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Après avoir caressé les reins des plus belles déesses du Mont Olympe sur PlayStation 2, Kratos redescend sur Terre avec un God of War : Chains of Olympus séduisant, certes, mais pas aussi mythique que ses prédécesseurs. Alors oui, la réalisation est splendide, l'ambiance musicale merveilleuse, et les combats toujours aussi sanglants. Mais la durée de vie ultra-courte - sans compter les bonus anecdotiques - du titre impose un rythme soutenu qui ne permet pas de savourer chaque coup de lame planté dans les dorsales. Il faut dire aussi que le scénario se limite au strict minimum syndical, même si l'on comprend mieux dans les dernières minutes de jeu pourquoi Kratos voue une haine aussi profonde à ses maîtres divins. C'est là l'essentiel, c'est vrai, mais convaincre les inconditionnels de se procurer l'UMD pour ajouter deux lignes au CV du Chauve Enragé, c'est tout de même osé. Mieux vaut donc n'avoir jamais joué aux opus précédents pour profiter pleinement de celui-ci. Les autres resteront sans doute sur leur faim.
- Réalisation solide
- Toujours aussi sanglant
- Des répliques qui claquent
- L'ambiance musicale
- Un Kratos charismatique
- Beaucoup trop court
- Bonus anecdotiques
- Pas assez de boss
- Scénario basique
- Aucune innovation
- Répétitif sur la fin
L'histoire de God of War : Chains of Olympus remonte le temps, et tient uniquement sur deux lignes. On se retrouve donc avec le même défaut qui caractérisait God of War II, à savoir un scénario nettement moins étoffé que le premier épisode, et des événements qui s'enchaînent à la vitesse de la lumière. On perd même pied par moments, puisque le jeu ne fait pas forcément l'effort de s'attarder sur des détails qui permettraient de faire le lien avec le God of War originel. On retrouve bien cette haine profonde que les Titans nourrissent à l'égard des habitants de l'Olympe, l'air hautain que prennent Athena et Zeus en s'adressant à Kratos, ou bien encore cette connaissance aiguë de la mythologie grecque, mais il faut avouer que l'action et le spectacle occupent une place plus importance que les répliques des protagonistes, aussi fracassantes soient-elles. Le Chauve Enragé ne se considère pas encore comme l'égal des Dieux, mais n'hésite pas à leur parler comme s'ils étaient ses enfants, la marque indéniable d'un charisme en acier trempé. C'est sur un laps de temps assez court - environ cinq heures en Spartiate - que God of War : Chains of Olympus va nous transporter dans des lieux que nous vous laissons découvrir pour éviter toute forme de spoil. On se permettra juste de préciser que ce prequel se montre aussi couillu que son prédécesseur, en opposant d'entrée de jeu Kratos au Basilisk en plusieurs rounds, à l'instar du Colosse de Rhodes. En fait, God of War : Chains of Olympus échauffe les muscles de la même manière que God of War II, une ressemblance frappante qui perdurera tout au long de l'aventure. Mais soyons honnêtes, c'est un véritable plaisir de se cambrer pour se faire fouetter par Kratos.
