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Retrouvez plus bas la suite du test de Forza Motorsport 6
- Le gameplay d'une profondeur insoupçonnée
- Visuellement superbe
- La puissance du moteur physique
- La richesse du contenu
- La pluie, enfin !
- Les courses nocturnes qui ont de la gueule
- Le jeu en ligne à 24 solide
- Les micropaiements aux oubliettes
- Le framerate en 60fps qui ne lâche jamais l'affaire
- Le mode "Carrière" soporifique
- La météo qui n'est pas dynamique
- Moins pointu que Project CARS dans certains domaines
- Certains moteurs mal retranscrits
- Pas de vue casque
Bien que Forza Horizon 2 et Forza Motorsport 6 ne jouent pas dans la même cour, les développeurs de Turn 10 tenaient à établir une sorte de continuité avec le jeu de Playground Games en raison de leur ADN commune. Du coup, en se glissant aux commandes de la Ford GT 2017 dès le premières minutes, on peut apercevoir la Lamborghini Huracán qui servait de cover car l'année dernière. Comme toujours, ce petit tour de chauffe est l'occasion de se familiariser avec la conduite qui semble moins cruelle et plus indulgente que le volet précédent. Ce manque de grip et ce sous-virage constant présents depuis Forza Motorsport 4 continuent d'être palpables, mais il paraît évident que les pilotes ont la possibilité de prendre quelques libertés dans les courbes qui ne seront pas forcément sanctionnées. Après, ça ne veut pas dire que l'on peut faire tout et n'importe quoi, Turn 10 ne transigeant jamais avec les lois ancestrales du sport automobile. Le moteur physique est d'une efficacité redoutable, doser le freinage et l'accélération en sortie de virage reste de rigueur pour conserver une trajectoire propre, et puis on sent vraiment la différence de comportement entre une propulsion et une traction. Des finesses que l'on peut apprécier pleinement avec une manette, alors que Project CARS nécessite quasi obligatoirement l'utilisation d'un volant pour donner sa pleine mesure. On l'avait déjà souligné il y a deux ans, mais les gâchettes vibrantes du controller Xbox One représentent un plus pour mieux appréhender les aspérités du circuit et ne pas patiner bêtement. En allant faire un petit tour dans les options, il y a même moyen de régler l'angle de braquage en fonction de l'inclinaison du stick, ou encore la sensibilité des gâchettes pour l'accélération et le freinage.
Bon, la météo n'est pas encore dynamique comme chez la concurrence mais l'impact sur le pilotage est tout bonnement remarquable.
Bref, les sensations sont là, c'est indéniable, et en désactivant toutes les assistances (freinage automatique, transmissions intégrales, assistance sur la direction entre autres) on se rend compte que la marge de progression est énorme ; au fil des tours, on apprend à mieux écouter la voiture sans pour autant la subir, et puis les différents paramètres disponibles font de chaque tour de piste une expérience nouvelle. Là où Forza Motorsport 6 était surtout attendu, c'est au niveau de la pluie qui apparaît pour la première fois dans l'histoire de la série. Bon, la météo n'est pas encore dynamique comme chez la concurrence mais l'impact sur le pilotage est tout bonnement remarquable. L'adhérence n'est plus du tout la même, la distance de freinage est multipliée par deux et le phénomène d'aquaplanning est retranscrit avec un réalisme assez bluffant. Quant aux fameuses flaques, elles n'ont pas été placées au pif et collent vraiment au relief du circuit. Logique, dans la mesure où Turn 10 a pris le temps de laser scanner les tracés en condition pluie, ce qui représente un travail colossal ; au point, d'ailleurs, que toutes les pistes ne sont pas logées à la même enseigne et que certaines ne sont disponibles qu'avec un ciel bleu au-dessus de la tête. Comme on l'a souligné un peu plus haut, les conditions climatiques n'évoluent pas au cours d'une même course, et c'est dommage que l'on ne puisse pas voir la piste s'assécher par exemple. La recherche permanente de grip est un enjeu capital quand on doit piloter sous la pluie, mais comme tout est figé du début à la fin dans Forza Motorsport 6, on ne suit généralement qu'une seule trajectoire en zigzagant entre les flaques. En ce qui concerne les courses nocturnes, au-delà de la baisse de température qui a des répercussions sur l'adhérence, ce sont surtout les repères visuels qui morflent. Là encore, le jeu fait le job.
