Test également disponible sur : X360

Test Skate

Les Notes
note Skate. 14 20 note multi-utilisateurs Skate. 4 5

Skate a vraiment tout pour séduire les joueurs blasés de l’univers de Tony Hawk. 100% simulation, le titre s’offre une réalisation des plus soignées avec un moteur graphique et physique convaincant, une animation des skateurs parfaites, une bande-son et même une version française travaillée. Seulement, c’est le gameplay qui noircit un peu le tableau. A trop vouloir innover, EA Black Box a compliqué considérablement la jouabilité qui nécessite beaucoup trop de manipulations en peu de temps. Même après plusieurs jours d’apprentissage, on s’en mord encore les doigts surtout que certains challenges, et notamment les défis pros, ne nous aident pas dans cette tâche. Un gameplay alternatif aurait été plus que bénéfique au soft d’Electronic Arts.


Les plus
  • Graphiquement réussi
  • Une animation des plus crédibles
  • Bien complet
  • Enfin une simulation de skate
  • La possibilité de partager photos et vidéos
Les moins
  • Un gameplay un peu trop complexe
  • Pas de maniabilité alternative
  • Beaucoup de temps de chargement inutiles
  • Une ville qui manque de vie
  • Un peu de lag en multi


Le Test

Depuis maintenant huit ans, la série Tony Hawk truste la première marche des jeux de skateboard, laissant loin derrière la concurrence qui a fini par baisser les bras devant une telle hégémonie. Mais depuis un certain temps, l’épée de Damoclès plane au-dessus de la tête de la licence d’Activision qui a bien du mal à se renouveler. Profitant de ce moment de faiblesse, Electronic Arts a décidé de se jeter dans l’arène avec Skate, un titre qui lorgne plutôt du côté de la simulation pour le plus grand plaisir des amateurs du genre. Malheureusement, certains choix opérés par les développeurs d’EA Black Box mettent des bâtons dans les roues de Skate, l'empêchant de gravir les marches du succès.


Activision a eu suffisamment de flaire en 1999 pour décrocher la palme d’or des jeux de skateboard sur consoles. Dès lors, la licence Tony Hawk's Pro Skater s’est déclinée sur un nombre effroyable de consoles, sans même craindre l’arrivée de nouveaux venus. Konami (ESPN X-Games Skateboarding, Evolution Skateboarding), THQ (MTV Sports : Skateboarding Featuring Andy MacDonald), Rockstar Games (Trasher : Skate and Destroy), Ubisoft (X-Bladez : Inline Skater) ou même Sony (Grind Session), tous se sont cassés les dents face au succès de Tony Hawk et de ses amis skateurs. Et pourtant il aura fallu attendre huit longues années pour qu’un titre puisse détrôner le faucon d’Activision. Et c’est Electronic Arts qui, malgré les débâcles de The Simpsons Skateboarding et des épisodes Street Skater, est bien décidé à mettre fin au règne d’Activision sur ce marché en sortant Skate. Oubliez les fakie to nosegrind to pivot, kickflip to one foot japan, 540° varial heelflip avant de finir en 5-0 grind sur le dos d’un éléphant. Le jargon façon Tony Hawk, on n’en veut pas ici. Skate ne mange pas de ce pain-là et c’est tant mieux. Les fans de skateboard ont enfin affaire à un jeu vidéo qui leur ressemble et qui se veut réaliste et crédible.

 

Joue-la comme Tony

 

