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Allez, on évitera de dire que Sensible Soccer 2006 mérite la benne à ordures, même si ses graphismes de maçon donnent déjà un élément de réponse. Bourré de rides, le remake de Kuju Entertainment peine à innover, et s'embourbe dans un gameplay vaseux et obsolète. Cécité prononcée des arbitres, gardiens de but adeptes de la téléportation, tactiques de jeu limitées, même les aficionados vont finir par craquer du slip. Techniquement dépassé, Sensible Soccer 2006 n'est même pas mignon et s'adresse vraiment aux puristes du genre. De la part d'un jeu qui met Gregory Coupet titulaire dans les cages bleues, ce n'est d'ailleurs pas étonnant.
- Base de données fournie
- Réalisation pitoyable
- Matches à huis clos
- I.A. rouillée
- 30 € ? Encore trop cher !
- On est en 2006 les gars !
Le constat peut paraître sévère, voire cruel, mais même les vieux de la vieille se sont faits aux nouvelles exigences footballistiques imposées par Pro Evolution Soccer et consorts. Du coup, Sensible Soccer 2006 et sa dégaine de Playmobil passent très mal à l'écran, même sur un LCD HD Ready qui peine à relever le niveau visuel du titre.
On pourra toujours dire qu'au bout de quelques parties, les automatismes de l'époque refont surface. Mais le manque de crédibilité de certaines actions rappelle au peu de conviction qu'a eu Kuju Entertainment au moment de sortir le jeu de sa poche, l'étiquette 30 € en prime.
Carton rouge
Prise en main rapide ? C'est vrai, avec uniquement trois touches à incruster dans les neurones : Croix pour les passes, Rond pour les tacles, frappes et autres techniques de séduction du cuir, R1 pour les sprints. Pour ne pas faire de jaloux, on pensera également au gardien de but qu'il est possible de déplacer via le stick analogique droit. C'est tout. Pour ce qui est de la maîtrise proprement dite du jeu, c'est une autre histoire. Sensible Soccer 2006 imite ses prédécesseurs, avec une énorme frustration lors des premiers matches parce que l'on a l'impression de ne pas controler grand chose. Si la disposition du terrain - à la verticale - à la mode dans les années 90 n'est pas une excuse valable pour justifier les passes imprécises et les drops de quarante mètres, c'est surtout la vitesse de jeu contrastant avec les productions actuelles qui perturbe les esprits lents. La vue légèrement surélevée et éloignée du terrain n'est donc pas de trop pour construire des actions cohérentes. Si les passes courtes arrivent facilement dans les pieds avec l'aide d'une petite flèche jaune qui indique la direction du partenaire le plus proche, les passes longues nécessitent par contre un bon dosage du bouton de frappe. A défaut de ne pas disposer d'une touche dédiée pour, il faut donc improviser ses propres centres et passes en profondeur. Un peu ouvrier sur les bords.
Droit au bus
Autre paramètre à surveiller durant les rencontres : la fatigue des joueurs. Une jauge indique la fraîcheur physique dans laquelle chacun d'eux se trouve. L'abus d'accélérations stériles devient rapidement pénalisante. On peut toujours faire le bourrin et remplacer les joueurs carbonisés, mais ce n'est vraiment pas la meilleure solution. Du coup, on fait un peu de tourisme en faisant circuler le ballon pour s'approcher le plus près des buts adverses. C'est sans doute le prix à payer pour permettre aux nostalgiques de retrouver les sensations d'antan. Avec Sensible Soccer 2006, inutile de chercher une physique de la balle réaliste. Les effets que l'on donne à coups de stick sont archi-exagérés, même si les dents sont de sortie quand on réussit une Thierry Henry. La récupération du ballon consiste la plupart du temps à mettre un bon coup d'épaule à l'adversaire, si ce n'est plus. Très classe. Si les formations traditionnelles sont de la partie, il n'est en revanche pas possible de modifier le positionnement de chaque joueur. Bref, on demeure dans du grand basique qu'on idôlatrait il y a encore quelques années. Avec une I.A. étoilée pas follement inspirée et peu coriace, rares sont les parties au couteau avec la console. Le mode multi vient donc sauver un peu les meubles, juste un petit peu.
En fait, s'il y avait un point positif à retenir de ce Sensible Soccer 2006, ce serait plutôt la malléabilité de son contenu qui permet de personnaliser ses équipes, créer ses propres tournois, faire progresser ses propres joueurs. Alors oui, un bon cachet de Doliprane est conseillé pour aller et venir dans des menus donnant rapidement la nausée. Au bout d'une demi-heure de mise à jour manuelle, on est calmé, surtout après un déjeuner copieux. On ne va pas s'amuser à énumérer toutes les compétitions auxquelles il est possible de participer, mais à défaut de ne pas bénéficier de la licence FIFA, Sensible Soccer 2006 possède tout de même une durée de vie relativement correcte.