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Alors qu’on s’attendait à un titre spectaculaire, compte-tenu du résultat appréciable des versions current gen’, FIFA 07 sur Xbox 360 est un coup d’épée dans l’eau tant il accumule les boulettes. Ce n’est ni l’amélioration de la physique de balle, ni la finesse de son animation qui relèvera le niveau. Inintéressant et moins complet que sur PC, PS2, NGC et Xbox, cette version next gen’ est bel et bien la lanterne rouge de ce championnat vidéoludique. Pas besoin de calculs savants pour comprendre que si vous cherchez un jeu de foot sur Xbox 360, Pro Evolution Soccer 6 vous tend les bras et ce malgré ces défauts qu'on lui trouve.
- Physique de balle en progression
- Animations améliorées
- L’ambiance dans les stades
- Agréable à l’œil
- Un gameplay raté
- L’imprécision des passes et des tirs
- Les bourdes du gardien
- Le changement de joueur
- La modélisation des sportifs
- Moins complet que les versions current gen’
- Les commentaires
- La navigation dans les menus
Il est temps de tourner la page de jeux de football sur consoles de salon avec FIFA 07 sur Xbox 360. Après la surprise de la version current gen’, la déception de PES 6 sur Xbox 360 et une version PS2 du jeu de Konami au poil, quelle place reste-t-il à cet opus nouvelle génération ? Et si contre toute attente, c’était celle de lanterne rouge…
Avant d’entrer dans le gros du sujet, il y a un point lequel j’aimerais bien revenir. Cela concerne les équipes de développement d’EA Canada qui se sont penchés sur les différentes versions de FIFA 07. Pour cette nouvelle édition, le leader des éditeurs tiers a scindé le travail en deux groupes. Une première équipe s’est chargée de mettre sur pied les versions PC, PlayStation 2, GameCube et Xbox. La seconde a eu droit aux honneurs en préparant la seule et unique mouture next gen’ disponible exclusivement sur Xbox 360. En regardant de plus près le travail effectué sur le FIFA 07 sorti fin septembre, on ne pouvait que se réjouir du nouveau tournant qu’a pris la série bien plus à l’écoute des joueurs qu’auparavant. Alors, c’est avec intérêt qu’on attendait cette édition nouvelle génération.
Mercato raté
Pour me faciliter la tâche dans ce test, j’aurais très bien pu reprendre mot pour mot le paragraphe sur le contenu du jeu. J’aurais pu… mais ce n’est pas le cas tout simplement parce que comme FIFA 06 : ERCM et Coupe du Monde de la FIFA 2006, le jeu d’Electronic Arts est amputé sur pas mal de points. A commencer par les équipes en lice. Oubliez les nombreuses divisions des versions current gen’, ici il faudra se contenter de peu. Plutôt que de récupérer les 20 ligues, EA Canada nous en propose seulement six ! La Bundesliga, la Liga Española, le Calcio, la F.A. Premier League, la Ligue 1 Orange et la D1 Mexicaine dont on se serait très largement dispensé au profit des deuxièmes divisions. Deuxième coup dur : les équipes nationales. Entre les versions current gen’ et Xbox 360, 4 équipes sont passées à la trappe ce qui porte le total à 37 sélections. On pourrait s’en arrêter là mais Electronic Arts aime bien nous faire souffrir en coupant l’herbe sous le pied des supporters. Les 14 clubs électrons libres disponibles en septembre ont été gommés de cette version et dans la Rubrique Choix des Equipes on a droit à un misérable onglet Championnat Mondial rassemblant la Juventus de Turin, la Sélection Mondiale et Les Onze de Légende, tous deux à débloquer. C’est l’hôpital qui se fout de la charité pour une série qui s’est offert les licences des principaux championnats internationaux. Et il va sans dire que moins de clubs égal moins de challenges. Et effectivement, le constat est une nouvelle fois en berne car les modes de jeu se comptent sur les doigts d’une main passée à la moulinette. Pour les joueurs solitaires qui ne peuvent ou ne veulent pas profiter des joies du Xbox Live, seuls les modes Carrière, Fiesta et Défi sont disponibles. Quant à ceux qui joueront en ligne, de nouveaux sacrifices sont à l’ordre du jour. Impossible de profiter de la nouvelle option Ligues Interactives qui permettait de vivre un championnat virtuel en parallèle au calendrier des différentes ligues françaises, anglaises, allemandes et mexicaines (décidemment !). La déception est donc au rendez-vous, et dire qu’on est pas encore rentré dans le vif du sujet.
