Test également disponible sur : Wii

Test GoldenEye 007

Test GoldenEye Wii
Les Notes
note GoldenEye 007 13 20 note multi-utilisateurs GoldenEye 007 3 5

Après plusieurs heures passées en compagnie de GoldenEye 007 sur Wii, le bilan est assez mitigé. S'il est indéniable que les développeurs d'Eurocom ont fait de leur mieux pour réaliser un FPS de bonne facture, l'héritage GoldenEye était de toute évidence trop lourd à porter. L'astuce de la réécriture scénaristique pour introduire Daniel Craig ne prend pas et n'accorde aucune authenticité au jeu, pour lequel il aurait finalement été plus judicieux de choisir un autre nom. Avec une réalisation qui flirte avec le bon et le moins bon, GoldenEye 007 parvient surtout à tirer son épingle du jeu grâce à un mode multijoueur archi solide qui, lui, procure des sensations semblables à celles connues sur Nintendo 64, que ce soit en ligne ou en écran splitté. L'honneur est sauf serait-on tenté de dire.


Les plus
  • Le générique d'introduction
  • Le mode multijoueur
  • Jouer en 007 Classique
  • C'est James Bond, quand même
Les moins
  • Réalisation dépassée
  • Manque d'authenticité
  • Des ennemis souvent idiots
  • La visée capricieuse
  • Imprécis à la Wiimote


Le Test

Il y a des studios qui vivent uniquement pour montrer au monde entier qu'ils en ont entre les jambes. C'est sans doute le cas d'Eurocom qui a décidé de s'attaquer à GoldenEye, le FPS développé à l'origine par Rare et qui justifiait à lui seul l'achat d'une Nintendo 64. Des nouvelles consoles sont sorties depuis 1995, et c'est sur Wii que Bond, Janus et Ourumov sont de retour aux affaires cette fois-ci. Avec une licence aussi prestigieuse entre les mains, on s'attend forcément à du lourd, d'autant plus que les développeurs ont promis de rester fidèles à l'oeuvre originelle tout en ajoutant un certain nombre de nouveautés. Le pari est archi risqué, et on va voir tout de suite si Activision et ses potes de Derby se sont cassés la gueule.


Il faut garder la tête froide avec GoldenEye 007 sur Wii, surtout quand on a empilé les nuits blanches et mis en danger sa vie sociale avec le master sur N64. Bruce Feirstein, réputé pour avoir déjà travaillé sur le script de trois James Bond, s'est autorisé une relecture du scénario de GoldenEye pour introduire Daniel Craig sans heurter la sensibilité des plus fidèles. La manoeuvre fonctionne plus ou moins, mais GoldenEye 007 y perd beaucoup en termes d'authenticité. En effet, Alec Trevelyan, le Colonel Ourumov, Valentin Zukovsky, Xenia Onatopp, Natalya Simonova ou bien encore Dimitri Mishkin ont tous changé de visage ; vraisemblablement pour une question de droits. Chose encore plus étonnante : l'ordre chronologique des événements n'a pas été respecté. On se retrouve ainsi à esquiver les balles dans les archives de Saint-Pétersbourg, bien avant d'apprendre la trahison de 006. Super. D'autres détails sont susceptibles d'alerter les puristes, comme la séquence du tank durant laquelle le joueur roule plus sur une autoroute qu'à travers les quartiers de la ville russe ; ou alors le train et ses vitres qui font plutôt penser à l'Eurostar qu'à une véritable forteresse blindée. On n'oubliera pas non plus de relever que c'est Onatopp qui exécute Ourumov dans GoldenEye 007 sur Wii, et que Zukovsky arbore une jolie cicatrice sur la joue droite au lieu de boîter avec une canne. C'est vrai qu'il ne s'agit pas de réels défauts lorsque l'on parle d'un FPS quelconque, mais avec la mention "GoldenEye" sur la boîte du jeu, les exigences sont tout autres. Heureusement, tout n'est pas à jeter, car GoldenEye 007 sur Wii dispose d'un pré-générique (la célèbre mission du barrage) et, surtout, d'un somptueux générique qui reprend le titre original interprété ici par Nicole Scherzinger des Pussycat Dolls. Il y a des fans de l'agent 007 planqués chez Eurocom en tout cas, puisqu'à l'instar de Meurs un autre jour, l'action continue pendant le clip d'introduction avant de laisser de nouveau la main au joueur. Bien vu.

