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Graphiquement agréable pour une PSP quoiqu’un peu vide et pas aussi détaillé qu’un GTA : Liberty City Stories, Gangs of London déçoit au final avec son gameplay qui n’est pas au point la faute à une caméra capricieuse et une intelligence artificielle qui aurait mérité plus d’attention. Cela dit, c’est sur le plan de la durée de vie que Gangs of London sort le grand jeu : 60 missions, 15 modes de jeu et le partage de jeu. Mais est-ce suffisant pour nous tenir en haleine ? Plus agréable à jouer que la série The Getaway, Gangs of London trouvera peut-être une place dans la ludothèque des joueurs qui ne peuvent plus attendre Grand Theft Auto : Vice City Stories sur PSP.
- Les nombreux modes de jeu
- La durée de vie impressionnante
- Londres toujours aussi bien modélisé
- Des lacunes de gameplay
- Une caméra capricieuse
- Une infiltration inintéressante
- Un manque de dynamisme dans la conduite
- Le doublage décevant
- Malheureusement il y a GTA !
Malgré les gifles infligées à la saga The Getaway à travers ses deux opus sur PlayStation 2, la série n’a pas dit son dernier mot. Et en attendant le troisième volet sur PlayStation 3, c’est la portable de Sony qui doit se coltiner les guerres de gangs au beau milieu de Londres. Renommé Gangs of London, le titre de Sony a fort à faire pour d’une part redorer l’image de la série et d’autre part pour concurrencer GTA : Liberty City Stories.
The Getaway est sans aucun doute le plus gros pétard mouillé jamais sorti sur PlayStation 2. Il faut dire que Sony nous avait tant rabâché les oreilles avec son titre et ses millions d’euros d’investissement que lorsque le jeu a débarqué fin 2002, tous les yeux étaient rivés sur ce titre qui arborait pour la première fois une interdiction de jeu aux mineurs. Le 18+ de Sony contre le "déconseillé au moins de 16 ans" de Rockstar Games n’a pas suffit à faire du jeu des développeurs de Team Soho un soft incontournable, qualitativement parlant. Le maestro de Vice City pouvait dormir sur ces deux oreilles. Deux ans plus tard, Sony renchaîne avec The Getaway : Black Monday qui n’a pas su contourner les trop nombreux défauts du premier volet. Pire encore, les développeurs sont complètement passés à côté des évolutions qu’a connues ce genre de jeu à travers Grand Theft Auto : San Andreas, enfonçant le clou encore plus profondément encore. Mais aujourd’hui, on change de support et la guerre entre les clans The Getaway et GTA s’abat sur PlayStation Portable. Rapidement, Grand Theft Auto : Liberty City Stories s’est imposé comme la première killer-app’ de
Kiss kiss ! Bang bang !
Comme à leur habitude, les développeurs de Team Soho ont modélisé Londres dans les moindres détails, seul point vraiment appréciable de The Getaway et The Getaway : Black Monday. Ceux qui ont l’habitude de voyager du côté de la capitale anglaise, reconnaîtront dès leur première balade tous les quartiers même si ces derniers sont un peu chiches en piétons ou en trafic. Mais on n’est pas là pour flâner dans les ruelles londoniennes. Pour ça, il y a le logiciel Passport To London. Londres est en fait le théâtre d’une guerre des gangs chaotique qui met en scène 5 groupes de malfaiteurs. Chacun d’entre eux possède ses avantages et ses inconvénients pour les séquences à pied ou en bagnoles, pour l’attaque ou la défense. Avant de commencer le mode "Histoire", vous pourrez choisir un gang en vérifiant au préalable ses statistiques de vitesse, de précision, de résistance ou d’agressivité. Bien entendu, le scénario changera en fonction de votre choix avec des cinématiques empruntes à
Road to London
Une fois votre carte de membre en poche, c’est sur le terrain que vous allez devoir faire vos preuves. Courses-poursuites, gunfights et autres missions d’infiltration vous attendent dans Gangs of London. Les différentes séquences de jeu s’enchaînent assez rapidement et il est rare de tomber sur des petits boulots qui traînent en longueur et qui, au moindre échec, nous font regretter les 10 minutes passées à déambuler en plein Londres. C’est grâce notamment à une assez bonne configuration des touches qui demandera cependant quelques minutes d’adaptation. Mais cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas exempte de tous défauts. En voiture, il n’y a aucun souci à déplorer si ce n’est si ce n’est l’utilisation du frein à main associé à la touche R. Selon la pression exercée, votre bagnole effectuera soit un 90° pratique pour prendre les virages rapidement, soit un 180° si maintenue plus longuement. Mais dans la pratique et l’excitation d’une poursuite, il n’est pas rare de se gourrer et de perdre de précieuses secondes. On notera également un manque certain de dynamisme durant la conduite et peu importe la bagnole choisie, tous les modèles ont le même pilotage. Pour le reste, le gameplay correspond à ce que l’on connaît de la série, avec le Triangle pour rentrer ou sortir d’une automobile,
God save the Queen
Une fois n’est pas coutume dans ce genre de jeu, vous pourrez assigner des ordres à vos coéquipiers plutôt que de les siffler bêtement et les laisser se débrouiller dans leur coin. Vous pouvez même changer de personnages en cours de mission afin de bénéficier d’une meilleure arme ou d’une jauge de santé plus remplie. En maintenant le bouton Rond enfoncé, vous ouvrirez les Menu d’Ordres qui consiste soit à faire avancer vos hommes dans une direction, soit à leur demander d’attendre ou soit à les regrouper. Ce n’est pas grand-chose dit comme ça, mais ça permet de mieux gérer les situations délicates. Vous pourrez tranquillement récupérer un peu de santé pendant que vos confrères éliminent les ennemis. Cependant faites attention à leur niveau de santé, car un équipier mort ne glanera pas de l’expérience en fin de missions. Cette originalité bienvenue dans Gangs of London a tout de même ses défauts. On pense notamment aux mauvais déplacements des coéquipiers qui se placent juste devant vous pour des dommages collatéraux ou encore au rythme de jeu qui s’en retrouve régulièrement haché. Mais ça reste jouable.
