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Tout comme les versions PC, PS2 ou Xbox, cette mouture PSP de Juiced aurait pu mieux faire. Si sur le plan graphique, le jeu de THQ tient la route malgré un certain vide et une répétitivité des décors, c’est le gameplay qui aurait mérité plus d’attention. Simple de prise en main, Juiced : Eliminator souffre d’un manque de dynamisme dans la conduite des bolides ce qui l’empêche de grimper sur le même piédestal que NFS : Underground. C’est bien dommage d’autant plus que le titre propose une bonne durée de vie à travers ces trois principaux modes de jeu.
- Plutôt joli
- Une bonne durée de vie
- Le respect et les paris en course
- Les cinématiques
- Prise en main facile
- La bande-son sympathique
- Pilotage assez mou
- Circuits peu variés et plutôt vides
- Des coéquipiers frileux
- Avare en nouveautés
- Temps de chargement pénibles !
- Un mode Carrière que l’on aurait aimé plus long
- Où est passée la gestion des dégâts et des réparations ?
Après une prestation honorable sur les consoles de salon et sur PC, Juiced tente le doublé sur PlayStation Portable qui compte déjà dans ses rangs bon nombre de jeux de caisses. Mais ici, c’est l’univers du tuning qui nous intéresse et Juiced : Eliminator aura fort à faire pour trouver sa place entre les deux opus de la série Need For Speed et Midnight Club 3 : DUB Edition.
Une fois n’est pas coutume, on ne commencera pas ce test en dépoussiérant les archives à propos de Juiced, de ces mésaventures avec Acclaim à ces changements de style en compagnie de THQ. Juiced fait dans l’arcade et Juiced : Eliminator ne changera pas la donne. Pas besoin d’être un pilote expert pour s’immiscer dans le street racing illégal où les paris et les mises en jeu vont bon train. D’entrée de jeu, une courte séquence vidéo nous met directement dans le bain. A la manière des meilleures scènes du film The Fast and The Furious ou de quelques passages emprunts à NFS : Underground, on sait tout de suite à quoi on a affaire dans Juiced : Eliminator : la compétition entre bandes organisées. Une sorte de guerre des gangs sur le bitume si vous préférez. Cette introduction nous met l’eau à la bouche. Il faut dire que THQ et Juice Games ont tellement peaufiné les cinématiques que c’est avec un certain plaisir qu’on les attend tout au long du Mode Carrière.
Mais la réalisation graphique de Juiced : Eliminator ne s’arrête pas en si bon chemin car le moteur graphique utilisé sur PSP est à l’image des moutures sorties en juin 2005. Et grâce à l’écran de la console portable de Sony, le soft s’embellit de couleurs chatoyantes. Même si certaines courses semblent un peu vides à notre goût par manque de public et plutôt répétitives, les différentes textures utilisées dans le jeu bénéficient d’un excellent rendu, reléguant au second plan ce que l’on a déjà pu voir dans Need For Speed Underground Rivals, Midnight Club 3 : DUB Edition ou plus récemment NFS : Most Wanted. De plus, le titre de THQ ne souffre que très, très peu d’aliasing même durant l’utilisation du nitro qui nous offre quelques effets de blur bien sympathiques. Quant à la modélisation des caisses, elle est en parfaite harmonie avec le reste de la réalisation. Cependant, on enlèvera un bon point à la gestion visuelle des dégâts assez sommaires et qui n’ont plus aucune influence sur la compétition. A la différence de Juiced, Juiced : Eliminator ne prend plus en compte les réparations sur les voitures. Et forcément, il est bien plus facile de contourner le game over en mode "Carrière" et de conserver plus longtemps son magot nécessaire à upgrader sa caisse.
Pimp my ride
Comme tout bon titre du genre, vous commencerez la partie avec une petite voiture qui ne paie pas de mine. Mais le plus gros du morceau reste à venir. Vous pouvez bien évidemment tenter le diable avec une bagnole classique mais gare à la déculottée sur le macadam ! Pour réussir dans Juiced : Eliminator, vous devez améliorer votre engin de malheur en faisant un détour par le garage. Outre les classiques améliorations visuelles sponsorisées (néons, jantes, spoilers, peintures, vinyles, bas de caisse, etc.), vous aurez aussi accès à des upgrades de moteur, de suspension, de freinage, de transmission ou encore de pneus afin de booster les capacités de conduite. Mais rien n’est gratuit dans ce bas monde et si les premières catégories d’accessoires sont peu onéreuses, fouinez dans les niveaux supérieurs fera souffrir votre compte en banque. Inutile de jouer les grippe-sous, vous serez obligé d’y passer un jour ou l’autre car vos concurrents n’attendront pas le déluge pour tuner leurs véhicules. C’est ainsi que petit à petit votre voiture de mamie va se changer en bolide de furieux à l’extérieur comme à l’intérieur du capot. Mais avant de vous la péter dans les rues tel un petit bourgeois du tuning, vous devrez grappiller des sous en participant à diverses courses contre d’autres bandes. En tout début de partie, vous aurez la possibilité de choisir le logo de votre clan et même de personnaliser votre téléphone mobile pour garder le contact avec votre tribu.
