Knuckles ou Tails grâce à sa capacité de flotter, son itinéraire est le même que celui de Sonic, mais dans un ordre différent. Bof. De ce fait, la durée de vie de Sonic Rush reste assez légère. Pas de doutes, de ce point de vue, Sonic Rush est bel et bien old school ! A tel point qu’il est peut être le plus court de tous les Sonic en 2D, ex æquo avec le Sonic The Hedgehog de 1991.