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Prenez gare Chevaliers de tous horizons : Saint Seiya Les Chevaliers du Zodiaque – La Bataille du Sanctuaire est sans nul doute la plus grosse déception de ce mois de mars dans le jeu vidéo. Graphismes d’un autre âge, mise en scène inexistante, gameplay sans relief ni finesse, mécaniques ultra répétitives et bande-son venue d’ailleurs, il faut être un moudjahidine pour trouver des qualités à ce jeu développé sans aucune passion. C'est regrettable car le choix d'opter pour un beat'em all massif façon Dynasty Warriors n'était pas une mauvaise idée. Le titre de Bandai Namco Games possède tout de même quelques qualités, à commencer par son ambiance fidèle au dessin animé et ses nombreux personnages à incarner, mais il est néanmoins grand temps de stopper l’hémorragie et d’exiger à ce qu’on retire au studio Dimps les adaptations des dessins animés de notre enfance, si chers à notre cœur...
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Saint Seiya : Les Chevaliers du Zodiaque - La Bataille du Sanctuaire
- De nombreux personnages jouables
- Assez fidèle à l’esprit Saint Seiya
- Certaines missions jouables en coop’
- Graphismes d’un autre âge
- Mise en scène totalement absente
- Gameplay sans saveur
- Mécaniques de jeu ultra répétitives
- Bande-son venue d’ailleurs
Un jeu vidéo Saint Seiya, ça n’était pas arrivé depuis 2006 ; c’est-à-dire une éternité ! A l’époque, la PlayStation 2 régnait encore en maître sur les consoles de salon, et le manga de Masami Kurumada s’essayait pour la première fois au Versus Fighting. Le résultat fut, à deux reprises, d’une médiocrité sans nom et on imaginait un futur plus optimiste, plus enthousiaste, pour l’un des dessins animés japonais les plus populaires outre Archipel. Mais il faut croire que Bandai Namco Games et le studio japonais Dimps aient du mal à apprendre de leurs erreurs, car six ans après, les Chevaliers du Zodiaque sont encore et toujours à la recherche de leur rédemption. La preuve avec notre test de Saint Seiya : Les Chevaliers du Zodique – La Bataille du Sanctuaire sur PS3.
Que l’on ait été outré par la punition infligée à Aldebaran par Syd – et son frère jumeau Bud tapi dans l’ombre – lors du chapitre Asgard, frissonné lorsque les Chevaliers de Bronze ont revêtu l’armure respective de leur maître pour détruire les piliers du royaume de Poséidon, ou bien encore versé une larme au moment où Athéna s’est fait décapiter par la lame tranchante de Hadès, c’est bel et bien le volet consacré aux Chevaliers d’Or qui restera à jamais représentatif de cette série mythique, qui a vu le jour en France dans les années Club Dorothée. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle Bandai Namco Games et Dimps ont décidé de concentrer tous leurs efforts sur ce pan de l’histoire des Chevaliers du Zodiaque pour leur première venue sur PlayStation 3. Exit les combats en one-to-one façon Street Fighter, place aux affrontements de masse dans la même veine que Dynasty Warriors et tout ce qui a attrait de près comme de loin à la série phare de KOEI. Ne soyez donc pas surpris de passer le plus clair de votre temps à défourailler des assaillants par centaines, à l’intelligence artificielle au ras des pâquerettes et qui n’ont que vocation de faire grimper votre high-score. Ces derniers se jetteront sur vous comme du vulgaire bétail à abattre, puisque leur réparti est tout simplement inexistante. Les plus courageux d’entre eux tenteront des attaques sournoises, mais rien de bien méchant pour qui pourrait perturber la quiétude de nos Chevaliers. C’est en revanche par le nombre que ces clones pourront vous causer du tort, surtout si vous avez tendance à les esquiver et vouloir continuer votre chemin. Une tentative vaine quoi qu’il en soit, puisque les développeurs ont eu la charmante idée de placer des murs invisibles dans chaque zone, pour vous obliger à faire votre devoir de nettoyage. Une technique ancestrale qui n’a évidemment plus sa place en 2012 et qui prouve que le jeu est complètement à la ramasse techniquement.
