18 20
Le contrat est rempli haut la main pour Killzone : Shadow Fall qui est non seulement une excellente vitrine technologique pour la PS4, mais aussi un très bon FPS qui n’a rien à envier à Call of Duty Ghosts ou Battlefield 4 en matière de gameplay et de multijoueur. Le titre de Sony se permet même de faire mieux en se diversifiant grâce à un gameplay ouvert, où l’intégration du drone de combat a été pensée intelligemment dès le départ. Shadow Fall est peut-être moins spectaculaire et moins bien rythmé que Killzone 3 dans sa campagne solo, mais il a gagné en ouverture d’esprit, ce qui n’est pas pour nous déplaire. L’exploration est désormais un nouvel élément à prendre en compte, ce qui est plutôt bienvenu quand on sait qu’on va passer de longues minutes à reluquer les graphismes du jeu, somptueux et qui donnent le ton pour la suite des événements. Donner le choix au joueur, tel est l’un des principaux leitmotiv de ce jeu qui tient bien toutes ses promesses, malgré quelques couacs de finition. Un titre qui vaut aussi bien pour son solo et son multi pour un résultat réussi et vraiment homogène.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Killzone : Shadow Fall
- Graphismes next gen’ à tomber par terre
- Gameplay ouvert et vraiment efficace
- L’utilisation du drone parfaitement intégrée
- Des niveaux ouverts qui poussent à l’exploration
- Plusieurs façons d’appréhender une situation
- Un frame-rate de daron
- 10h pour terminer le solo
- Multi qui défonce !
- Le système des War Zones
- Modes "Run’n Gun Capture the Fun" et "Paranoia in the Park" très sympas
- Derniers niveaux d’une beauté absolue
- I.A. super coriace…
- …mais débile dans le fond
- Difficulté mal dosée
- Checkpoints mal placés
- Objectifs pas toujours très clairs
- Pas assez de décors naturels
- Les séquences en chute libre : injouable !
- On a perdu le coop’
Mise à jour de notre test publié le 14 novembre 2013 à 06:45
Killzone au lancement de la PS4, c’est quelque chose que Sony Computer Entertainment et Guerrilla nous préparent depuis maintenant deux ans et demi du côté des Pays-Bas. C’est là-bas, à Amsterdam que l’idée a germé alors que le développement de Killzone 3 était en train de s’achever tranquillement sur PS3. Un challenge de taille pour le studio hollandais qui a toujours figuré dans les petits papiers de Sony quand il s’agit de mettre en avant les prouesses techniques de leurs consoles. Il suffit d’ailleurs de revenir sur Killzone Mercenary, sorti début septembre 2013 sur PS Vita, pour se rendre compte à quel point les développeurs sont doués pour sublimer techniquement chacun des épisodes de sa série fétiche. Et sur PS4, plus que sur n’importe quelle autre console siglée Sony, Killzone : Shadow Fall se doit d’envoyer du pâté, ouszbek de préférence, il en va de la réputation de la machine. Le FPS de Guerrilla n’a, à ce propos, pas usurpé sa réputation de claque next gen’. C’est simple, avec Battlefield 4 sur PC et consoles next gen’, Killzone : Shadow Fall donne un aperçu de ce que seront les jeux de demain. Pour l’heure, il s’agit des premiers titres à voir le jour sur PS4, et l’on peut d’ores et déjà fantasmer sur ceux qui arriveront dans 7/8 ans à la fin du cycle de la machine. A moins d’utiliser la DeLorean du Doc pour faire un bon dans le futur, on peut déjà commencer par constater les évolutions qu’apporte l’arrivée de la next gen’ en matière de rendu visuel, et permettez-moi l’expression : sa mère, ça claque bien de fesses !
Le FPS de Guerrilla n’a, à ce propos, pas usurpé sa réputation de claque next gen’. C’est simple, avec Battlefield 4 sur PC et consoles next gen’, Killzone : Shadow Fall donne un aperçu de ce que seront les jeux de demain."
Ceux qui ne jurent que par les graphismes et qui souhaitent avant tout avoir une PS4 pour impressionner les copains de passage à la maison risquent d’être grandement flattés. Non seulement Killzone : Shadow Fall s’affiche en 1080p Full HD sur la télé pour une finesse de l’image jamais atteinte dans un FPS console, mais en sus, le jeu se paye le luxe de proposer un frame-rate de 60 images par seconde. Cela se ressent d’ailleurs dans la fluidité du jeu, jamais prise à défaut et qui offre un confort visuel vraiment appréciable. C’est d’ailleurs le minimum qu’on puisse attendre de la next gen’ qui débarque dans nos chaumières avec plein de promesses. Ne soyez donc pas surpris si vous vous arrêtez quelques minutes pour vous extasier devant les environnements du jeu, sa richesse, les jeux d’ombre et de lumière, sans oublier le character design toujours très réussis des Helghasts, à la fois classes et effrayants. N’hésitez pas non plus à examiner certaines textures du jeu, comme ces rochers qu’on trouve sur les falaises de Vecta ou ces flammes qui dansent au gré du vent comme si elles étaient réelles. Mais le clou du spectacle se vit dans les deux derniers niveaux du jeu. C’est là que Killzone : Shadow Fall impressionne le plus, avec des graphismes à tomber par terre et un sens du spectacle certain où la chute de gratte-ciels et autres buildings donnent naissance à des ruines d’une richesse incomparable. Du jamais vu et c’est en effet tellement beau qu’on a du mal à croire que tout ceci sera dépassé d’ici quelques années. Et pourtant...
