Test Project Rub sur DS

Mise à jour de notre test import réalisé le 7 décembre 2004.

Comment décrire en quelques mots Project Rub (Feel The Magic : XY/XX) ? Un Wario Ware sous acides ? Une démonstration des possibilités de la DS dotée d’un emballage classieux ? Toute proportion gardée, on lorgne ici plus du côté d’un Rez ou d’un Space Channel 5 que d’un quelconque jeu de série. La présence de Nanako Yarimizu en tant que directeur artistique n’est d’ailleurs pas étrangère à ce rapprochement puisque ce monsieur avait œuvré sur les aventures de la jolie Ulala. Un des mini-jeux fait d’ailleurs un clin d’œil plus qu’appuyé à l’univers de Space Channel 5 mais cessons cet aparté et revenons-en à Project Rub.

Surréaliste, arty et délicieusement nunuche

Si on avait pu croire dans un premier temps que Project Rub était un jeu de drague, il n’en est en fait rien même si vos aventures vont être motivées par le sentiment amoureux. Sentiment qui va vous animer dès lors que vous croiserez une jolie jeune fille dans la rue, elle-même ne restant pas insensible à votre barbe et votre t-shirt orné d’un joli poisson rouge. De poisson, il va d’ailleurs être vite question puisque votre première mission va consister à faire sortir hors de l’estomac d’un quidam plusieurs poissons rouges avalés suite à un choc inopportun. D’emblée, le ton est donné : surréaliste, arty et délicieusement nunuche parfois également. Votre parcours va croiser en vrac : des cascadeurs en caddies, un monocycle, un fourmi-lion, des taureaux furieux, une plante carnivore ou encore un robot déchaîné. Il ne manque plus qu’un raton laveur pour compléter cet inventaire à la Prévert. Etonnamment, tous ces éléments se succèdent pour un résultat d’une cohérence implacable grâce à une grande maîtrise artistique. Chaque séquence de mini-jeux est présentée façon comic-strip avec une ponctuation sonore systématique. Vient alors le temps des brèves explications de ce que vous allez devoir faire pour impressionner et conquérir le cœur de votre belle, voire de la sauver.

Un jeu qui ne manque pas de souffle

Contrairement à la plupart des jeux DS à ce jour, Project Rub a été conçu pour une utilisation du stylet et uniquement du stylet. Inutile d’essayer les différents boutons, seul le Start sera là pour vous mettre en pause car Project Rub est un jeu essentiellement sensoriel. Outre l’utilisation de l’écran tactile, le microphone va également être mis à contribution lors d’une épreuve où vous devrez héler votre dulcinée pour qu’elle vous remarque mais aussi lors d’un mini-jeu génial où votre souffle fera avancer un petit bateau. Vous rêviez d’être Eole ? La Sonic Team l’a fait pour vous. Pour le reste, votre stylet va en faire voir de toutes les couleurs à votre écran tactile : vous allez pointer pour éliminer des ennemis, glisser pour guider un monocycle ou un nageur piégé dans un serpent géant. Vous allez également frotter pour faire partir des taches ou pour fouiller le sable à la recherche d’objets. Il faudra également que vous ayez le sens du rythme, celui de la précision, la mémoire des nombres, de la logique. Tout cela est furieusement varié et jouissif à tel point qu’on regrette d’autant plus la faible durée de vie du jeu puisqu’il se finit en moins de trois grosses heures. Certes, vous débloquez alors le mode difficile ainsi qu’un mode bonus permettant de mixer à votre goût les musiques du jeu. Vous pouvez également partir à la recherche de tous les lapins cachés dans les phases de transition pour faire apparaître de nouveaux costumes pour votre belle. Il faut d’ailleurs noter que la présence de certains jeux GBA made in SEGA débloquera également d’autres vêtements.

Project Rub représente la quintessence de ce que nous attendons sur DS : l’originalité, l’utilisation intelligente des capacités de la machine et un gameplay béton. Sa direction artistique incroyablement aboutie pour un jeu sur portable le prédestine à devenir culte. S’il avait été pourvu d’une durée de vie plus conséquente, il aurait pu prétendre au rang d’œuvre fondatrice de la DS. Il se contentera donc du prix d’excellence et ça n’est déjà pas si mal.