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Retrouvez plus bas la suite de notre test de Nintendo Pocket Football Club
- La clarté de l'interface
- Le style graphique mimi tout plein
- L'approche pédagogique
- Aucune licence officielle
- Choix tactiques plus que limités...
- ...tout comme l'influence du coach
- Peut rebuter les puristes du genre
- Les nombreuses incohérences
On a fait l'expérience à la rédaction : lorsqu'un puriste de Football Manager croise la route de Nintendo Pocket Football Club, il est soudainement pris de convulsions. Bon, on grossit le trait bien évidemment, mais il faut reconnaître que tout ce qui fait le sel de la fonction de manager manque cruellement dans le jeu de ParityBit. Pas de conférence de presse, aucun droit de regard sur les infrastructures du club, les relations avec les membres du staff sont inexistantes, les joueurs ne viennent jamais frapper à notre porte pour obtenir des explications ; quand on mange du football tous les jours et que l'on voue un culte à Arsène 'Tonton' Wenger, ça tue quasiment l'intérêt de Nintendo Pocket Football Club. La frustration est encore plus forte au moment de s'attaquer aux transferts : comme le jeu ne dispose d'aucune licence officielle, on doit se coltiner des inconnus qui ne s'amusent même pas à écorcher le nom des stars de la discipline. Cette astuce façon ISS aurait pourtant été salutaire ici, histoire d'être en mesure de recruter un joueur dont le profil correspond réellement aux besoins de l'équipe. Les statistiques des footballeurs (vitesse, endurance, technique, tir entre autres) ne sont pas beaucoup plus claires, avec des lettres en guise d'indicateurs de leurs forces et de leurs faiblesses. On se retrouve souvent à tâtonner, et c'est limite une bénédiction que la gestion du budget soit aussi simpliste. Il suffit juste de faire en sorte que la masse salariale ne dépasse pas les limites fixées par le club, étant donné que les différentes primes (à la signature, à la revente du joueur dans le cas d'un club formateur) ne sont pas prises en compte dans Nintendo Pocket Football Club. Bref, en cas de mauvaise pioche, il est facile de retomber sur ses pattes d'autant que les négociations aboutissent souvent en notre faveur, même si elles peuvent traîner un peu en longueur.
Bon, on grossit le trait bien évidemment, mais il faut reconnaître que tout ce qui fait le sel de la fonction de manager manque cruellement dans le jeu de ParityBit.
Ce qui rend le jeu particulièrement chronophage, ce sont les nombreuses séances d'entraînement auxquelles il faut s'astreindre pour améliorer les performances des joueurs. En fait, durant les matchs, le manager n'hésite pas à pointer du doigt les carences de son équipe en faisant apparaître des cartes à collectionner. Celles-ci ne collent pas vraiment à la réalité du terrain : une carte "Penalty" va s'afficher alors que l'attaquant vient de rater une reprise de volée, ou alors une bonne circulation de balle va être sanctionnée par une carte "Pressing". Une fois au centre d'entraînement, il est possible de distribuer jusqu'à trois cartes par joueur, le but étant naturellement qu'elles concordent avec son poste. Inutile d'assigner une carte "Tirs" ou "Jonglage" à un défenseur, de même qu'il semble incohérent de demander aux attaquants de se spécialiser dans la défense en ligne. Par contre, les milieux peuvent répéter les exercices de pressing et travailler les passes, tandis que les latéraux apprendront à lancer des contres fulgurants. En trouvant les bonnes combinaisons, il sera même possible de créer des combos spéciaux pour affiner encore plus le profil des joueurs. Là encore, Nintendo Pocket Football Club ne fait pas dans la logique absolue, dans le sens où un défenseur pourra devenir "Stratège" et un attaquant "Meneur". En fait, le jeu donne l'impression que certaines compétences ne sont propres qu'à un poste. Un buteur peut-il miser sur sa pointe de vitesse pour faire trembler les filets ? Non, apparemment. Un défenseur a-t-il le droit d'avoir une bonne lecture du jeu pour soigner sa relance, sans être considéré comme le tacticien de l'équipe ? Non plus.
Milieu de poche
Du coup, on se retrouve avec une équipe qui ne reflète pas nécessairement notre philosophie de jeu. Et avec les choix tactiques qui se comptent sur les doigts d'une main - jeu offensif, équilibré ou défensif, marquage des adversaires, formation - il faut souvent s'en remettre à la providence pour remporter un match. On s'est pourtant trituré les neurones dans tous les sens pour limiter l'impact du hasard, mais les joueurs finissent par faire ce qu'ils veulent sur le terrain. Sérieusement, on s'est déjà retrouvé avec des défenseurs en attaque alors qu'il n'y avait pas péril en la demeure, sans parler des une-deux farfelus et des frappes de 40 mètres. Ce qui sauve Nintendo Pocket Football Club du naufrage finalement, c'est son moteur graphique et la gueule pixel art des joueurs qui finissent par lui donner un certain charme. Les frappes enroulées sont reproduites de manière tellement grossière qu'on en sourit en pensant aux comètes abusées de World Cup qui, sans doute, a également servi d'inspiration pour quelques animations du jeu. Par ailleurs, le titre de ParityBit mérite aussi d'être salué pour l'efficacité de son interface dont la clarté fait oublier que l'on joue sur une console portable. On navigue avec aisance entre les différents menus, et modifier le positionnement des joueurs pendant la rencontre est un vrai régal. C'est étonnant à dire, mais malgré ses défauts Nintendo Pocket Football Club parvient à capter l'attention dans le TGV, aux toilettes ou au fond du lit. Logique quand on est un passionné de foot, mais sa nature accessible incite les néophytes à poursuivre leurs efforts afin d'évoluer à travers les quatres ligues que contient le jeu ; sans compter les autres coupes nationales et internationales qui viennent gonfler la durée de vie.
Par ailleurs, le titre de ParityBit mérite aussi d'être salué pour l'efficacité de son interface dont la clarté fait oublier que l'on joue sur une console portable. On navigue avec aisance entre les différents menus, et modifier le positionnement des joueurs pendant la rencontre est un vrai régal.
La volonté, elle est surtout indispensable en début de carrière, quand les défaites s'enchaînent et que la confiance des supporters fond comme neige au soleil. Après, on peut toujours feinter en lançant des matchs courts qui font office de laboratoires avec aucun enjeu, mais la progression des joueurs est plus lente étant donné que ces parties ne se disputent que sur une seule mi-temps. En ce qui concerne le jeu en ligne, c'est l'I.A. qui se charge de donner les consignes à l'équipe, même si on nous propose de paramétrer des options de contrôle (style de jeu défensif ou offensif, discipline souple ou stricte, remplacements réactifs ou proactifs) pour donner l'illusion que l'on est aux commandes de la formation. Mouais. La fonctionnalité StreetPass, quant à elle, permet d'obtenir des informations sur l'équipe d'un autre joueur croisé au bistro du coin, afin de l'affronter ensuite. Enfin, signalons la présence de DLC - dont le prix varie entre 1,49€ et 2,49€ - pour doper de façon encore plus nette les compétences des joueurs, à condition d'avoir bouclé jusqu'à trois saisons pour certains. La persévérance on vous dit !