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En ayant mis la clef sous la porte en mai dernier, Punchers Impact n’a semble-t-il pas eu le temps de fignoler son Lucha Fury, qui avait de quoi séduire les aficionados du beat’em all. En s’inspirant du catch mexicain, les développeurs partaient sur de bonnes bases en nous offrant un soft chaleureux visuellement et musicalement. Mais c’était sans compter sur un gameplay agaçant, une action vite répétitive et un rythme de jeu malmené. Finalement, tous leurs efforts tombent à plat et d’un Lucha Fury pétillant, on se retrouve face à un jeu éventé, vite indigeste en solo et à peine buvable en multi, sauf qu’on aurait aussi préféré tabasser du luchador en ligne.
- L'inspiration mexicaine
- Le cel-shading réussi
- Gameplay mal fichu
- Combat mal rythmé
- Un bestiaire pas très diversifié
- Les bugs de collision
- Pas de coop' en ligne
Il y a dix ans de cela, on ne donnait pas cher de la peau des beat’em all dont l’agonie semblait inéluctable. Il aura fallu attendre une décennie et l’avènement des plates-formes de téléchargement en ligne pour que, tel le phénix, le genre puisse renaître de ces cendres. Et ce sont souvent de petits studios méconnus qui ont permis au beat’em all de retrouver ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, c’est au tour de Punchers Impact de tenter sa chance en nous offrant un défouloir muy caliente inspiré des luchadores mexicains avec Lucha Fury.
Est-il vraiment nécessaire de s’attarder sur le scénario d’un beat’em all pour savoir si ce dernier est un indispensable du genre ? Il est évidemment que non. C’est avant tout le plaisir de se défouler, de taper sur tout ce qui bouge et d’enchaîner les combos meurtriers qui va donner le ton. Et les malheureux développeurs de Punchers Impact l’ont bien compris en nous promettant un divertissement haut en couleurs. En s’inspirant de la Lucha Libre, déclinaison mexicaine du catch, Lucha Fury se veut beaucoup plus spectaculaire que la plupart des autres beat’em all. Pour parvenir à ses fins, le jeu met en scène 4 personnages très caricaturaux : le beau gosse masqué aux compétences équilibrées, le gros ventru qui fait parler la force, la bomba latina des plus agiles et enfin l’énervé maigrelet qui ne tient pas en place. Tout ce beau monde va s’en donner à cœur-joie pour lever le voile sur la disparition subite de Pollojo, boisson énergisante à laquelle ils sont accrocs. Coups de poings, high-kicks, prises aux corps-à-corps, soumissions, voltiges, planchas, glissades et finish moves, l’arsenal du parfait petit bastonneur est bel et bien là, avec pour chacun des protagonistes des combos spécifiques et des prises spéciales. Il va sans dire que tous les mouvements ne seront pas accessibles en début de jeu. Il faudra affronter ennemis et boss pour augmenter votre panel de coups à la fin de chaque niveau. Et c’est en scorant un maximum que vous débloquerez l’intégralité des coups de Lucha Fury. Pour s’assurer d’un high score du feu de dieu, vous devrez réaliser un maximum d’enchaînements, en diversifiant ses coups, pour ne pas voir son multiplicateur de combos chuter. Evitez aussi de vous faire toucher, car en plus de vous faire perdre des points, chaque dégât encaissé grignotera votre barre de santé. Heureusement, même avec zéro point de santé, vous pourrez éviter le game over. Pour ce faire, vous aurez dix secondes pour tabasser un maximum d’ennemis en espérant découvrir une poule à la place de leur cadavre ; poule qui vous donnera un peu de Pollojo, qui est synonyme de santé.
Furieusement plat
Des poules, du Red Bull mexicain et des catcheurs en guise de héros, Lucha Fury assume délibérément son côté décalé, entre l’absurde et le mauvais goût. Tout d’abord esthétiquement, le jeu de Punchers Impact tranche radicalement avec les autres beat’em all grâce à son cel-shading du plus bel effet. Coloré, détaillé, le jeu séduit aux premiers coups d’œil. Même l’espèce de mode furie, appelé ici Fever, annonce la couleur. Lucha Fury se veut fun et décalé, et aux premières pressions de boutons, le jeu remplit sa fonction. Hélas, l’horizon s’obscurcit bien vite au fur et à mesure des batailles. On se rend vite compte que les développeurs n’ont pas vraiment soigné le gameplay. Les personnages ont la fâcheuse tendance à glisser plutôt qu’à marcher, et leurs déplacements sont d’une lenteur affligeante lorsqu’on ne maintient pas la gâchette de course enfoncée. Mais lorsqu'on appuie à fond sur la touche LT, il est beaucoup plus délicat d’être précis dans ses trajectoires surtout lorsqu’il faut passer d’une plate-forme à une autre et où la moindre chute réduit drastiquement votre santé. La séquence sur les camions en plein désert mexicain, qui s’annonçait pourtant comme excellente, devient vite infernale. A cela, il serait dommage de ne pas citer les bugs de collision pour parfaire les déplacements des personnages. Quant aux coups, ils sortent pour la plupart du temps avec lenteur, ce qui n’arrange en rien un rythme de jeu mal calibré à cause des vagues ennemies un peu trop nombreuses sur une même zone de jeu. Les adversaires manquent aussi cruellement de diversité. Une fois passés les deux-trois énergumènes inédits du niveau en cours, on a vraiment l’impression de tourner en rond. Il y a bien les boss pour sauver les apparences d’un bestiaire finalement peu inspirés, mais rien de bien exceptionnel non plus. A compter aussi parmi les déceptions : l’absence de coopération en ligne. Bien qu’il soit possible de jouer jusqu’à 4 simultanément à Lucha Fury sur la même console, la dev team a complètement zappé le jeu online, ce qui aurait permis d’assurer une durée de vie un peu plus confortable pour un jeu en téléchargement.