Test Halo Wars 2 : une suite qui a appris de ses erreurs ?
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Halo Wars 2 est globalement un bon RTS qui s’appuie sur des mécanismes éprouvés et qui dispose de tout le contenu nécessaire à faire le bonheur des fans de la série Halo. Si on ne doute pas de son succès sur Xbox grâce à ses qualités, mais aussi à l’absence de concurrence, il est plus difficile de le recommander sur PC dans la mesure où de nombreux autres titres font nettement mieux. Néanmoins, son scénario de bonne facture et ses cinématiques exceptionnelles peuvent attirer les joueurs en quête d’un nouvel environnement, après avoir été lassé par les excellentes productions de Blizzard Entertainment. Là où le jeu brille, c’est finalement par son approche simple, limite simpliste diront les puristes. Nul doute que ce jeu est à recommander chaudement aux joueurs qui cherchent un bon RTS pour se lancer dans le genre. Avec sa myriade de modes de jeu qui font passer la gestion et l’aspect économique au second plan, Halo Wars 2 est facilement abordable pour les joueurs qui pourront ensuite aller se faire la main sur le traditionnel deathmatch qui offre tous les raffinements du genre.
- Cinématiques dignes d'un film
- Graphismes séduisants
- Fan service Halo poussé à son paroxysme
- Accessible pour les joueurs novices
- Mode Blitz très sympathique
- Bugs
- Problèmes de framerate
- Gameplay très académique
- Seulement deux races avec leurs unités
Huit ans après la sortie du premier Halo Wars, Microsoft replonge dans la stratégie en temps réel avec Halo Wars 2. Forcément, avec les années, la licence est passée des mains de Bungie à celles de 343 Industries qui s’occupe de tout l’univers Halo. Pour son premier RTS, les développeurs de Redmond ne voulaient pas faire d’impair, ils ont donc demandé de l’aide aux Anglais de The Creative Assembly, tauliers de la stratégie, plus connus pour leur série Total War. Halo Wars 2 est donc issu de la coopération de ces deux entités qui ont travaillé de concert pour la première fois, afin de sortir un second jeu de stratégie rempli de Spartan et de Covenant sur consoles, mais aussi sur PC cette fois. Que valent les affrontements stratégiques à la manette, et dispose-t-on d’un jeu assez bon pour attirer les amateurs du genre sur PC ? Verdict dans notre test.
Grande nouveauté de ce Halo Wars 2 : le jeu arrive enfin sur PC, ce qui devrait ravir les possesseurs de Windows 10 qui peuvent, après plusieurs années de disette, enfin toucher des doigts des titres estampillés Halo, grâce au Xbox Play Anywhere. On vous rappelle que ce programme permet aux joueurs qui achètent leur jeu sur le Windows Store d’en profiter indifféremment sur Xbox One ou sur un PC utilisant le système d’exploitation Windows 10. C’est donc sur PC qu’on a décidé d’essayer Halo Wars 2, afin de pouvoir approcher la bête avec le traditionnel duo clavier/souris, mais aussi avec une manette de Xbox One. On débarque donc dans l’univers d’Halo en 2059. Les Covenant ne sont plus, l’Humanité a triomphé, mais le vaisseau Spirit of Fire du Capitaine Cutter est toujours porté disparu. Ce dernier émerge lors des tous premiers instants du jeu d’un sommeil cryogénique aux côté de la Red Team, alors que le vaisseau flotte aux abords de l’Arche (détruite dans Halo 3, mais reconstruite depuis). Problème, les Brutes (traduits en Parias dans la VF du jeu) qui servaient de chair à canon aux Covenant sont désormais les maîtres, mais ils partagent avec ces derniers une aversion certaine pour les Humains. L’escouade de reconnaissance envoyée sur l’Arche fait donc connaissance avec Isabel, la nouvelle IA qui accompagnera le Spirit of Fire et ses hommes dans la guerre qui les opposera au démoniaque Atriox, le leader des Brutes. Si l’histoire ne tiendra en haleine que les plus grands fans de la série Halo, on doit s’incliner devant la classe des cinématiques réalisées par Blur. D’une très grande qualité, ces dernières tiennent plus du film en images de synthèse que de la bête et méchante cut-scene inclus à l’arrache pour servir la narration. Pas de grand changement avec l’arrivée des Brutes puisque les unités sont toutes déjà connues avec Scarab, Banshee et autres Apparitions, même si un petit lifting a été appliqué pour mieux coller à la personnalité des brutes, avec notamment l’ajout de piques et de barbelés pour donner un petit look agressif aux véhicules.