Ces artifices ne veulent pas dire que vous serez pour autant respecter durant les évènements. Le respect prend une part importante dans Juiced : Eliminator et à la manière de Juiced, vos résultats en course auront des répercutions sur vos adversaires qui n’hésiteront plus à parier gros avec vous ou pourquoi pas mettre en jeu leur propre bagnole dans des runs anthologiques. Le respect se gagne en roulant proprement (pas de bloc-passing, ni de tête à queue à l’adversaire donc) ou en réussissant un pari réalisé sur un pilote peu avant l’entame de la course. Plus vous vous faites respecter, plus vous avez de chance d’engager de nouveaux coéquipiers dans votre clan. Ces derniers pourront alors concourir à votre place mais hélas ils galèrent plus qu’autre chose en course tant est si bien qu’on a du mal à leur faire confiance. Mais c’est le prix à payer pour les faire évoluer au fil des évènements. En parlant des courses, il existe 5 types de circuits. Dans les classiques, on retrouve les circuits sur plusieurs laps, le trajet d’un point A à un point B ou encore le Sprint qui se joue manuellement en passant les vitesses via le bouton L. Cette épreuve se joue sur une courte distance et permet de gagner rapidement de la thune sans trop se mouiller. Le Mode Frime permet quant à lui d’assurer le spectacle avec différentes figures de style telles que les 180°, les 360°, les donuts, les bootlegs, les J-turns, les travers et autres boomerangs. Bref, tous les modes du premier Juiced ! Cependant, les développeurs ont tout de même rajouter un mode inédit calqué sur Burnout 3 : le mode "Eliminator". Il consiste à éliminer à chaque tour le dernier des pilotes.
Même joueur joue encore !
Sans hésiter, il s’agit du type de course le plus prenant et le plus stressant si on clôture le peloton. Il faut dire que Juiced : Eliminator sait nous mettre dans l’ambiance dès lors qu’une voiture est mise en jeu. Le gagnant repartira avec la caisse de son rival mais en cas d’échec, c’est l’inverse. Autrement dit, faites bien attention à ces paris risqués car la moindre erreur peut vous être fatale si en plus vous n’avez plus assez d’argent en poche pour racheter une auto. Je vois déjà les petits malins maintenir le bouton d’arrêt de la console pour éviter le drame. Ce n’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire la grimace ! Juiced : Eliminator possède une sauvegarde automatique tant est si bien que c’est peine perdue. Expérience personnelle ! Mise à part, ces paris qui pimentent les courses, le reste n’est pas forcément très prenant puisque les enjeux sont de moindres importances et que le pilotage, bien que très arcade, manque d’un je-ne-sais-quoi qui aurait pu le rendre plus passionnant. On a l’impression d’avoir entre les mains des voitures lourdes qui ont du mal à drifter correctement dans les virages. Au contraire, les pointes de vitesse sont au rendez-vous et l’utilisation du nitro renforce cette sensation avec quelques effets de blur autour de l’écran.
Mais parlons désormais de la durée de vie du soft qui sans être exceptionnelle reste correcte. Le Mode Carrière, malgré un grand nombre de courses échelonnées sur un calendrier, n’est peut-être pas aussi long qu’escompté. Fort heureusement, on retrouve à ses côtés un Mode Arcade bourré de challenges à réussir pour débloquer de nouvelles voitures et courses pour les Circuits Personnalisées. Et puis bien évidemment, cette version PSP de Juiced propose un mode multijoueur jouable jusqu’à 6 et avec une option partage de jeu. Ici aussi on retrouve l’esprit de bande à travers toutes les épreuves que l’on a découvertes dans les modes de jeu précédemment cités. C’est sûr, Juiced : Eliminator ne se finit pas en moins de deux d’autant plus qu’il faut s’armer de patience lorsqu’on lance une course à cause de ses satanés temps de chargement qui traînent en longueur.