Test également disponible sur : DS

Test Touch Detective

Test Touch Detective
La Note
note Touch Detective 13 20

Si à l'origine Touch Detective n'a rien en commun avec la gamme Casual de la Touch Generations, ses créateurs ont tout de même oeuvré dans un esprit de simplification ludique auquel on risque de se retrouver de plus en plus souvent confronté. Ne possédant ni le charme feutré d'un Hotel Dusk ni l'écriture fantastique d'un Phoenix Wright, Touch Detective parvient malgré tout à captiver un certain temps, peut-être à cause justement de sa facilité, de cette légèreté décalée. Un microcosme blindé de sympathie et d'innocence qui, humblement, sans inspiration particulière, ne se prévaut de rien et ne se réclame de personne. Mais que tout cela est frugal.


Les plus
  • Esthétique très personnelle
  • Une simplicité engageante
  • Parfois cynique et moqueur mais...
Les moins
  • ...sans dépasser le stade de la naïveté
  • Ça, un jeu d'investigation ?
  • Ludiquement très creux


Le Test

Malgré un nom transformé pour coïncider avec la Touch Generations, gamme à l'origine de l'explosion du grand public sur Nintendo DS, Touch Detective n'a aucun lien avec ceux que l'on réduit parfois au rang de "non jeux" destinés à faire du chiffre au détriment du travail de fond. Cela ne fait pas automatiquement du jeu de Success un titre profondément abouti, mais on ne peut lui renier un certain charme décalé.


Les adeptes du jeu vidéo sans boutons vont se réjouir de retrouver avec Touch Detective une nouvelle déclinaison du gameplay 100% stylet, même si son apport tactile est franchement faible notamment dans son rapport avec l'objet 3D à observer. De toutes façons, soyons directs, Touch Detective est une cartouche poids plume. Ceux qui débutent le jeu avec un réel appétit d'enquêtes insolubles, une soif de déduction et de retournements de situations à foison devront prendre sur eux et faire ceinture. Ils ont face à eux en réalité un jeu qui perd très vite de vue toute consistance en terme de profondeur ludique, loin de faire appel aux méninges. Enfermé dans un univers modèle réduit d'une demi-douzaine de places exiguës, l'apprentie détective Mackenzie, gamine aux yeux aussi curieux qu'exorbités, évolue sainement en parcourant le fleuve de quatre scénarii aussi peu angoissants que complexes. Touch Detective est motivé par une certaine poésie doucette et humoristique, avec des thèmes tellement légers que le joueur oublie régulièrement qu'il est un investigateur et non pas un simple touriste. J'en veux pour exemple le scénario numéro 3 (une histoire de fée d'hiver, sans jeu de mot, qui débarque hors saison) dans lequel il n'existe pas la moindre notion d'enquête puisque l'on se contente de faire progresser l'histoire en parlant aux bonnes personnes aux bons endroits ! S'agit-il réellement d'un jeu de détective ? Touch Detective évoque plutôt une sorte de succédané de Point & Click ultra simpliste au stylet, sans autre enjeu particulier que de s'attacher à ces frimousses adeptes du comique de répétition, mais aussi d'une certaine ironie parfois bien amusante, représentée par les pensées cyniques de Mackenzie qui s'affichent sur l'écran du haut pendant que celle-ci parle avec son interlocuteur. Un mode de représentation binaire franchement sympa par son côté schizophrène : une scène montre Mackenzie écouter et faire mine de s'intéresser à son premier client en détresse, pendant que les pensées du détective sont en réalité focalisées sur sa tasse de tisane froide qu'elle cherche le moyen insoluble de vider sans interrompre la conversation. Ce décalage stigmatise assez bien ce qu'est au fond ce Touch Detective. Un modeste jeu d'aventure qui n'a pas grand chose à vanter que son recul permanent avec les événements.

 

Le goûter du détective

 

Si l'on excepte l'histoire du filet à papillons et de la toile d'araignée dans le chapitre 1, dont l'union incongrue nous renvoie directement aux grandes heures burlesques (qui s'en souvient ?) de la série Discworld sur PlayStation, Point & Click aux énigmes invraisemblables issue des Annales du Disque Monde de Terry Pratchett, Touch Detective est lui pour le moins accessible ludiquement. C'est vraiment le moins que l'on puisse dire pour un titre si peu épais dans lequel l'implication du joueur est très faible. S'il ne parvenait pas à arracher quelques sourires de temps en temps, la messe serait dite. Doté d'une esthétique personnelle et de musiques assez agréables, le jeu de Success demeure toutefois dans une réserve et une timidité permanente. Il n'a en fin de compte que peu de choses à nous dire et surtout peu de choses avec quoi nous faire jouer. S'il dispose d'un degré de sympathie certain, il n'empêche que les Holmes, Poirot et autre Marple en herbe étaient en droit d'attendre un challenge et une envergure digne de la fonction sacrée de détective. Ludiquement, Touch Detective n'a donc presque rien à dire. On trouve un objet, on parle, un montre un objet, on parle. Mais il est sympathique. Sympathique et profondément innocent, sans aucun héritage à transmettre, ni de leçon à donner. Loin de représenter le réel, le monde de Touch Detective flirte parfois avec une sorte de poésie douce en ce qu'il se refuse à tout manichéisme et toute recherche de la méchanceté. Touch Detective est un jeu sans méchant, il flotte dans un doux cocon. En revanche, si le but était de basculer dans un univers d'une absurdité totale et d'en faire une référence d'anticonformisme, c'est raté, car trop de répliques dénuées de sens tombent à l'eau, peut-être sont elles dénaturées par une localisation toujours délicate lorsqu'elle doit faire de l'esprit d'une langue à une autre.




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Steeve Mambrucchi

le mardi 5 juin 2007, 14:55




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