Test Marvel Ultimate Alliance sur X360

Une chose est sûre, la connaissance de l’univers Marvel pour un Européen moyen ne pourrait assurer le spectacle si notre ami Julien Lepers faisait un "Question Pour un Champion" spécial héros américains. Dans la majorité des cas, Batman, Spider-Man, Hulk, Superman, Catwoman, Flash Gordon, Daredevil ou M. Fantastic se retrouvent dans le même panier. Mais ces derniers ne lavent pas leurs linges sales ensemble pour la simple et bonne raison qu’il y a deux écoles de super héros : Marvel et DC Comics. Si Eidos Interactive a opté pour la seconde alternative avec Héros de la Ligue des Justiciers, c’est Activision qui gère toujours aussi bien la licence Marvel créée en 1960. Bien sûr, on compte les nombreux opus Spider-Man dans le line-up de l’éditeur, mais ici ce sont les titres X-Men Legends et X-Men Legends II : L'Avènement d'Apocalypse qui nous intéressent car ils nous ont permis de découvrir les créatures du Professeur Charles Xavier dans une nouvelle adaptation loin des sempiternels jeux d’action ou de baston. Le hack’n slash, comme nous l’a prouvé Raven Software, ce ne sont pas que des nains, des humains, des mages ou des orques qui se balafrent la figure pour X raisons. Les super héros américains ont également leur mot à dire aux côtés des Diablo et autres Baldur's Gate, pour ne citer qu’eux. Et il faut dire qu’avec Marvel Ultimate Alliance, les petits pères vont avoir du pain sur la planche car le terrible Dr. Fatalis est sur le point d’éradiquer l’univers grâce à un pouvoir dévastateur. Dans cette ambiance délicieusement chaotique, le colonel Nick Fury rassemble à la hâte tous les héros qu’il peut trouver afin de former un groupe et mettre fin aux plans diaboliques des Maîtres du Mal. Et par conséquent, c’est ce groupe de quatre bonshommes que vous allez gérer et surtout personnaliser.

La communauté de l’alliance

Ce qui est vachement sympa dans Marvel Ultimate Alliance, c’est que vous pouvez composer vous-même votre quatuor de héros en piochant dans la galerie disponible. Activision nous a promis 20 protagonistes à incarner, et ce ne sont pas des paroles en l’air. Si d’emblée certains héros sont indisponibles, au fur et à mesure de votre progression vous aurez le plaisir de les débloquer. Mais avant cela, un choix cornélien s’offre à vous : qui va partir à l’assaut de Dr. Fatalis et de ses sbires ? Durant cette période de doute, vous redécouvrirez des personnages qui n’ont pas eu droit à leur quart d’heure de gloire ces dernières années sur consoles. Aux côtés des incontournables Wolverine, Spider-Man ou Quatre Fantastiques (Mr. Fantastic, Invisible Woman, The Thing et Human Torch), c’est la larme à l’œil que l’on retrouve Iron Man, Captain America, Luke Cage, Storm (Tornade), Thor, Ghost Rider, Spider-Woman, Iceman, Colossus, Elektra, Moon Knight, Ms. Marvel, Daredevil, Black Panther, Nick Fury, Siler Surfer, Deadpool, Doctor Strange ou encore Blade. Tous plus charismatiques les uns que les autres – sauf Mr. Fantastic qui porte très mal son nom – on ne sait pas trop à qui accorder notre confiance. Et c’est pourquoi on essaiera au fil des missions plusieurs combinaisons pour trouver l’entente parfaite surtout qu’en face de vous, vous rencontrerez plus de 140 PNJ issus de l’univers Marvel Comics. Cela signifie donc que même les petits ennemis que vous exploserez en deux temps, trois mouvements seront reconnus immédiatement par le fan des comics américains. Mais le summum est bien évidemment atteint lorsque vous croiserez le fer avec les nombreux boss qui ponctuent les missions.

Executioner, Enchantress, Mephisto, Blackheart, Arcade, Mandarin, Kraken, Grey Gargoyle, Attuma, Tigershark, M.O.D.O.K, Fin Fang Foom, Loki, Galactus, Ymir, Deathbird, Gladiator ou Titannus, tous se sont passés le mot pour venir en aide à Dr. Fatalis (Dr. Doom). A l’image de Dragon Ball Z : Budokai Tenkaichi 2, Marvel Ultimate Alliance est très complet jusqu’à pousser le vice encore plus loin en testant les connaissances des joueurs à travers plusieurs quiz successifs permettant de glaner des points d’expérience. Et oui, car comme tout bon hack’n slash qui se respecte, Marvel Ultimate Alliance fleurit de point d’XP, d’évolution, de pouvoirs à débloquer et d’items à ramasser. Au fur et à mesure que vous éliminez vos résistants, votre équipe gagne en puissance, en défense et en santé jusqu’à débloquer des nouvelles tenues et des pouvoirs inédits qui sont bien évidemment en rapport avec l’historique du personnage concerné. Ainsi Wolverine débloquera de nouvelles compétences au corps à corps, Blade utilisera avec finesse son poignard-boomerang, Ghost Rider soufflera les flammes de l’Enfer et Thor pourfendra le sol de sa hache. De plus, vous pourrez augmenter manuellement ou automatiquement vos performances grâce aux pièces de monnaie que vous récupèrerez et aux accessoires que vous trouverez dans les coffres ou sur les corps des boss.

