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Mais que s’est-il passé durant le développement du jeu ? Alors qu’Electronic Arts nous avait habitué à de bons FPS estampillés James Bond ce GoldenEye 2 n’est qu’un sous-produit qui espère ravir un maximum de joueur rien que par son titre doucement nostalgique. Mais il ne faut pas se leurrer, GoldenEye : Au Service du Mal n’est qu’une succession de défauts ponctués ici et là de quelques idées intéressantes. Que vous jouiez sur Gamecube, Playstation 2 ou Xbox, cette fin d’année a été riche en FPS de meilleure qualité. Vous l’aurez compris, pour rien au monde je n’échangerais ma bonne vieille cartouche Nintendo 64 contre cette galette infâme !
- Les clins d’œil à l’univers James Bond
- L’arsenal et la possibilité de manier 2 armes
- La bande-son
- Graphiquement laid et vide
- Les ennemis disparaissent
- L’ Intelligence Artificielle
- Une maniabilité vieillotte
- Rien à voir avec GoldenEye 64
Espérer avoir un GoldenEye 64 à la sauce 128 bits ne fut qu’une utopie ! Electronic Arts nous livre avec GoldenEye : Au Service du Mal un FPS sans saveur, loin de rivaliser avec la concurrence actuelle ou même de détrôner l’illustre titre de Rareware qui a fait les beaux jours de la Nintendo 64.
Rien que pour vos sous
Quelle fut la joie des joueurs, heureux (ex)possesseurs de la Nintendo 64, lorsque Electronic Arts a annoncé fièrement une suite au mythique GoldenEye signé Rare. Mais au fur et à mesure des mois, l’engouement pour le titre s’estompa laissant place aux doutes, aux premières critiques voire même aux déceptions. Pourquoi la galette magique d’EA n’était nullement soutenue par le public ? Il faut bien avouer que les choix initiaux, notamment l’histoire, dénaturalisaient l’œuvre originale de Rareware. Exit James Bond pour cet opus ! Comme le précise le titre du jeu, vous rejoignez le côté obscur de la force suite à une bavure au MI6. Vos méthodes d’interventions plus que douteuses et le décès de l’agent 007 vous poussent irrémédiablement vers la sortie de cette organisation secrète britannique. Aussitôt rétabli de vos blessures, malgré la perte de votre œil droit, le machiavélique Auric Goldfinger vous propose de devenir l’un des membres privilégiés de son organisation criminelle. Chose que vous acceptez sans hâte. Ennemi juré de feu 007, Goldfinger veut voir périr le Dr. No qui lui empêche toute tentative de dominer le monde. Pour ce faire vous devrez vous associer ou défier les plus grands ennemis qu’a connus le MI6 : Xenia Onatopp (GoldenEye), Pussy Galore (Goldfinger), Francisco Scaramanga (L’Homme au Pistolet d’Or) ou encore Oddjob et son fameux chapeau (Goldfinger). Vous l’aurez compris, les vilains sont à l’honneur dans GoldenEye : Au Service du Mal. Par ce contre-pied inattendu, Electronic Arts tente de se démarquer de la cartouche N64 de Rareware. Même le titre du jeu n’a plus rien à voir avec le satellite de destruction qui a permis à Pierce Brosnan d’endosser pour la première fois le costard de l’ami James. Le terme GoldenEye renvoie à la prothèse bionique que Goldfinger a savamment placé dans votre orbite droit. Ce nouvel œil s’avère être une arme et un allié ô combien utile durant les missions.
Permis de copier
Parlons-en un petit peu de ces missions. Electronic Arts a décidé de laisser l’originalité de côté pour se contenter des classiques de la maison 007. Débusquer, pirater, approcher et détruire, tels seront vos objectifs dans la peau de notre Rogue Agent. Les 8 niveaux proposés dans GoldenEye : Au Service du Mal ont vraiment du mal à nous convaincre malgré la bonne volonté de nous immerger un maximum dans l’ambiance du jeu. Outre le fait que les objectifs soient d’une banalité affligeante, le jeu est on peut plus linéaire à cause d’un level design minimaliste où la liberté de mouvements est impossible. Les différents tableaux dans lesquels vous allez traquer Dr. No nous invitent au voyage et nous permettent de redécouvrir certains lieux cultes de l’univers James Bond, du Golden Gate River de Dangereusement Votre aux pyramides de l’Espion qui m’aimait en passant par le Volcan d’On ne vit que deux fois. C’est certain qu’à ce niveau-là GoldenEye : Au Service du Mal rend un bien bel hommage à la série de Ian Flemings. Mais on ne nous l’a fait pas à nous ! Même si le contenu séduit, la réalisation fait honte au monde des First Person Shooters. Tout d’abord graphiquement, le jeu peine ! Textures pauvres, manque cruel de détails, léger aliasing et interactivité quasi nulle avec les décors. Voilà la triste constat que l’on peut faire de GoldenEye : Au Service du Mal. Et comme si ça ne suffisait pas, Electronic Arts a eu la « charmante » idée de faire disparaître les ennemis morts au combat. Le souci, c’est qu’ils disparaissent avant même de s’écrouler au sol, criblés de balles. Cela faisait quelques années que l’on n’avait plus vu ce genre de choix. Une régression graphique surprenante qui en agacera plus d’un ! Même les scènes cinématiques sont laides, un comble ! Et oui, ça fait mal aux yeux de passer sur GoldenEye après avoir goûté à Halo 2, Half-Life 2, Doom 3, Killzone, Far Cry, The Chronicles Of Riddick ou Metroid Prime 2 (liste non exhaustive).