Comme une grosse majorité de titres proches ou non de l’univers du skateboard, la liberté est le maître mot dans Skate. C’est ainsi que l’on vous propose de devenir la nouvelle figure emblématique de ce sport en enchaînant petits contests sur petits contests avant de vous faire remarquer et poser pour les plus grands magazines de skate du pays. Mais avant tout chose, il faudra commencer par créer votre avatar. Le bonhomme que vous incarnerez a heurté malheureusement un bus en faisant son kakou devant l’objectif d’une caméra amatrice. Et c’est par la case "chirurgie esthétique" que vous entamerez votre périple. Ainsi, vous pourrez modeler un personnage à votre goût, en choisissant la couleur de ses cheveux, sa pilosité, sa corpulence, la forme de sa tête, de ses yeux, de son nez ou de ses sourcils. Sans être aussi minutieuse que le mode "Création" d’un Fight Night Round 3, cette option est suffisamment complète pour avoir l’embarras du choix. Et il en va de même pour la tenue vestimentaire. Vous pourrez choisir parmi de nombreuses marques (Alien Workshop, DC, Black Label, Almost, Ethnies, Globe, Adidas, Ipath…) tout un tas d’accessoires pour parfaire le look de votre skateur, des pieds à la tête en passant par l’ajout de lunettes, de bracelets, de montres ou de ceintures. Cependant vous êtes limités dans votre shopping, et il faudra passer plus tard faire vos emplettes, lorsque vous amassez suffisamment de pognon pour acheter les dernières fringues à la mode. Il va sans dire aussi que par la suite les sponsors s’intéresseront à vous et qu’il sera beaucoup plus aisé de s’habiller dans ces conditions. Mais pour l’heure, il est temps de se faire les dents en se baladant à San Vanelona, votre terrain de jeu dans Skate.

 

Les Seigneurs de San Vanelona

 

La ville est suffisamment vaste et éclectique pour proposer différents quartiers tous différents grâce à leur architecture. Vous commencerez à faire vos preuves dans la banlieue bon chic bon genre de San Vanelona avant d’atteindre la zone des HLM et de poursuivre votre carrière dans le centre-ville ou dans la vieille ville. Pour les moins feignants des skateurs, faire le tour de la cité prendra de longues minutes mais sachez qu’il est toujours possible de prendre le métro pour se rendre ailleurs ou passer directement par le menu carte afin de découvrir les nombreuses épreuves qui vous attendent. En plus des classiques "Best Trick Contest" où le but est de réaliser le meilleur enchaînement de figures dans le temps imparti, vous pourrez vous mesurer à d’autres skateurs en quête de gloire en mode Jam, réaliser vos propres films grâce à votre caméraman attitré, poser pour un célèbre magazine de skate, coller aux basques d’un skateur en mode "Suis-moi", exécuter une séquence de tricks sur un Spot ou jouer à une alternative du Pendu avec l’option S.K.A.T.E.. Ici, le but est de répéter les tricks d’un joueur ou au contraire d’en créer des bien compliqués pour malmener son concurrent, sans jamais reproduire la même figure. L’imagination prédomine donc surtout que cette épreuve se focalise essentiellement sur les flips et les rotations. Les grabs sont proscrits. A l’inverse, lorsque vous discuterez avec un skateur pro ce dernier vous demandera un enchaînement bien particulier sur tel ou tel module. Et il faudra respecter à la lettre ses consignes pour être sûr de signer un contrat de sponsoring ou de décrocher la Une d’un magazine. Les épreuves sont suffisamment variées pour vous faire évoluer comme bon vous semble au sein de "The Skateboard Mag". Parallèlement à ce canard, vous pouvez travailler pour "Trasher Magazine". Ici les épreuves sont sensiblement les mêmes si ce n’est le challenge Deathrace qui mise à fond sur la course de vitesse. Et que faire pendant que vous rejoignez une nouvelle étape ? San Vanelona regorge de piscines, d’écoles, de parcs, de places, d’établissements privés pour découvrir de nouveaux spots ou des défis pro en compagnie de quelques légendes telles que Danny Way, Pat Duffy, Mike Carroll, Mark Gonzales, Paul Rodriguez, PJ Ladd ou Chris Cole. C’est en gagnant leur confiance que vous approcherez de nouveaux sponsors mais pour y arriver il faudra réussir leur challenge de tricks avec ou sans limite de temps. Parallèlement à ces découvertes qui feront grimper votre côte de popularité, vous rencontrerez sur votre chemin de nouvelles boutiques pour faire le plein de vêtements. Mais très franchement, San Vanelona malgré sa grandeur manque singulièrement de vie. Quelques bagnoles ici ou là pour vous défoncer la caboche si vous traversez en dehors des clous, quelques vigiles pour vous faire passer l’envie de skater dans des endroits interdits tout en vous fauchant quelques dollars, des piétons bien agaçants qui se sentent obligés de marcher juste devant vous et de rares skateurs qui vous envoient au tapis si vous grindez leur spot, ça reste insuffisant. Pire encore, lorsqu’il y a un peu trop de monde dans le décor, c’est la gamelle assurée.

