Test Simpsons Hit & Run

La saga des Simpsons est l’archétype même de la licence surexploitée et mal exploitée. Que ce soit Ocean, Acclaim ou plus récemment THQ, Activision, Electronic Arts ou Fox Interactive, le constat était plutôt décevant. Et pourtant, il a fallu attendre que Vivendi Universal Games et Radical Entertainment s’occupent du problème Simpsons pour créer l’événement. Ce petit bijou de réalisation se nomme The Simpsons : Hit & Run.

Il aura fallu en essuyer des échecs ! Du jeu de catch au jeu de plate-forme en passant par The Simpsons Skateboarding ou Escape From Camp Deadly. Radical Entertainment s’est inspiré du succès de GTA : Vice City pour recréer l’univers des Simpsons dans ses moindres détails en proposant liberté, challenges et diversité. The Simpsons : Hit & Run comblera les fans de la série et les autres.

Tommy Vercetti, Homer Simpson: même combat ?

On pourrait le croire, en effet, vu que Radical Entertainment s’est inspiré du jeu controversé de Rockstar. Mais dans The Simpsons : Hit & Run, on est loin du politiquement incorrect, de la violence gratuite, des dérives sexuelles et autres comportements sectaires. Il ne s’agit pas non plus d’un jeu où tout est rose. On va retrouver l’esprit trash de la série qui dénonce la société américaine, car derrière le scénario du jeu on retrouve les auteurs de la série et l’excellent Matt Groening. Le scénario de The Simpsons : Hit & Run est très mystérieux afin de conserver un maximum de surprises tout au long du jeu. Et à la manière d’un épisode, on va suivre les différentes histoires de chaque protagoniste. Springfield est en proie à de mystérieux phénomènes qui inquiètent la population. Qui ou quoi est à l’origine de l’apparition soudaine d’abeilles munies de caméras, de vans espionnant tous faits et gestes, des disparitions à répétition ? Homer, Bart, Lisa, Marge et Apu devront découvrir le pot-aux-roses.

The Simpsons : Episode 1 à 5

Selon le personnage que vous allez incarner, vous aurez accès à différentes parties de la ville, à différents véhicules et vous rencontrerez différents voisins. Lors des premiers pas dans le jeu en compagnie d’Homer, vous vous retrouverez dans la banlieue de Springfield avec ses résidences aux maisons roses et son incontournable centrale nucléaire. Avec Bart, vous zonerez en centre-ville et par exemple avec Lisa, ce sera Springfield au crépuscule. Le jeu se décompose en plusieurs missions directement liées à l’histoire ou en simples missions bonus. Il y en a pour tous les goûts. De la recherche d’objets en temps limité à la course de voitures, en passant par la destruction de véhicules, on prend un réel plaisir à avancer dans l’histoire car le challenge peut se révéler corsé selon nos décisions. Le succès pour réussir une mission réside à 90% dans le choix du véhicule. Il existe une quinzaine de voitures différentes aux comportements particuliers. Mieux vaut éviter de prendre le chasse-neige lors de course sur plusieurs tours, par manque de vitesse, vous vous retrouverez à la traîne inévitablement. Pourtant cet engin sera particulièrement utile pour détruire la Rolls de Smiters. Seulement, on ne trouve pas forcément le bon véhicule au bon moment. Soit il faut faire preuve de patience en se baladant à pied dans Springfield ou soit il faut mettre la main à la poche et acheter son véhicule grâce aux pièces disséminées dans la ville. Pour ce faire, certains personnages vous viendront en aide financièrement parlant ou en échange de services. Mais quel bonheur pour les fans de la série que de rouler dans la voiture de Malibu Stacy, dans la Jeep du grand-père Simpson ou tout bêtement dans la voiture familiale. Donc avant d’entamer une mission, choisissez la bonne voiture.

