Test Garo Densetsu Battle Archives 2 sur PlayStation 2
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Pas de doute possible quant à la qualité intrinsèque de ce Garo Densetsu Battle Archives 2 sur PlayStation 2, qui va permettre à un certain nombre d’infortunés de l’ère Neo Geo de retrouver trois monstres de la baston 2D. Malgré ses dix ans d’âge, la saga Real Bout n’a pas pris une ride, pas une seule. Certes, on aurait aimé l’ajout d’un mode "Versus" pour pouvoir se bastonner tranquillement avec un partenaire sans avoir à relancer systématiquement le jeu. Mais passé ce fluet détail, le titre se montre toujours aussi exceptionnel, notamment au niveau du gameplay qui a repoussé les limites de la baston 2D et qui n’a jamais hésité à prendre des risques et se remettre constamment en question. Des jeux comme ça, on en fait plus.
- Le meilleur de Real Bout sur un DVD
- Gameplay qui fourmille d'idées
- Le système de Out of Bounds dans RBFF
- Des furies qui forcent le respect
- Les protection aériennes !
- Pouvoir mesurer sa force en ligne
- On aurait aimé un mode Versus
- Vendu plein pot au Japon
Sixième volume de la désormais célèbre gamme NeoGeo Online Collection, Garo Densetsu Battle Archives 2 est enfin arrivé sur PS2, après quelques déconvenues et plusieurs retards de calendrier. Neuf mois d’attente, soit le temps d’une grossesse ordinaire, auront été nécessaires pour avoir enfin accès à la suite de la série Fatal Fury. Et comme SNK Playmore a gardé le meilleur pour la fin, il n’y a plus qu’à se pourlécher les babines, car les loups solitaires sont de retour.
Test import japonais
Real Bout Fatal Fury, Real Bout Fatal Fury Special et Real Bout Fatal Fury 2 : The Newcomers, tels sont les noms des trois derniers épisodes de la saga Fatal Fury, plus connue dans son pays d’origine sous le nom de Garo Densetsu. Sortis entre 1995 et 1998, ces trois volets constituent une trilogie un peu particulière, dans la sens où ils tranchent radicalement avec les précédents opus, aussi bien dans le fond que dans la forme. Avec Real Bout Fatal Fury en 1995, SNK tentait de redonner un souffle nouveau à sa série, mais aussi au genre de manière générale. Pour marquer la fracture, les développeurs ont opté pour un style graphique différent, plus cartoon dans l’âme et avec des personnages à la carrure imposante. S’il s’agit du même moteur graphique utilisé pour Fatal Fury 3, celui de Real Bout Fatal Fury semble plus abouti. On remarque d’ailleurs une véritable évolution au niveau des personnages, bien mieux animés et disposant d’une palette de coups plus conséquente. Avec la présence officielle de Yamakasi, Jin Chon Rei et Jin Chon Shu mais aussi l’entrée fracassante de Billy Kane et Duck King, le nombre de personnages dans Real Bout Fatal Fury se chiffre à 16 protagonistes. Une liste plutôt honorable, d’autant qu’il va falloir réapprendre quelques bases avant de pouvoir maîtriser le jeu de bout en bout.
RING OUT !
En arborant un tout nouveau système de combat, SNK s’exposait à des risques énormes à l’époque. La peur de dénaturer la série et de provoquer une levée de boucliers chez les fans de la première heure leur pendait au nez, tant les changements pouvaient se montrer trop radicaux. Mais avant de se lancer tête baissée dans l’arène, les concepteurs ont étudié avec soin les évolutions qu’il était possible de faire avec la série. L’arrivée en fanfares des jeux de baston 3D a été l’une des principales sources d’inspiration des concepteurs chez SNK, et Virtua Fighter fut sans nul doute la muse de Real Bout Fatal Fury. Désormais, il va falloir prendre en compte les sorties de terrain, ces fameux ring out baptisés pour l’occasion en Out of bounds. Si le nom change, le résultat est le même. En effet, si un des joueurs parvient à faire sortir son adversaire hors de limites du terrain, alors il remporte la manche, quel que soit le niveau de santé. C’est une nouvelle façon de combattre qui est instauré dans Real Bout Fatal Fury, si bien que les affrontements prennent une dimension nouvelle, plus tactique, surtout lorsque les extrémités sont ouvertes. Car avant de pouvoir jeter son adversaire à la flotte, le faire tomber d’une rame de métro ou de l’envoyer dans les cales d’un cargo, il va falloir déblayer le passage, faire péter les protections à chaque extrémité du décor. Portail en bois, foule ou bien encore caisses, SNK ne manque pas d’idées, d’autant que chaque sortie se traduit par une séquence animée pour le moins amusante et cocasse.
