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En free-to-play via la console, ou vendu 40€ en boutique (avec des packs DLC bonus), Project Spark ne nous enlèvera pas de la tête que le jeu est pensé avant tout pour les micro-transactions. Sous ses airs de "créez, partagez, jouez", le jeu est très vite limité. En dehors de tester les créations des autres joueurs, le contenu du jeu est très restreint. Si l’accent est mis sur l’option création, l’interface à la fois claire et imbuvable au pad aura raison d’un grand nombre de joueurs. Quant au contenu créé par les développeurs officiels du jeu, celui-ci souffre de problèmes techniques importants. A moins d’avoir une passion démesurée pour le développement de jeux vidéo, Project Spark ne plaira pas à grand monde. N’espérez donc pas retrouver un jeu aussi fun que LittleBigPlanet ou Create.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Project Spark
- Laisse libre court à son imagination
- Les créations des autres joueurs
- Le mode Crossroads
- Bourré de micro-transactions
- Des plantages et des ralentissements à gogo
- Une interface mal pensée à la manette
- Des problèmes de caméra en vue à la troisième personne
- Pas très fun à jouer
En temps normal, lorsqu’une nouvelle licence exclusive apparaît sur console et qui plus est sur une nouvelle génération de console, on est certain que son créateur ne va pas lâcher le morceau. Et c’est souvent à grands coups de trailers, images, spots de pub et autres vidéos de gameplay que le matraquage médiatique fait son effet. Mais ça c’est en temps normal. Avec Project Spark, Microsoft a revu ses intentions à la baisse. Et au final, on comprend mieux pourquoi...
Et pourtant, Project Spark avait tout d’un grand titre, du moins en apparence. A l’image des Titanfall, The Crew ou Battlefield Hardline, le nouveau jeu de Microsoft s’est offert le luxe d’une bêta. Depuis fin 2013, les PCistes ont pu se faire les dents sur le jeu, rejoints au mois de mars 2014 par les possesseurs de Xbox One. Ceux qui sont passés à côté de cette phase de test doivent donc se demander quel genre de jeu est Project Spark. Avec cette nouvelle licence, Microsoft vous offre la possibilité de laisser libre cours à votre imagination : créer un open-world comme vous le voulez, jouez aux niveaux inventés par d’autres joueurs, modifier la création de quelqu’un d’autre et partager tout ce qui vous passe par la tête avec le monde entier ! Dis comme ça, on pourrait croire qu’on se retrouve face à un énième clone de LittleBigPlanet. Erreur ! Le jeu aurait très bien pu s’appeler "la programmation d’un jeu vidéo pour les nuls" tant le titre se veut simple d’accès, ouvert à tous avec une interface simple. Effectivement, c’est l’impression que l’on a dès les premières minutes de tutoriel. La voix-off nous explique clairement et simplement le processus de création d’un niveau via une roue de sélection. D’abord, on choisit son type de paysage, le relief de la map, puis la position du personnage principal avant de passer sur les objectifs de jeu, l’angle de caméra ou la réaction des ennemis. On suit pas à pas ses directives au gré des "appuyez sur…" prononcés par la voix française de Morgan Freeman. Et au bout du bout de ce tuto finalement peu approfondi, on a l’impression d’avoir tout oublié.
SPARK INDUSTRIES
Ça, on s’en rend vite compte lorsqu’on passe en mode "Créer". Déjà parce que l’interface, d’apparence simpliste, est mal adaptée à la manette et surtout parce qu’il faut faire des va-et-vients incessants entre la création et les phases de test pour s’apercevoir qu’on a raté un objet, un objectif ou pire l’attitude d’un personnage. Pour animer un objet, modifier la réaction d’une créature, il va falloir agir sur son cerveau. En gros, vous allez définir via un large panel d’options quelle est sa réaction et à quel moment, grâce aux critères DO et WHEN. Faire tomber une caisse après 3 secondes, c’est simple mais demander à cette même caisse de tomber après que le personnage ait traversé un pont juste avant de déclencher l’attaque d’un ennemi demande une véritable gymnastique de notre cerveau ! Car il ne faut pas oublier tous les autres petits paramètres en jeu, de véritables grains de sable qui peuvent bloquer toute la mécanique de la partie. Et vu que le gameplay n’est guère intuitif, le joueur lambda aura vite-fait de prédéfinir certaines actions selon les paramètres par défaut disponibles dans le mode "Créer". Après, il y a les warriors, ceux qui ont le temps et la patience pour créer quelque-chose d’original, de foutrement bien pensé et qui le partagent en ligne. Et c’est là que l’on découvre la deuxième partie de Project Spark.
