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Avec son principe accrocheur mélangeant le combat, la survie et l’exploration, Monster Hunter avait toutes les cartes en main pour combler les amateurs d’Action-RPG désireux de combattre du dinosaures, accompagnés de trois autres joueurs connectés en ligne. Mais sa réalisation vieillissante massacre l’effort de Capcom. Les angles de caméras, la maniabilité approximative, la répétitivité des missions et sa linéarité omniprésente auront raison des joueurs. Il est certain que cet opus ne marquera pas les esprits. Tous les espoirs reposent désormais sur les frêles épaules de Monster Hunter 2 ou Monster Hunter Portable sur PSP.
- Le mode online
- Les décors
- Le bestiaire impressionnant
- Chasser, pêcher, récolter
- Trop linéaire
- Misions répétitives
- Aliasing persistant
- Angles de caméra désastreux
- Le système de combat sur le stick analogique
- Où est la compatibilité avec le micro casque ?
Après un Resident Evil : Outbreak amputé de son mode online ô combien précieux, Capcom nous offre un deuxième titre compatible avec le service en ligne de la PlayStation 2 : Monster Hunter. Malgré son principe accrocheur, le jeu s’embourbe, la faute à des graphismes vieillots et un gameplay monotone.
Le concept de survie est plus que jamais présent dans les jeux vidéo, grâce à un panel d’actions de plus en plus étoffés allant dans ce sens. Si un titre comme Metal Gear Solid 3 : Snake Eater a parfaitement intégrer ce principe, Monster Hunter l’approfondit en le mélangeant subtilement à son histoire. Les humains et les dinosaures vivent en parfaite harmonie depuis plusieurs générations. Les hommes ont construit des petits villages, véritables havres de paix, sur les terres de Monster Hunter tandis que les géants de la Préhistoire occupent les vastes plaines et montagnes alentours. L’équilibre est ainsi respecté, orchestré par les prédateurs carnivores et les excursions des bipèdes. Alors que certains hommes ont préféré des activités professionnelles relativement calmes, les moins farouches osent défier les dinosaures en acceptant les missions proposées par le chef du village. C’est bien évidemment un chasseur que vous allez incarner dans Monster Hunter. Mais pas n’importe lequel ! Vous êtes libre de créer votre avatar selon vos désirs. Bien évidemment, les critères de sélection ne sont pas aussi étendus que dans certains Role Playing Games. Si les options visage, coiffure, couleur de cheveux et voix sauront satisfaire les moins exigeants d’entre vous, on aurait aimé apercevoir un peu plus de fantaisie ou un éventail de paramètres plus conséquent. Cela dit, la morphologie globale de votre héros évoluera au fil du temps grâce à l’acquisition d’armures (heaume, côte de mailles, cuirasse, ceinture, gants, bottes). Vous êtes sûr ainsi que votre chasseur sera unique dans la grande jungle online de Monster Hunter.
Proie ou prédateur ?
Mais en mode solo, l’aspect physique de votre personnage n’est pas votre priorité. On est bien trop occupé à découvrir en détails les différents aspects de cet Action-RPG et à vouloir chasser à tout prix du dinosaure. Cela dit, vous n’êtes qu’un novice en la matière et le chef de votre petit village prendra mille précautions avant de vous envoyer pourfendre du Wyvern. C’est donc très calmement, trop même, que vous commencez votre apprentissage en acceptant les missions du vieillard. Celles-ci sont classées en deux catégories. Les premières que vous découvrirez sont des missions de collecte. Si elle ne sont guère passionnantes, elles ont au moins le mérite de vous apprendre les rudiments de la chasse, des précautions à prendre vis-à-vis des espèces animales jusqu’à la survie en terres hostiles. Vous devrez donc remplir certaines conditions pour revenir en héros au village telles que ramasser tant des cornes de Kelbi, dénicher des herbes curatives, trouver une toile d’araignée ou encore préparer des potions. La plupart du temps, vous devrez faire confiance à votre instinct de survie en furetant dans les fourrés, en creusant à même le sol à la recherche des précieux ingrédients. Parfois même, vous devrez combiner plusieurs objets afin d’obtenir le breuvage adéquat. Ces séquences sont plutôt fastidieuses et souffrent d’une certaine lenteur. Votre personnage n’est pas des plus pressés et c’est les mains dans les poches qu’il s’accroupit, farfouille le sol et découvre ce qu’il y a à trouver au pied d’un arbre ou dans des cavités rocheuses. Apparaît alors à l’écran un message vous annonçant votre butin en anglais (?!). Il faudra réitérer ces actions plusieurs fois de suite pour laisser la terre vierge de tout item. Y a pas plus casse-pieds ! Mais bon, c’est un passage obligé avant d’arriver au gros de Monster Hunter : les Missions de Chasse. Ici, on vous demandera de tuer un nombre précis de dinosaures. Vous aurez compris que la tâche ne sera pas des plus faciles notamment face à des espèces carnivores. Si les herbivores ne représentent que peu de menaces, excepté les moments où ils chargent ou se défendent d’un coup de queue, les autres créatures sont beaucoup plus belliqueuses n’hésitant pas à vous attaquer en groupe. Vous devez donc vous improviser chasseur !
