14 20
Encore un jeu qui devrait faire quelques parts de marché tant le concept est demandé par les amateurs de mots fléchés, et ceux qui aiment au petit déjeuner résoudre les jeux bonus des boîtes de céréales pour pimenter le quotidien. A la différence d’un jeu casual spécial entraînement cérébral, il faut mettre à crédit le fait que Professor Layton and the Curious Village comporte une histoire assez intéressante pour inciter le joueur à aller plus loin. Les animations sont si réussies qu’on les aurait voulues plus longues et plus nombreuses. Un casual game pour les amateurs du genre c’est certain, mais très habilement interprété et aux finitions soignées, il faut reconnaître. Quand on sait que Professor Layton and the Curious Village n’est en fait que le premier opus de la série, qu’au Japon le deuxième épisode est déjà dans les bacs sous le nom de Professor Layton and the Devil’s Box, qu’un troisième volet se prépare, et que surtout une adaptation cinématographique se profile, on ne peut que se plaindre du temps écoulé dans l’attente de voir un professeur Layton débarquer sur le marché français. L’espoir est permis.
- Animations soignées
- Univers cohérent
- Nombreuses quêtes annexes
- Histoire pas assez présente
- Des défis avec les personnages du jeu auraient bienvenus
- Musique un peu trop triste
- Pas de mode multijoueur
Plutôt connu pour ses RPG mêlant action et aventure (citons Dark Cloud et Dragon Quest VIII), le studio Level-5 nous dévoile ici un registre totalement différent : le jeu d’aventure point & clic. Un paisible village au nom évocateur de Saint Mystere vers la fin du XIXème siècle, un baron décédé laissant derrière lui un trésor caché, un briseur d’énigmes de renommée internationale venant en aide à une jeune veuve, voilà ce qui plante le contexte de cette histoire à suivre au coin du feu les pieds dans des pantoufles rembourrées.
Mise à jour de notre test import américain réalisé le 23 avril 2008
Le Baron Reinhold, a réussi un coup d’éclat posthume en mettant au défi quiconque serait assez malin pour trouver la "Golden Apple", qui procurerait à son acquéreur une richesse inégalée. C’est invité par la jeune veuve du baron, Lady Dalhia, que l’élégant professeur Layton - archétype du gentleman avec son haut de forme et ses manières "so british" - se rend à Saint Mystere afin d’y apporter ses lumières. Luke, son jeune assistant, béret vissé sur le crâne, est l’image type du gosse débrouillard cireur de godasses (car il faut bien un acolyte plus impulsif et moins instruit pour dynamiser le couple) qu’on pouvait imaginer dans une rue de Paris, ou d’autres villes cosmopolites de l’époque. Une fois nos deux protagonistes arrivés au manoir, l’intrigue se déploie de plus belle quand un membre de la famille se fait assassiner, et qu’un inspecteur peu sympathique faisant son apparition, somme au professeur et à son élève de se mettre à l’écart. A priori, la trame ne relève pas du singulier et reste également un prétexte pour mette en scène les énigmes du jeu. On aurait pu s’attendre à une mascarade à la vue du scénario, avec un brin de Docteur Kawashima sous couvert d’une intrigue se jouant à la manière d’un Phoenix Wright. Mais la copie est plus élaborée qu’elle n’y paraît.
Elémentaire mon cher Layton
Certes, les énigmes ne sont pas de toute première fraîcheur. Il s’agira entre autres de deviner l’âge d’une personne, de placer les convives sur les bonnes places en fonction des affinités, de bouger des allumettes pour faire apparaître une forme précise, de transvaser un liquide pour avoir une quantité exacte dans chaque récipient, de faire passer des poules et des loups sur une même barque sans que les cocottes se fassent gober, d’observer des figures géométriques, de définir des suites logiques… Bref la matière grise a de quoi être mise à contribution. Cependant, l’univers créé par Level-5 a su agréablement mettre en scène ces casse-têtes, car la trame est bien un argument non négligeable auquel le joueur pourra aisément se laisser prendre. Concept métaphorique qu’est l’énigme, puisque finalement elle implique une mise à l’œuvre de la rationalité dans le but trouver une solution logique à une problématique de prime abord mystérieuse. Il s’agit bien d’avancer dans le jeu en répondant à ces sortes d’épreuves, celles-ci pouvant revenir sous forme quasi identique, mais assurément avec un niveau de difficulté croissant au gré de la progression du joueur. Ajoutez à cela un contexte scénaristique qui, au fur et à mesure du jeu, ouvre les portes vers une récompense au-dessus de tous ces petits défis, la grande vérité sur l’intrigue de la "Golden Apple", et vous obtiendrez un cocktail idéal de réflexion et d’aventure. A Saint Mystere, tout est bon pour se mettre aux casse-têtes, car le village est un repaire à névrosés qui semblent ne penser et vivre que grâce aux énigmes, et ce à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit. Cet univers d’époque remanié de façon à être original sans l’être tout à fait rassure car il reprend les préjugés romantiques que chacun peut avoir de ce temps et y intègre quelques bizarreries architecturales et autres curiosités particulières. Ainsi, dans cette petite ville nos deux héros découvriront une tour alambiquée qui ne tient on ne sait comment, une vieille maison où loge une mamie gardienne d’énigmes, un sombre passage peu recommandable.