 

Coup de Flip

 

Une ville pas très vivante mais qui a le mérite de retenir notre attention d’un point de vue graphique. Les équipes de développement d’EA Black Box ont particulièrement soigné la réalisation graphique de Skate. aussi bien au niveau des textures que de la modélisation des personnages. Comme pour la majorité des titres Electronic Arts, on retrouve le même filtre de couleurs jouant sur les contrastes du jeu pour donner un style au soft, et s’accentuant pour insister sur certains exploits. C’est toujours aussi propre bien que l’effet de surprise ou du moins d’émerveillement s’estompe. Mais la palme d’or revient indiscutablement à la motion capture qui permet à Skate. de nous offrir une animation aux petits oignons. L’accent est mis sur les mouvements de jambes et des pieds précédents chacune de vos figures. Mais ce n’est pas pour autant que le reste en pâtit. Grind, flips, grabs, rotations, votre personnage se meut avec réalisme et même lors des chutes on a l’impression de ressentir la douleur de son avatar lorsqu’il finit la tête la première sur du marbre ou les jambes écartées sur une rampe d’escaliers. C’est beau, c’est propre et hormis un grand nombre de temps de chargement même lorsque vous recommencez une épreuve, difficile de cracher dans la soupe que nous sert Electronic Arts. Et pourtant, comme dit en introduction du test, Skate. ne parvient pas au sommet et ce ne sont pas les quelques défauts mineurs cités ici ou là qui gâche le travail. Vous l’aurez compris, c’est d’un point de vue du gameplay que les choses ne sont pas toutes roses. Electronic Arts, pour on ne sait pour quelle raison, est tombé sous le charme du stick analogique droit. Un petit bout de plastique qui signifie énormément de choses pour l’éditeur et ses studios internes.

 

Encore une fois, le gameplay repose sur l’utilisation de ce stick et exclusivement sur l’utilisation de ce stick. A la différence de Fight Night Round 3, pour en revenir encore à lui, il vous est impossible de basculer la maniabilité sur les boutons. Dans Skate., les boutons X et A servent à prendre de la vitesse, tandis que le B permet de freiner ou de réaliser des Chris Air, des No-Foot Air ou des Coffin. Enfin le Y active les défis. Par conséquent, le stick analogique droit exécuter les flips grâce à la commande "flic kit". Selon les directions données, vous réaliserez différents sauts du simple Ollie au Nollie en passant par les Pop Shove-It, les Kickflip, Heelflip et 360 Flip. Plus le style de flip est compliqué, plus la manœuvre demandera de dextérité, en goofy comme en regular. Vous commencerez par apprendre la base du skate avec le Ollie qui consiste à appuyer en arrière avant de rabattre le stick en avant pour sauter. Viendront ensuite les diagonales, les rotations et les légères inclinaisons dans le cas des manuals. De multiples mouvements sont donc réalisables mais malheureusement dans le feu de l’action, on n’en laisse tomber la plupart. Trop strictes, elles demandent trop de précision ce qui n’est pas chose facile avec le stick. A cela, il ne faut pas non oublier que les grabs sont associés aux deux gâchettes pour encore plus de tricks. Flip + Grab, à la rigueur, c’est encore facile. On complique un peu plus la tâche avec les rotations. Cette fois-ci, il faut titiller le stick analogique gauche qui modifiera votre position en fonction de l’angle donné. Réaliser donc un Pop Shove-It Nose Grab 360°, tout de suite c’est beaucoup plus compliqué ! Mais Electronic Arts en rajoute une couche dès lors qu’il faut utiliser le bouton B pour saisir sa board et l’enlever de dessous ses pieds. Autant dire qu’il faut un troisième bras. Et c’est le gros défaut de ce Skate. Malgré le fait d’innover dans le genre, le gameplay reste beaucoup trop complexe pour le commun des mortels et gagner un maximum de points sans perdre sa jauge de multiplicateur devient mission impossible si vous voulez varier vos tricks. C’est dommage d’autant plus qu’il n’y a aucune alternative à ce gameplay. C’est à prendre ou à laisser. Enfin pour parler rapidement du mode multijoueur, on retrouve l’essentiel des épreuves solos mais c’est surtout le partage de vidéos ou de photos façon Halo 3 qui ravira les experts en la matière avec des séquences aussi bien loufoques qu’impressionnantes.






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