Test Sniper Elite 4 sur PS4, Xbox One et PC sur PS4
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Au fil des ans et des épisodes, Rebellion a régulièrement peaufiné le concept de Sniper Elite. Du coup, le studio anglais nous propose cette fois un opus réellement plaisant, voire enthousiasmant pour peu qu'on soit particulièrement sensible au sujet abordé. En effet, les adeptes du sniping se régaleront en difficulté maximale, l'absence d'aide obligeant à évaluer soi-même la trajectoire des balles. Mais les autres ne seront pas en reste, car la présence de niveaux particulièrement ouverts, le gore réaliste des caméras de frag et l'accessibilité du mode de difficulté standard assurent le fun et le spectacle. Si vous n'êtes pas déjà un adepte de la série, il se peut que cet épisode soit celui de votre conversion !
- Niveaux très ouverts
- Graphismes à la page
- Difficulté hautement personnalisable
- Caméras de frag parfaites
- Solo, coop et multi répondent à l'appel
- Seulement 8 missions solo
- Cinématiques guère passionnantes
- Politique de DLC abusée
- Mission Hitler absente du jeu de base
- Encore et toujours la seconde guerre mondiale
Autrefois extrêmement rares, les jeux de sniper sont devenus en quelques années un genre à part entière, propulsé par deux locomotives : Sniper Ghost Warrior et Sniper Elite. Précurseur du genre, ce dernier est également le plus prolifique puisqu'il a déjà eu droit à trois épisodes principaux et trois dérivés estampillés "zombies". Aujourd'hui, nous allons nous intéresser au quatrième opus majeur, qui sort pile poil le jour de la Saint-Valentin. Alors, coup de cœur ou pas ?
Audacieux mais pas trop, Sniper Elite 4 reste fidèle au cadre de la seconde guerre mondiale. On le regrette forcément un peu, tant ce contexte manque d'originalité, mais les développeurs ont tout de même eu le bon goût de nous emmener sur le front italien. On a donc droit à des paysages méditerranéens qui font du bien à la rétine, d'autant plus qu'ils bénéficient d'un traitement graphique fort honorable. Qualités artistiques et techniques sont donc au rendez-vous, sans qu'il y ait matière à crier à la révolution visuelle pour autant. Mais ces atouts sont d'autant plus louables qu'ils sont accompagnés par une ouverture des maps sans précédent. Selon les développeurs, le plus petit terrain de jeu de la campagne solo de Sniper Elite 4 est encore trois fois plus vaste que le plus grand de Sniper Elite 3. Et on veut bien les croire car, effectivement, les maps sont immenses et regorgent de missions principales, secondaires et secrètes. On peut les remplir dans l'ordre que l'on souhaite, que ce soit au gré d'une minutieuse planification ou en se laissant porter par la balade. Evidemment, nous ne sommes pas dans un jeu de rôles aux innombrables quêtes, mais on peut compter à peu près sur une dizaine d'objectifs par mission. De quoi y passer pas mal de temps, surtout si l'on souhaite découvrir les moindres recoins du terrain et ramasser tous les objets cachés. Parmi ceux-là on trouve des lettres de soldats, qui viennent nous rappeler que, tout nazis qu'ils soient, les ennemis que l'on abat sans pitié sont avant tout des êtres humains. L'exploration est facilitée par une panoplie de mouvements étendue par rapport aux épisodes précédents. Le héros peut courir accroupi, grimper aux gouttières, s'accrocher aux rebords, sauter par dessus le vide (par exemple pour passer d'un toit à un autre) et même, c'est assez rare dans le jeu vidéo, ramper sur des escaliers. Tout cela permet de se placer au mieux pour réaliser des tirs à très grande distance, mais également de déguerpir rapidement après un tir afin de ne pas se faire repérer.
SNIPER ET SANS REPROCHE ?
