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Test In Memoriam 2
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La Note
note In Memoriam : Le Dernier Rituel 18 20

Croyez-le ou non mais In Memoriam : Le Dernier Rituel est une expérience révolutionnaire dans le monde du jeu vidéo. Le jeu prend en effet des proportions énormes, obligeant le joueur à faire des recherches qui sortent du contexte du jeu. Surfer des des sites fictifs, envoyer des mails, passer des coups de téléphone, l'enquête virtuelle prend subitement une toute autre ampleur. Le niveau de difficulté est en revanche assez corsé et In Memoriam : Le Dernier Rituel se destine tout de même à un public assez cultivé et mature. Malgré cet avertissement, si vous vous sentez d’attaque, si La Divine Comédie, l’histoire des Templiers et celle des religions ne vous effraient pas, foncez ! Vous vivrez un Da Vinci Code puissance 10.


Les plus
  • De vraies énigmes magnifiquement élaborées
  • Une ambiance terrifiante et glauque
  • Une communauté de joueurs qui s’entraide
  • La réalisation générale
  • Les sites web fictifs
  • Les appels téléphoniques à passer
  • Les outils pour arriver à ses fins
Les moins
  • La fausse liberté dans la résolution des énigmes
  • Les énigmes musicales, quand on n’a pas l’oreille musicale
  • Très élitiste


Le Test

Après un premier épisode et un add-on au concept atypique mais néanmoins intéressant, In Memoriam revient avec un second opus encore plus ambitieux. L’expérience que vous vivrez avec In Memoriam : Le Dernier Rituel sera elle aussi assez unique en son genre, puisqu'elle dépasse et transcende les limites du jeu vidéo.


Quinze fois que je recommence le début de ce texte… Pourquoi ? Peut-être parce que ce jeu, In Memoriam : Le Dernier Rituel, n’est pas vraiment comme les autres. En y jouant, nous naviguons dans des eaux troubles où les frontières entre réalité et jeu, vérité et mensonge, rumeur et preuve, deviennent de plus en plus minces. Ce que vous allez lire, c’est le test de quelque chose de très différent de ce que nous avons l’habitude de chroniquer. Une nouvelle approche des jeux, un mélange improbable entre le jeu de rôle grandeur nature, l’enquête policière, les jeux d’énigme, la navigation Internet et la carte aux trésors. Vous connaissez sans doute cette phrase : "Le silence qui suit un morceau de Mozart est encore du Mozart." Et bien les instants qui suivent le moment où l’on arrête In Memoriam, c’est encore du In Memoriam. Ca continue de travailler le joueur. Quand il mange, quand il conduit, quand il s’endort. On ne sort pas indemne de cette histoire. Alors que la plupart des jeux nous procurent des sentiments, plus ou moins agréables, In Memoriam : Le Dernier Rituel fait voler en éclat toutes nos habitudes de joueurs en nous procurant de réelles émotions : la peur, souvent, la jubilation intense et la fierté, en ayant franchi une énigme particulièrement tordue, le désarroi, la colère en lisant nos mails ; nous y reviendrons plus tard.

 

Une expérience inédite

 

Tout d’abord, quel est donc ce concept si particulier pour que l’on puisse affirmer qu’In Memoriam : Le Dernier Rituel dépasse même le concept de jeu vidéo en le rendant plus raffiné ? Souvenez-vous… Plus jeunes, vous jouiez avec des copains, aux Lego, aux Playmobil et les phrases commençaient par : "On dit que…" Dans In Memoriam : Le Dernier Rituel"On dit que" vous n’avez pas acheté un disque. C’est l’ICPA qui vous a procuré le DVD d’un serial killer. En le lançant sur votre ordinateur, il vous laisse tous les indices possibles pour mettre la main sur lui. Son complexe de supériorité lui laisse penser que les énigmes à résoudre ne le sont que par lui seul. Le Phoenix, puisque c’est comme cela qu’il se fait appeler vous provoque. Etes vous prêt à lui rabattre son caquet ? Au compteur, il a déjà une vingtaine de victimes. Ce qui vient de mettre le feu aux poudres, c’est la disparition de l’éminent journaliste Jack Lorski. Le Phoenix a déjà sévi il y a plusieurs années mais cette fois-ci, son mode opératoire a changé : après chaque nouvelle victime, il coupe une partie du corps. Julie Massenet, qui assiste le détective en herbe dans cette enquête vient de trouver une théorie : cela pourrait correspondre à un très vieux rite funéraire, égyptien. Les cicatrices autour des bouches de victime le confortent dans cette idée. C’est la teneur de son dernier mail. Voilà pour le scénario. Plus ou moins classique. En ce qui concerne les mécanismes, c’est de l’inédit. Sachez que la clé qui vous permettra d’avancer, c’est votre cervelle.

