Test FIFA 19 : encore au-dessus de la mêlée cette année ?
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Exceptionnel sur le plan graphique, FIFA 19 risque en revanche de diviser les puristes pour ce qui est du gameplay. Entre son rythme à rendre fou un cardiaque, des dribbles crackés et les passes ping pong, la série a de plus en plus de mal à cacher son attirance pour l’arcade. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, puisque toutes les mécaniques pensées par les développeurs mettent justement l’accent sur le spectacle ; c’est comme si le jeu transposait à l’échelle d’un match le Total Régal de beIN. En fait, nous avons surtout été convaincus par les tactiques dynamiques qui permettent d’aborder les rencontres de manière plus pointue, l’atout-maître de FIFA 19 à nos yeux. Enfin, le dernier épisode de « L’Aventure » se montre plus copieux que jamais avec trois persos à incarner, dont Alex Hunter qui s’en va comme un seigneur. On ne sait pas ce qu’Electronic Arts compte faire pour le prochain FIFA, mais il va nous manquer le minot. En attendant de connaître les intentions de l’éditeur américain, les fans pourront dormir sur FUT qui, lui aussi, s’est mis à la Ligue des Champions.
- La physique de balle retravaillée
- Les tactiques dynamiques qui apportent de la profondeur
- Toujours aussi beau à regarder
- Le mode "Aventure" bien fichu, encore une fois
- La qualité de l'interface
- La richesse du contenu
- La Ligue des Champions, quoi
- Le jeu défensif plus indulgent
- Des matchs spectaculaires...
- ...au détriment de certains fondamentaux du football
- Les passes ping pong qui font mal à la tête
- Les commentaires vraiment pas folichons
- La finition synchronisée, pourquoi faire ?
- Le rythme encore trop élevé
Si l’on s’en tient aux chiffres, FIFA détruit PES : 24 millions de FIFA 18 vendus dans le monde, plus de 260 millions de jeux commercialisés à travers la planète depuis les débuts de la série en 1993 ; c’est ce que l’on appelle une raclée. Et encore, on n’évoque pas les recettes générées par l’increvable FUT face auquel le mode « myClub » fait pitié. Bref, dans les charts, il n’y a pas match. En revanche, quand on jette un œil au gameplay, ce n’est pas la même histoire. En effet, FIFA 19 semble vouloir s’affranchir de certaines bases du football ; on peut parler de « philosophie différente ». Que ce soit dans les contrôles, dans la conduite de balle, dans les frappes, ou encore dans les contacts, le jeu se montre suffisamment permissif pour permettre aux rencontres d’être spectaculaires du début à la fin. On ne peut pas faire n’importe quoi non plus, mais quand on voit l’exigence dont PES 2019 fait preuve à tous les niveaux, on est surpris de pouvoir enchaîner les passes façon ping pong sans avoir à se préoccuper du positionnement du joueur. Pareil pour les dribbles dans les petits espaces qui, parfois, donnent l’impression d’avoir affaire à un prototype du prochain FIFA Street. Alors oui, la différence plus marquée dans les gabarits fait que les grandes carcasses seront moins à l’aise pour multiplier les roulettes et les rateaux, mais compte tenu que le cuir reste collé au pied y compris quand on est au bord de la rupture, la notion de prise de risque n’existe quasi plus dans FIFA 19.
Si l’on s’en tient aux chiffres, FIFA détruit PES : 24 millions de FIFA 18 vendus dans le monde, plus de 260 millions de jeux commercialisés à travers la planète depuis les débuts de la série en 1993 ; c’est ce que l’on appelle une raclée.
Un simple crochet suffit pour se mettre dans le sens du but, et comme les accélérations viennent d'une autre planète, le milieu adverse se fait ouvrir en deux si le bloc n’est pas compact. En parlant des milieux, justement, leur impact reste limité bien qu’ils soient en progrès par rapport à FIFA 18, c'est indéniable. On sent que l’on nous incite à construire des actions, à poser le jeu pour créer le fameux décalage. Avec une I.A. qui a tendance à soigner son placement, c’est vrai que l’on prend du plaisir à faire tourner le ballon. Après, FIFA 19 reflète assez mal tout le travail de transition assuré par les milieux. Les profils n’ont pas l’air de varier des masses, que l’on prenne Strootman, Kanté, Modric, Busquets, Kroos ou encore Rakitic. Ce n’est pas en un coup de baguette magique que la série va se renier, le rythme toujours élevé du jeu en étant la parfaite illustration. D’ailleurs, c’est tellement speed que les supposés bienfaits du système de contrôle actif sont difficilement perceptibles. Par exemple, les changements d’appui se font d’un claquement de doigts alors que l’on nous a promis que l’inertie serait au cœur de FIFA cette année. FIFA 19 a aussi du mal à convaincre en ce qui concerne la fatigue. Après avoir goûté à la Visible Fatigue de PES 2019, la gestion des efforts nous paraît moins contraignante chez Electronic Arts ; les joueurs mettent plus de temps avant d’être complètement cuits.
