Test Pokémon Link !

Prédisposée aux jeux de réflexion, la console portable tactile de Nintendo n’a pas à rougir de la ludothèque de sa soeurette, la Game Boy Advance, lorsqu’on en vient à faire un rapide bilan. Une dizaine de titres se partage l’affiche en Europe mais seulement 3 se sont hissés dans le cœur des gamers, ou du moins dans le mien : Tetris DS, Zoo Keeper et Meteos. Autrement dit, le ratio est plus que honnête en seulement un an et demi d’existence. Et voilà que Rondoudou, Magicarpe, Mew, Tadmorv ou Smogogo débarquent avec leurs pokéballs afin d’évincer les titres d’Alexey Pajitnov, Tetsuya Mizuguchi voire de Success. Et c’est donc, et surtout, avec l’aide de l’appellation Pokémon que ce nouveau titre de Genius Sonority tente de se faire une place au soleil.

La tête dans les pokéballs

A chaque fois qu’un nouveau jeu de réflexion fait son apparition sur le devant de la scène, il n’est pas rare de s’emmêler les pinceaux dans des explications farfelues. Fort heureusement pour moi, Pokémon Link ! n’est pas aussi complexe qu’un Meteos avec ses planètes élémentaires, ses gravités diverses et ses malus casse-pieds. L’idée, ici, est d’associer les têtes de nos chers Pokémons horizontalement ou verticalement afin de former un groupe de 4 avatars identiques et de les "linker". Bien évidemment, plus vous traînez en longueur, plus l’écran supérieur de la DS se remplit inexorablement de Ronflex, de Salameche et autre Chapignon. Vous devrez donc faire coulisser le plus vite possible de droite à gauche ou de haut en bas les bouilles de ces satanées bestioles (ne cherchez pas la contrepèterie !). Bien entendu, celles que vous ferez disparaître en bas de l’écran, ressurgiront immédiatement sur l’écran supérieur. Il n’y a pas de déchets dans Pokémon Link ! et on vous pousse même à nettoyer au maximum l’écran lorsque vous terminez un tableau grâce à des points bonus. Vous vous doutez bien qu’éliminer 4 faciès de Pokémon n’est pas le seul challenge de Pokémon Link ! Comme pour beaucoup de jeux du genre, il faut enchaîner les combos pour multiplier ses gains. Si Zoo Keeper jouait la carte de la rapidité afin d’accumuler les bonus, Pokémon Link ! procède avec une logique implacable. Pour assurer un enchaînement synonyme de multiplicateur de points, vous devez impérativement poursuivre votre mouvement avec un alignement de 3 figures identiques, puis de 2. Chemin faisant, votre écran se videra petit à petit et si vous parvenez à déloger tous les Pokémon vous glanerez des points bonus. Cela dit, comme vous pouvez le constater sur les screenshots, le jeu affiche des lignes de 5 avatars. Autrement dit, lorsque vous réalisez une ligne complète avec un Pokémon, vous débloquerez Metamorphe, le joker du jeu. Ce pocket monster peut être associé avec n’importe quelle autre créature, vous facilitant ainsi la tâche surtout lorsque le débit de Pokémon s’accélère. Malgré une vitesse de jeu accrue, Pokémon Link !ne fait pas partie de ces jeux de réflexion frénétiques car après chaque combo, le jeu se fige vous octroyant une petite seconde de réflexion histoire de poursuivre une chaîne link. Le rythme s’en retrouve saccadé et finalement pas aussi prenant que les trois jeux DS précédemment cités. Dommage car Pokémon Link ! est uniquement compatible avec le stylet ce qui lui aurait permis de tenir tête par exemple à Tetris DS pas suffisamment tactile.

385 Pokémon, et moi, et moi, et moi !

Comme je sais que rien n’échappe à vos yeux de lynx, je vais vous expliquer pourquoi le terme "linker" était entre parenthèses. A travers le mode "Aventure" du jeu, vous apprendrez bien vite que les Pokémon et leurs pokéballs s’avèrent être des sources d’énergie importantes. Ces générateurs d’énergie sont convoités par le Bataillon Phobos, et il ne tient qu’à vous de les récupérer pour sauver la Terre. Dans la peau de Lucie Piedléger – merci Nintendo – vous devrez parcourir tous les dépôts Phobos à récupérer les 385 Pokémon kidnappés en les linkant. Vos pérégrinations seront pimentées par des duels face à des Boss qui redoubleront d’efforts pour contrecarrer vos plans. Tantôt obscurcissant l’écran de jeu, tantôt balançant une Ballroche, tous les moyens sont bons pour arriver au Game Over surtout que plus vous approchez de la fin, plus la chute de têtes est importante. Mais force est de constater que la difficulté n’est pas au rendez-vous sauf en ce qui concerne le Boss ultime que l’on rencontrera après une petite heure de jeu. Pas très long, Pokémon Link ! l’est beaucoup plus si vous voulez impérativement récupérer toutes les bestioles dans votre liste Link car certaines créatures disparaissent de l’écran de jeu aussi vite qu’elles apparaissent. Toujours est-il que pour se dégourdir les doigts, on peut se retourner vers les modes multijoueur "Duo" ou "Défis". Le premier consiste à battre un record en s’associant avec un ami tandis que le deuxième, comme son nom l’indique, vous propose de l’affronter en sélectionnant les Pokémon à apparaître sur l’écran ou les handicaps de chacun. Celui qui se retrouve avec l’écran supérieur obstrué a bien entendu perdu la partie. Chaque manche vous permet d’améliorer votre rang d’Agent grâce aux badges que vous récolterez. Heureusement que le multi est agréable à jouer et propose le partage de jeu, car il faut bien constater que le Solo ne fait pas dans l’extravagance. Un petit mode "Aventure" et un mode "Sans Fin", voilà le programme. Rien de franchement excitant. Pas même un mode "Puzzle" plus abouti que les entraînements du Mode Aventure. Non, vraiment rien ! On en fait le tour en quelques coups de stylet, c’est regrettable.