Forcément, pour s’adapter à ces nouveaux éléments, SNK en a profité pour revoir les mécanismes du système de combat. Dehors les combinaisons low punch / strong punch et low kick / strong kick, la touche A est désormais assimilée aux coups de poing, le bouton B retranscrits les attaques aux pieds, la touche C correspond aux grosses frappes (et varient en fonction du personnage choisi) et le bouton D sert désormais à se déplacer entre les trois plans de combat, mais aussi à se retourner pendant un saut, ce qui permet d’attaquer de front son adversaire en plein vol, une technique fourbe que Iori Yagami possède dans sa panoplie d’attaque d’ailleurs. Il fallait y penser. Un peu déroutante de prime abord, cette jouabilité inédite a prouvé depuis plusieurs années maintenant son efficacité étonnante. A croire que SNK avait trouvé la formule magique. Pour en revenir aux inspirations concédées par Virtua Fighter, Real Bout Fatal Fury se permettait aussi d’utiliser le même système de combos, basé sur une combinaison de touches et non plus en réalisant plusieurs attaques spéciales. Il s’agissait d’une première à l’époque pour un jeu de baston 2D, tout comme cette astuce qui permettait d’achever son adversaire au sol. Tout bonnement exaltant. Bref, pour contrer l’arrivée en masse des jeux de baston 3D et faire perdurer le noble art, SNK avait bien compris qu’il fallait regarder autour de soi… Pas bête !
SPÉCIALITÉ MAISON
Toujours soucieux de se remettre en question, SNK proposait l’année suivante un Real Bout Fatal Fury Special inventif certes mais avant tout explosif. C’est simple, il s’inscrit encore à l’heure actuelle comme le meilleur épisode de la série Fatal Fury après le bien nommé Garou : Mark of The Wolves. Le concept de base étant pourtant simple et le développeur japonais ne faisait que reproduire un schéma bien connu : offrir un épisode spécial regroupant tous le meilleur de la saga sur une seule et même galette. C’est ainsi qu’on pouvait à nouveau retrouver des personnages perdus de vue tels que Laurence Blood, Cheng Shizen ou bien encore Tung Fue Rue. Malgré la petite année qui sépare Real Bout Fatal Fury et sa version Speciale, SNK a trouvé le temps de revoir totalement sa charte graphique, si bien qu’on se retrouve avec un moteur graphique flambant neuf et un graphisme qui sied parfaitement à la série. Les protagonistes bénéficient désormais d’un coup de crayon plus pointilleux et la plupart des personnages ont eu le droit à un lifting intensif des plus réussis. Franco Bash en est la parfaite représentation et sa nouvelle carrure bodybuildée lui permet d’imposer son charisme d’ouvrier, malgré une salopette orange.
Le gameplay a lui aussi été revu et corrigé ; et après mûre réflexion, les concepteurs ont décidé de revenir sur deux plans, sur lesquels il est possible de rester aussi longtemps qu’on le souhaite. Les "Out of bounds" ont été abandonnés pour notre plus grand désarroi, et s’il est toujours possible de détruire chaque extrémité d’un décor, cela ne cause qu’un peu plus de dégâts à la victime. Real Bout Fatal Fury Special perd en tactique ce qu’il gagne en nervosité et l’augmentation de la vitesse globale du jeu en est aussi pour quelque chose. Le jeu se montre plus simple d’accès avec des combos prédéfinis sur trois ou quatre touches, ce qui ne devrait pas déplaire à tous ceux qui avaient du mal à gérer les attaques combinés de Real Bout Fatal Fury. Plus beau, plus nerveux et plus accessible, Real Bout Fatal Fury Special fait indubitablement partie des références du genre, ne serait-ce que pour ses furies, encore plus impressionnantes et dévastatrices qu’auparavant. De quoi donner des frissons dans le dos, je vous assure !
