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De manière générale, on conseillera difficilement de jouer à un First Person Shooter sur PSP à cause de ces défauts de gameplay que vous lui connaissez. Mais si derrière les développeurs ne font pas tout pour nous sortir un grand jeu, le genre est voué à disparaître sur la portable de Sony. Et Medal of Honor : Heroes fait partie de ces titres sortis à la hâte pour les fêtes de Noël et qui espèrent briller par leur patronyme. I.A inexistante, durée de vie solo étriquée, ambiance soporifique, musiques anecdotiques et doublages loufoques, difficile de s’enflammer pour le jeu d’Electronic Arts. Et c’est dommage car Medal of Honor : Heroes aurait pu faire beaucoup mieux notamment grâce à un moteur graphique convenable et un mode multijoueur riche en options pouvant accueillir jusqu’à 32 soldats en herbe.
- Réalisation honnête
- Jouable jusqu’à 32 en WiFi
- Mode Multijoueur complet
- Intelligence Artificielle inexistante
- Mode Campagne très court
- Un sérieux manque d’ambiance
- Réalisation sonore à la traîne
- Jouer à un FPS sur PSP
Comme le dit si bien notre dicton, la guerre c’est super ! Mais les choses se compliquent considérablement lorsqu’un studio tente le diable sur PSP avec un First Person Shooter. Depuis plus d’un an, la console nomade de Sony doit se contenter d’un seul titre du genre, Coded Arms. Mais Electronic Arts, fort de sa licence déchue Medal of Honor, tente d’imposer son style avec un opus exclusif, baptisé Medal of Honor : Heroes mais qui n’a pas l’étoffe d’un héros.
La Seconde Guerre Mondiale est un sujet porteur dans les jeux vidéo et les développeurs s'amusent à nous rappeller l’horreur de cette guerre à travers plusieurs séries – plus ou moins – à succès. Indéniablement, c’est la saga Medal of Honor qui a fait son trou dans les tranchées alors que la 3D envahissait le petit écran. Mais depuis plusieurs épisodes, la série phare d’Electronic Arts a perdu de sa superbe surtout à cause de son exclusivité sur consoles laissant le champ libre à Call of Duty pour s’octroyer les services des ordinateurs. Mais voilà que le studio canadien d’EA s’offre un nouveau marché, celui des consoles portables. Certes, il y a bien eu Medal of Honor : Undergound sur Game Boy Advance mais le soft de Destination Software était un parfait exemple à ne pas suivre et pour ne pas réitérer le même boulette Electronic Arts nous avait concocté en collaboration avec Netherock un Medal of Honor : Espionnage en vue aérienne. Mais oublions la GBA !
L’étoffe des héros
Aujourd’hui, c’est la Playstation Portable qui a droit à une attention toute particulière de la part du géant américain. Medal of Honor : Heroes, c’est à la fois le deuxième FPS de la console mais aussi un titre exclusif à la ludothèque de Sony. Seconde Guerre Mondiale oblige, c’est en Europe qu’auront lieu les conflits et vous serez invités à parcourir l’Italie, les Pays-Bas et la Belgique sur les traces de l’armée allemande. Trois pays pour très exactement 15 missions au beau milieu des rocheuses, dans des ruelles désertes, sous une pluie battante ou bien encore sur des champs de bataille enneigés. Hélas, malgré un nombre de missions qui annonce que du bon, la durée de vie du soft est très courte en mode campagne. Tantôt il faudra une bonne demi-heure pour réussir les objectifs imposés, tantôt cinq petites minutes suffiront à bouter les nazis en dehors des frontières. Autrement dit, c’est assez déroutant. Mais pour palier à ce problème, Electronic Arts a la solution : le multijoueur. A ce niveau-là, pas de souci ! Si vous êtes un amateur des frags entre amis, il est possible de se fritter jusqu’à 8 en mode "Ad Hoc" et jusqu’à 32 en Wi-Fi à travers plusieurs modes de jeu (Match à mort, Infiltration, Domination, Démolition, Faire Front et Résistance). Quant aux joueurs solitaires, ils pourront toujours se rabattre sur le Mode Escarmouche les opposant à des bots gérés par l’ordinateur. Qu’il s’agisse du mode Campagne, Escarmouche ou Multijoueur, Medal of Honor : Heroes accumule les problèmes tant et si bien qu’il est difficile de s’immerger correctement dans le jeu. Explications.
