Test également disponible sur : Xbox - PC - PlayStation 2

Test Project : Snowblind

Test Project : Snowblind
La Note
note Project : Snowblind 12 20
 

Les plus
  • Une réalisation propre
  • La diversité des armes
Les moins
  • Manque un brin de folie
  • Un storyline peu profond
  • Du bourrinage et rien d’autre
  • Une I.A. défaillante
  • Taillé sur mesure pour le public américain


Le Test

Parmi la multitude de FPS qui inondent actuellement le marché vidéoludique, force est de constater que Project : Snowblind fait plutôt tâche tellement il peine à immerger le joueur dans un genre où la moindre erreur se paie cash.


Difficile de proposer quelque chose de costaud aux joueurs après le passage du cador qu’est Halo 2. C’est pourtant le coup de poker qu’ont tenté Eidos et son sbire de cristal sur la 128-bits de Sony. Au risque de se faire passer pour des puceaux du jeu de tir à la première personne, ils n’en ont justement pris aucun, risque. D’où ce goût fade sur les papilles gustatives qui perdure tout au long du jeu.

 

Vieux pot mais mauvaise soupe

 

Dans une ville de Hong Kong au visage futuriste, la guerre civile fait rage. Un organisme terroriste, la République, se charge de semer la terreur dans les quartiers de la mégalopole chinoise. Nathan Frost, lieutenant dévoué qui perd la vie en voulant sauver celle de l’un de ses compatriotes, renaît de ses cendres après avoir subi quelques modifications génétiques. L’occasion donc pour le joueur d’incarner un militaire aux pouvoirs quasi illimités, et à l’artillerie bien fournie. Avec ce scénario à la sauce Robocop qui était à la mode dans les années 80, l’affaire s’engage plutôt mal. En définitive, le storyline de Project : Snowblind manque cruellement de profondeur. Aucune bifurcation ne vient ébranler cette linéarité pesante. Au fil du jeu, les personnages secondaires brillent par leur absence. Des chiens à la place des soldats, cela n’aurait fait aucune différence. Pour égayer ce tableau bien morne, le jeu offre la possibilité de prendre en main une foule d’armes dont la puissance dévastatrice permet de balayer l’écran en quelques coups de gâchette. Fusil à pompe, sniper, mitraillette, lance-roquettes, le menu est copieux. Comme c’est à la mode en ce moment, chacun de ces gadgets propose deux alternatives différentes ; il incombe donc au joueur de choisir la bonne option selon la situation dans laquelle il se trouve. Pour le lance-mines par exemple, l’utilisation première permet de lancer une mine et de la déclencher au moment voulu. Avec une pression sur R2 pour accéder à l’option secondaire de l’arme, on peut balancer des mines de proximité qui explosent lorsqu’un ennemi s’y frotte. Les nintendophiles comme moi se souviendront sans doute de Perfect Dark sur Nintendo 64, qui avait adopté le même concept. A coté de ces armes de bourrin se trouvent les inévitables amuse-gueules que sont les grenades. Inintéressantes à première vue, on se rend compte rapidement qu’elles évitent de gaspiller des munitions en voulant à tout prix claquer les adversaires les uns après les autres. Une petite grenade aveuglante et on s’esquive comme un chat ou une tarlouze, c’est au choix.

 

La pseudo-originalité de Project Snowblind repose sur les facultés physiques de notre héros, qui ont été décuplées depuis qu’il est passé sur le billard. A défaut de ne pas pouvoir se la jouer Super Jimmie ou L’homme qui valait trois milliards – ils étaient bien plus forts que lui – il peut tout de même se la raconter avec sa vision infrarouge bien utile dans l’obscurité, son gilet pare-balles, son mode bullet time, son invisibilité et ses attaques foudroyantes à la Elektra. Pas mal pour un mort-vivant ! Comme d’habitude, l’utilisation de ces super-pouvoirs n’est pas infinie, et il faut veiller comme du lait sur le feu au niveau de la jauge de bio-énergie. Pour la remplir, il faut fouiller les dépouilles des ennemis abattus ou bien faire un tour des environs en prenant soin de jeter un coup d’œil dans chaque caisse et chaque bidon. Si difficulté il y a dans Project : Snowblind, c’est peut-être celle de gérer au mieux la jauge de bio-énergie et les munitions afin d’éviter les mauvaises surprises ; aussi rares soient-elles. Car pour le reste, c’est du flan.

 

Mouais, sans plus

 

En voulant tout miser sur l’action et le fameux pacing, le jeu fait passer au second plan les différents objectifs à atteindre pour accomplir chacune des missions ; ce qui rend l’exploration des niveaux merdique, ne mâchons pas nos mots. Parfois, on a l’impression de revenir aux débuts du genre du FPS avec des sessions de bourrinage sans aucune énigme pour solliciter nos neurones. Certes, il y a des alarmes à désactiver, des ordinateurs à mettre hors tension, des guests à escorter, mais ces quelques miettes ne suffisent pas pour varier les plaisirs. Encore une fois, un peu plus de profondeur dans le scénario aurait sans doute permis d’écrire des chapitres beaucoup plus captivants. Graphiquement, le jeu s’en sort plutôt bien avec un level design de qualité, mais qui n’atteint pas des sommets comme peut s’en targuer Halo 2 pour faire plaisir à notre ami Rodolphe. Cela dit, les environnements sont vastes et tentent d’afficher des textures plutôt bien réussies. Les cinématiques, quant à elle, viennent ponctuer les moments clés du jeu. L’incontournable aliasing cher à la PlayStation 2 est plus que jamais présent, mais se fond plutôt bien dans la masse sans pour autant passer inaperçu. Une animation plus fluide et moins bancale des personnages n’aurait pas été du luxe, bien au contraire.

 

Propre, très scolaire et sage comme une image, Project : Snowblind n’a pas osé prendre de risque. De la folie, de l’originalité et du caractère, c’est pourtant ce qu’il faut pour pondre un bon FPS ! Néanmoins, Crystal Dynamics a le mérite d’avoir assuré le strict minimum syndical, et c’est bien là le principal. Les fans du pays de l’oncle Sam apprécieront sans doute. Pour les autres…




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