"RACING, COMPETING, IT'S IN MY BLOOD"
Si l'attitude des adversaires ne nous a pas vraiment emballés dans Gran Turismo 6 et Project CARS, le système de Drivatar introduit dans Forza Motorsport 5 fait encore des merveilles. En se calquant sur le style de conduite de chaque joueur via le cloud, il permet de se mesurer à des concurrents aux réactions nettement moins prévisibles et qui, en plus, sont capables de commettre des erreurs. Il faut donc batailler ferme pour bien figurer au classement, en gardant bien à l'esprit que tous les vices auxquels on aura recours (s'appuyer contre un adversaire, couper honteusement un virage, faire des queues de poisson par exemple) sont autant d'armes que les autres pilotes pourront se servir contre nous. On en a déjà fait l'amère expérience et il y a de quoi péter un plomb parfois. Sur le plan visuel (1080p 60fps), la différence avec Forza Motorsport 5 est minime ; ça se joue sur des détails en fait, aux abords des pistes plus précisément. Après s'être attachés à rendre la plastique des bolides plus irrégulière, les développeurs ont cette fois-ci fait en sorte que les alentours soient encore plus soignés. On peut ainsi apercevoir les bras articulés sur lesquels sont fixés les caméras TV, quelques grues qui n'étaient pas forcément là avant ou encore des Boeing qui se baladent dans le ciel. Dans l'ensemble, Forza Motorsport 6 affiche des paysages vraiment agréables à regarder, que ce soit dans l'atmosphère urbaine de Prague où l'environnement plus frileux des Alpes bernoises. Les multiples effets - la poussière qui se soulève au passage des voitures, la saleté qui s'accumule sur la carrosserie, la gestion parfaite de l'éclairage - ajoutent du charme au tableau, sans parler de la modélisation des voitures qui demeure exemplaire. Mais concernant ce dernier point, il faut bien reconnaître qu'après avoir refait tourner Project CARS pour dissiper les derniers doutes, la simulation de Slightly Mad Studios s'en tire mieux dans ce domaine. Pas de beaucoup, c'est vrai, mais il y a ce petit quelque chose qui rend les engins plus naturels.
Dans Forza Motorsport 5, on avait critiqué le mode "Carrière" dont l'encéphalogramme restait désespérément plat. Forza Motorsport 6 emprunte la même voie malheureusement, avec une progression soporifique au possible.
Sous la pluie, c'est flagrant que Turn 10 n'a pas encore totalement trouvé ses marques. Il suffit de voir comment la visibilité reste dégagée alors que l'on se trouve dans les échappements d'un concurrent, pour comprendre que Forza Motorsport 6 a un train de retard par rapport aux cadors du genre. Assez étrange car d'autres évidences ont été prises en compte, comme les gouttes qui glissent sur le pare-brise quand on monte dans les tours, où les reflets sur une piste humide. Autre point qui nous fait grincer des dents encore une fois : la gestion des dégâts. Sérieusement, ça le tuerait, Dan Greenawalt, d'offrir la possibilité de réduire en miettes un véhicule ? Même si les rayures sur la carrosserie, la tôle qui se froisse, le pare-brise qui se fend ou encore les phares qui explosent figurent toujours au programme, il serait temps que la série passe un cap et accepte de se salir les mains. Heureusement que les courses nocturnes - vraiment réussies pour le coup - rattrapent l'affaire, surtout en vue cockpit où c'est un plaisir de voir les compteurs plongés dans l'obscurité. L'absence d'une vue casque est moins douloureuse comme ça. Dans Forza Motorsport 5, on avait critiqué le mode "Carrière" dont l'encéphalogramme restait désespérément plat. Forza Motorsport 6 emprunte la même voie malheureusement, avec une progression soporifique au possible. En fait, il faut dans un premier temps participer à trois courses qualificatives, avant de découvrir la quinzaine de championnats (divisés en cinq catégories) qui attendent juste derrière. Alors que les développeurs de Turn 10 avaient promis que le mode "Carrière" serait une ode au sport automobile, ils ont paradoxalement retiré tout ce qui fait le sel de la discipline. Plus concrètement, on ne fait qu'enquiller les tours et une approche "scénarisée" aurait sans doute été plus judicieuse. Par le passé, Codemasters a montré de bonnes choses avec la série F1 ; Turn 10 pourrait peut-être s'en inspirer pour régler définitivement le problème
I'M SINGING IN THE RAIN
En finissant dans les trois premiers à chaque course, on récolte des points d'expérience indispensables pour améliorer le level de notre pilote. On se remplit les poches de crédits (CR) également, sachant que ceux qui décideront de se passer de certaines aides au pilotage pourront gonfler leur compte bancaire plus rapidement ; bien vu pour récompenser les joueurs disposant d'un peu de talent dans les doigts. Ah oui, à l'instar de Forza Horizon 2, une loterie s'active à chaque fois que l'on franchit un niveau. C'est le hasard total mais qui peut bien faire les choses : on a réussi à décrocher la Pagani Huayra d'une valeur de 1 000 000 CR. On préfère ça aux micropaiements qui avaient provoqué une levée de boucliers il y a deux ans. Des valises pleine de CR font partie des lots sur lesquels on peut tomber, et puis il y a aussi des packs de mods, l'une des nouveautés du mode "Carrière". Il s'agit de cartes dont les effets modifient certaines caractéristiques des véhicules - un concept qui n'est pas sans rappeler les perks de Forza Horizon 2. Il en existe trois types : Mécano, Boost et Audace. En Mécano, des techniciens de l'écurie interviennent pour réduire le poids de la voiture par exemple, ou améliorer l'adhérence. L'usage de la carte est illimité contrairement aux mods Boost (position sur la grille améliorée, chaque virage parfait fait gagner entre 2 000 et 12 000 CR entre autres) qui ne sont valables qu'une seule course. Enfin, il y a les mods Audace qui collent des handicaps tels qu'une réduction du freinage, un départ au fond de la grille ou une perte de puissance. En contrepartie, si on parvient à grimper sur le podium, on empoche un supplément de CR dont le pourcentage varie en fonction de la rareté de la carte. Ca tombe sous le sens, mais on peut également se procurer des packs de mods en dépensant quelques CR, sans savoir à l'avance sur quelles cartes on tombera. Seul le potentiel rareté est indiqué, et il est donc préférable d'avoir du flair pour ne pas regretter son choix.