Saint d'esprit
Par ailleurs, qu’il s’agisse des graphismes, de bas étage, ou de la réalisation, peu engageante, Saint Seiya : La Bataille du Sanctuaire ne fait nullement honneur aux combats que l’on pouvait retrouver dans le dessin animé. Les coups manquent singulièrement de punch et ce ne sont pas les signature moves de chacun des Chevaliers qui pourront y changer quelque chose. Certes, certains fanboys mouilleront le slip au moindre Pegasus Ryuseiken ou Diamond Dust balancé, d’autant que les voix japonaises renforcent l’immersion, mais les pouvoirs spéciaux étant archi limités et pour le moins répétitifs, on sera vite lassé de ces attaques qui auraient gagné à être mises en scène de manière plus spectaculaire. Contrairement à CyberConnect2 qui a su révolutionner le monde du jeu vidéo animé, Dimps continue de travailler de manière archaïque, prouvant qu’ils sont aujourd’hui complètement dépassés par les événements. Il faut en effet voir comment nos héros sont animés, à la truelle il va s’en dire, donnant l’impression que les personnages courent comme des dératés, quand ils ne donnent pas l’impression de surfer sur le sol. Les égarements ne s’arrêtent pas en si bon chemin, puisque la direction artistique transpire le mauvais goût en permanence. A tel point que l’on pourrait croire que ce sont les figurines en plastique, les célèbres Myth Cloths, qui ont servi d’inspiration pour le chara-design et non le coup de crayon de Shingo Araki, qui nous a d’ailleurs quittés en décembre 2011… Le constat est consternant, ce qui est bien dommage quand on connaît le potentiel dévastateur de cette licence qui n’est vraisemblablement pas née sous une bonne étoile.
Contrairement à CyberConnect2 qui a su révolutionner le monde du jeu vidéo animé, Dimps continue de travailler de manière archaïque, prouvant qu’ils sont aujourd’hui complètement dépassés par les événements."
Tout n’est heureusement pas à jeter à la benne à ordures, à commencer par le déroulement du mode Histoire, qui malgré quelques libertés scénaristiques (Cassius, les Chevaliers Noirs ou bien encore Mysti sont parachutés un peu n’importe comment dans le jeu), permettra aux fans de revivre leurs moments préférés. Les rageux trouveront là une belle occasion de cracher leur venin et de crier leur désarroi sur des forums adéquats, comme d’habitude, tandis que les autres verront là un clin d’œil qui permet de croiser la route de ces ennemis qui font office à vrai dire de mi-boss. De quoi se faire la main avant d’aller affronter les gardes des 12 Maisons du Zodiaque. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas insurmontables, surtout quand on a compris que concentrer sa cosmo-énergie et faire appel au Septième Sens permettent de décupler ses pouvoirs et de se débarrasser des Chevaliers d’Or plus facilement. Il faut bien avouer que ces derniers ont la fâcheuse tendance de répéter bêtement leurs attaques à travers un cycle que même les joueurs débutants débusqueront en quelques minutes. Même Shaka et Shura, deux des plus respectables et redoutés des Gold Saints ne pourront rien face à l’explosivité des attaques de Shiryu et de Ikki… Bien sûr, pour maintenir le fanservice à son paroxysme, les développeurs ont intégré un mode Mission, qui permet d’incarner des combattants autres que les Chevaliers de Bronze. Les 12 Chevaliers d’Or et leur palette de coups sont présents, tout comme Marine, Shina et les mid-boss croisés dans le monde Histoire. Certains sbires de Poséidon à récupérer en DLC, mais dépenser des euros en plus pour des personnages qui n’apportent finalement est franchement déconseillé. On aurait pu alors se tourner sur la bande-son du jeu, mais celle-ci ne respecte en rien celle du dessin animé, pourtant porteuse d’espoir dans les cas les plus désespérés. Reste alors quelques illustrations ici et là et les photos des jouets que l’on peut trouver en boutique ou en ligne, à défaut de se les procurer physiquement. Une bien maigre compensation pour une série qui mérite autre chose que le mauvais goût du studio Dimps, qui s’enfonce chaque jour davantage dans la médiocrité.