Héros malgré lui
Alors que les First Person Shooters sont devenus monnaie courante sur consoles, seule la PSP est à la traîne à ce niveau-là. Même la DS l’a grillée en comptant trois titres du genre et dieu sait que la portable de Nintendo ne brille pas avec sa 3D. Alors pourquoi un tel fossé et pourquoi Coded Arms n’a aucun rival jusqu’à aujourd’hui ? Si vous avez déjà tâté un FPS sur PSP, vous aurez remarqué que l’absence d’un deuxième stick analogique fait cruellement défaut à ce genre de jeu et retourner à un gameplay proche des titres N64 n’est pas de tout repos. Une console qui n’est donc pas adaptée aux FPS mais pour laquelle il faudra bien s’habituer à moins que les développeurs fasse une croix sur ce genre de soft. Plusieurs configurations sont disponibles dans Medal of Honor : Heroes pour convenir à tout le monde mais dans un souci d’efficacité on conservera ici le gameplay par défaut. C’est ainsi que le stick analogique permet de déplacer son avatar, les boutons pour gérer la visée et strafer de gauche à droite. Les boutons flipper R et L servent à tirer, à mettre en joue son arme, aux attaques rapprochées ou à balancer une grenade. Enfin la croix multidirectionnelle offre diverses possibilités : recharger, s’accroupir, changer d’arme, se pencher, se soigner ou zoomer. On terminera en citant le bouton le plus inutile au monde, le bouton Select qui permet de sauter et qui du fait de son accessibilité ne servira jamais en jeu. Toutes ces commandes et leurs attributions ne tombent pas forcément sous le sens et nécessitent souvent un temps d’arrêt pour être manipulées correctement. Et donc en jeu, ces temps de latence cassent un rythme déjà assez peu dynamique. La faute à quoi ? Ou plutôt à qui ? Indéniablement, c’est l’intelligence artificielle qui fait cruellement défaut à Medal of Honor : Heroes. Concernant les ennemis, ils ne font preuve d’aucune jugeote, ne se planquent qu’à de rares occasions, s’agglutinent en petits troupeaux et respawnent devant vous sans même se remettre en question. Facile donc de les aligner avec une visée un petit peu mollassonne. De l’autre côté, on retrouve vos alliers qui viendront vous prêter main forte dans la mêlée. Mais dans un élan de générosité, ils gâchent involontairement vos actions. C’est ainsi que leur lancer de grenades est complètement foireux jusqu’à ricocher à vos pieds. Et quand ils hésitent à faire feu, ils se postent devant vous, vous obstruant la vue. Heureusement que l’on peut tirer à travers, c’est toujours ça de gagner ! En résumé, on est très loin des prouesses d’un FEAR.
Demi-molle
Ce manque de vivacité va de paire avec le reste de la réalisation. D’un point de vue graphique, le moteur utilisé par Electronic Arts convient à la PlayStation Portable. Hormis une modélisation des personnages fait à la bouche, les décors sont plutôt réussis et variés malgré quelques zones de jeu vides et un petit manque de détails. Les effets de lumières sont quant eux agréables à l’œil et varient selon l’heure à laquelle se déroule telle ou telle mission. Mais alors où est-ce que ça coince ? Essentiellement, c’est l’ambiance sonore qui est à la peine. Accueillies comme il se doit avec un thème militaire fleurant bon le patriotisme exacerbé, les musiques désertent les séquences de jeu et mises à part quelques notes de clairon vous annonçant la réussite d’un objectif, Medal of Honor : Heroes est bien triste à écouter. Et lorsqu’on tend une oreille attentive au doublage français du jeu, on ne sait plus trop s’il faut rire ou pleurer. Comme d’habitude, les cinématiques sont formidablement mises en scène mais encore une fois, c’est en jeu que le bât blesse. A chaque frag, vos compagnons s’empresseront de vous féliciter même si l’ennemi est mort depuis 30 secondes voire une minute. Leurs répliques tombent complètement à l’eau et nuisent à une ambiance déjà pas très folichonne qui manque singulièrement de moments épiques.