En effet, un sniper sachant sniper doit savoir rester le plus discret possible. Le jeu se dote d'ailleurs de mécaniques d'infiltration, comme le jet de pierre pour détourner l'attention des gardes, le sifflement pour les attirer vers soi, ou encore le déplacement de cadavres pour éviter de les mettre en état d'alerte. De nombreux pièges et explosifs sont également au menu (mines, TNT, câbles piégés…), permettant ainsi de préparer au mieux sa fuite ou de venir à bout des véhicules blindés. Pas avare en possibilités, le jeu propose deux fonctions pour chaque objet (grenade à manche normale ou adhésive, munitions normales ou silencieuses, déclenchement des mines au premier ou second contact…), ce qui multiplie un peu plus les approches. Mais le cœur du gameplay et ce qui procure le plus de plaisir reste bien entendu les tirs à grande distance. Pour cela, il est conseillé de repérer au maximum le terrain avec les jumelles, de marquer les ennemis si on souhaite se faciliter la vie, puis de passer au fusil. Vient alors le moment sacré où l'on vide l'air de ses poumons, ce qui a pour effet de stabiliser la lunette, et où l'on vise. Dans les modes de difficulté standard, un losange rouge vient nous indiquer le point d'impact de la balle. Une aide bienvenue pour les joueurs les plus paresseux mais une hérésie pour les puristes, qui pourront heureusement passer en mode de difficulté maximale ou bien personnaliser les options afin de retirer cette indication "cheatée". Dès lors, ils auront à estimer au mieux la distance à laquelle se trouvent les ennemis, la courbe de retombée des balles, ainsi que la force et la direction du vent, afin de décaler leur visée en conséquence.
Le plaisir de réaliser un tir à la tête n'en est que plus grand, surtout que l'effet "caméra de frag" qui a fait la réputation de la série est toujours aussi jouissif.
Le plaisir de réaliser un tir à la tête n'en est que plus grand, surtout que l'effet "caméra de frag" qui a fait la réputation de la série est toujours aussi jouissif. Voir la balle déchirer au ralenti les entrailles des corps devenus transparents pour l'occasion est un plaisir coupable sans cesse renouvelé. Cerveaux, yeux, testicules et autres organes internes éclatent dans des effets graphiques fascinants, à la fois gores et réalistes. Si jamais vous trouvez cet effet excessif ou dérangeant, libre à vous de le désactiver dans les options. D'ailleurs il serait malvenu de juger Sniper Elite 4 sur cette vicieuse fonctionnalité, car le jeu est loin d'être bourrin. De la gestion du rythme cardiaque qui empêche de viser correctement après avoir couru jusqu'à la possibilité de masquer le bruit de nos tirs grâce à certains bruits environnants intermittents, en passant par un arbre de compétences qui permet de choisir à chaque palier entre deux améliorations distinctes pour notre héros, il y a matière à s'amuser subtilement. Et peu importe que les briefings et cinématiques de la campagne solo manquent de peps, car le gameplay, lui, se montre des plus plaisants. Par ailleurs, signalons que cette campagne peut tout à fait se parcourir en coopération. Les joueurs les plus sociaux disposent également d'un mode "Survie coopératif" et même d'un mode "Observation asymétrique", où un joueur incarne un sniper et l'autre un spotter. Quant au multi, il se décline à travers six modes différents, qui viennent judicieusement rallonger la durée de vie globale du jeu. Car avec seulement 8 missions solo principales, on reste un peu sur sa faim, même si chacune d'entre elles peut prendre plus d'une heure pour être réalisée et que la rejouabilité est élevée. Le plus gênant reste de constater que la traditionnelle mission permettant d'assassiner Adolf Hitler est réservée aux précommandes et au Season Pass. Ce dernier donnera d'ailleurs accès à des missions solo supplémentaires, renforçant ainsi l'aspect incomplet du jeu de base. Une politique commerciale désormais habituelle mais toujours aussi détestable et particulièrement forte ici, ce qui coûte bien un point ou deux à la note finale du jeu !