Chouette alors !
Bien entendu, comme chacun sait : un beau jeu ne fait pas nécessairement un bon jeu. On se rappelle par exemple l’amère déception Crysis 3 l’année dernière et on espère que l’expérience ne sera pas renouveler avec Killzone : Shadow Fall. Heureusement pour ce dernier, les développeurs ont su pour commencer combler le gameplay par l’apparition d’un drone de combat. Baptisé the owl (la chouette en français), ce compagnon mécanique sera d’une très grande aide pendante toute l’aventure, Lucas Kellan préfèrant jouer les soldats solitaires. Tout l’inverse des Call of Duty Ghosts et autres Battlefield 4 où la guerre se vit en groupe, à plusieurs. Le owl compense ainsi le manque de partenaires sur le terrain et à première vue, il n’est là que pour épauler Kellan dans les moments difficiles. Il est vrai que durant les premières missions, on a tendance à l’oublier mais il est en réalité indispensable pour mener à bien la quête de vengeance de notre soldat, traumatisé par la mort de son père une vingtaine d’années plus tôt. Pour interagir avec ce drone, les têtes pensantes chez Guerrilla ont eu la très bonne idée de faire appel au pavé tactile de la DualShock 4. D’un simple touché sur la zone, il est possible de faire apparaître un menu circulaire où il est possible de lancer 4 ordres bien précis : attaquer, étourdir, protéger (en créant un bouclier protecteur) ou utiliser la corde. Toute la structure de Killzone : Shadow Fall a été bâtie autour de ce drone et oublier de faire appel à lui vous sera plus d’une fois fatal.
Rien n’est imposé, rien n’est figé : il est possible d’appréhender une situation de plusieurs manières possibles. Une ouverture d’esprit qui rappelle le premier BioShock ou Crysis, d’autant que le drone est souvent très utile pour faire diversion et permettre d’attaquer l’ennemi par les flans."
Si l’I.A. du jeu est loin d’être la plus futée qu’on ait pu voir, elle n’en demeure pas moins ultra coriace. Souvent supérieurs en nombre, les Helghasts ont aussi appris à viser juste et il ne leur faudra pas plus de 3 balles pour vous faire mordre la poussière. Une habitude de la série qui peut d’ailleurs se montrer extrêmement frustrante par moments, notamment dans les derniers moments du jeu. On se rappelle avec aigreur de l’avant-dernière mission où il nous est demandé de défendre une position, accompagné de 3 pauvres soldats, face à une nuée de Helghasts qui non seulement débarquent avec des protections de ouf (boucliers et aura protectrice) mais en plus font de sacrés dégâts avec leur fusil à pompe. Pire, ces derniers ont appris des Japonais de la Seconde Guerre Mondiale et jouer les kamikazes n’est vraiment pas un problème ; sans oublier que le manque de munitions disponibles corse un peu plus la difficulté de s’en sortir. Il est vrai que l’absence d’objectifs clairs dans le jeu a tendance aussi à brouiller les pistes et on aurait aimé parfois être pris par la main pour comprendre ce qu’il se passe à l’écran. Mais c’est aussi pour cela que Killzone : Shadow Fall se distingue des autres FPS, en ne se limitant pas seulement à des séquences scriptées, mais proposant une certaine forme d’exploration. Il n’y a pas de couloirs à suivre bêtement dans le titre de Sony et il va falloir user des gadgets qui sont mis à disposition pour trouver son chemin et remplir les objectifs qui sont mis à jour régulièrement. Les maps du jeu sont souvent ouvertes et diablement grandes et il vous faudra parfois de bonnes heures avant de passer à la suivante.