Créer c’est bien, mais partager son œuvre c’est mieux ! Avec Project Spark, vous n’êtes pas au bout de vos surprises tant le jeu fourmille de créations originales. Et le jeu peut remercier sa communauté qui lui confère une durée de vie et une replay-value importantes. En effet, de nombreux joueurs proposent des choses intéressantes. Qu’ils soient inspirés de The Legend of Zelda, Dark Souls ou bien encore Crash Bandicoot, certains niveaux se présentent comme des jeux d’aventure ou de plates-formes à la troisième personne où les univers, à mi-chemin entre l’héroic-fantasy et les contes de fée, rappellent certaines licences. D’autres développeurs en herbe tenteront des choses plus saugrenues comme un FPS avec des morts-vivants, un piano pour composer ses propres morceaux de musique, des shoot’em ups et même des casse-briques ! Des genres et des environnements différents qu’il est possible de modifier à tout moment même si on n’est pas le créateur original du projet. La seule condition pour pouvoir modifier l’œuvre est de posséder le pack de création adéquat et dès lors on se rend vite compte que Project Spark est bourré de micro-transactions. Il y a bien quelques objets que vous pourrez acheter à l’aide de la monnaie virtuelle du jeu, monnaie glanée au fur et à mesure des défis réussis. Ces objets seront utiles pour personnaliser d’avantage vos créations. Mais pour ce qui est des packs d’univers (zombies, désert…), des personnages jouables supplémentaires ou du double XP, il faudra passer à la caisse ! Et forcément, à moins de s’appeler Crésus ou de succomber à la mode des DLC, on ressort frustré de l’aspect créatif de Project Spark.
LITTLEBIGGALÈRE
A défaut, on se contentera des jeux de la communauté ou des deux autres modes disponibles : "Quête de Champions" et "Crossroads". Le premier est ni plus ni moins qu’un jeu d’action – aventure dans lequel on nous invite à incarner un héros pour sauver le monde. Il est possible de faire évoluer son avatar au fur et à mesure de l’aventure, histoire de récupérer un meilleur équipement ou de booster ses compétences à l’image d’un RPG. Ce même personnage peut être réutilisé en mode "Crossroads". Ce mode vous permet de créer facilement votre histoire en choisissant le décor, le relief, les ennemis, les objectifs à atteindre ou les quêtes secondaires. De ce fait, on pourra s’amuser plusieurs fois à retenter notre chance pour découvrir toutes les petites subtilités, bien que les micro-transactions nous rappellent bien vite à la triste réalité du mode de consommation de certains jeux. Mais au-delà de devoir raquer ici ou là pour profiter de son jeu, Project Spark n’est vraiment pas exempt de tout reproche. En dehors des nombreux freezes de la console même en mode "Quêtes des Champions", niveaux créés par les développeurs du jeu, le frame-rate du jeu tire souvent la langue. Il n’est pas rare de devoir se coltiner des ralentissements impensables sur Xbox One dès lors que deux ou trois ennemis pointent le bout de leur nez en même temps qu’une cut-scène ou d’une évolution du personnage. Et si on ne peste pas sur les plantages et les problèmes graphiques, c’est la caméra qui a le don de nous agacer. De ce fait, on ne profite pas pleinement des modifications en temps réel des décors et on ne s’attache même pas aux personnages jouables comme peut l’être un Sackboy de LittleBig Planet. Au final, l’impression globale que nous laisse Project Spark est un gros foutoir où chacun y met son grain de sel. Une bêta qui s’éternise en somme.