16 20
- Une technique en béton armé pour la PS2
- La diversité des épreuves
- De nombreuses missions qui font/feront figure de cas d’école
- La qualité des animations faciales et des cut-scenes
- C’est vraiment drôle
- Une bonne V.F. et de bons dialogues
- La diversité des épreuves
- Ces villes et alentours où finalement, en dehors des missions, y a pas grand-chose à faire
- Armes / pouvoirs même résultat
Tel un métronome, tous les ans depuis trois années, revient le cabotin studio de Naughty Dog avec un titre entre les crocs. Cette année, ils nous sortent de leur niche le dernier opus de la saga (trilogie annoncée à l’origine). Alors que dire sinon que les jalons de Jak and Daxter premier du nom brillent encore dans le firmament des étoiles… Le dernier de la portée est-il à la hauteur ?
Nostalgique ?
Franchement, non… Oula, oui je vois la levée de boucliers et je sais que beaucoup de monde a pleuré sur la disparition de cette poésie très Disney du premier opus et si enchanteresse... Bah ouais les petits loups mais il va falloir faire une croix dessus, les couleurs flashy, les petits monstres mignonnets et tutti quanti c’est fini. Ça fait déjà un épisode que c’est le cas et on se doutait bien que Naughy Dog allait pas faire marche arrière comme cela. Alors on tire un trait définitif sur les vœux de « oh j’espère qu’ils referont un jeu mignonnet », la réponse est « non » et c’est sans appel. Après tout ils ont raison, faut avancer dans la vie et prendre des risques…
Les risques et le danger, Jak maîtrise assez bien d’ailleurs. L’histoire reprend là on l’épisode d’avant vous avait laissé : vous avez sauvé la ville d’Abri ville mais celle-ci loin de vous remercier, vous éjecte manu militari dans le désert. Vous avez avoir eu beau clamer votre innocence, un immonde complot a été ourdi à votre égard. Heureusement, alors que le désert et l’inanition vous tombe dessus, vous êtes sauvés (Jak, Daxter et Pecker, un perroquet bavard à tête de singe, nan cherchez pas à comprendre…) in extremis par les fremens, euh pardon, les hommes du désert (mais non, pas ceux qui font « Hrrrkkkk Hoonnnnkk !!! Hoooonkk, honk honk !!! » en agitant un gaderfi au dessus de leur tête enrubannée). Bref les hommes du désert vivent cachés dans une cité du désert justement (d’un autre coté des hommes du désert qui vivent dans une station de ski, cela aurait été débile… Cela dit, s’il s’agissait d’une station de ski entourée d’un désert de glace, cela mériterait réflexion… Ouais enfin passons). Dans cette cité, Jak est mandaté par le chef local pour qu’il y prouve sa valeur. Dès lors, commence toute une série de missions à accomplir pour lui et ses acolytes. Vous retrouverez au fil des missions vos anciens acolytes mais aussi de vieux ennemis. L’histoire est assez classique mais étant bien écrite dans les scènes de dialogue et par ses mises en scènes, il est plaisant de la suivre. Un bon point donc.
Jak, le Mac Gyver du jeu vidéo
C’est simple, notre homme à la tignasse vert blondasse sait tout faire. J’explique : on le savait déjà des plus habiles par ses compétences de plateformeurs (saut, double saut, super saut, roulade, attaque au poing…) mais le bougre sait utiliser une panoplie d’armes (12 modèles s’il vous plaît), des véhicules à tour de bras (huit, rien que pour se promener dans le désert, des lézarosaurs, du delta plane, des speeders à haute vitesse…) et se transformer quand nécessaire (en Devil Jak ou nouveauté de l’épisode, en Light Jak). Ah j’oubliais, il sait aussi tirer à partir de tourelles de tir, utiliser les capacités de son rongeur d’ami bipède, bref s’adapter à n’importe quelle situation. Et c’est peut être là le problème…
Où ça un problème ?
Vous allez me dire, « bah ouais mais si tout cela est possible, si en plus c’est super bien fait, que cela reste hyper jouable, que les scènes sont bien fichues, y a pas de problème ! » Bah si. Mais pourquoi ? « C’est pas bien fait ? » Ah si, mon brave monsieur, de mémoire de joueur j’ai rarement vu un jeu vidéo d’une aussi grande qualité : textures irréprochables, pas un chargement, très peu d’aliasing et de scintillements, plein d’ennemis en même temps, ça pétarde dans tous les sens et les effets speciaux pulsent. C’’est simple, je connais plus d’un codeur qui aimerait faire ne serait-ce que le quart de la moitié de ce que les petits gars de Naughty Dog arrivent à faire cracher à la console. A des moments, on à même l’impression qu’ils ont des normal map et de radiosité, c’est dire. « C’est pas super jouable alors ! » Si, très même, tous les différentes phases (à pieds, en véhicule) répondent au quart de tour et sont un véritable plaisir à diriger. Les véhicules possèdent même le luxe de se payer une physique arcade mais très sympa. Bref une prise en main immédiate, quelque soit l’épreuve. D’ailleurs y a même une séquence de jeu à la Wipe Out / Roll Cage assez réussie. Notons aussi que Daxter, le machin orange gesticulant et ayant un débit de paroles à faire passer Donkey de Shrek pour un saint, a sa part de mini-jeux, voir de séquences où l’on le dirige. « C’est pas bien fichu !!! C’est ça, je suis sur que c’est ça !! » Ah toujours pas. La construction des niveaux est très bien pensée et pas une seule fois on ne se perd dans les vastes environnements. Et même quand on évolue dans les villes à la GTA (ah oui car il y a aussi de vastes villes avec habitants, trafic de voyageurs, marchands…), les objectifs sont clairs et la mini-map indique toujours avec précision la direction à suivre. Pareil pour les mini-jeux qui s’avèrent très plaisants à jouer, leur construction étant bien pensée. La difficulté est bien équilibrée et si l’on bute sur un passage, on ne peut s’en prendre qu’a soi-même et à sa maladresse (la caméra nous suit d’ailleurs toujours parfaitement). De nombreux points de sauvegardes rapides sont justement placés aux bons endroits. Rien à dire.
