15 20
- Scénario haletant
- Dialogues de qualité
- Durée de vie énorme
- Le Système D20
- Une aventure qui met trop de temps à démarrer
- Une sensation de déjà-vu
- Un peu trop linéaire
- Trop bourrin
- Réalisation un peu vieillotte
- Framerate digne de Yoda en fin de carrière
Il n’y a pas si longtemps que ça (un an et demi) dans une galaxie pas si lointaine (la notre en l’occurrence), porté par la Force Bioware, arrivait un titre assez exceptionnel : Knights of The Old Republic (qu’on appellera dorénavant KOTOR). Ce titre enchanteur transposait avec magie dans un sublime jeu de rôles, l’univers si particulier de Star Wars. Alors quid de cet opus si judicieusement titré KOTOR 2 ?
Tuons tout de suite le suspense, KOTOR 2 est assez usurpé. Version 1.5, expansion disc ou encore add-on aurait fait l’affaire. Car du 2 il n’en est rien ou presque. Déception, frustration, oui et non je m’en explique. Comme son illustre grand frère, KOTOR 2 utilise avec panache le fameux système D20 initié par Wizard of the Coast dans Dungeons & Dragons troisième édition. Le système D20 est un système de règles de jeu assez souple qui possède assez de subtilités pour qu’on puisse l’aborder avec plus de profondeur si nécessaire. C’est donc l’ossature sur laquelle s’appuie KOTOR 2. C’est sur ce système qu’un personnage est crée et défini selon des points de règles précis : sa force, sa constitution, sa dextérité ou encore son charisme, mais aussi des compétences comme l’informatique, la sécurité puis encore plus loin, les pouvoirs liés à la Force ou encore d’autres habilités telles que la maîtrise du combat à deux armes. C’est aussi sur ce système que s’appuient toutes les interactions entre le joueur, son équipe et ses intervenants (monstres, PNJ mais aussi l’équipement, les quêtes rencontrées et les fameux points d’expérience). Avec ces derniers si chèrement acquis (fruits du résultat des actions réussies comme des combats mais aussi la trouvaille de points importants pour avancer sur la trame principale), le joueur fait progresser son avatar. A chaque palier (ou niveau), le joueur progresse et est récompensé par une augmentation d’une ou plusieurs caractéristiques de son héros et de ses camarades.
Jedi ? Mieux, maître Jedi ? Non, tout juste Padawan
Ensuite, l’univers et l’histoire constituent le background du jeu, c’est l’habillage. Ici c’est Star Wars mais on pourrait y mettre n’importe quoi (des Schroumphs, des Bisounours ou même des Barbies). En parlant d’histoire, revenons à celle qui nous intéresse, ici celle du jeu. Autant vous prévenir de suite, ceux qui n’auront pas joué à KOTOR premier du nom, ne seront pas perdus mais seront en revanche beaucoup moins sensibles à l’histoire pusiqu’elle fait référence à Revan et Malak, les deux protagonistes principaux du premier volet. Il est donc préférable d’avoir jouer au titre original pour en saisir toutes les nuances bien que ce ne soit pas vital non plus. L’histoire se déroule cinq ans après les événements de KOTOR et comme par hasard, on nous refait le coup du jedi amnésique. On ne sait plus rien de son passé et on se trouve être une buse sans les pouvoirs de la Force (ça devient un peu une habitude, déjà dans KOTOR mais aussi dans la série Jedi Knight). Bref c’est la loose totale ou presque.
Heureusement, on rencontre très vite des coéquipiers dont une très mystérieuse Kréia qui s’avère être en fait la… bip… On vient de me poser un blaster sur la tempe pour m’empêcher de révéler l’histoire, sous peine de me faire abattre sauvagement par un blaster mandalorien lourd pour ensuite ioniser mes cendres. Sachez juste que l’éternel choix entre le coté lumineux de la Force et celle du coté obscur vous sera proposé. Bon, vous ne serez rien sur l’histoire car c’est vraiment l’un des points forts du jeu. Sa seule faiblesse est sa relative lenteur à démarrer mais une fois bien sur les rails, le scénario se trouve être vraiment prenant. Un très bon point donc. Courage, armez-vous de patience, passez les dix premières heures de jeu et une fois l’Ebon Hawk (oui encore ce vaisseau) entre vos mains et surtout votre premier sabre laser et c’est parti ! Chewie branchera l’hyper propulseur et on passera la vitesse sub luminique. Sur les planètes, c’est aussi un peu là que le bât blesse. Deux planètes sont des redites du premier : Korriban et Dantooine. Même si les lieux ont changé (5 ans de guerres civiles), la sensation de déjà-vu est trop présente, c’est un peu dommage. Heureusement, les autres planètes sont vraiment plaisantes.
N’ajoutez rien mais mettez en moi plus
C’est certainement la consigne de maître Bioware à son padawan Obsidian sur le développement de cette suite. Les améliorations ne sont guères nombreuses mais elles sont tout de même les bienvenues. On peut ainsi saluer la possibilité d’une deuxième configuration d’armement (sans avoir à passer par l’interface pour chaque personnage et de basculer à tout moment dessus), la présence de nouveaux pouvoirs de la Force (oh quelle surprise !), des styles de combat que l’on peut activer (efficaces contre plusieurs ennemis mais plutôt faibles pour parer les tirs de blaster ou pour la régénération plus rapide des points de Force, etc.). On trouve également la possibilité de démonter n’importe quelle pièce de son équipement pour en créer de nouvelles, mais aussi des modules pour les blasters, les sabres laser, les pièces d’armure en passant par des mines. A ce propos, toutes les compétences choisies sont mises à contribution, selon l’upgrade. Un système donc très riche (trop ?) pour customiser tout son matériel. On peut aussi saluer la présence de pouvoirs spéciaux anecdotiques de la Force comme le fait de créer un lien empathique avec les animaux (ce qui ne sert strictement à rien), créer une bulle d’air pur autour de soi. Ensuite c’est du pareil au même avec le système de combat alternant diaboliquement le semi temps réel (paf on met en pause, on balance les ordres et l’action reprend), l’interface so Bioware (feuille de personnages, objets, quêtes en cours, cartes…) ultra efficace et les traditionnelles quêtes et sous quêtes.