Ce qui fait le succès des GTA, des True Crime et autre The Getaway, c’est la liberté d’action. Et The Simpsons : Hit & Run ne déroge pas à la règle. Vous pouvez prendre n’importe quel véhicule mais à la différence des mœurs de Vercetti, vous êtes le passager lorsque la voiture ne vous appartient pas. Rouler sur le bitume, le trottoir ou sur les pelouses, vous êtes libre de vos actions. Quant aux piétons, ne vous inquiétez pas pour leur santé car, malgré les chocs, ils se remettent sur pieds en moins de deux. Et même si vous vous acharnez sur eux à coups de pieds ! Mais attention ! Il y a le revers de la médaille. A faire n’importe quoi vous vous attirez les foudres de la police. Et par conséquent à force de renverser les passants, de détruire arbres, bancs ou fenêtres, votre jauge Hit & Run augmente. Une fois pleine, vous avez la police à vos trousses. Pour éviter de payer l’amende, semez-les. Que ce soit en mission ou en balade, les agents ne vous font aucun cadeau.

To be continued…

Outre la cinquantaine de missions qui mènent au dénouement de l’histoire, The Simpsons : Hit & Run est pourvu de nombreux bonus. Déjà en ce qui concerne l’achat ou le gain de voitures, il y a du boulot. D’une part il faut être économe et conserver un maximum de pièces. Mais aussi il faut faire preuve de dextérité lorsqu’il s’agit de remporter 3 courses afin de débloquer un véhicule bonus. Vous aurez compris que les pièces servent aussi à autre chose. Dans certains lieux comme le collège ou le Kwik-E-Mart, vous pourrez acheter des costumes à vos personnages. Homer en slip, Lisa en rapeuse ou Bart en costard de mafieux, c’est du pur bonheur ! On ne s’arrête pas en si bon chemin et Radical Entertainement a caché des cartes à collectionner dans Springfield. Une collecte qui n’est pas sans rappeler la recherche des paquets de drogue dans GTA. Dès que les 49 cartes sont en votre possession, à vous le méga-bonus du jeu. Il faudra aussi penser à détruire toutes les abeilles-caméras, découvrir tous les objets interactifs afin de débloquer tous les mini-jeux. Bonus pour le mode solo mais également pour le mode multijoueurs à quatre.

De la télé à la console

C’était surtout le point à travailler pour éviter que The Simpsons : Hit & Run se retrouve dans la fosse sceptique des jeux à licence mal exploitée. Springfield a été recréée à merveille et que l’on soit un fan assidu de la série ou que l’on ait vu quelques épisodes, on reconnaît les lieux. Visiter le bar de Moe, la maison des Simpsons ou le lycée de Skinner est une aubaine pour tous fans qui se respectent. L’ensemble étant évidemment coloré un maximum. Et pour nous plonger encore plus dans cet épisode ludique, on a droit aux voix officielles de la série. A travers les dialogues ou les interventions impromptues d’Homer au volant, on retrouve l’humour déjanté et il nous arrive d’éclater de rire, tout seul, le pad en main. Je ne vous cacherais pas que le jeu présente quelques défauts mais tout cela est minime face au travail de Radical Entertainment. On regrettera quelques caméras foireuses à pied ou en voiture, une musique un tantinet décevante mais qui a le mérite de changer selon les personnages. Et on oubliera rapidement le peu de bugs d’affichage pour admirer la réalisation visuelle.

Comme quoi, même ce que l’on croyait acquis peut changer ! Enfin un jeu estampillé The Simpsons faisant honneur à la série ! Radical Entertainement et VU Games nous ont pondu un jeu surprenant qui, malgré un style pompé sur Vice City, a su se démarquer par son ambiance et son univers propre. Même si le jeu n’est pas exempt de défauts, on en retiendra que le meilleur comme le doublage intégral en français avec les voix de la série, un scénario digne d’un épisode, une digitalisation parfaite de Springfield et évidemment l’humour inimitable de la série. Malgré le flot incessant de hits d’excellente qualité en cette période de l’année, il serait dommage de passer à côté de The Simpsons : Hit & Run. Prenez le temps. Essayez-le. Vous ne serez aucunement déçu.