Marque de fabrique
On gardera le suspens du gameplay pour la fin. Commençons à décortiquer l’habillage de ce nouveau FIFA. Pour cette nouvelle saison, les développeurs ont procédé à quelques changements notables. Pour une fois, on se concentrera sur les menus d’avant match, ceux qui vous permettent de choisir votre équipe, de paramétrer vos stratégies de jeu et vos changements de joueurs. Habituellement, on avait affaire à quelque chose d’assez sommaire mais très efficace. Désormais, les menus en noir et blanc manquent de clarté tant et si bien qu’on se perd souvent dans la navigation, ne sachant plus s’il faut appuyer sur un bouton ou zapper d’un onglet à un autre avec le stick analogique. Et l’affichage de travers n’arrange pas le schmilblick. Un détail qui a son importance face à son concurrent de toujours PES. Une fois qu’on s’est dépatouillé dans les menus, l’heure est à l’analyse graphique. Impressionnante en décembre dernier, affinée à l’occasion de la Coupe du Monde en Allemagne, l’évolution est moins impressionnante aujourd’hui. L’effet de surprise n’est plus au rendez-vous et c’est alors qu’on remarque de nombreux défauts ici ou là. Si la réalisation était haute en couleurs pour FIFA 06, une fois de plus un filtre palichon vient dénaturer les matchs que vous jouiez sur un tube cathodique classique ou une télévision haute définition. A croire que c’est la nouvelle marque de fabrique d’Electronic Arts. Autre souci graphique, la modélisation des joueurs. Si l’aspect poupées de cire de 2006 gênait quelques joueurs, le moins que l’on puise dire, c’est qu’elle était réussie. Pour cette version, on ne peut qu’être déçu du résultat. Même les plus grandes stars du ballon rond – hormis Ronaldinho – ont eu droit à un travail bâclé. Pire encore, certaines vedettes de l’hexagone font office d’inconnues aux yeux des développeurs qui ne se sont même pas creusés la tête pour dénicher leur photo. Une silhouette noire les caractérisera lorsqu’elles seront élues "Homme du Match". Heureusement que FIFA 07 possède un maximum de licences, qu’est-ce ça aurait donné si ça n’avait pas été le cas ! Pour terminer la mise en scène de FIFA 07, on ne pouvait faire l’impasse sur l’ambiance des matchs parfaitement retranscrite comme à l’habitude. Mais, le constat est à nuancer à cause des commentaires de Paul Le Guen et Hervé Matoux, vos colocataires du dimanche soir. Si depuis deux épisodes, ils commentent avec brio les actions du match, cette année ils nous déçoivent grandement, jusqu’à dire "Quel tir de tête boxé par le gardien" alors qu’il s’agit d’une passe en profondeur qui meurt doucement en corner. Et on se moque de Jean-Luc Arribart et Christian Jeanpierre de PES !
36ème dessous
Mais peut-être que le duo Matoux / Le Guen n’est pas efficace à cause des séquences de jeu bien en dessous de ce que l’on a pu découvrir via les versions current gen’ de FIFA 07. Cette année, les développeurs ont voulu trop en faire pour marquer à la culotte le titre de Konami. Si l’an passé, "on avait un gros problème en défense", force est de constater que les lignes défensives ont fait un détour au centre de formation. Oubliez les joueurs qui dégagent à la hâte et vos défenseurs qui sprintent dans tous les sens. Désormais, on a droit à un beau bordel organisé. Tout d‘abord, il est difficile de trouver ses joueurs non pas qu’ils soient marqués avec professionnalisme par les adversaires mais parce qu’ils ne réagissent pas en fonction de vos récupérations de balle. Prenons le cas le plus probable. Vous interceptez le ballon dans les pieds d’un attaquant, et tout naturellement vous partez comme une flèche en contre-attaque. A moins de s’appelait Djorkaeff, la jouer personnel ne vous mènera à rien, surtout pour un défenseur. Il est donc logique de chercher à construire grâce à un jeu de passes efficaces. C’est à ce moment très précis que l’on découvre que nos coéquipiers n’ont pas la même intention que vous. Ces derniers ne feront aucun appel, ne partiront quasiment jamais dans le dos de l’adversaire et lorsque vous tentez le diable avec un une-deux, le joueur originaire de la passe ne démarrera pas au quart de tour tant et si bien que votre tactique tombent à l’eau et qu’il faut penser à autre stratagème. Le temps de trouver une brèche dans laquelle s’immiscer, vous exécutez une nouvelle série de passes et étrangement, vous avez du mal à être convaincu par la puissance de vos balles. C’est mou, ça manque de puissance même lorsque vos collègues sont à deux petits mètres de vous. Quand ce n’est pas ça, ce sont les trajectoires qui sont téléphonées même à petite distance. Vous n’allez pas me dire que ça reflète la réalité quand même. Ces problèmes de précision et de puissance ne vont pas en s’arrangeant même lorsque vous frappez au but. Les tirs sont en dents de scie malgré une amélioration de la physique de la balle moins flottante. Tantôt vous décocherez une belle patate. Tantôt votre frappe mourra dans les bras du gardien.
Sur la défensive
Parlons-en de ce gusse. Depuis FIFA 06 : ERCM et Coupe du Monde de la FIFA 2006, on va dire qu’il a évolué, ça fera plaisir aux développeurs. Mais dans la pratique, on a du mal à lui faire confiance. Si pendant les duels en face à face, il a enfin compris qu’il n’était pas nécessaire de sortir de ses cages pour piquer le ballon à l’attaquant, on ne peut pas en dire autant lorsque les actions se déroulent devant sa surface. C’est surtout lors de ses sorties qu’il nous fait terriblement peur car ses dégagements sont plutôt alambiqués. Comprenez par là, qu’il dégagera à la mormoileneu jusqu’à bazarder la balle devant ses cages avec une claquette des moins expertes. Ce problème ne serait qu’un détail si seulement le changement de joueur était vraiment opérationnel durant les séquences défensives. Les amateurs du changement manuel vont s’arracher les cheveux lorsque l’adversaire récupèrera le ballon. Il faudra marteler le bouton LT pendant un bon bout de temps pour incarner le défenseur adéquat à la situation. Mais pendant ce temps, l’attaquant vous aura mis un vent. A La rigueur, il est préférable d’opter pour un changement automatique afin de minimiser la casse. Et quand bien même vous parviendrez à coller l’adversaire, les récupérations de balle ne sont guère concluantes. Le jeu semble régi par les lois des contres favorables et des coups de billard. Puisqu’on parle du gameplay, sachez également qu’il est impossible de configurer le déplacement des joueurs sur la croix multidirectionnelle. Celle-ci est utilisée pour activer certaines techniques en jeu. Encore une fois, EA Canada a fait les choses à moitié.