Un point négatif tout de même à signaler : les sous quêtes ont fondu comme neige au soleil et du coup on perd un peu cette sensation de liberté du premier opus. Une fois sur une nouvelle planète, on la boucle et on n’y revient jamais ou presque. Dommage… Bon j’ai omis de vous parler de l’un des grosses nouveautés et améliorations du jeu. Le système de dialogues est beaucoup plus fin que dans son aïeul. Ici, vos choix feront définitivement basculer certains de vos compagnons vers le coté obscur ou lumineux. De même que la situation des planètes vous appartiendra littéralement. Un très bon point là-dessus. Les dialogues s’avèrent vraiment sympathiques et les voix françaises pour une fois assez correctes. Bref choisissez bien votre chemin et vos compagnons vous suivront, enfin pas tous. Les compagnons, parlons-en tiens. On pourra noter un léger manque d’inspiration de la part des développeurs. Certains faisant un peu cliché mais des clins d’œil à la série sont vraiment les bienvenus (Mandalore, HK 47 et T3-M4 notamment, ce dernier étant vraiment le R2 du jeu).
Tu l’as vu ? Quoi ? Mon sabre laser dans tes dents
Un des problèmes du soft est sa balance. Une fois encore, KOTOR 2 fait la part belle aux combats au corps à corps et aux joueurs qui aiment bourriner. Si l’aventure s’avère être longue (une quarantaine d’heures de jeu), les combats sont vraiment portés sur le côté brut de décoffrage des choses. Evitez de créer un Jedi ayant des capacités orientées vers la dextérité et le combat au flingue et Privilégiez la force, le charisme et la sagesse. Ici, deux mots d’ordre s’imposent : la parole est au sabre laser (voir double sabre laser pour les grosses brutes) et à deux pouvoirs de la Force créant ainsi la différence (le Force Push, où comment rentrer dans une pièce en faisant chuter huit adversaires au sol, tout en les privant d’un tiers de leur santé vitale. L’autre pouvoir réside au niveau des éclairs du coté obscur rappelant Palpatine dans le Retour du Jedi. Donc, si votre groupe possède ne serait-ce que deux jedis (à trois, le jeu vire au massacre perpétré au sabre laser) avec leurs pouvoirs de guerrier et de magicien (possible de soigner ses troupes), les combats s’enchaîneront les doigts dans le nez d’un Hutt. Du coup, on fonce dans le tas et on ne surveille quasiment jamais sa barre de vie.
Chewie, l’hyper propulseur déconne encore !
Sur PC, le jeu est victime de plantages intempestifs qui vous obligeront à sauvegarder régulièrement pour ne pas perdre votre progression. Autrement, sur les deux machines (Xbox et PC), le jeu possède des liens très prononcés graphiquement avec son aîné, à savoir on prend les mêmes graphismes ou presque et repazaak le pazaak. C’est joli mais un an et demi après, on aurait aimé en voir davantage, surtout que le jeu n’est pas exempt de saccades parfois bien pénibles. Parmi les bidules repris de KOTOR, on retrouvera les courses de fonceur, toujours aussi peu intéressantes (si au moins on aurait pu trouver des quêtes pour booster soi-même son fonceur…), le jeu de pazaak auquel je n’ai toujours rien saisi et exit les phases de shoot entre les planètes et c’est tant mieux ! Un autre petit défaut à lister réside dans le système l’argent qui ne sert finalement à rien ou presque. Fini les moments d’excitation intenses comme un jawa devant un droïde bien huilé, les boutiques ne vendent plus (ou presque) les reliques uniques comme le blaster de l’oncle Bantha. Du coup, on achète deux trois trucs qui traînent et basta. Les crédits s’accumulent sur notre compte béatement.
T’entraîner encore tu dois, jeune Obsidian !
Vous l’avez compris, KOTOR 2 n’est pas une vraie suite. Il a tout juste été enrichi au jus de jawa et autres joyeusetés. Ici, on a affaire à une très bonne extension qui suit le parfait modèle de son aîné sans prendre aucun risque. Enfin si un seul, un début d’aventure assez lent. Tous les fans du premier épisode peuvent plonger sans hésiter sur cet épisode. Pour les autres, ceux pour qui la série KOTOR est encore un terrain inconnu, allez plutôt acheter le titre original (KOTOR 1) car, à l’heure actuelle, il doit être bon marché. Si maintenant vous êtes fans de RPG, que vous adulez la saga Star Wars au point d’avoir acheté encore une fois les DVD dans leur nouvelle édition, que vous aimez vous déguisez en Jedi lors de bals masqués ou encore que vous achetez des vaisseaux vintage sur eBay au grand dam de votre copine, et bien vous êtes comme moi, vous êtes foutus (oui, j’aime bien me déguiser et oui j’adore les vaisseaux Star Wars ! Par ailleurs si vous en avez je suis preneur, notamment un Y Wing). Vous allez replonger du plus belle dans l’aventure comme un bon geek et refaire le jeu une fois du coté obscure puis une fois du coté lumineux. Argh je suis trop faible !