 

Couillons s’abstenir

 

Rarement un jeu n’aura été aussi cérébral. Pour vous donner un petit exemple, au bout de quelques heures de jeu, ma bibliothèque était déjà sens dessus dessous. J’avais sorti la première partie de La divine Comédie, l’Enfer, une édition heureusement illustrée par Botticelli (ça a une certaine importance !), un exemplaire de Tout l’œuvre peint consacré à Raphaël (quand est-ce qu’ils rééditent cette collection soit dit en passant ?), un dico de latin (assez inutile finalement). Bon, vous n’avez pas tout ceci ? Un peu d’imagination ! Servez-vous de Google Images ! Toutes les réponses aux énigmes sont sur Internet. Sur des sites "normaux" ou spécialement créés pour l’occasion. Une fois que l’on a compris cela, on devient complètement paranoïaque ! On trouve des réponses sur des sites qui existent depuis des années mais aussi sur des faux sites ! A la fin d’une journée passée sur ce jeu, tout devient suspect, Internet n’est plus qu’une immense cour de récré ; le moindre blog de n’importe quel crétin peut faire partie de la mise en scène… ou pas ! Renseignement pris auprès de l’éditeur, ce sont quelque 200 faux sites (contenant cependant des indices mais parfois de réelles informations sur l’art, l’histoire, l’architecture, la littérature…) qui ont été créés pour l’occasion ! Parmi les images de ce test, vous trouverez certains d’entre eux et d’autres qui se retrouvent là parce qu’ils nous ont permis d’avancer dans le jeu ! C’est un peu comme si dans le test de Company of Heroes, on trouvait des images de Call of Duty 2. Le plus frustrant, c’est qu’il n’existe aucun moyen technique d’être sur à 100% de l’appartenance d’un site à la famille In Memoriam. Il y a quatre ans, quand le premier volet est sorti, on pouvait en avoir la certitude en ouvrant le fichier "Source" du site. Ils commençaient tous à peu près de la même façon. Ici, on peut bien entendu trouver un profil général à chacun des sites sans jamais en être sur. En général, ils sont en trois langues (français, anglais, allemand), mais pas toujours. Ah oui, l’anglais est obligatoire pour progresser dans cette aventure. Chaque site ne dépasse pas plus d’une vingtaine de pages. Les pages peuvent être assez longues. Plutôt que de vous faire de grands discours, en voici quelques uns :

 

http://www.cathedrale-paris.net/

http://www.julie-webzine.net/

http://www.nag-hammadi.com/

http://www.albane.euro.st/

http://www.calahorra.info/fr/calahorra3.html

 

Bien entendu, si certains d’entre eux paraissent amateur, c’est tout à fait voulu… Quand à celui-là, http://www.theo-makarios.info/, passage obligé pour la résolution d’une énigme, je ne sais toujours pas s’il est faux ou réel. Dans la mesure où nous sommes obligés de passer par-là, on aurait tendance à se dire que c’est une création pour l’occasion. Or, il y a quand même des liens commerciaux vers Alapage et la Fnac ! De plus, le portrait du journaliste disparu apparaît en première page ! Mais l’ambition des créateurs ne s’est pas arrêtée à la création de centaines de sites. Lors d’un chapitre, il faut retrouver le pseudo d’un détective privé américain. Le joueur trouve assez vite une compagnie de détectives basée sur Paris, grâce à un site qui sent le In Memoriam : Le Dernier Rituel à plein nez. De nombreuses pages, très longues et très documentées. Sur la homepage, un numéro de téléphone. C’est un peu le truc qui fait douter le joueur. Bien entendu, le numéro en question ne commence pas par 555 comme dans les films américains. Tiraillé entre l’envie de ne pas passer pour un débile et le besoin de continuer l’enquête, je me suis lancé…

 

"Bonjour, je suis bien à l’agence untelle ? Mon appel va peut-être vous sembler quelque peu étrange mais j’aurais besoin d’une information concernant un certain...".