ALLÔ HALO MR L'ORDINATEUR
Le scénario est plutôt pas mal même si on ne dira rien afin de ne pas spoiler. Les amateurs de la série auront un regard assez amusé sur le déroulement des choses, puisque Cutter et ses hommes ayant passé un bon moment congelés, ils ignorent la plupart des évènements qui se sont déroulés dans l’univers de Halo. On se trouve dans une situation où le joueur en sait plus long que les protagonistes de l’histoire, ce qui donne une nouvelle perspective. Quoi qu’il en soit, l’univers est parfaitement respecté et les fans y trouveront leur compte sans problème lors des 8 heures (pour 12 missions) que dure la campagne solo. Il n’y a pas que les cinématiques qui soient réjouissantes puisque Halo Wars 2 est vraiment séduisant d’un point de vue graphique. Même si les environnements ne sont pas les plus dynamiques, l’ensemble reste joli, notamment avec des unités bien modélisées et de nombreux effets lors des combats. Ça explose de partout, le plasma fuse et les corps terrassés jonchent rapidement le sol, transformant les arènes en vrai champ de bataille. On regrettera seulement certains ralentissements lorsque de trop nombreuses unités s’affrontent en même temps. Espérons que tout ceci sera corrigé par des patchs avec le temps. On a même fait les frais d’une partie contre l’IA où tout le jeu s’est mis à tourner avec un framerate à la ramasse. Pas de panique puisque ce cas de figure est resté exceptionnel, la plupart des parties s’étant déroulées sans accroc. D’ailleurs, même lorsque l’écran s’encombre, l’action reste lisible et on peut sans souci continuer à savoir ce qu’il se passe sur le champ d'honneur.
TOTAL HALO WARS
D’un point de vue gameplay, on ne note aucune prise de risque, les développeurs se complaisant dans un classicisme empreint de bon sens, mais qui pourra rebuter les joueurs PC. Si sur console, l’offre RTS reste très limitée, ce n’est pas le cas sur PC où de nombreux titres proposent mieux. Concrètement, on devra gérer son économie avec la production d’énergie et de ravitaillement, tandis qu’il faudra sortir ses unités et faire face à l’ennemi. Rien de neuf sous le soleil, mais clairement le titre s’adresse à des joueurs pas forcément aguerris sur les RTS. Le système de base est ainsi verrouillé, dans le sens où chaque base permet d’y ajouter un certain nombre de bâtiments au choix du joueur sur des emplacements prédéterminés. On ne pourra donc pas décider de placer des bâtiments de manière stratégique, à l’image de ce qui se fait sur Starcraft par exemple. Même chose au niveau des unités qui ont un temps de réaction assez lent afin de permettre le jeu à la manette. Le micro-management des unités n’est donc pas très développé, et on rage souvent de voir que les Marines passent une bonne seconde à attendre entre la fin d’un déplacement et le moment où ils ouvrent le feu sur l’ennemi. Le système pour grouper les unités est toujours présent avec le sacro-saint combo "MAJ + une touche numérique" pour créer vos escouades, chose qui sera un peu plus laborieux à utiliser en passant par la manette. Selon les confidences faites par les développeurs lors de notre preview à Seattle, c’est une des raisons qui ont poussé les développeurs à ne pas proposer de cross-play entre Xbox et PC.
