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Retrouvez plus bas la suite de notre test de Forza Horizon 2
- Une B.O. du tonnerre
- Une réalisation qui claque
- Un terrain de jeu immense
- La richesse du contenu
- L'efficacité du mode multijoueur
- Les réglages, enfin !
- La possibilité de créer son propre club
- La météo dynamique
- Accessible et fin à la fois
- ANNA
- Frustrant par moments
- Où est passée la population ?
- Un peu de clipping
Si Forza Motorsport ne s'écarte jamais des circuits et de l'odeur de gomme brûlée, ce n'est pas du tout le cas de son spin-off Forza Horizon qui préfère s'évader dans un monde en open world. C'est également ce que s'efforce de faire son successeur qui, next-gen oblige, dispose d'une carte trois fois plus grande que celle de 2012. Avec un terrain de jeu aussi vaste, les développeurs de Playground Games ont bien évidemment intégré tout un tas d'activités annexes pour s'occuper entre les courses. Ceux qui ont limé le premier Forza Horizon dans tous les sens risquent de grincer des dents, en voyant que la plupart des tâches secondaires sont des redites. On peut ainsi essayer de rendre fou le radar du coin en accélérant comme un malade, fouiller les granges pour mettre la main sur des voitures rares, ou encore briser des panneaux afin de récolter tout un tas de bonus. Pas vraiment stérile du cerveau, le studio a quand même intégré quelques nouveautés, à l'image des Défis Collector que l'on peut activer en passant à côté d'un des bolides racés (McLaren P1 2013, Koenigsegg Agera 2011 par exemple), tous soigneusement garés à différents endroits de la carte. Aller d'un point A à un point B dans le temps imparti, réaliser le saut le plus long, ou encore affoler les compteurs pour mieux se faire flasher par un radar, voilà un aperçu des challenges qu'il va falloir relever pour accroître un peu plus sa popularité. Ce qui est particulièrement fabuleux dans Forza Horizon 2, c'est le système de Drivatar qui est encore plus consistant que dans Forza Motorsport 5. En fait, lorsque l'on se balade en sirotant un lait-fraise cheveux - ou crâne, c'est selon - au vent, on croise en permanence les fantômes d'autres joueurs de la communauté.
Ne boudons pas notre plaisir : Forza Horizon 2 est une totale réussite, tant sur le plan technique qu'au niveau de son contenu d'une richesse imparable.
Compte tenu que les Drivatars reproduisent avec une efficacité redoutable le style de conduite de chacun d'eux, la manière d'explorer les environs diffère d'un pilote à l'autre. Du coup, si certains bolides s'efforcent d'emprunter les routes, d'autres en revanche n'hésitent pas à couper à travers champs pour gagner du temps. Mieux encore, en prenant la peine de suivre l'un des Drivatars, il n'est pas impossible que celui-ci nous mène tout droit vers une grange dont on ne soupçonnait même pas l'existence, ou alors qu'il nous fasse découvrir un raccourci qui servira à griller les futurs adversaires. Bref, même s'il ne faut pas non plus s'attendre à une opulence de dingue, Forza Horizon 2 occupe suffisamment pour que l'on y passe tout un après-midi sans que l'on ne s'ennuie une seule seconde. Après, il faut bien avouer qu'hormis des voitures qui foncent à toute vitesse, on ne croise pas grand monde en dehors du festival Horizon. On ne risque pas du tout de se perdre avec une population inexistante, et que l'on aperçoit uniquement dans les cinématiques. Dommage, car il y a très peu de choses à redire au niveau de la réalisation taillée dans du 1080p. Qu'il s'agisse de la modélisation exemplaire des bolides, des textures qui éblouissent la rétine, du framerate (30 fps) qui ne faiblit à aucun moment, de la sensation de vitesse saisissante ou des décors qui donnent envie de partir en week-end avec sa chérie, c'est du grand spectacle. N'oublions surtout pas ce souci du détail qui rappelle que Turn 10 veille au grain. Il n'y a qu'à voir les gouttes d'eau ruisseler sur les carrosseries, la poussière encrasser progressivement les bas de caisse, les traces laissées par les essuie-glaces sur le parebrise, pour comprendre définitivement que rien n'a été laissé au hasard. Superbe.