YOU’LL NEVER WALK ALONE
Et puisqu’il faut bien parler de la défense, les puristes remarqueront que les développeurs ont mis un peu d’eau dans leur vin afin de ne pas dégoûter les moins débrouillards. En gros, on ne se fera plus systématiquement punir à chaque loupé, bien que l’on conseille quand même d’être sûr de son coup avant de tendre la jambe. En cas d’intervention à moitié réussie, on pourra s’appuyer sur les duels 50-50 grâce auxquels la récupération du ballon est moins prévisible. Enfin, ça, c’est sur le papier, car dans la pratique, les contres favorables sont encore trop à l’avantage des attaquants. Par ailleurs, la prépondérance des stats (l’agressivité du joueur, son état de forme entre autres) fait que l’on n’a pas totalement la main. En résumé, ça manque encore d’équilibre et de précision pour sortir les vieux de la vieille de leur zone de confort. Si les gardiens sont capables du meilleur comme du pire, c’est peut-être parce que la physique de balle a été remaniée. Sans être aussi léchée que celle de PES 2019 (notamment sur les passes courtes), elle offre aux frappes des trajectoires plus naturelles, même si l’on a grillé un-deux petits trucs pour attraper la lucarne sans se casser la tête. Pour être honnête, on n’a pas encore tout capté à la finition synchronisée. On sait comment ça marche – une seconde pression après la première pour enclencher le tir – mais on ne voit pas trop ce que ça apporte. Il nous est déjà arrivé d’en oublier l’existence dans le jeu, ce qui ne nous a pas empêchés d’aligner les buts.
Rien à redire également en ce qui concerne l’ambiance dans les stades qui est électrique, que l’on soit à l’Orange Vélodrome, Old Trafford, Anfield ou l’El Monumental. En plus d’être reconnaissables dès la première syllabe, les chants des supporters sont d’une intensité incroyable, ce qui est également valable pour l’hymne des clubs.
On vous voit déjà venir : « FIFA 19 est un mauvais jeu de foot ». En fait, non, à condition de ne pas se mentir sur son aspect arcade. Comme nous l’avons déjà expliqué au moment du test de PES 2019, il s’agit de deux visions du foot, deux écoles possédant chacune leurs forces et leurs faiblesses. Et puis, c’est aussi une question de feeling : certains se retrouveront dans la rigueur de PES, alors que d’autres adoreront sauter les lignes dans FIFA. Malgré tout, le cru 2019 marque l’apparition des tactiques dynamiques qui confèrent un supplément d’âme à notre équipe. Plus concrètement, dans le plan de jeu que l’on aura défini (ultra défensif, défensif, offensif, ultra offensif), on va pouvoir modifier la formation mais aussi les courses des joueurs, leur placement, le repli défensif, etc. Absolument tout peut être paramétré, et après avoir sauvegardé nos différentes instructions, on pourra passer d’une stratégie à une autre en fonction du déroulement du match et de la tactique adverse. Sur ce point, il faut bien admettre que les développeurs ont fait fort, d’autant que l’on sent un réel changement dans le comportement des joueurs quand le coach donne des nouvelles consignes. L’autre domaine dans lequel la concurrence accuse du retard, c’est celui de la réalisation, en tout cas pour ce qui est des cut scenes et des replays. C’est ultra soigné, et on sent que la maîtrise du Frostbite est totale.
GRAINE DE CHAMPION
Rien à redire également en ce qui concerne l’ambiance dans les stades qui est électrique, que l’on soit à l’Orange Vélodrome, Old Trafford, Anfield ou en Amérique du Sud. En plus d’être reconnaissables dès la première syllabe, les chants des supporters sont d’une intensité incroyable, ce qui est également valable pour l’hymne de chaque club. Du côté des animations, PES 2019 n’a par contre aucun souci à se faire, car même si les entraîneurs sont relégués au second plan chez Konami, la gestuelle des joueurs est plus authentique. FIFA ne serait pas FIFA sans une interface archi chiadée, mais aussi et surtout un contenu riche. Bon, on ne va pas vous énumérer les différents types de matchs qu’autorise le mode « Coup d’envoi », mais sachez toutefois qu’il y a moyen – entre autres – de se qualifier directement pour la Ligue des Champions (phase de groupes, demi-finales ou finale), sans oublier les règles spéciales (ne marquer que de la tête ou d’une reprise de volée, les buts plantés en dehors de la surface comptent double, etc.) qui permettent de varier les plaisirs. Ah oui, l’arrivée des statistiques détaillées liées à notre profil permettra de rafraîchir la mémoire aux amnésiques qui ont tendance à effacer leurs défaites un peu trop facilement. Tout est listé, des interceptions aux tacles, en passant par la possession ou encore les frappes non cadrées. Formidable outil d'humilation donc, elles permettent aussi de mieux cibler nos faiblesses. Bien sûr, on a squatté l’ultime chapitre de « L’Aventure », avec Alex Hunter qui se frotte à la crème de la crème du football.
En fait, nous avons surtout été convaincus par les tactiques dynamiques qui permettent d’aborder les rencontres de manière plus pointue, l’atout-maître de FIFA 19 à nos yeux.
Et cette fois-ci, il n’est pas le seul dont on doit suivre la destinée, puisque l’on peut désormais incarner dans une histoire dédiée sa sœur Kim Hunter (qui a pour objectif de participer à la Coupe du monde féminine en France avec la sélection américaine) et Danny Williams (qui devra percer dans son nouveau club). Déjà solide dans FIFA 18, cette campagne scénarisée (que l’on peut débuter en important les données de FIFA 17 et FIFA 18) l’est également dans FIFA 19 où les développeurs continuent de faire intervenir des stars mondiales de la discipline – Kevin de Bruyne, Alex Morgan, Paulo Dybala pour ne citer qu’eux. On ne vous révélera rien de l’intrigue, mais des décisions clés seront de nouveau là pour conditionner la suite de la carrière des protagonistes, tout ça à coups de cut scenes bien fichues. Pour améliorer les stats des persos, il faudra briller à l’entraînement, ce qui poussera naturellement l’entraîneur à faire de nous un titulaire en puissance. Des bonus supplémentaires (notamment pour FUT) peuvent être débloqués via les objectifs secondaires, et l’interaction avec les mentors donne accès à des défis spéciaux. En somme, un joli point final pour une aventure qui a débuté il y a deux ans et avec laquelle la série est parvenue à se renouveler.