Et la galère commence ! Les boutons Croix, Carré, Triangle et Rond sont réservés aux différentes interactions (menu, dialogue, chat, actions). Par conséquent, les attaques sont regroupées sur le stick analogique droit à la manière de nombreux titres PlayStation 2 (Rise to Honour, Fight Night 2005, Death by Degrees). Si le titre d’Electronic Arts s’en sort avec les honneurs de Laurent, on ne peut pas en dire autant des deux autres jeux made in Sony. Et ici aussi, le constat est désagréable. On parvient difficilement à exécuter les combos en jouant avec les directions du stick. Mais la palme de la médiocrité revient aux angles de caméra capricieux. Sans cesse en mouvement, on essaye de recadrer tant bien que mal la vue derrière le personnage en appuyant sur L1. Mais ce n’est qu’une utopie ! La vue change au gré des déplacements du chasseur et si par malheur un dinosaure se plante au beau milieu de la scène, on est bon pour appuyer une énième fois sur cette satanée touche. Il est regrettable que Capcom n’est pas songé à un système de lock à la Zelda qui aurait pu éviter ce désastre car vous vous imaginez bien que face à des Velocipreys, votre santé risque de morfler. Une fois la tempête passée, vous devrez recouvrir votre santé et votre énergie grâce aux baies, aux potions et aux morceaux de barbaque soigneusement dépecés sur les cadavres encore chauds des mammifères et autres ovipares qui ont péri sous votre lame. La simple exploration des niveaux fatiguera également votre personnage. Sprinter, sauter ou grimper entamera la jauge de stamina qu’il faudra remplir à l’aide de poissons pêchés durant votre aventure ou en faisant cuire la viande de vos victimes.
Pour l’honneur
Parlons en des niveaux. N’imaginez pas pouvoir gambader tranquillement dans les vastes landes de Monster Hunter. Le jeu de Capcom est on ne peut plus linéaire. Impossible de sortir de votre village, et en mission, la carte est découpée en plusieurs zones reliées entre elles par des temps de chargement agaçants. En cours de mission, c’est pareil. Si les décors extérieurs semblent gigantesques, vous êtes limité dans l’espace (et le temps) pour peu qu’une montagne pointe le bout de ses falaises ou si une rivière passe dans les environs. C’est donc en simple spectateur que l’on admire l’ombre des nuages ou les dinosaures broutant l’herbe des collines voisines. Si graphiquement les paysages sont jolis, les décors dans lesquels vous évoluerez nous rappellent que l’on joue sur PlayStation 2. En effet, l’aliasing persistant gâche le panorama. Cependant la modélisation du bestiaire et des personnages sauve le soft du désastre au même titre que le mode online. Une fois connecté, les habitués de Phantasy Star Online sur Dreamcast, GameCube ou Xbox ne seront pas dépaysés. C’est en équipe de 4 joueurs que vous allez évoluer dans Monster Hunter en sélectionnant au préalable une mission à la taverne des chasseurs, sorte de guilde à choix multiple. L’entraide est bien entendu la clef du succès pour remplir vos objectifs ou terrasser un terrible dragon. Evitez de laisser traîner un collègue en route car ce dernier ne pourra réclamer votre aide que par le biais du clavier virtuel s’il ne possède pas de clavier USB. Une compatibilité avec le micro casque PS2 n’aurait pas été un luxe mais elle n’est pas malheureusement pas au rendez-vous. Au fur et à mesure des combats, vous gagnerez de l’expérience qui vous permettra de découvrir de nouveaux challenges à la difficulté progressive. Comme pour le mode solo, les missions sont classées en deux catégories : Collecte et Chasse.