VERS DE NOUVEAUX HORIZONS
L'ambiance festive omniprésente dans Forza Horizon 2 a vraiment de quoi griser. Dès les premières minutes de jeu, les développeurs de Playground Games proposent de conduire la Lamborghini Huracán, celle-là même qui orne la jaquette du jeu. Oui, on a connu largement pire en guise de mise en bouche. On s'est mis à genoux devant les stations de radio de GTA 5, mais on ne se moque pas de nous ici non plus. Les animateurs n'arrêtent pas de jacter, racontent des anecdotes, filent même parfois quelques indices pour débusquer des trésors, toujours avec le smile. Et puis, il y a aussi cette B.O. démentielle qui nous transporte du début à la fin avec des morceaux de malade. Nous n'allons pas tous vous les citer ici, mais Astral (Pyramid), Spoken (Etherwood), Liberate (Eric Prydz), Jealous (Chromeo) et Pushing On (Oliver & Jimi Jules) sont les premiers qui nous viennent à l'esprit. Mention spéciale, également, à la radio Levante FM dont la classe à l'italienne résonne encore dans nos oreilles. En tout cas, ce goût immodéré pour la fête est autrement plus crédible que le pseudo-scénario que les développeurs avaient essayé de pondre dans le Forza Horizon de 2012. Ce coup-ci, l'ultime objectif sera de devenir le nouveau champion du festival Horizon, et non pas de détrôner un Darius Flynt auquel personne n'a jamais cru. Pour gagner le respect des concurrents et des demoiselles, il faudra prendre part à une quinzaine de championnats répartis sur différents road trips. Là non plus, rien de bien révolutionnaire par rapport à l'épisode précédent, et il s'agira de finir les courses à la meilleure place possible, non seulement pour se remplir les poches mais aussi et surtout pour gratter des points d'expérience.
Vous l'aurez compris, les qualités de Forza Horizon 2 sont multiples, et même après avoir passé plusieurs heures en sa compagnie, cette sensation de n'avoir encore rien découvert demeure.
Avec un monde aussi fouillé pour un jeu de course, on regrette qu'il faille obligatoirement passer à travers des checkpoints, au lieu de laisser les pilotes décider de leur propre itinéraire. C'est d'autant plus frustrant que certains raccourcis permettraient de faire la différence, et une connaissance parfaite des lieux n'en serait que plus jouissive. La marge de manoeuvre est un peu plus confortable en Cross Country avec des points de contrôle plus éloignés, mais le rappel à l'ordre n'en est pas moins douloureux. A l'instar de Forza Motorsport, désactiver les assistances est pratique pour décupler les gains, à condition bien sûr d'avoir le talent nécessaire pour ne pas terminer à la dernière place. Puisque la rivalité est aussi une notion au coeur de Forza Horizon 2, après chaque course le joueur se voit proposer un défi optionnel qui, la plupart du temps, consiste à réaliser un meilleur temps que l'adversaire. Une fois le record battu, un autre chrono est soumis et ainsi de suite, sachant que les bonus remis grimpent parallèlement. On pense aussi au wheelspin qui, après chaque level franchi, permet de gagner avec un peu de chance jusqu'à 100 000 crédits, ou alors une nouvelle voiture. A ce sujet, Forza Horizon 2 contient une pléiade de bolides dans son garage, dont certains qui nécessiteraient plusieurs vies si on voulait se les offrir. L'Aventador LP700-4 de Lamborghini, la LaFerrari du célèbre constructeur italien, la R8 Coupé V10 plus 5.2 FSI quattro d'Audi, la Huayra de Pagani, il y a de sacrés monstres dans le coin. Naturellement, les machines sont classées en plusieurs catégories, histoire de lutter à armes égales.
VIVA FORZA !
