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Obscure II ne laissera pas un souvenir impérissable sur Wii, puisqu'il n'arrive pas à faire peur, et que c'est pourtant ce qui est censé lui permettre de gagner sa vie. La prise en main à la Wiimote et au Nunchuk est loin d'être intuitive, et les multiples hésitations avant d'exécuter une action polluent considérablement l'immersion. Encore une fois, l'absence de la haute-définition sur Wii abîme les yeux, et on préférera retenir la possibilité de switcher entre les personnages pour varier les plaisirs, l'unique point positif du titre. Enfin, le doublage s'avère catastrophique, à la limite du Cosby Show. Il fallait bien la placer.
- La possibilité de switcher entre les personnages
- La réalisation médiocre
- La prise en main pas intuitive
- Des personnages pas charismatiques du tout
- Le scénario bidon
- Le doublage
- Trop facile
Déjà disponible sur PlayStation 2 et PC depuis l'année dernière, Obscure II débarque maintenant sur Wii avec la ferme intention de faire aussi peur que Silent Hill et Alone in The Dark, les deux derniers représentants historiques du survival horror, Resident Evil ayant à priori décidé de tourner définitivement le dos à ses origines. Oui mais voilà, cette ambition se retrouve brisée dès les premières minutes de jeu, la faute à un scénario grotesque et des créatures pitoyables. Si l'on ajoute à cela une réalisation aussi grumeleuse que chaotique, Obscure II ne parvient même pas à ficher la frousse à un gamin de cinq ans.
Obscure II, c'est d'abord un scénario digne des teen movies qui met en scène un groupe d'adolescents capables de débiter des répliques mémorables. Deux années après les événements survenus au Lycée Leafmore High, les étudiants qui ont survécu aux terribles expériences du Dr. Herbert Friedman ont péniblement repris le cours de leur vie. Puisqu'il faut bien faire des études supérieures avant de terminer à Pizza Hut, la plupart des protagonistes vont se retrouver à l'université de Fallcreek. Cette fois-ci, ce sont de mystérieuses fleurs hallucinogènes qui vont semer le mal dans Obscure II, avec en toile de fond un malade mental qui pourchasse les adolescents dans la forêt avec sa tronçonneuse, pour les découper en morceaux. Si le jeu tente d'être beaucoup plus noir que son prédécesseur - ce n'est pas une blague -, l'humour mal dosé provoque des fractures tout au long de l'aventure qui ne facilitent pas l'immersion. Des cut scenes viennent ponctuer régulièrement les moments-clé de l'histoire, mais leur qualité inégale renvoie directement à la pauvreté de la réalisation du titre. Obscure II veut faire peur, et use d'une palette de couleurs sombres pour ne pas éteindre la lumière. Le character design manque cruellement de conviction, et les mouvements des personnages font preuve d'une rigidité effroyable. Quelques monstres peuvent surprendre dans la forêt, parfois même dans les couloirs, mais leurs attaques demeurent basiques et suffisamment prévisibles pour ne pas gaspiller les balles. Ce qui ne fait pas pour autant d'Obscure II un titre accessible, du moins sur Wii, car les fonctionnalités de la Wiimote et du Nunchuk ont été mal exploitées par les développeurs d'Hydravision. On pourra s'agripper à une corniche ou bien recharger son tazer en agitant la télécommande, mais le fait de devoir gérer la caméra en pointant en permanence l'écran est indéniablement le gros point noir du gameplay. Il aurait été préférable de confier à la fois le déplacement du personnage et l'objectif de la caméra au stick du Nunchuk, qui aurait balayé le problème d'une seule pression. Le système de combat est loin d'être intuitif, et nécessite d'appuyer sur Z pour mettre en joue, ensuite A pour locker l'ennemi, et enfin B pour tirer. Belle équation. Cela dit, Obscure II ne comporte pas que des aspects négatifs, puisque chacun des teenagers se voit attribuer une compétence bien précise pour justifier la présence de puzzles, même basiques. Ainsi, Kenny sera capable de déplacer des objets de plusieurs tonnes tandis que Corey pourra grimper sur n'importe quelle plate-forme. Amy, quant à elle, permettra de déchiffrer les codes les plus complexes afin de pénétrer dans des pièces d'habitude inaccessibles. Enfin, même si le survival horror du studio français ne fait pas jaunir la culotte, il tente tout de même de respecter les codes qui régissent le genre depuis la nuit des temps, en n'affichant pas des milliers d'Africains à l'écran. Suivez notre regard.