Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Prince of Persia

Test Prince of Persia
La Note
note Prince of Persia 14 20

Si Prince of Persia n'est pas le titre exceptionnel que l'on attendait tous, il est néanmoins porteur d'espoir pour les deux prochains épisodes de la trilogie. De nombreuses tares empêchent le titre d'Ubisoft Montréal de flirter avec l'excellence, à commencer par un Prince de Perse qui a indéniablement perdu en charisme. Ses blagues vaseuses et son coté lourdingue ne feront rire personne, pas même Elika qui y met pourtant de la bonne volonté. La prise en main permet d'exécuter des acrobaties de manière intuitive et grisante certes, mais les combats manquent considérablement de punch et ne proposent aucun changement de rythme capable de stresser le joueur. La punition se confirme avec un Prince raide comme un bâton face à l'ennemi, incapable de placer un dash, ce qui, mine de rien, confère d’entrée de jeu un avantage à l’ennemi. Enfin, même si le cel-shading a toujours du charme, force est de constater que les environnements de Prince of Persia sont vides, et les expressions faciales peu convaincantes. Un Prince of Persia qui inaugure donc une nouvelle trilogie sur la pointe des pieds, sans éclat, sans casser la baraque, mais sans être mauvais non plus. Mention assez bien.


Les plus
  • Ambiance musicale sympathique
  • La liberté d'exploration
  • Prise en main intuitive
  • Le twist final
  • Un choix artistique louable...
Les moins
  • ...mais des environnements cruellement vides
  • Les répliques Carambar du Prince
  • Combats trop rigides
  • L'aide systématique d'Elika
  • Des sortilèges risibles
  • Répétitif à la longue
  • Pas assez d'ennemis
  • On aurait aimé pouvoir sprinter
  • Doublage français raté
  • Trop facile
  • Accès disque affreusement longs


Le Test

Assassin's Creed en 2007 et un Prince of Persia flambant neuf en 2008 : Ubisoft Montréal voit décidément les choses en grand, à chaque fois que Noël approche. Si Altaïr était parvenu à nous séduire avec une réalisation éblouissante l'année dernière, il va falloir cette fois-ci beaucoup plus que du papier buvard et un simple pot de peinture pour procéder à la refonte d'une des séries les plus épiques du jeu vidéo. Tout en redéfinissant la ligne artistique de ce qui représente le premier épisode d'une toute nouvelle trilogie, les développeurs canadiens se sont attachés à rendre la prise en main encore plus intuitive que par le passé, afin de provoquer une véritable rupture avec le triptyque précédent. La présence d'Elika aux cotés du Prince de Perse n'est pas une révolution en soi, et c'est finalement la suppression des habituels Game Over qui risque de vexer les puristes du genre et du jeu vidéo tout court. En définitive, ce Prince of Persia new look est-il réellement à la hauteur de ses ambitions ? Voici notre verdict.


Test réalisé à partir des versions Xbox 360 et PlayStation 3

 

Il va falloir faire son deuil : Farah n'est plus, ou presque. Prince of Persia montre une telle volonté de se démarquer de ses prédécesseurs, qu'il n'hésite pas à réduire l'ex-princesse au rôle d'âne porteur d'or et de misère. On a connu des divorces nettement plus amicaux. Broyé par une tempête de sable devenue la meilleure amie d'Ubisoft Montréal ces dernières années, le désert laisse apparaître progressivement un Prince de Perse qui ne va pas tarder à mesurer l'ampleur de la tâche qui l'attend, malgré une perte de charisme irréfutable. En compagnie d'Elika, il va devoir juguler une à une les forces obscures de la Corruption, toutes ravivées par la renaissance du seigneur Ahriman. En fait, le scénario de Prince of Persia s'appuie sur la mythologie perse et ses figures divines connues des adeptes du zoroastrisme. Si le mal est incarné par le démon Ahriman, l'ordre et la paix sont ici représentés par le dieu Ormazd et l'Arbre de Vie. Sans en dire trop sur le storyline de Prince of Persia qui est loin d'être profond, les deux protagonistes devront affronter successivement L'Alchimiste, Le Chasseur, Le Guerrier et La Concubine, les quatre fidèles serviteurs d'Ahriman qui ont accepté d'échanger leur âme contre l'immortalité. Débutant sur un rythme plutôt calme, le titre imprime ensuite une allure un peu plus vive, contrairement à Assassin's Creed qui commençait dans le spectaculaire avant de finir dans la douleur ; on exagère à peine. Prince of Persia se montre suffisamment malin et intelligent pour ne pas griller toutes ses cartouches dès le départ, et parvient même à nous surprendre avec un combat contre le boss de fin sympathique. Et au moment du générique de fin, on ose croise que les développeurs d'Ubisoft Montréal sauront monter en puissance tout au long d'une trilogie qui semble déjà disposer d'assez de matière - du moins sur le papier - pour créer une aventure immersive. Ce qui n'est malheureusement pas le cas pour ce premier épisode pour être honnête.

