Killzone Shadow Fall : claque graphique et gameplay ouvert sur PS4 ?
Lancée il y a maintenant 10 ans sur PS2, la série Killzone est avant tout réputée pour ses graphismes de daron, capable de mettre une assemblée de journalistes par terre rien qu’à partir d’une simple démo. En faisant fi de celle de l’E3 2006 qui a jeté le trouble sur l’honnêteté de ses développeurs, le studio Guerrilla, chaque apparition de Killzone, quelle que soit sa plateforme, est un gage de qualité visuelle. Ce fut le cas en février 2013 au moment de l’annonce de la PS4 à New York où l’on a pu découvrir pour la première fois les images de Killzone : Shadow Fall, premier FPS de la machine tournant en 1080p et en 60 fps. Preuve une fois encore que le jeu a été choisi pour ses compétences graphiques, histoire de montrer ce que la PS4 a dans le ventre. Il a d’ailleurs été convenu dès le départ que le jeu fasse partie des titres de lancement de la PS4 et cette décision fut prise dès la fin du développement de Killzone 3, sorti on vous le rappelle en février 2011. "Je me rappelle parfaitement lorsque Hermen (Hulst, big boss du studio Guerrilla, ndlr) est venu nous annoncer que nous avions été choisis par Sony pour faire partie de line-up de lancement de la PS4. Nous étions 5 dans son bureau à apprendre la bonne nouvelle et pour nous, c’était à la fois un honneur et un défi car nous savions que nous aurions peu de temps pour être prêts le jour J" nous lance Angie Smets, productrice exécutive du jeu. Deux et demi de développement, tel a été le temps nécessaire pour que Guerrilla accouche de Killzone : Shadow Fall, qui n’est pas qu’une simple suite où il suffisait de reprendre ce qui avait été entrepris avec Killzone 3 et le sublimer avec les performances de la PS4. Non seulement, les développeurs sont repartis d’une feuille blanche côté scénario, mais en plus, il a été convenu de changer totalement la direction artistique, mais aussi de faire évoluer le gameplay de manière considérable.
Kill’em all !
L’histoire de Killzone : Shadow Fall se déroule 30 ans après les événements de Killzone 3 où le duel quasi fratricide entre les Helghasts et l’ISA s’est soldé par une bataille dans l’espace digne de Star Wars. Désormais, les deux factions cohabitent ensemble sur la planète Vecta et ce partage des terres n’est possible que grâce à la présence d’un mur géant, séparant les deux peuples. Si les Humains vivent dans la luxure avec une qualité de vie incomparable, les Helghasts doivent survivre dans la misère où ils sont entassés dans des containers depuis les tréfonds de la planète Vecta. Ceux qui ont pu voir le film de Neil Blomkamp avec Matt Damon, Elysium, trouveront de nombreuses similitudes avec Killzone : Shadow Fall. "C’est vrai que notre jeu rappelle sur pas mal de point Elysium, mais à aucun moment, nous avons utilisé le film en référence pour créer le monde de Shadow Fall. Disons qu’il s’agit d’une coïncidence car nous avons commencé la création de notre univers il y a plus de 2 ans déjà" déclare Dan Calvert, directeur artistique du jeu. En surface, les choses semblent s’être apaisées mais les cicatrices ne vont pas tarder à s’ouvrir à nouveau. Dans la peau d’un tout nouveau héros, répondant au nom de Lucas Kellan, le joueur va découvrir un autre pan de l’histoire de Killzone, qui a troqué son atmosphère grise pour des environnements beaucoup plus lumineux et nettement plus ouverts.
Owl of fame
Pour nous prouver d’ailleurs à quel point Killzone : Shadow Fall apporte un vent de fraîcheur dans la série, nous avons pu démarrer notre session de test par la mission "The Patriot" qui intervient assez tôt dans la chronologie du jeu, c’est-à-dire juste après l’attentat dont a été victime le gouvernement de Vecta qu’on a pu découvrir lors de la démo en février dernier. Accompagné d’autres soldats de l’armée, notre Shadow Marshal est envoyé pour aller secourir des otages que les Helghasts retiennent dans un grand immeuble de verre. L’occasion de constater qu’il existe plusieurs manières d’appréhender la mission et d’envoyer l’assaut de plusieurs points différents également. Cette variété dans les situations est due notamment grâce à l’apparition du Owl, un drône de reconnaissance, mais aussi d’attaque et de défense que Lucas Kellan trimballera durant toute son aventure. Un drôle de coéquipier avec lequel il est possible d’interagir en lui donnant des ordres grâce au pavé tactile de la DualShock 4. Il suffit en effet de laisser le doigt dessus pour faire apparaître un menu circulaire où l’on distingue 4 actions distinctes. Attaque / Haut, Etourdir les ennemis / Gauche, Zipeline / Droite et Bouclier / Bas, voilà en gros ce que notre Owl peut réaliser en pleine action. Si le drone n’a pas vocation à être détruit, il pourra en revanche être endommagé et le cas échéant être indisponible pendant un laps de temps. Ca paye pas de mine dit comme ça, mais une fois qu’on a pris l’habitude de bosser en tandem avec cet engin volant, on constate à quel point il est indispensable à la survie.
Cette variété dans les situations est due notamment grâce à l’apparition du Owl, un drône de reconnaissance, mais aussi d’attaque et de défense que Lucas Kellan trimballera durant toute son aventure."