ZONES À RISQUES
Killzone : Shadow Fall a en effet le bon goût d’alterner les situations, afin de ne pas cloîtrer le joueur dans des séquences de shoot qui pourraient être lassantes au bout de 5 heures de jeu (suivez mon regard). Non seulement, il va falloir explorer les décors, mais aussi se montrer discret pour ne pas éveiller les soupçons des Helghasts qui ont tendance à sonner l’alarme pour demander du renfort. A ce propos, les développeurs ont l’élégance de laisser le choix au joueur de la tactique à adopter. Rien n’est imposé, rien n’est figé : il est possible d’appréhender une situation de plusieurs manières possibles. Une ouverture d’esprit qui rappelle le premier BioShock ou Crysis, d’autant que le drone est souvent très utile pour faire diversion et permettre d’attaquer l’ennemi par les flans. L’environnement est aussi un élément à prendre en compte et passer par les conduits d’aération se révèle être plus malin que de foncer dans le tas, l’arme au poing. Pour ce faire, les concepteurs ont mis à disposition quelques gadgets bien pratiques et accessibles via la croix directionnelle du jeu. Il y a par exemple le Tactical Echoqui permet de scanner un périmètre autour de son personnage non négligeable. Cela offre un champ de vision confortable qui permet de repérer les Helghasts, même à travers un mur. Pour ce faire, il suffit de maintenir la touche pendant un court instant, en faisant attention de ne pas aller jusqu’au bout, sous peine de déclencher un son qui risque d’alerter la populace. Il y a aussi les poches d’adrénaline qu’on peut ramasser ici et là et qui ont deux fonctions distinctes : permettre au owl de vous remettre sur pied après avoir succombé aux balles ennemies ou déclencher une fonction slow motion, histoire de débarquer dans une salle remplie d’ennemis qu’on peut buter aisément puisque l’action est ralentie à notre avantage. Le choix est une fois de plus donner au joueur.
Cette liberté de gameplay dans Killzone : Shadow Fall n’est heureusement pas un frein au spectacle que peut offrir le jeu et ce dernier n’oublie pas de proposer des scènes de guerre intense avec de bons gros scripts des familles, afin de nous en mettre plein les mirettes."
Cette liberté de gameplay dans Killzone : Shadow Fall n’est heureusement pas un frein au spectacle que peut offrir le jeu et ce dernier n’oublie pas de proposer des scènes de guerre intense avec de bons gros scripts des familles, afin de nous en mettre plein les mirettes. Comme expliqué plus haut, le titre impressionne par ses graphismes devant lesquels on peut s’extasier pendant plusieurs minutes sans bouger, mais parfois, on ressent un certain manque de finition pour d’autres séquences. On pense notamment à celles où l’on se retrouve en chute libre et qui sont à proprement parler injouables. Non seulement, aucune explication n’est donnée – dans les temps – au joueur, mais en plus, la jouabilité est clairement ratée ! Des phases frustrantes, à la limite du nervous breakdown, et que vous allez certainement retenter, allez… une bonne quinzaine de fois avant de trouver l’astuce qui n’est jamais donnée de façon claire et limpide au joueur. Des objectifs peu précis : on y revient. Nous avons aussi noté quelques soucis de progression, à commencer par des checkpoints pas toujours très bien placés, obligeant souvent à recommencer une mission depuis le début, alors que cela faisait une bonne dizaine de minutes qu’on galérait à remplir un objectif. Une difficulté old school, dont on a plus vraiment l’habitude certes, qui paraît aussi être une aberration dans un FPS qui se veut populaire et grand public. Comment aussi ne pas rouspéter après cette difficulté mal dosée où certains assauts ennemis paraissent tellement insurmontables qu’on a envie de passer à autre chose ? Soucis de finition ou envie de mettre les nerfs du joueur à rude épreuve ? La question mérite d'être posée. D’un autre côté, voyons le bon côté des choses : le mode solo de Killzone : Shadow Fall ne se torche pas 4/5h montre en main comme le dernier Call of Duty Ghosts pour ne pas le citer, mais vous demandera une bonne dizaine d’heures de jeu avant de connaître le dénouement de cette histoire où les Humains et les Helghasts cohabitent pacifiquement. Bullshit évidemment...
Multiple de 24
Outre un mode solo consistant, Killzone : Shadow Fall tient aussi la route côté multijoueur. En fait, il ne tient pas seulement la route, il est archi solide pour être tout à fait honnête avec vous puisqu’il tient aussi en compte ce qui a été entrepris dans le mode solo. Entendez par là que le joueur va avoir un champ d’action assez libre et pouvoir configurer ses parties à plusieurs comme il l’entend. Certes, on retrouve les sempiternels modes "Deathmatch", "Team Deathmatch" et "Domination", mais ce sont clairement les War Zones qui risquent de nous tenir en haleine pendant de nombreuses parties. Concrètement, cela signifie qu’il est possible de customiser ses parties comme bon nous semble, qu’il s’agisse du nombre de joueurs (de 4 à 24), des règles (on peut limiter les parties à un seul type d’armes par exemple), les classes, les capacités spécifiques de chacune ou bien encore les ordres de missions qui peuvent évoluent en temps réel. Des paramètres personnalisables, qu’on peut soumettre à la communauté et en fonction de leur intérêt, peuvent être sélectionnés par les développeurs qui pourront les faire circuler auprès des autres joueurs.
Autrement, le choix de rendre accessible les 22 armes dès le départ permet d’assurer des parties endiablées dès le début des parties multi, tout comme les modes "Run’n Gun Capture the Fun" et "Paranoia in the Park" qui sortent clairement des sentiers battus..."