Test Gear.Club Unlimited : le plus mauvais jeu de course de la Switch ?
9 20
- Du contenu à revendre
- Le multi en écran splitté
- Réalisation moche
- Gameplay bancal
- Sound design pitoyable
- Jeu en ligne anecdotique
- I.A. aux fraises
- Courses sans aucune saveur
- Interface austère
- Framerate au bout du rouleau
- Le prix
- Pas mal de bugs
Nintendo a beau répéter que la Switch est une console de salon portable, le message a manifestement du mal à passer chez certains studios. La preuve avec Eden Games (Test Drive Unlimited, V-Rally) qui, après s’être certainement souvenu que la console était équipée du Tegra de NVIDIA, dégaine aujourd’hui Gear.Club Unlimited, un portage de son jeu de course développé à l’origine sur iOS et Android. Pardonnez-nous si l’on donne l’impression de hausser la voix, mais le jeu ressemble à une vaste blague ; et comme il faut toujours argumenter quand on décide de sortir la sulfateuse, on vous invite à lire les lignes qui suivent.
"Mais, on dirait un jeu mobile !" En une phrase, Maxime a parfaitement résumé le manque d’ambition de Gear.Club Unlimited sur le plan graphique. On sait depuis longtemps que la Nintendo Switch n’est pas capable de rivaliser avec la Xbox One et la PS4, mais les développeurs d’Eden Games auraient quand même pu faire l’effort d’exploiter les capacités de la machine. Au lieu de ça, ils se sont contentés d’un simple portage dont les imperfections visuelles agressent les yeux, que l’on joue en mode portable ou sur le téléviseur du salon. Ca faisait un petit moment qu’il ne nous avait pas été donné de voir un jeu aussi moche : entre les textures plates, le framerate à la rue, l’omniprésence de l’aliasing et les décors ridicules, il y a à boire et à manger. Mais le pire dans ce triste spectacle, c’est le manque de maîtrise dans les effets, notamment lors des courses censées se dérouler sous un soleil rasant. Le jeu essaie alors de faire comme les grands en s’essayant au lens flare, mais il se foire complètement. D’ailleurs, c’est tellement mal fichu qu’il arrive que l’on soit obligé de piloter à l’aveugle ; vraiment, on n’arrive plus à apercevoir la piste. Quand on sait que Gear.Club a de la gueule sur smartphones et tablettes (il est souvent cité comme référence aux côtés de Real Racing 3), il y a de quoi avoir les nerfs. Seule la modélisation des véhicules s’en sort à peu près, mais ça ne permet pas de rattraper la nullité du reste.
Ca faisait un petit moment qu’il ne nous avait pas été donné de voir un jeu aussi moche : entre les textures plates, le framerate à la rue, l’omniprésence de l’aliasing et les décors ridicules, il y a à boire et à manger.Ca faisait un petit moment qu’il ne nous avait pas été donné de voir un jeu aussi moche : entre les textures plates, le framerate à la rue, l’omniprésence de l’aliasing et les décors ridicules, il y a à boire et à manger.
L’autre point noir de Gear.Club Unlimited, c’est son gameplay binaire : soit votre bolide est suffisamment armé et vous enchaînez les victoires avec une extrême facilité, soit votre engin ne dispose pas des bonnes pièces et vous luttez dans le peloton. On a réussi à gruger une ou deux fois, mais dans l’ensemble, faire parler ses talents de pilote ne sert strictement à rien. N’allez surtout pas croire que l’on a une dent contre les jeux de course arcade (Ridge Racer, si tu nous entends), mais obliger le joueur à multiplier les passages au garage pour modifier sa voiture (et dépenser ses crédits, donc) sans proposer la moindre subtilité en piste, c’est affreux. Allez, on veut bien comprendre qu’il s’agissait d’une nécessité sur les appareils mobiles – freemium oblige – mais cette pratique n’a aucun intérêt sur Nintendo Switch. Là encore, on aurait apprécié qu’Eden Games adapte les mécaniques avec une conduite plus nuancée, plus fine, même si l’absence de gâchettes analogiques sur la console ne permet pas de doser l’accélération et le freinage. Ce caractère rigide de Gear.Club Unlimited, on le retrouve dans la maniabilité dont le manque de souplesse et de précision empêche de prendre les longues courbes de manière propre. Il arrive toujours un moment où l’on tape le rail de sécurité, et si l’on contrebraque pour corriger notre trajectoire, la voiture part tout de suite dans l’autre sens. Bref, inconduisible au possible.