L’Homme au pistolet mou
A défaut de plaire sur le plan visuel, peut-être que GoldenEye : Au Service du Mal séduira grâce à son gameplay ? Une fois de plus, c’est peine perdue ! Non pas que le soft développé par Electronic Arts soit foncièrement mauvais, le problème c’est qu’il est à des années lumières des productions actuelles qui se veulent fluides, intuitives et bourrées d’originalités. A travers de nombreux communiqués de presse, Electronic Arts nous rabâchait les oreilles quant aux possibilités de jeu offertes par la présence de l’œil bionique. Sur ce plan, aucune déception. Au fur et à mesure du jeu, votre prothèse acquiert de nouvelles fonctions : IRM, Bouclier à Energie Magnétique, Piratage et Champ Magnétique. Commençons par le commencement. L’IRM vous octroie la possibilité de voir à travers les murs et détecter la position des ennemis que vous pourrez éliminer grâce au Fusil EM. Le Bouclier permet de déjouer les tirs ennemis mais également de lancer une attaque de mêlée. Grâce au piratage, vous pourrez actionner certains mécanismes à distance ou encore enrayer les armes des soldats. Enfin le champ magnétique bloque toute tentative d’attaques ennemies. Chacune de ces fonctions est habilement mise en avant grâce à un changement de vision. Votre survie est basée sur une bonne utilisation du goldeneye mais également sur votre degré de cruauté. Tout est mis en œuvre afin de laisser libre court à vos pulsions meurtrières. Le jeu regorge de pièges à activer : chariots, gaz toxiques, fusées ... Il vous est facile d’éliminer quelques gardes sans trop de problème surtout si l’on s’aide de la fonction Piratage. L’autre bonne idée de GoldenEye (si, si !), c’est la possibilité de prendre en otage un ennemi. En lui flaquant un bon coup de crosse, ce dernier se retrouvera dans les vapes pendant un court laps de temps. Juste le temps nécessaire pour vous de l’agripper par le col et de vous protéger derrière lui. Ainsi, en plus d’avoir un bouclier humain, vous pouvez tranquillement canarder les alentours sans vous soucier des tirs frontaux. Cette technique est également très utile pour régénérer sa barre de santé lorsqu’elle est entamée.
Mais pour éviter de se faire occire par les troupes du Dr. No, un arsenal impressionnant s’offre à vous. Et c’est notamment la possibilité d’utiliser deux armes en même temps qui attire notre attention. Selon Electronic Arts, une centaine de combinaisons différentes existent dans GoldenEye : Au Service du Mal. HS-90, HA-90, Venin 200 ML, MK2 Detonator, Jackal 50, Mamba 12G ou Magrail, voici les armes que vous pourrez associer afin de former un duo dévastateur. J’avoue avoir une petite préférence pour le Detonator qui permet de lancer une charge explosive sur un ennemi et de la faire péter à distance quand bon nous semble ! Jubilatoire… Pour passer en mode Double Weapons, il vous faudra ramasser une arme au sol grâce aux boutons X/A (Carré/Croix) selon si vous voulez avoir l’objet dans votre main gauche ou dans la droite. Une fois armé jusqu’au dent, un problème apparaît : impossible de lâcher une arme à moins d’attendre la rupture de munitions. Il faut savoir que lorsque vous maniez une seule arme, votre main gauche permet de balancer des grenades. Bien pratique lors de situations de crise. Le problème précédemment évoqué persiste et signe avec les armes lourdes ou imposantes. Avec un lance-roquette (Harpon) ou un fusil de sniper (Commando FA4, DSRI), lorsque la main gauche est disponible, le bouton s’y rapportant activera un zoom pas forcément précis à cause de la vitesse de déplacement du personnage. Ce dernier se meut péniblement malgré la possibilité de modifier la vitesse des axes X et Y. Par conséquent, la fluidité en prend un coup et on aura tendance à strafer plutôt que de se compliquer la vie à viser. Les ennemis nous rendent la tâche facile car ils sont dénués de toute intelligence artificielle digne de ce nom. En effet, les pauvres sont scriptés à mort. Même s’ils ont tendance à se recroqueviller derrière des caisses, des statues ou des murs, il vous suffit d’attendre patiemment qu’ils pointent le bout de leur museau pour faire mouche à coup sûr. Si par malheur vous loupez, pas de panique ! Attendez deux petites secondes et ils réapparaîtront au même endroit comme si de rien n’était. Comment voulez vous qu’après ça la difficulté et l’intérêt du soft ne soient pas tronqués !
Jamais plus jamais !
Pour le multijoueur, c’est du pareil au même ! Oubliez vos folles soirées sur GoldenEye 64, vous ne risquerez pas de revivre la même expérience ici. Que ce soit en écran splitté ou via le online de la console (seulement pour les versions PS2 et Xbox), le titre ne tient pas la route et le plaisir de jeu est absent. Une fois de plus la lenteur du héros en est la raison. Pour les modes en ligne, la vitesse de déplacement est la même pour tout le monde. On a vraiment l’impression de pédaler dans la semoule par conséquent l’ennui prend le dessus. Même le sympathique Mode Guerre des Camps en prend un coup au casque. Ici, vous devez utiliser des interrupteurs afin d’envoyer un chariot dans le camp adverse. Seuls les plus « rapides » ont leur chance. Pour le reste, Deathmatch, Team Deathmatch, Domination et Compte à Rebours sont au rendez-vous. A l’heure actuelle, préférez largement plus Halo 2 ou Killzone (NDMaxime : et encore…) pour leurs modes de jeu entraînants et sans commune mesure avec GoldenEye : Au Service du Mal.