Les serveurs disponibles ne vous opposeront donc qu’à des joueurs disposant de la même plateforme que vous. Pour combler au manque de variété imposé par les deux clans du jeu (UNSC et Brutes), Halo Wars 2 s’appuie sur un système de leaders assez bien fait. Concrètement, chaque chef de groupe donne accès à une roue de pouvoirs qui va vous permettre d’accéder à différents bonus en jeu. Le capitaine Cutter proposera par exemple de nombreuses solutions d’appui, qu’il s’agisse de frappes orbitales, du largage de troupes supplémentaires, ou de l’envoi de drones de réparation qui vont soigner les unités dans une certaine zone. Atriox sera lui plus axé sur le combat en offrant de très puissantes frappes orbitales via de gros rayons, ou des bonus qui garantissent l’invincibilité à vos troupes. Isabel proposera une approche plus subtile via des pouvoirs qui rendent vos unités invisibles à l’ennemi. En tout, ce sont 5 leaders différents qui sont disponibles, tandis que le sixième est déblocable en DLC. Si l’équilibre général entre UNSC et Brutes nous a semblé au point, certains leaders sont clairement plus efficaces que d’autres.
GUERRE ÉCLAIR
C’est surtout vrai lorsqu’on s’aventure dans les différents modes de jeu disponibles. Si le traditionnel match à mort reste bien équilibré, le mode "Domination" (qui vous demande de contrôler 3 checkpoints un maximum de temps) et le mode "Bases" (qui exige d’avoir plus de bases que l’ennemi en sécurisant leurs emplacements) sont nettement plus sensibles au choix du leader. Néanmoins, ces modes ont le mérite d’apporter un peu de variété au genre en proposant différentes options aux joueurs novices peu enclins à l’affrontement direct, surtout que ces modes suppriment une partie de l’aspect gestion. Dans "Bases" par exemple, aucune économie n’est nécessaire puisque le joueur dispose de ressources illimitées. L’objectif est clairement d’attirer de nouveaux joueurs dans le genre du RTS en simplifiant ses mécanismes. Cette approche est particulièrement criante avec le mode "Blitz" qui est l'une des grosses nouveautés du jeu. Ce mode ressemble à "Domination" puisqu’il demande de contrôler trois points le plus longtemps possible. Soit face à un joueur, soit face à une IA, sachant qu’on peut opter pour de la coopération lorsque l’ennemi est géré par la machine. Ici, pas de base ni d’économie, tout se fait via des cartes qu’on pourra jouer pour récupérer de nouvelles unités. Chaque unité tuée (ennemie ou amie) permet de récupérer de l’énergie, tout comme des réservoirs qui apparaissent aléatoirement sur la map. Une fois l’énergie en poche, on pourra jouer des cartes qui correspondent à des unités ou à des pouvoirs de leader. Plus l’unité est puissante plus elle coûtera cher en énergie, ce qui imposera de bien composer son deck de cartes en début de partie.
Il faudra donc soigneusement mélanger les unités faibles - mais bon marché - avec celles plus puissantes mais ruineuses. Un mauvais choix de cartes pourra amener une situation où le jeu ne tire que des cartes très chères à jouer, ce qui empêchera de sortir de nouvelles unités jusqu’à ce qu’on ait amassé assez d’énergie. Le jeu propose un certain nombre de decks pré-établis et assujettis aux divers leaders, mais on pourra évidemment crée son propre deck de toutes pièces à partir de cartes obtenues en jouant. On a ainsi obtenu des cartes en remplissant des objectifs dans le mode solo, mais aussi lors de victoires en multijoueur. Les plus pressés pourront aussi sortir la carte de crédit pour acheter des cartes vendues 2,99€ pour 3 packs, 8,99€ pour 10 packs ou encore 99,99€ pour 135 packs. Sachez qu'il existe 94 cartes différentes dans le jeu, il faudra donc un moment pour toutes les avoir puisque la composition des packs est aléatoire. Très axé sur la gestion des unités et la composition de groupes de combat homogènes, ce mode blitz est une excellente porte d’entrée dans le RTS pour les joueurs novices dans le sens où il n’est absolument pas nécessaire de s’occuper de l’aspect économique. C’est très abordable, on comprend très rapidement comment maximiser l’impact de ses unités et on s’amuse immédiatement, même sans jamais avoir touché à un jeu de stratégie en temps réel.