"I LIKE TO RACE, NOT TO DO LAPS ALONE"
Au final, on s’ennuie à mort dans Gear.Club Unlimited, même avec des tracés qui essaient de nous piéger avec des virages bien vicieux. Régler le niveau de difficulté au max (ce qui permet d’empocher un plus grand nombre de bonus, soit dit en passant) n’y change absolument rien, et franchir la ligne d’arrivée en tête est une formalité. L’I.A. ? On dirait qu’elle a peur de nous : il suffit de fermer la porte, et elle se couche sans broncher. Au cas où vous seriez vraiment en galère, sachez que les développeurs ont pensé à inclure une poignée d’assistances - aide au freinage, anti-dérapage, correction de la trajectoire – paramétrables à différents niveaux. On a également droit à un système de rewind si l’on se loupe dans un virage, mais les courses sont tellement insipides que nous nous en sommes servis que pour les besoins du test. A l’agonie, Gear.Club Unlimited doit son salut (si l’on peut présenter les choses ainsi) à son contenu assez gargantuesque pour un jeu destiné, à la base, au marché du mobile. 400 courses, 200 circuits, 30 voitures ; n’en jetez plus, il y en a assez. C’est vrai que certaines courses se bouclent en moins d’une minute, mais avec un nombre de compétitions aussi élevé, il fallait forcément s’attendre à du déchet. Quoi qu’il en soit, chapeau à Eden Games pour avoir convaincu certains constructeurs de renom (Mercedes-AMG, BMW, Bugatti, McLaren, Pagani entre autres) de collaborer avec lui, bien que tout ne soit pas parfait. On pense surtout au sound design qui est juste horrible. Le vrombrissement des moteurs ne fait pas du tout honneur aux Veyron GrandSport, Huayra Roadster et autres P1, et on ne parle même pas du crissement des pneus qui casse les oreilles.
L’I.A. ? On dirait qu’elle a peur de nous : il suffit de fermer la porte, et elle se couche sans broncher.
Toujours en ce qui concerne le contenu du jeu, impossible de passer à côté du mode "Carrière" qui constitue le cœur de Gear.Club Unlimited. Le principe est on ne peut plus simple : accumuler assez d’étoiles pour accéder à des nouveaux championnats et débloquer des zones inédites. Bien que la map soit plutôt vaste, il n’est pas question d’open-world ici : jamais on ne peut mettre le contact pour aller se promener où bon nous semble. On enquille donc les courses dans l’ordre dicté par notre pécule d’étoiles, sachant que des points XP sont également remis. En plus d’augmenter le level du pilote, ils permettent surtout de débloquer tout un tas d’éléments précieux pour le Performance Shop. C’est là-bas que l’on doit se rendre pour améliorer notre caisse, l’équipe étant composée d’ingénieurs oeuvrant sur l’aérodynamisme, le tuning, les freins, le moteur, les pneumatiques, et même sur les ajustements propres au rallye. Concernant ce dernier point, comprenez bien que même si votre voiture est solide sur l’asphalte, il faudra donner quelques coups de clé supplémentaires pour ne pas se faire larguer sur terre. De toute façon, les développeurs d’Eden Games nous forcent la main puisque si l’on ignore les réglages rallye, l’adhérence est minime. Que peut-on dire d’autre sur Gear.Club Unlimited ? Ah oui, il y a un mode multi pour organiser des courses jusqu’à 4 en écran splitté, ainsi que des courses en ligne où il s’agit de progresser à travers différentes ligues en réalisant les meilleurs chronos. Affronter directement d’autres pilotes sur une piste ? N’y comptez même pas.