Bien au contraire, il est difficile d’en dire autant pour les séquences d’infiltration pour le moins galères la faute à des problèmes de caméra et à une gestion basique de l’Intelligence Artificielle ennemie. En appuyant sur Carré, vous vous accroupirez, bien pratique pour se glisser derrière l’adversaire. Mais n’attendez pas que ce dernier reste planté comme un piquet. Il fait tranquillement sa ronde armé jusqu’aux dents. C’est à vous de bien repérer ses faits et gestes pour ne pas vous retrouver à découvert. Hélas, le gameplay est littéralement gâché par la caméra qui doit sans cesse être recadrée en appuyant sur R, synonyme de pas latéraux pour votre personnage. Le stick analogique ne permet que de pivoter et dans ce cas-là l’angle de vue reste figé dans sa position initiale. On perd donc un temps fou à remettre tout en place, tout ça pour se faire pincer quelques secondes après. On comprend vite alors qu’il ne faut pas espérer réussir dans ces conditions et que le bouton Triangle devient votre meilleure arme. Plutôt que de gâcher bêtement vos munitions et vous esquinter la santé, grâce au Triangle vous prendrez en otage l’ennemi vous en servant comme d’un bouclier humain. Soit vous progressez ainsi, soit vous le trucider et réitérer l’exploit sur un nouvel arrivant. Autant dire que la seconde option s’avère plus pratique et moins dangereuse car les adversaires ne bronchent quasiment pas pour libérer leur confrère. Ce n’est pas joli tout ça d’autant plus que ces erreurs de gameplay se retrouvent également lors des gunfights en pleine rue. Entre problèmes de caméra et I.A. fatiguée, on ne sait plus où donner de la tête.
Time to kill
Sur le plan du gameplay, Gangs of London rivalise très mal avec son homologue Grand Theft Auto : Liberty City Stories tout en se dépatouillant bien mieux que les deux épisodes de The Getaway. Mais c’est surtout niveau durée de vie que le titre de Sony n’a pas à rougir des prouesses de Rockstar Games. En effet, si le Mode Histoire propose pas moins de 60 missions, les autres modes de jeu ont de quoi varier le plaisir. Il y a 3 importants modes offrant différentes alternatives. Le premier est plutôt conséquent puisqu’il s’agit du Mode Balade en Ville avec ses 8 séquences de jeu. L’option Conduite libre vous offre de quoi bien vous défouler en vous baladant librement dans les rues de Londres pour glaner de l’expérience. Dans le même esprit mais beaucoup moins violent, on retrouve le Mode Touriste à Londres où vous devrez photographier des monuments de la capitale en demandant des informations aux passants. Le Mode Chaos, comme son nom l’indique, vous propose de semer la panique à pied ou en voiture. Si au contraire, vous préférez les missions à haut risque, vous pouvez tenter de survivre dans une voiture bourrée d’explosifs en conduisant le plus rapidement possible à la manière du film Speed. Toujours en voitures, les séquences "S’échapper" vous demanderont de fuir la police et de vous évader sans vous faire attraper tandis que le Mode Le Savoir vous met dans la peau d’un chauffeur de taxi.
En parlant de police, vous pouvez toujours incarner un flic et mettre fin à une émeute dans le temps imparti en mode "Contrôler l’Emeute". Enfin, les développeurs de Team Soho ont un peu pété les plombs avec le Mode Quatre Semaines Plus Tard ou le remake de 28 Jours Plus Tard à la sauce Gangs of London. Des zombies débarquent en ville et vous devez calmer leurs ardeurs avant qu’ils ne vous changent en mort-vivant. Si vous en avez marre des missions qui ressemblent de près ou de loin au Mode Histoire, vous pouvez faire un détour par le Pub et ses mini-jeux de Fléchettes, de Billard, de Quilles ou "L’bon vieux jeu d’arcade" en noir et blanc. Enfin on termine avec le Mode Guerre des Gangs qui s’apparente à un jeu de stratégie au tour par tour dans lequel vous devez contrôler un maximum de quartiers en achetant des recrues ou des cartes bonus selon votre argent en poche. Plutôt moche graphiquement, ce mode est finalement assez prenant pour peu que l’on soit un stratège en herbe. Sachez que vous pourrez y jouer jusqu’à 5 avec une seule console et jusqu’à 2 pour les défis du Pub.