 

"This is Persia !"

 

En termes de réalisation, Prince of Persia a été survendu, c'est clair. Non pas qu'il soit moche, loin de là même, mais il ne s'agit nullement du grand spectacle promis par les créateurs du jeu. Le titre économise clairement ses forces, et ce n'est que dans les quatre dernières heures de l'aventure que l'on a droit à quelques gourmandises visuelles absentes jusqu'alors. On pense en particulier aux flammes qui embrasent Le Guerrier lorsque celui-ci revient des entrailles de l'enfer, ou bien encore aux horizons dégagés que l'on peut admirer dans les ultimes zones à explorer. Prince of Persia a donc du charme, mais manque cruellement de personnalité. Si l'effondrement du royaume sous les coups de butoir d'Ahriman réussira à draguer certaines rétines, il ne faut pas non plus oublier qu'une oeuvre telle que Shadow of The Colossus s'était déjà essayée à ce genre d'exercice quelques années plus tôt sur PlayStation 2. De même que les tons pastels des environnements, ainsi que le design très artwork de Prince of Persia renverront directement à Okami et ses pinceaux de maternelle. Ubisoft Montréal n'a donc rien inventé d'un point de vue visuel, mais a tout de même claqué un Prince de Perse et une Elika plutôt bien fichus, il faut le reconnaître ; malgré la carence de pectoraux et de seins. Les quatre grands gaillards démoniaques et leur daron maléfique valident la maîtrise du cel-shading au Canada, bien que les couleurs aient parfois tendance à baver. A défaut d'être exceptionnelle, l'animation des personnages demeure, quant à elle, de bonne facture, même si l'on regrettera finalement qu'un soin beaucoup plus grand ait été apporté à leurs tenues. Sur les focus, et même d'un peu plus loin, on peut voir le tissu flotter sur leurs corps, le genre de détail appréciable qui tranche radicalement avec le vide intersidéral qui règne dans les décors. Il ne faudra pas chercher l'exploit du coté du level design, et se contenter de bouffer des corniches et des poutres à longueur de temps. Enfin, Prince of Persia flirte tout de même avec la honte au moment d'accéder à un nouveau sortilège d'Elika, avec un rendu monochrome du plus mauvais effet. Généralement, la torture est brève. Ouf.

 

En termes de réalisation, Prince of Persia a été survendu, c'est clair. Non pas qu'il soit moche, loin de là même, mais il ne s'agit nullement du grand spectacle promis par les créateurs du jeu."

 

Prince of Persia introduit en douceur les commandes avec lesquelles il va falloir se glisser dans la peau du Prince de Perse. Contrairement à d'autres titres du même genre qui misent sur une évolution progressive du personnage, le compagnon d'Elika est capable de tout dès le départ. Ses aptitudes physiques, semblables à celles de Faith dans Mirror's Edge, lui permettent de dompter n'importe quelle corniche, de s'agripper aux poutres, de courir sur les murs et de smurfer le long des parois en insultant les lois de la physique. La prise en main s'avère intuitive voire grisante, et on se surprend même à se fixer des challenges imaginaires, en tentant d'enchaîner les sauts sans le moindre temps mort pour la beauté du geste. Dommage qu’un sprint toujours utile dans les grandes traversées du désert n’ait pas été pensé, ce qui aurait rendu les innombrables allers-retours moins fastidieux. Pour atteindre la plénitude totale avec le Prince de Perse, il faudra s'acclimater avec le petit step vertical supplémentaire qu'il effectue systématiquement avant de prendre ses appuis. Une mauvaise manie à l'origine de quelques jumps dans le vide pas bien méchants, puisqu'Elika est toujours là pour l’attraper par la main. Cela dit, elle ne permet pas d'échapper à la mort qui est bel et bien au rendez-vous dans Prince of Persia. En effet, à chaque fois que l'on manque un saut ou que l'on trébuche d'une falaise, la princesse nous renvoie illico presto au checkpoint le plus proche. La notion de challenge existe toujours donc, à l'ancienne, mais moins brutale. Dès lors, Prince of Persia n'apparaît pas comme une exception à la règle du Game Over, sauf lors des combats durant lesquels la théorie s'applique différemment. Au lieu de munir le Prince de Perse d'une jauge de vie classique, les développeurs d'Ubisoft Montréal ont préféré aborder le problème dans l'autre sens, en soignant la barre vitale de l'ennemi à chacune de ses attaques réussies. Déstabilisante au départ, l'idée devient par la suite séduisante, et rend même Prince of Persia moins docile dans certaines situations. On pense naturellement aux boss contre lesquels la moindre hésitation est susceptible de faire basculer le combat, même si finalement les coups de lame ne sont plus aussi meurtriers.

