Test James Bond 007 Legends sur PS3 sur PC

Pourtant, l'idée de départ fait croire au miracle puisque la campagne solo s'ouvre sur une séquence choc de Skyfall, durant laquelle l'espion se prend une balle dans les côtes. On ne peut même pas parler de spoil car il s'agit d'une scène tirée de la bande-annonce du film. Après une chute de plusieurs mètres, le héros se retrouve inanimé dans l'eau, le moment choisi par les développeurs d'Eurocom pour nous remémorer ses aventures aux quatre coins de la planète. Enfin, pas toutes puisque seuls Goldfinger, Au service secret de Sa Majesté, Permis de tuer, Meurs un autre jour et Moonraker ont été retenus. Une sélection qui n'est pas forcément la plus judicieuse, dans la mesure où Meurs un autre jour et Moonraker sont loin d'avoir marqué les esprits par exemple. Sans forcément risquer sa vie en revisitant GoldenEye, on aurait aimé que le studio pense à Opération tonnerre, Dr. No ou encore Bons baisers de Russie. Et puis, on trouve assez étrange que Casino Royale et Quantum of Solace ne figurent pas dans le disque, alors que l'on se balade du début à la fin sous les traits de Daniel Craig. Bref, il est évident qu'Eurocom va profiter des increvables DLC pour s'offrir une marge de manoeuvre confortable, d'autant qu'un chapitre basé sur Skyfall est d'ores et déjà programmé sur le PSN et le Xbox Live. Puisque l'on parle du contenu de 007 Legends, on notera la présence d'un mode multijoueur pour des parties à 4 en écran splitté, ce qui fera sans doute plaisir à ceux allergiques au lag. Toutefois, le jeu en ligne reste envisageable, 12 joueurs pouvant alors régler leurs comptes sur des cartes reprenant les environnements explorés en solo. Classique pour un FPS. Ah oui, il y a aussi le mode "Défis" qui demande au joueur d'accomplir plusieurs missions selon un certain nombre de critères ; l'occasion de débloquer tout un tas de bonus pour les plus téméraires. En fait, 007 Legends ruine surtout le cerveau quand on commence à se rendre compte que son gameplay date des années 80, et encore.  

Licence to fail

S'il est possible d'avoir recours à la manière forte pour se faire respecter, les vrais préféreront faire les choses proprement, en toute discrétion. Et c'est là que ça pique. Pour ne pas se faire repérer, le héros à la possibilité de se déplacer dans les zones d'ombre (on les cherche encore), ou alors s'accroupir et se déplacer à la vitesse d'une limace. Archaïque au possible. Le meilleur, quand même, c'est que l'on ne peut pas déplacer le corps d'un ennemi une fois celui-ci assommé ou abattu. Du coup, dans les moments où il faut la jouer stealth, les options sont limitées. Et puis, ça favorise des incohérences de dingue, comme la caméra dont la zone de couverture permet théoriquement d'apercevoir le corps inerte d'un individu ; jamais l'alerte ne sera donné. On ne parle même pas des gardes qui ne réagissent pas lorsque leur partenaire se fait éliminer à deux mètres d'eux. En clair, lorsque l'on est équipé d'un silencieux, on peut faire la lambada en toute impunité. Néanmoins, le plus drôle reste le système de combat qui fait passer Don King Boxing pour le jeu du siècle. Rythmés par des QTE, les affrontements frisent le ridicule, notamment grâce à la garde foireuse des ennemis qui indiquent quasiment là où il faut frapper pour les allonger. Un peu de sérieux s'il vous plaît, franchement. Même les gadgets ne font pas rêver, et les mini-jeux pour pirater le système informatique sont sans intérêt et même rébarbatifs. Quant aux armes, on retient surtout que les points d'expérience ramassés ici et là sont utiles pour accéder à des améliorations qui, au final, n'ont pas de réel impact sur le gameplay. Le clou du spectacle ? Les graphismes qui affichent des textures grossières quand elles existent, et des couleurs tantôt criardes, tantôt sombres. 007 Legends ne sait pas jouer sur les nuances visiblement, et le seul motif de satisfaction réside dans la reproduction de certaines têtes telles que le James Bond actuel incarné par Daniel Craig bien sûr, mais aussi Auric Goldfinger, Gustav Graves, Oddjob, Franz Sanchez ou encore Zao. En revanche, on n'a pas pu admirer le visage angélique de Halle Berry (Jinx dans Meurs un autre jour). C'est sûr, elle a senti le piège.