"Vous lui voulez quoi ? Vous êtes de la police ? Vous savez, Monsieur… est tout de même quelqu’un d’important dans le métier, je ne peux pas donner d’information confidentielle comme ça…"

"Comment puis-je vous prouver ma bonne foi ?"

"Un login et un mot de passe suffiront"

"OK, attendez quelques secondes, j’ai 15.000 fenêtres Internet Explorer d’ouvertes. Voilà, c’est…"

"Alors que voulez-vous savoir ?"

"Je voudrais connaître son surnom."

"Pensez à un éléphant de dessin animé".

La résolution de l’énigme exigeait une réponse en cinq lettres.

"Babar ?"

"Plutôt du côté de chez Disney…"

"Dumbo !"

"S’il vous plait, vous êtes peut être sur écoute, je ne voudrais pas qu’il arrive des choses à notre ami. Bon, je dois vous laisser, je suis sur une filature." Clic.

 

Quatre comédiens sont censés intervenir dans le jeu pour faire progresser l’histoire. Combien de temps durera ce service, nous n’en savons rien. En tout cas, il demeure difficile de faire plus immersif que ça. Rassurez-vous, vous pouvez également résoudre cette énigme en fouillant longuement sur le site de l’agence. Chaque énigme résolue vous apporte une jubilation insensée, une sorte de jouissance intellectuelle incalculable. Cela devient aussi gratifiant que de faire un triple headshot avec une seule balle. On en arrive à faire des choses complètement insensées : simuler le trajet le plus logique de Boston vers le Vermont avec Google Earth pour localiser un nom de ville qui correspondrait à ce que l’on cherche (une bonne idée à la base, mais l’endroit est un peu plus lointain ; finalement, on s’en sort grâce à une phrase en latin et un monument). Après une énigme réussie, on reçoit un petit mail de Julie Massenet : "tiens à propos, je pense avoir résolu l’énigme de la ville à chercher". Oui, ça énerve. A chaque avancée, le programme vous envoie un mail pour vous dire que Julie vient de trouver et vous expliquer le cheminement intellectuel que vous avez mis des heures à élaborer. De temps en temps, on aurait aimé un petit mail de félicitations !

 

La perfection n’est pas de ce monde

 

La joie que vous procure ce jeu très élitiste vous fera vivre une expérience inédite dans les jeux vidéo. Néanmoins, la narration demeure difficile à suivre. En effet, l’apport des vidéos permet de suivre deux enquêtes simultanément. Celle de Lorsky et celle de deux filles recherchant une personne disparue. Au cinquième niveau (sur 8), je n’ai encore rien compris. Une fois l’action se déroule dans le Vermont, une autre fois au Portugal puis au Canada puis en Espagne. Stooooooooop ! J’entrave que dalle ! Je veux bien résoudre toutes les énigmes du monde mais j’aimerais que ce soit plus clair. Visiblement, tout le monde court après le Phoenix mais pour des crimes qu’il a commis à des moments différents. De plus, pour compliquer le tout, certains indices se trouvent dans les vidéos. Le jeu vous donne une fausse impression de liberté en vous proposant plusieurs énigmes à résoudre en même temps. Dans les faits, certaines doivent être élucidées après les autres car l’indice principal se trouve dans une vidéo récompense d’une autre énigme du même niveau. Pourquoi ne pas bloquer cette énigme jusqu’à ce qu’il soit matériellement possible d’en finir avec elle ? Le joueur peut facilement perdre des heures à naviguer sur des sites sans aucun rapport avec l’affaire parce qu’il n’a pas tous les mots clé pour avancer.

 

Il est évident également que les joueurs pourront reprocher la technique quelque peu limitée d’In Memoriam. Effectivement, c’est du Shockwave. Néanmoins, chaque écran possède un bon design avec de indices parfois très bien cachés (un outil loupe permettant également de monter la luminosité s’avère rapidement très utile). La musique propose une ambiance flippante (jouez-y la nuit !) comme jamais. Bref, pas besoin de carte vidéo avec 512 Mo ni de kit 5.1 pour profiter au maximum du jeu. Il est parfait même sur une petite configuration et vous fera vivre un grand moment du jeu vidéo. Entre Fahrenheit et In Memoriam : Le Dernier Rituel, la notion de French Touch va peut être perdre son sens péjoratif.




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Léo de Urlevan

le lundi 9 octobre 2006, 11:30




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