ADN Forza oblige, il est possible de procéder à tout un tas de réglages, ce qui n'était pas vrai dans le premier Forza Horizon où seule l'installation de nouvelles pièces était tolérée. Pression des pneus, dureté de la barre antiroulis, rigidité des amortisseurs, puissance du freinage, portance avant et arrière pour l'aérodynamisme, les fans qui ont passé des nuits blanches sur Forza Motorsport vont immédiatement retrouver leurs repères. Bien sûr, ceux ne souhaitant pas s'éterniser dans les menus pourront s'en remettre aux upgrades auto, qui se chargent de trouver le meilleur package pour le véhicule. En termes de gameplay, si Forza Horizon 2 adopte clairement un style arcade, cette rigueur et cette précision qui caractérisent la licence de Turn 10 depuis des années se ressentent à chaque coup de volant. En clair, il est indispensable d'être cohérent dans son pilotage pour franchir en premier le drapeau à damier, d'autant que le comportement du véhicule varie réellement d'un modèle à l'autre. Oui, la différence entre une traction et une propulsion est palpable, une attention qui ravira certainement les puristes désireux de se détendre sans que cela ne devienne n'importe quoi non plus. Pareil en ce qui concerne l'adhérence qui n'est pas la même sur un sol sec que sur une piste détrempée. Mais bon, Forza Horizon 2 s'autorise aussi quelques largesses assez logiques : se prendre un mur à plus de 300 km/h froissera la tôle mais n'aura aucun impact sur la direction de la voiture, par exemple. Même constat pour les collisions qui ne réduisent pas vraiment la vitesse du bolide. Une invitation à s'appuyer sur les adversaires pour ajuster sa trajectoire, sachant que le fameux rembombinage (que l'on peut désactiver) peut également faire office d'issue de secours.
Forza Horizon 2, c'est aussi un mode multijoueur en ligne qui permet d'organiser des road trips entre potes, jusqu'à 12 plus exactement.
Forza Horizon 2, c'est aussi un mode multijoueur en ligne qui permet d'organiser des road trips entre potes, jusqu'à 12 plus exactement. A l'instar du mode solo, chaque destination comprend quatre épreuves au terme desquelles le vainqueur est celui qui parvient à obtenir le plus grand nombre d'XP, et non pas le meilleur classement à chaque course. Une nuance qui dynamise les débats et favorise les retournements de situation comme on a pu en faire l'amère expérience. Le point de ralliement suivant est systématiquement soumis au vote des pilotes, avec toujours des bonus à ramasser pour ceux qui seront les plus rapides. En ce qui concerne la "Balade Libre en ligne", elle offre la possibilité de se promener sur l'intégralité de la carte et de lancer une épreuve dès que l'on passe à côté d'un spot adéquat. Les joueurs ayant accepté l'invitation se retrouvent alors propulsés à l'endroit où se trouve le leader, qui a le pouvoir de déterminer les règles. Si, dans le fond, la nature des courses ne change pas par rapport à la campagne solo, on a quand même adoré les modes "Roi" et "Infectés" qui, pour le coup, apportent un vent de fraîcheur appréciable. Par ailleurs, le multi de Forza Horizon 2 permet de créer son propre club qui peut contenir jusqu'à 1 000 membres. Si les performances de ces derniers servent à soigner la réputation de l'équipe et à humilier les autres, le club est lui-même soumis à une hiérarchie interne sachant que le trône est remis en jeu chaque semaine. Cette volonté de rendre le jeu plus social que jamais se cristallise quand on se rend aux Concentrations. Là-bas, il y a moyen de défier d'autres joueurs, mais aussi d'exhiber ses montures en bombant le torse. Ah oui, les Concentrations sont aussi l'occasion d'acheter des véhicules avec une livrée et des réglages conçus par les autres pilotes.
CA ROULE MA POULE !
Vous l'aurez compris, les qualités de Forza Horizon 2 sont multiples, et même après avoir passé plusieurs heures en sa compagnie, cette sensation de n'avoir encore rien découvert demeure. La richesse de son contenu retourne la tête : 168 championnats dont une quinzaine pour le mode solo, plus de 700 épreuves, quelque 200 voitures, sept stations de radio pour plus de 150 musiques (le double de Forza Horizon), Playground Games a largement fait le job. La map et ses aspérités sont le cadre idéal pour enchaîner les exploits (dérapages, frôler les voitures, piloter proprement) et récolter ainsi des Points de Prouesse. Ceux-ci donnent accès à des Avantages (les scores d'aspiration sont augmentés de 10%, les scores de série parfaite et de départ propre sont bonifiés de 25%, les scores de drift et de drift au frein à main sont augmentés de 10% ou encore un vote qui compte double) bien utiles aussi bien en solo qu'en multi. Enfin, on tenait à remercier ANNA qui n'est autre que le GPS de Forza Horizon 2. Synthétique mais agréable à l'oreille, sa voix ne fait pas tâche et indique de manière claire les différents spots stratégiques de la map. On peut même s'adresser directement à elle via Kinect avec des directives courtes, ce qui évite de passer systématiquement par les menus.