HERE COME SOME NEW CHALLENGERS !
Jamais deux sans trois. Ce vieil adage des familles n’a pas échappé à SNK qui a néanmoins laissé filer deux ans avant de terminer la trilogie de la saga Real Bout. Mais après deux épisodes complètement inventifs, le spécialiste de la baston 2D était visiblement en panne d’inspiration. Pour Real Bout Fatal Fury 2 : The Newcomers, SNK s’est contenté de faire quelques réajustements ici et là. Visiblement pas en phase avec eux-mêmes, les développeurs ont donc à nouveau changer le système de déplacements sur les plans. Si les deux plans ont été conservés, il est intéressant de constater que nous sommes repassés au système introduit dans Fatal Fury 3, qui consiste uniquement à éviter certaines attaques ou alors, à constituer sa propre stratégie d’attaque. A ce propos, certains coups spéciaux ont été pensée pour passer d’un plan à un autre de manière instinctive. S’agit-il de l’épisode de la maturité ? Chacun y va de son propre jugement et en fonction de sa sensibilité, RB2 pouvant passer de statut d’imposteur à référence du genre. Cela dit, ceux qui ont accroché aux deux précédents épisodes ne peuvent rester insensible à Real Bout Fatal Fury 2 : The Newcomers, surtout que deux personnages totalement inédits font leur apparition. Un peu chiche pour certains mais il faut voir comment chacun de ces belligérants ont été développé. Adepte de la boxe, Rick se déplace à vitesse grand V et cogne avec la force d’un ours. Sa technique de combat improbable en fait un personnage efficace, tout comme Xiang Fei, adepte du kung fu et qui mise sur sa spontanéité pour prendre ses adversaires par surprise. Mais il serait déplacé de ne pas évoquer la présence d’Albert, le personnage caché du jeu, et qui avait été ajouté pour la version PSone et qui faisait office de boss caché. De la même manière, ce personnage est disponible, soit en l’affrontant dans le jeu, soit en le débloquant via une petite manip’.
De toute évidence, RB2 est la suite logique de Real Bout Fatal Fury Special. Le titre reprend à la lettre tous les ingrédients qui ont fait le succès de ce dernier et l'applique en y apportant une touche spectaculaire supplémentaire. SNK a poussé à l'extrême les furies, ces super attaques introduites d'ailleurs pour la première fois dans la baston 2D avec Fatal Fury 2. SNK voulait un retour aux sources à ce niveau-là et les dégâts causés par une furie, qu'elle soit en S-Power ou en P-Power, fait très très mal. C'est simple, ces furies sont capables de vider une jauge entière de santé au simple contact. Ce n'est donc pas un hasard si la barre de vie dans RB2 est double et que les protections aériennes (bien trop rares d'ailleurs) disponibles. Les développeurs ont par ailleurs accentué les effets pyrotechniques et chaque furie en P-Power est amorcée par une belle page orangée qui nous explose à la gueule, comme pour nous signaler qu'on va s'en prendre plein les mirettes. Le résultat est tout bonnement réussi et l'ensemble des combattants dans le jeu dispose d'une furie qui crève l'écran de part en part. Ca pète et on savait où étaient passés les 539 Megs utilisés dans la cartouche Neo Geo de l'époque. Bref, à l’exception des nouveautés bien maigrichonnes, Real Bout Fatal Fury 2 : The Newcomers constitue le meilleur des 7 épisodes de la série, et ferme la saga Real Bout de fort belle manière.