Test Legend of Kay sur PlayStation 2

Amis de la Zoologie, bonsoir

Pour intégrer l’univers de Legend of Kay, il faut se mettre en condition. Imaginez-vous devant l’écran noir de vos nuits blanches. La lucarne, à cette tranche horaire reservée aux veilleurs de nuit et aux gardiens de phares, diffuse la plupart du temps quelques documentaires animaliers, ces émissions où la société laisse place au cercle de la nature, pas un seul bipède humain à l’horizon. Dans Legend of Kay c’est pareil. Chats taoistes, lapins craintifs, grenouilles ibériques, crocodiles guerriers, rats dyslexiques et gorilles militaires. C’est l’union de ces deux dernières races belliqueuses qui mettent en péril l’équilibre ancestral qui regnait sur la paisible île bucolique du félin tigré, Kay. Assujettissant les peuplades, anéantissant leurs coutumes et leur mode de vie. C’en est trop pour le jeune combattant qui décide, non sans s’être enquis des ultimes arcanes de son ivrogne de vieux maître, de partir à la recherche du malfaisant Tak, alchimiste et rat de son état.

Je joue mal-euh !

C’est vrai, j’en fais souvent toute une histoire, pourtant le constat est de plus en plus alarmant. Les comédiens de doublage ne prennent que trop rarement au sérieux leur travail quand il s’agit de jeux vidéo. Une fois de plus, tout sonne faux. La fougue est ce qui manque principalement à la voix de Kay, dont la monotonie et le manque de conviction lui empêche d’exprimer correctement le cynisme du personnage. Sans compter que, soft destiné aux plus jeunes oblige, les dialogues en eux-meme sont déjà très dispensables, les zapper ne fera passer à côté d’aucune sorte de scénario captivant. L’intérêt de Legend of Kay se situe bien ailleurs. Avec ses graphismes de bonne facture, Legend of Kay nous fait gambader dans des contrées franchement pas désagréables à traverser, au sein d’un bon dosage de plates-formes et d’exploration. Basées sur une géographie naturelle (forêts, clairières, sources, cavernes, marais, plages). Le tout bouge bien, c’est net et sans bavure. Il en va de même pour la caméra, souvent sujette à des reproches dans les jeux d’exploration en 3D, elle ne posera ici que très peu de problèmes. Pour un premier jet sur consoles « nouvelle » génération, c’est tout simplement considérable. Mais le point le plus surprenant de cette réalisation, reste indubitablement les musiques ! Merci à toi, compositeur de l’ombre, oeuvrant pourtant pour une gentillette production sous-médiatisée. Le travail symphonique effectué sur les mélodies force le respect, et contraste vraiment avec la légèreté des propos et surtout avec la qualité du doublage.

Laisser le charme agir

Kay est doté de la panoplie de mouvements classique mais efficace, de tout bon héros de jeu de plates-formes avec quelques subtilités en sus. Le matou roule, saute, s’accroche, chevauche etc. A l’arme de base, l’épée, s’ajouteront un marteau lent mais puissant ainsi qu’une paire de griffes, indispensables pour trancher les obstacles en nageant. La jouabilité est clairement fluide et hyper accessible. Aux coups de base se greffent quelques mouvements spéciaux comme la roulade dans le dos suivie d’une prise, pratique lorsque l’ennemi use trop de sa parade. Un bon point d’ailleurs, sans aller jusqu’à parler d’I.A élevée, même les plus stupides bestioles ne se laisseront pas faire face à un vulgaire acharnement sur le bouton d’attaque. Il faudra donc varier un minimum ses mouvements : uppercuts, coups aériens et autres esquives sont à votre disposition. Viennent ensuite les magies à utiliser simplement en maintenant la touche carré pour se débarasser d’un grand nombre d’opposants. Enfin, attardons-nous un peu sur le système de combos mis en place pour épicer la sauce. Lorsqu’un combo se déclenche pendant un combat, des flèches désignent chacun des ennemis proches de vous, il suffit alors de presser le bouton triangle et de diriger le stick dans la direction voulue pour que Kay se précipite instantanément sur l’ennemi désigné et le lacère. Executable à loisir, ce principe tend à rendre les assauts foutrement dynamiques ! En dehors des combats, on s’en servira pour atteindre des lieux haut placés par exemple, des cloches spéciales font office de points d’accroches. Bref, ce chat en a dans les coussinets.

Facile à jouer, les aventures de Kay sont basées sur une progression très simple (la carte indique le prochain objectif à atteindre), sans pour autant être exagérément simples et supra-linéaires. Des quêtes secondaires peuvent ainsi être activées en parallele. Un plaisir de jeu à peine interrompu par de très rares temps de chargement. Même les sauvegardes sont totalement automatiques et n’ont pas besoin de stopper sa progression. Ce petit soft écologique s’avère aussi sympa à regarder qu’à jouer et même à écouter ! Assurément une belle œuvre méconnue qui pêche principalement à cause du public auquel elle se restreint. Difficile pour un plus de douze ans de tomber sous le charme des personnages et de l’intrigue dans laquelle ils nous embarquent. Souhaitons vivement à JoWood et Eden Studios de pondre un jour un soft dotés des mêmes qualités ludiques et esthétiques, dans un univers plus ambitieux !