Vodka Red Bull au shaker

La campagne solo de GoldenEye 007 sur Wii n'est pas bien longue à boucler, du moins en Agent et avec la santé qui se régénère - sept heures à tout casser. Il y a quand même de quoi faire avec les objectifs secondaires qu'il est obligatoire de remplir afin de passer au niveau suivant. Certains sont anecdotiques, d'autres nécessitent en revanche de la jouer en finesse pour ne pas ruiner toute l'opération. Mais c'est surtout en 007 Classique que l'on prend le plus son pied, avec le retour d'une barre vitale old school qui met un peu plus de pression sur les épaules. Tous les checkpoints sont supprimés, et le joueur retourne à la case départ s'il se prend une balle en pleine tête. Lorsque l'on vient de se coltiner plus d'une heure dans la jungle du Nigeria, et que l'on se fait balayer à quelques mètres de la fin de la mission, ça donne envie de pleurer. Une progression par l'échec frustrante, c'est vrai, mais fichtrement jouissive. Scruter de longues minutes les rondes ennemies en attendant la faille, avancer de quelques mètres puis revenir sur ses pas pour éviter de se faire prendre en traître, faire dix fois le tour de la même zone pour être convaincu de l'avoir bien nettoyée, ça rappelle forcément des souvenirs. Dommage que l'I.A. ne soit pas toujours au top, avec des gardes qui ne bronchent même pas lorsque leur partenaire se fait assassiner froidement sous leurs yeux ; on exagère à peine. C'est toujours un peu le problème des jeux où il est question d'infiltration : trouver un équilibre entre le trop laxiste ou le pas assez réaliste n'est jamais évident. Les adversaires mettent souvent dix plombes pour ajuster leur tir, et choisissent souvent d'attaquer de front au lieu d'essayer de prendre à revers. Bon, ils pensent quand même à bien prendre tout l'espace sur les zones vastes, mais leurs déplacement ne sont pas toujours intelligents. Et en parlant des gunfights justement, la prise en main à la Wiimote est assez imprécise, et même en activant la visée automatique, c'est galère pour coller des headshots. Dans ces conditions, la compatibilité avec une manette Classique - en or tant qu'à faire - n'est pas du luxe et offre l'occasion de trouver rapidement ses repères. Ouf.

Dommage que l'I.A. ne soit pas toujours au top, avec des gardes qui ne bronchent même pas lorsque leur partenaire se fait assassiner froidement sous leurs yeux ; on exagère à peine."

En termes de réalisation, GoldenEye 007 sur Wii est loin d'être un chef-d'oeuvre, c'est sûr, mais ce n'est pas non plus la laideur annoncée par ceux qui n'ont d'yeux que pour la haute définition. Comme toujours lorsqu'il s'agit d'un jeu Wii, il est préférable de descendre à la cave chercher la cathodique de papa, plutôt que de s'obstiner à jouer sur un écran plat qui ne rend pas justice aux efforts d'Eurocom. Quelques effets d'explosion sont sympathiques à regarder, au même titre que la forêt nigériane qui se montre plus agréable à contempler que la majorité des niveaux bétonnés. Les développeurs britanniques ont également essayé de soigner le ragdoll, mais avec des personnages qui donnent souvent l'impression d'avoir été taillés à la serpe, ça revient à se tirer une balle dans le pied. Quant aux environnements destructibles, ils donnent au jeu un certain aspect spectaculaire, pas toujours du meilleur goût, mais l'intention est là. Le point fort de GoldenEye 007, c'est bien évidemment son mode multijoueur qui permet d'allonger considérablement la durée du vie du titre, ainsi que son replay value. Il faut quand même savoir que les égards diffèrent que l'on soit à quatre en écran splitté ou jusqu'à huit en ligne. Autour d'une même console, seuls les modes "Conflit", "Conflit en équipe", "On ne vit que deux fois" et "Pistolet d'or" sont disponibles. S'ajoutent sur le réseau les modes "GoldenEye", "Héros" et "La Boîte noire", sachant que d'autres gourmandises - "Permis de tuer" en solo ou en équipe par exemple - ne sont accessibles qu'après avoir atteint un certain level. Bien évidemment, il est possible d'incarner plus d'une quarantaine de personnages dont les classics Jaws, Trevelyan, Scaramanga, Le Baron Samedi ou bien encore Blofeld du SPECTRE himself. Bref, du très beau monde qui permet de se faire plaisir avec la pléiade de mods prévus par les développeurs d'Eurocom, et donne, enfin, à GoldenEye 007 cette saveur à laquelle on n'avait plus goûté depuis 1995.





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