« Mais, mais tout est génial alors !! C’est le hit absolu ! Un jeu où l’on peut tout faire ! ». Et oui ! Et c’est là que le bât blesse. J’explique. La diversité de Jak 3 et l’un de ses plus grands atouts. La construction, la réalisation en font un modèle du genre. Mais à force de tout faire, c’est simple, on fait tout mais on ne maîtrise rien. Exemple : face à des ennemis, j’utilise quoi ? Un de mes douze flingues ? Mes super attaques de contact ? Une de mes transformations toute puissantes ? Et le problème est là. On peut tout utiliser donc on fait un peu au pif. Pas un moment où presque on est obligé d’utiliser un type d’armes précis sur un ennemi précis ou celle-ci sur celui-là. Les pouvoirs Light servent tellement rarement qu’ils sont presque anecdotiques, principalement l’invisibilité ou encore le ralentissement du temps. D’ailleurs c’est simple, quand vous devez les utilisez, le jeu vous le marque en gros, en cas où l’on aurait oublié tellement on n’utilise que rarement ces pouvoirs. C’est cette constitution du jeu en un tas de séquences différentes qui finit par plomber le jeu. A aucun moment, il n’arrive une séquence de jeu mélangeant réellement avec habilité les différents gameplay. Mais c’est la mode en ce moment, ces jeux qui font tout en même temps (Half-Life 2 propose lui aussi une construction de gameplay différents à chaque niveau, mais finalement à aucun moment le jeu ne les mélange pour obtenir un ensemble plus harmonieux. GTA : San Andreas aussi mais bizarrement cela passe mieux dans cet univers). D’ailleurs en parlant de GTA, c’est dans le titre de Rockstar qu’une grande ville est justifiée par le fait de s’y promener et y glaner divers voitures ou autres hobbies (comme ramasser ces jeunes auto-stoppeuses qui flânent le long des trottoirs et qui nous demandent de les emmener en voiture… Ah ! Attendez. On me fait signe dans l’oreillette que ce ne sont pas des auto-stoppeuses mais des…. Quoi, on m’aurait menti ?! Shocking !), ici c’est juste pour se balader et accéder à la mission suivante… Dommage que le terrain de jeu ne soit pas plus exploité. Bref à force d’en faire, ça noie le jeu et l’essence même du titre.
Déception ?
« Bon bah alors c’est un jeu pourri ? » Mais non ! Si le jeu nous a perdu par sa diversité, il n’en est pas pour autant mauvais. On va même dire qu’il s’agit certainement de l’épisode le plus abouti de la série. La construction/réalisation des mini-jeux/gameplay est un exemple à suivre. Et les combats de Boss sont d’une efficacité absolue en faisant un modèle d’école pour tous les futurs et actuels Game/Level Designer. Mais je précise bien à étudier séparément car finalement la mayonnaise a un peu tourné. La construction des cinématiques, la qualité d’ailleurs hallucinante des animations des personnages (spécial dédicace à Daxter, très drôle visuellement dans ses dialogues) et l’histoire sont accrocheuses. La prise en main immédiate est un plaisir de tous les instants. Faut juste laisser de coté ce goût amer de melting pot.
Si il ne devrait en rester qu’un dans sa catégorie, pour moi ce serait Jak 3. Malgré son problème d’homogénéité, le titre a les plus grandes qualités possibles. Si vous aviez fait les deux premiers volets avec enthousiasme, son coté Monsieur Plus devrait vous ravir même si l’évolution par rapport au volet précédent se révèle moins flagrant qu’entre le tout premier de la série. De plus si vous débarquez pour la première fois dans la série, autant commencer par celui-ci. Oui, Jak 3 aurait pu terminer au summum mais comme nul n’est parfait, on se contentera d’un très bon titre et pas d’un titre d’exception. Bon vent au passage à Mr Jason Rubin (fondateur du studio, créateur de la série de Jak et de Crash Bandicoot), quittant le navire Naughy Dog pour d’autres terres. Je ne me fais aucun souci pour lui (NDMaxime : moi non plus d’ailleurs), financièrement cet homme a tout et nul doute qu’il n’aura aucune difficulté à refonder un studio si son avenir dans notre monde merveilleux du jeu vidéo continue.