"Unchained my heart"
God of War : Chains of Olympus est beau, magnifique même puisque Ready at Dawn Studios parvient à nous impressionner avec une réalisation scintillante qui crève l'écran de la PSP. C'est propre, un peu trop sans doute, la preuve que des salissures et des grumeaux peuvent aussi avoir du charme. On ne criera pas au scandale si l'on aperçoit de l'aliasing au coin de la grotte, ce bémol visuel étant largement compensé par des perspectives envoûtantes et des niveaux vastes, dans lesquels notre héros devient un simple pion. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, les boss de God of War : Chains of Olympus - que l'on compte sur les doigts d'une main - n'affichent pas nécessairement des proportions démesurées. Une réalité que certains aficionados, habitués à planter leurs Lames du Chaos dans une montagne de muscles - ou de graisse - auront du mal à accepter. Les effets de lumière sont légion, et chaque coup de poing rageux d'Efreet sur le sol fait soulever les flammes du royaume d'Hadès. L'animation, quant à elle, demeure fluide de bout en bout, et aucun ralentissement ne vient rouiller les exécutions sanguinaires auxquelles s'adonne Kratos sans vergogne, même encerclé d'une dizaine de guerriers. L'efficacité des gros plans sur les égorgements et les étreintes de catcheur ne sont plus à prouver, de même que celle des QTE qui donnent accès à d'innombrables cut scenes bien fichues. Bref, God of War : Chains of Olympus assure le spectacle, PSP overclockée ou pas. Après, malgré la qualité des détails dont regorge l'UMD, on ne pourra pas non plus cracher au visage de ceux qui avoueront être quelques peu blasés par tant de luxe. Logique, l'effet de surprise engendré par le premier épisode, et perpétré par le second, ne joue plus ici. Le passage à la haute-définition sur PlayStation 3 réglera certainement ce problème de riche.
Une frustration somme tout logique puisque l'on arrive jamais à être pris au dépourvu dans cette version nomade. On frôle même le répétitif, ce qui n'est jamais bon signe lorsqu'on doit trancher des carotides par milliers.
En attendant, le level design emprunte le même chemin que sur PlayStation 2, c'est-à-dire incruster deux-trois énigmes foireuses entre les scènes de combat. Foireuses, voire débiles puisqu'il s'agira surtout d'actionner un levier, ou déplacer une statue sur un interrupteur; vraiment pas de quoi se cogner la tête contre le mur. God of War : Chains of Olympus est de loin l'épisode le plus facile de la série, une sorte de mise en bouche sucrée pour ceux qui n'auraient pas encore fait connaissance avec Kratos. En termes de gameplay, difficile de se planter là encore, malgré la suppression de deux boutons de tranche, PSP oblige. Les connaisseurs ne seront même pas pris en traître, et retrouveront rapidement leurs marques, puisque les combos continuent de balayer l'écran avec classe. En combinant L avec Triangle, Carré et Rond, on accède à des coups un peu plus évolués, tandis que R servira surtout à utiliser les sortilèges en cas de nécessité absolue. Les esquives sont aussi de mise, à condition de s'acclimater avec l'exercice qui consiste à presser simultanément L et R, avant de sortir la roulade avec le stick analogique. Un coup de main à prendre. L'arsenal recèle toujours d'armes bien aiguisées - et upgradables comme il est de coutume - comme le Bouclier Solaire capable de renvoyer les boules de feu comme de vulgaires balles de tennis, ou bien encore le Gant de Zeus archi-crackée à priori, mais pas si autoritaire en Dieu finalement. On atteint sans forcer le niveau maximal pour le matériel de boucherie avec les orbes rouges, un moyen comme un autre de justifier les attaques massives de ennemis. Ces derniers se permettent même d'adopter des tactiques comme s'ils étaient capables de réfléchir, avec des archers cachés dans les horizons pour décocher une flèche de loin, pendant que des mastodontes foncent sur vous pour vous rouler une pelle. Question ambiance sonore, God of War : Chains of Olympus claque les oreilles avec un doublage français bien mené, et des thèmes musicaux repris des opus précédents. Pas de tromperie sur la marchandise donc, même si l'on aurait préféré que les craquements d'os soient plus convaincants. Une frustration somme tout logique puisque l'on arrive jamais à être pris au dépourvu dans cette version nomade. On frôle même le répétitif, ce qui n'est jamais bon signe lorsqu'on doit trancher des carotides par milliers. On pourra toujours évoquer les costumes annexes et les Défis d'Hadès comme variantes, mais l'ensemble relève plus du gadget qu'autre chose. Un God of War : Chains of Olympus juste excellent, mais pas divin.