Le gameplay de Killzone : Shadow Fall étant essentiellement articulé autour de ce drone, difficile en effet de le laisser de côté puisque celui-ci a d’autres fonctions, comme pirater des appareils pour récupérer des données, stopper une alarme ou ouvrir une porte sécurisée par exemple. Il ne faut cependant pas sous-estimer son utilité car il sera possible également d’établir des stratégies de combat en l’envoyant au casse-pipe, scannant une zone afin de repérer les ennemis à travers les murs, créant des barrières de protection pendant qu’on s’affaire à éliminer une escouade d’Helghasts de l’autre côté ou bien encore se la jouer smooth en misant sur la furtivité. Là aussi, Guerrilla a peaufiné le gameplay de son jeu, en ne misant pas systématiquement sur le rentre-dedans et le level design a été conçu – par moments – de manière à contourner les affrontements en frontal. Cette variété dans le gameplay est complétée par une envie (le besoin ?) de proposer des niveaux moins balisés que d’habitude. Certes, Killzone : Shadow Fall reste un FPS spectaculaire et donc scripté, il n’en demeure pas moins que le titre propose des phases d’exploration nettement plus importantes, avec des chemins nombreux et différents. "Avec la puissance de la PS4, nous pouvons offrir une qualité visuelle jamais atteint dans un épisode de Killzone, et nous voulions aussi que le joueur puisse profiter des décors que nous avons pu créer pour cet épisode" lance Eric Boltjes, lead designer sur le jeu, avant de rajouter que "Killzone : Shadow Fall propose dorénavant des missions sur plusieurs niveaux".C’est vrai que le jeu a gagné en verticalité comme en témoigne la mission Factory où Lucas Kellan va devoir retrouver son chemin parmi ces containers où vit la population Helghast, lassée d’être considérée comme les parias de la société. Contrairement à un épisode de Call of Duty par exemple, Killzone : Shadow Fall n’est pas qu’une succession de couloirs à suivre pour en prendre plein la gueule et cette ouverture d’esprit prouve à quel point Guerrilla souhaite se démarquer de la concurrence, ce qui est tout à leur honneur.
Avoir le Choix
Si l’on se réserve le droit de garder quelques infos croustillantes pour la parution de notre test complet à propos du solo de Shadow Fall, c’est pour mieux vous parler du mode multijoueur, qui a lui aussi fait d’incroyables progrès depuis Killzone 3. Sur les 10 maps qui seront disponibles sur le Blu-ray (comprendre que des DLC sont à prévoir bien évidemment), nous avons pu nous essayer à 4 d’entre elles : The Park, The Forest, The Station et The Wall. Inspirées des événements du mode "Single Player", ces cartes offraient non seulement une véritable bouffée d’air frais visuelle (on tranche avec les maps grises et ternes des précédents opus), mais en plus offrait – chacune – un level design vraiment inspiré. Entre la forêt où le camouflage prend tout son sens, permettant par la même occasion aux snipers de se planquer dans des plates-formes suspendues, la station de métro où la zone de combat principale se distingue par ses wagons encastrés dans le sol ou bien encore The Wall où l’ambiance fin du monde correspond parfaitement au mode Search & Destroy où les objectifs changent en cours de partie. De ce point de vue là, Killzone : Shadow Fall arrive à surprendre encore grâce notamment aux modes "Run’n Gun Capture The Fun" et "Paranoia in the Park" qui poussent les joueurs à jouer différemment puisque le respawn est tout bonnement interdit. Forcément, avec une seule vie en poche et la même arme imposée pour tout le monde, difficile de foncer tête baissé sur le champ de bataille. Non seulement, on se retrouve tous sur un pied d’égalité mais en sus, il faut se la jouer fine en profitant des skills qui nous sont offertes dans le multijoueur.
Inspirées des événements du mode "Single Player", ces cartes offraient non seulement une véritable bouffée d’air frais visuelle (on tranche avec les maps grises et ternes des précédents opus), mais en plus offrait – chacune – un level design vraiment inspiré."
Les joueurs qui adorent paramétrer leur soldat avant de se lancer dans la bataille risquent d’être enchantés par le nombre de personnalisation mis à disposition. Bien entendu, chaque classe (Scout, Assault, Support) dispose de ses compétences qui façonnent notre façon de se comporter sur le terrain. Si les bourrins de service choisiront forcément l’Assault qui dispose d’un bouclier protecteur, du speed dash, d’un drone de combat et la possibilité d’étourdir un instant les adversaires, les joueurs plus fins opteront certainement pour le Scout. Ce dernier peut en effet faire appel au Tactical Echo pour voir à travers les murs, se rendre invisible grâce au Cloak, se téléporter dans une autre zone de la map en cas d’urgence mais aussi disposer d’un drone capable d’étourdir les ennemis. Quant aux autres qui aiment défendre leur territoire, ils pourront compter sur le Support, capable de poser des tourelles de protection, faire apparaître des box de munitions et de santé, réanimer ses coéquipiers tombés sur le champ de bataille, obtenir une seconde vie grâce à son revival drone mais aussi respawner quasiment n’importe où dans la map. Toute cette variété apporte une richesse dans le gameplay de ce multi où nous avons passé d’excellents moments à se fragguer entre nous. A ce sujet, les serveurs permettront jusqu’à 24 joueurs de s’entretuer dans la joie et l’allégresse, saupoudrés très certainement de lait chaud matinal et de "teucha" intempestive. Carole, si tu me lis...