Le choix des armes

Mais avant d’arriver dans l’antre finale pour un combat titanesque, il faudra traverser plusieurs pièces et terrasser un maximum d’ennemis au passage. Le hack’n slash, c’est pour les bourrins et on ne se refait pas. Par conséquent, le gameplay de Marvel Ultimate Alliance est loin d’être compliqué de prise en main. Deux boutons pour frapper dont le B qui nécessite un temps de charge, des combos enfantins (A, A, B ou A, B, A ou A, B, B), une parade, des raccourcis pour les super attaques, quelques manœuvres aériennes et la possibilité de choper au corps à corps ses victimes, et le tour est joué. Mais les développeurs de Raven Software ne se sont pas cantonnés qu’à ça et nous proposent par moment des séquences de Quick Time Events où vous devez suivre une combinaison de boutons le plus rapidement possible. Emprunte à Shenmue et bien plus intéressante que dans Call of Duty 3 : En Marche vers Paris, cette technique dynamise les affrontements contre les boss et permettent d’apprécier certaines actions au ralenti. Utilisés intelligemment, les QTE ne se retrouveront pas forcément entre deux boss et il faudra donc se creuser les méninges pour trouver le point faible de son adversaire. De même, les niveaux demandent parfois un brin de jugeote pour pouvoir avancer. Rien ne bien compliqué cependant.

Cette facilité de progression est peut-être un peu trop présente même pendant les combats. Pas besoin d’utiliser de fioles magiques ou de breuvages médicaux, les orbes rouges que vous récupèrerez en tuant vos ennemis rempliront aisément votre jauge de vie. Parfois même certains personnages comme Doctor Strange se régénèreront au contact des vilains. Il est donc rare de mourir, mais pas impossible. Si votre avatar s’écroule au sol, il vous reste trois autres collègues à utiliser car vous pouvez les choisir quand vous voulez et comme vous voulez via la croix multidirectionnelle. Mais en règle générale, ce sont les personnages dirigés par l’intelligence artificielle qui meurent les premiers tout simplement parce qu’ils ne sont pas très fût-fûtes lorsque vous vous approchez des ravins ou d’une rivière de lave. Malgré le bouton RT qui permet de leur donner des ordres dont celui de vous suivre, d’attaquer ou de défendre, ils n’hésitent pas à poursuivre un adversaire même lorsqu’il périt dans les flammes. Autant dire que pour palier à ce problème, le mode "Coopération" vous tend les bras. Jouables jusqu’à quatre sur une seule console ou sur Xbox Live malgré quelques problèmes de lag, ce mode double considérablement la durée de vie du jeu. Comptez une dizaine d’heures de jeu en solo sans vous occuper des nombreuses missions annexes caractérisées par des disques de simulation d’entraînement pour terminer Marvel Ultimate Alliance.

Reality show

Pour ceux qui se questionneraient sur les prouesses techniques et surtout next gen’ du hack’n slash, Raven Software nous sert un Marvel Ultimate Alliance plutôt joli sans pour autant nous révulser la pupille de plaisir. L’accent est surtout mis sur les effets de lumière car du fait d’une caméra aérienne, les développeurs ne se sont pas ruinés la santé à modéliser dans les moindres détails les personnages ou à peaufiner les textures de peau de ses derniers. Ils ont préféré affiner le level design du jeu tout d’abord en détaillant les univers que vous visiterez. Et à ce propos, nous avons droit à un remarquable travail d’originalité afin de ne pas tomber dans le cliché des donjons interminables. Certes quelques séquences de jeu peuvent en désorienter plus d’un mais généralement on retrouve rapidement ses marques que vous soyez à la poursuite de Loki à Asgard, dans la fête foraine morbide de Murderworld ou sous l’eau sur les traces de Tigershark et d’Attuma. Les niveaux regorgent également d’objets destructibles qui feront grimper vos niveaux et vous permettront de mettre la main sur des bonus à débloquer (movies, artworks, comics, personnages).

Cependant, Marvel Ultimate Alliance n’est pas exempt de défauts d’un point de vue technique. Combien de fois se retrouve-t-on bloqué par ses coéquipiers qui nous barrent la route ? Et puis, on peut également parler de la gestion de la caméra qui, bien qu’associée au stick analogique droit, trouvent des angles de vue incongrus. Et puis, la chose peut-être agaçante du fait de la puissance de la Xbox 360, ce sont les ralentissements lorsqu’il y a du monde à l’écran. Le frame-rate nous joue des tours ce qui peut avoir une influence importante sur certaines actions. Ainsi on remarque que tel ou tel bonhomme s’enfonce subitement dans le sol quand il n’est pas en plein bug aérien. De nombreux soucis graphiques qui, même s’ils ne sont pas gravissimes, mis bout à bout pèsent sur la balance. Enfin on terminera en disant que Marvel Ultimate Alliance est intégralement en anglais ce qui peut poser problème à certains joueurs.