Alors qu'on pensait qu'il allait se faire manger par Project CARS, Forza Motorsport 6 lui ferme gentiment la porte avec cette classe propre aux champions.
Autre détail d'importance : les mods, qui ne fonctionnent qu'en "Course Libre" et "Carrière", ne peuvent pas être assignés n'importe comment. En effet, s'il est possible d'embarquer trois cartes Boost par exemple, on ne pourra qu'en prendre deux si on les associe avec une carte Audace ou Mécano. Il est également envisageable de rouler avec une carte Boost, une carte Audace et une carte Mécano. Vous l'aurez compris, les combinaisons sont nombreuses et tout dépendra de la tournure que l'on souhaitera donner aux événements. Pour rendre le mode "Carrière" un peu plus sexy, Turn 10 a aussi pensé aux Rassemblements (un mode leur est également dédié) qui viennent s'intercaler toutes les trois courses généralement, et permettent de s'approprier le temps d'une épreuve certains véhicules que l'on mettra probablement dix plombes à acheter. Dépasser le plus grand nombre de concurrents, vaincre le Stig de Top Gear, rattraper les adversaires devant nous, voilà un exemple des défis qu'il faudra relever. Côté garage, le jeu bombe le torse avec ses quelque 460 voitures (200 au lancement pour Forza Motorsport 5), toutes accessibles en mode "ForzaVista" et avec aucun doublon à déplorer. Gran Turismo 6 en possède trois fois plus, certes, mais pas sûr que les sensations au volant soient aussi nombreuses. Par ailleurs, notons que la location de voiture est une alternative à considérer pour les moins fortunés, d'autant qu'il y a de quoi faire avec la LaFerrari, la Lotus E23, la V12 Vantage S d'Aston Martin ou encore la R18 e-tron quattro d'Audi. Bien évidemment, en s'installant gratuitement dans ces engins, on renonce aux points d'expérience ainsi qu'aux crédits que l'on pourrait potentiellement empocher. Puisqu'il faut bien parler des pistes à un moment donné, des petits nouveaux pointent le bout de leur nez comme Brands Hatch, Monza, le circuit des Amériques ou le Daytona International Speedway. D'autres, tels que Hockenheim ou l'historique tracé de Rio de Janeiro repris du premier Forza, font leur grand retour. Au total, le jeu compte pas moins de 26 circuits majeurs pour une centaine de déclinaisons.
SAMBA DE JANEIRO
Côté multijoueur, Forza Motorsport 6 est au top avec des courses en ligne pouvant accueillir jusqu'à 24 pilotes. Chaque classe de véhicule (A, C et D) a droit à son propre lobby, au même titre que les "rassemblements exotiques", les concours de drift, les courses de drag et le jeu du chat tiré, décidément, de Forza Horizon 2. Naturellement, il est tout a fait possible de créer son salon et d'en définir les règles. Quoi qu'il en soit, le netcode a les reins solides et à aucun moment nos sessions n'ont été pourries par du lag. L'écran splitté pour des parties à deux n'a pas été oublié, sachant que le rendu graphique n'est pas le même dans ces conditions. Le framerate demeure correct, les concessions se faisant surtout au niveau des effets visuels et du nombre de vues disponibles (trois seulement). En configuration LAN par contre (avec 24 joueurs là aussi), c'est nickel chrome. Enfin, impossible de faire l'impasse sur la facette communautaire de Forza Motorsport 6 qui s'inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur, avec Forza TV pour accéder aux vidéos réalisées par les autres membres, la boîte mail qui permet de se tenir informé des différents événements organisés régulièrement, ou encore l'atelier peinture. Au sujet de ce dernier, un système de vote permet de favoriser les meilleures créations afin de stimuler en permanence les artistes.