Concept métaphorique qu’est l’énigme, puisque finalement elle implique une mise à l’œuvre de la rationalité dans le but trouver une solution logique à une problématique de prime abord mystérieuse."
Les personnages participent à cette impression de curiosité, du fait de leur aspect caricatural et varié, mais aussi de leur dénomination toute trouvée. Le Pr Layton et Luke croiseront ainsi Crouton, le proprio du restaurant, Gérard le tête-en-l’air qui perd ses affaires, Béatrice la sympathique tenancière d’hôtel, Marco qui traine souvent dans le coin avec ses lunettes de soleil, ou bien Crumm, gérant de café. Au sein du manoir, Lady Dalhia est une jolie jeune femme qui a peu à voir avec une veuve éplorée. Gordon est le membre grassouillet de la famille toujours en quête d’amour, et qui est certain que la solution à tout est de résoudre des énigmes. Ramon, le majordome à la mine catalane sert la famille depuis de nombreuses années. Le détective Ghelmey a un visage aussi peu engageant que son nom. Cette représentation va même jusqu’au matou blanc de la duchesse, un poil gâté. L’ambiance globale fait penser à la très réussie série animée Sherlock Holmes de Miyazaki, ne serait-ce que notre cher professeur Layton avec les deux points qui lui servent de yeux façon Tintin, ne dégage pas une once d’animosité. Les couleurs et le design de ce monde, de par ce côté papier terni par le temps, a bien l’effet rétro nostalgique escompté. Une ambiance sonore basée sur une musique un peu mélancolique d’accordéon et de xylophone accompagne nos héros dans les quelques dédales de cette attachante bourgade. On admirera les quelques animations joliment réalisées et d’une étonnante fluidité qui prouve que la DS réserve encore des surprises. Pourtant, il reste des apparitions qui ne font pas oublier qu’il s’agit bien d’un jeu d’énigmes, tant les prétextes à les initier sont flagrants.
Y a du plomb dans le Layton
Le ton est donné dès le début, quand retrouver le chemin du village est l’occasion de découdre avec une énigme. Une autre devinette est aussi lancée pour pouvoir traverser le pont qui y mène. Côté gameplay, à la manière d’un point & clic classique, les interactions avec les habitants se font d’une simple touche du stylet. Sans grande surprise, presque tous les dialogues se solderont par des problèmes à résoudre. Pour se déplacer sur la carte du village, l’icône représentative qu’est la vielle chaussure en bas à droite de l’écran vous permet d’afficher les possibles directions qu’il faudra choisir d’un contact du stylet avec le point concerné. Le village n’est pas très grand, et il faudra à maintes reprises faire des allers-retours au gré des chapitres. A l’aide du stylet, chaque écran pourra être examinés sous toute les coutures pour trouver des énigmes cachées ou autres "hint coins", monnaie d’échange permettant au moins patients d’obtenir jusqu’à trois indices par énigmes. A chaque logique trouvée, le joueur gagnera des picarats. A chaque tentative ratée, le nombre de picarats en jeu diminue, pour s’arrêter au minimum de gain possible (sans jamais atteindre 0 pour ne pas déprimer). Au total, pas moins de 132 énigmes sont à découvrir, dont 15 en bonus. Heureusement, des chargements de console à répétition pourront être évités, car il n’est pas obligatoire de toutes les résoudre, et il sera toujours possible de se rendre dans la vieille bicoque de la vieille Ruddleton afin de rattraper les échecs. Mais à vrai dire les plus curieux mettront de l’entrain à collectionner le plus de réussites, afin de venir à bout des quelques quêtes annexes, telles que la construction d’un automate, l’assemblage de morceaux de toile former un tableau, l’acquisition d’objets par les habitants pour adapter au mieux les chambres d’hôtel des deux héros selon leurs goûts. Petite cerise sur le gâteau permettant de prolonger la durée de vie du jeu, l’éditeur optimise les possibilités offertes par la DS puisqu’il est possible de télécharger quelques énigmes supplémentaires. Dommage qu’il n’y ait pas de mode multijoueur pour donner plus de fun au genre.