Test Fire Fighter

Fondu d’originalité

Dans un monde où les productions vidéoludiques sont actuellement à court d’idées, il est toujours bon de voir souffler un vent nouveau sur ce paysage morose. Initiateur de cette nouvelle vague, Fire Departement a su séduire les joueurs PC grâce à un univers inédit. Cette fois, c’est la Playstation 2 qui s’y colle avec Firefighter F.D.18 de Konami (bientôt suivi de Sakura-zaka Shôbôtai prévu au Japon par Irem). Firefighter F.D.18 est un de ces jeux, à la manière de SOS The Final Escape, au scénario catastrophe mettant l’accent sur la vie, la survie, l’entraide et le secours plutôt que de faire l’apologie de la violence, du chaos et du désordre mental (nd Beb : pourtant c’est un chouette programme aussi !). A contre-courant de la tendance, ce genre de soft a son public et réussit l’exploit de séduire de plus en plus de joueurs. Et Firefighter F.D.18 a les bonnes cartes en main : un univers original, un éditeur célèbre et une prise en main immédiate. Konami aurait pu la jouer classique pour implanter le décor de Firefighter F.D.18 : une caserne, un pompier et le tour est joué ! Mais ici, KCET a travaillé son sujet pour nous proposer un héros attachant, une histoire crédible et un scénario qui nous tient en haleine. C’est dans la peau de Dean McGregor que vous allez découvrir le dangereux métier de pompier. Jeune homme traumatisé par une intervention qui s’est mal terminée, notre sapeur-pompier s’est voué corps et âme à son métier. Cela tombe plutôt bien, puisque votre ville croule sous les incendies accidentels. Accidentels en apparence car grâce à l’intervention d’une journaliste, Emilie, vous découvrirez qu’un pyromane est à l’origine de tout ça. Cette affaire plutôt louche est intelligemment mise en scène grâce aux différentes interventions qui rappellent quelques films comme Daylight ou la Tour Infernale.

Un gameplay du feu de Dieu qui attire les foudres

La simplicité et l’efficacité ont été les directives suivies par l’équipe de développement et Firefighter F.D.18 pose problème à ce niveau-là. En effet, vous êtes censé incarner un combattant du feu, ce qui dans les faits, se traduit par l’extinction des feux et le secours aux victimes. Mais est-ce vraiment la seule occupation d’un pompier de nos jours ? Konami a préféré privilégier ce côté stéréotypé du métier plutôt que de proposer un panel d’actions différentes. Il en résulte un gameplay limité mais à la prise en main aisée. Vous allez donc devoir vous frayer un chemin à travers les flammes pour secourir les habitants de Port Serena. Pour maîtriser le feu, vous disposez d’une lance à incendie munie de deux embouts différents. Chaque feu requiert plusieurs techniques d’approche et il faudra souvent zapper du jet puissant et précis à la diffusion éparse. Il existe plusieurs types de brasiers distingués par des couleurs plus ou moins vives : Le orange caractérise les flammes classiques, volumineuses mais pas très dangereuses, et facilement maîtrisables. Mais dès que l’on approche d’un foyer rougeoyant, il faut s’armer de patience pour en venir à bout. En arrosant le cœur du foyer, il faut tout de même prêter attention aux boules de feu qui s’en réchappent car elles peuvent vous causer des dégâts et créer d’autres foyers. Laisser de côté une mèche incandescente peut entraîner votre perte car si elle entre en contact avec un liquide inflammable ou un gaz explosif, il faudra reprendre le travail depuis le début, amputé d’une partie de votre santé. Un ordinateur en veille, une voiture accidentée ou un câble dénudé représentent des dangers potentiels. Après en avoir fait la triste expérience lors des premières parties, on fait bien attention aux moindres détails car le métier de pomper nécessite une vigilance de tous les instants.

Heureusement, Firefighter F.D.18 n’est pas avare en surprises : Les appels d’air, les plafonds qui s’effondrent ou les brèches dans le sol vous causeront des torts. Il faut avoir les yeux partout ou être plus malin que les flammes car le chemin le plus court vers une victime est souvent le plus dangereux. Il faudra parfois opter pour un conduit d’aération ou faire un trou dans le mur pour atteindre le malheureux survivant. Dean McGregor possède une hache bien pratique pour accéder à des zones obstruées mais seuls les objets tels que les caisses, les panneaux ou les murs peuvent être détruits, soit les objets encerclant une victime. Et le reste ? Que fait-on des bureaux, des chaises ou des rambardes ? On peut toujours frapper comme un forcené mais ces différents éléments restent indestructibles. Dommage. Lorsque vous êtes dépassé par les évènements, vous pouvez faire appel à l’un de vos collègues. Ce dernier se chargera d’éteindre les flammes autour de vous. Avec une limite de trois interventions, il faudra utiliser ce bonus avec intelligence pour éviter de gaspiller cette aide précieuse. Mais voilà, Firefighter F.D.18 s’essouffle petit à petit puisque les objectifs ne changent jamais et que les actions sont quantitativement limitées. Il existe bien plusieurs récompenses selon votre degré réussite, mais cela n’offre rien de plus qu’un « tableau de chasse » bien fourni.

It’s « chaud » time !

Au fur et à mesure de votre progression dans les niveaux, vous vous rapprochez de l’épicentre incandescent coupable du chaos qui s’est emparé de la ville. Pour terminer un level en apothéose, Konami nous a concocté des boss très coriaces. Loin d’être humains, ce sont en fait des brasiers concentrés autour d’un élément explosif ou électrique d’une ampleur inconcevable. « Enfers », « Tornade de feu » ou « Tentacule », voici quelques douces appellations qui présagent du pire. Le combat pour venir à bout de ces gigantesques feux est long et ils nous réservent des surprises inattendues venant du sol, des murs ou par voie aérienne. Là aussi, il faudra être très vigilant puisqu’il est impossible de faire demi-tour. Il faudra utiliser avec parcimonie les trousses de soins et autres boissons régénératrices que vous trouverez lors de vos pérégrinations. Konami a choisi un univers graphique très classique sans fioriture ni exploit technique. Le rendu vaporeux de l’eau sur les flammes, l’incandescence des feux ou la fumée persistante sont assez fidèles à la réalité. Mais le reste du soft propose des textures basiques oscillant entre le gris bleuté des bureaux ou du bitume, et les visages des protagonistes sont bien trop lissés pour refléter une quelconque expression. Cependant, rien de trop alarmant du moment qu’on utilise un bon câble RGB. Dans l’autre cas de figure, il faudra se batailler avec un aliasing bien présent et occasionnant quelques pertes visuelles. En Dolby Surround Pro-Logic II, Firefighter F.D.18 offre des voix anglaises crédibles, des bruitages convaincants sur fond de musiques très discrètes.