 

Le Petit Prince

 

Les combats de Prince of Persia souffrent des mêmes maux que ceux d'Assassin's Creed : répétitifs, mous et monotones. Dans le fond, le système lui-même n'est pas si mauvais, avec des combos que l'on peut exécuter seul ou avec l'aide de l'infatigable Elika. Les attaques du Prince de Perse peuvent s'amorcer de quatre manières différentes. Le premier type d'attaque, traditionnel, s'appuie sur la l’épée du héros (Carré / X) que l'on apprend à manier dès les premières minutes de jeu. On peut également choisir d'agresser son ennemi en le projetant dans les airs (Croix / A) tout en le découpant avec classe. La troisième manière consiste à utiliser le gantelet (Rond / B) pour accroître la puissance de ses coups. Enfin, le Prince de Perse aura également l'occasion de compter sur le soutien d'Elika durant les affrontements, puisqu'ils pourront combiner leurs attaques (Triangle / Y) pour un maximum d'efficacité. A vrai dire, les combats n'occupent pas une place prépondérante dans Prince of Persia, le nombre d'ennemis présents dans le jeu se comptant sur les doigts d'une main. Les sbires d'Ahriman n'apparaissent exclusivement que sur des zones dégagées, ce qui réduit considérablement l'effet de surprise. On pourra même leur trancher la gorge avant même qu'ils n'aient le temps d'éclore, c'est dire. Limiter le nombre de combats pour que, finalement, ceux-ci manquent de dynamisme et d'hormones de taureau ; cherchez l'erreur. Pour corser un peu plus les débats, Ubisoft Montréal a tout de même songé à intégrer quelques subtilités plutôt sympathiques mais pas renversantes. A commencer par les métamorphoses successives par lesquelles passent les adversaires dans un seul et même combat. En fonction de la configuration du moment, on ne pourra frapper la créature qu'avec un seul type d'attaque. On se rend compte alors qu'il faut tout de même prendre un minimum de risques pour envoyer Elika au charbon lorsque seule la magie fait mouche, la demoiselle ne disposant pas de la même allonge que Satan Petit Coeur. On connaît aussi quelques instants de panique lorsque l’on est contraint de coller des gifles avec son gantelet, ce qui souvent tourne à l'avantage de l'adversaire.

 

Les combats de Prince of Persia souffrent des mêmes maux que ceux d'Assassin's Creed : répétitifs, mous et monotones."

 

Avec un minimum de skill et de sang froid, on réussit tout de même à trouver des failles irréversibles comme les contre-attaques que l'on distribue à l'œil. Hormis les petites chutes de framerate que l’on observe ici et là, c’est surtout le fait d’utiliser systématiquement les mêmes attaques qui interpelle. Avec des ennemis qui ne changent jamais de stratégie d'attaque, il devient alors facile de les mettre à genoux en à peine deux minutes. Quelques QTE bien placés feront sérieusement transpirer, mais il est évident que Prince of Persia n'a pas le profil-type du jeu insurmontable. L'un des aspects positifs du système de combat par contre, c'est l'interactivité des décors qui a une incidence directe sur le comportement du Prince de Perse et des monstres contre lesquels il lutte. Coincer son vis-à-vis contre un pilier de béton procurera un avantage certain, de même que le repousser au bord d’une plate-forme permettra de l'éliminer d'un coup d'un seul. Prince of Persia laisse une certaine liberté d'exploration au joueur, si bien qu'il est possible de visiter les zones du royaume dans l'ordre que l'on souhaite. Toutefois, afin de conserver un minimum de cohérence, des sphères de lumière devront être récupérés pour à la fois augmenter la force de frappe d'Elika, et lui permettre d'accéder à de nouveaux pouvoirs indispensables pour explorer certains endroits d'habitude inaccessibles. On vous laisse les découvrir, c’est du lourd. En ce qui concerne la durée de vie de Prince of Persia, elle est artificiellement gonflée par la récolte de ces fameuses perles lumineuses ; 9 heures de jeu nous auront été nécessaires pour boucler l’aventure, avec 643 boules en poche. Le tout dans une ambiance musicale qui réussit le tour de force de nous rappeler que Prince of Persia est originaire du Moyen-Orient. Oui, on l’avait oublié.





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