9 20 3 5
Facebreaker est une déception, c'est le cas de le dire. Alors que l'on s'attendait à un titre à la hauteur de Punch-Out!! et Ready 2 Rumble Boxing, on se retrouve finalement avec un jeu nanti d'un gameplay mal équilibré, bien que la prise en main soit immédiate. A trop vouloir être accessible justement, Facebreaker n'intègre aucune subtilité qui fait habituellement la force du noble art, et devient lassant au bout d'une heure de jeu. "La Fabrique de Boxeurs", conjuguée au Xbox Live Vision Camera, tente de relever le niveau, mais le doublage des personnages noie définitivement Facebreaker dans une médiocrité absolue. A oublier.
- Réalisation sympathique
- Le mode Fabrique de Boxeurs
- Gameplay mal équilibré
- Difficulté mal dosée
- Doublage médiocre
- Lassant au bout d'une heure
- Aucune marge de progression
- Contraint de descendre la NES et/ou la Dreamcast du grenier
On aurait pu croire qu'Electronic Arts n'avait plus rien à prouver en matière de boxe virtuelle, avec un Fight Night Round 3 tout simplement divin sur Xbox 360 et PlayStation 3. L'éditeur américain en a décidé autrement, et s'est lancé comme nouvel objectif de développer un jeu de boxe accessible via son label EA Sports Freestyle, répondant ainsi aux besoins d'un public plus large et moins exigeant. Facebreaker arrive donc avec cette étiquette de jeu casual que n'importe quel joueur occasionnel est capable d'apprécier, notamment grâce à une prise en main immédiate. Mais à force de vouloir faire dans la simplicité absolue, les développeurs d'EA Canada ont oublié quelques fondamentaux qui auraient permis de rendre Facebreaker aussi plaisant que ses ancêtres Punch-Out!! et Ready 2 Rumble Boxing. Sans aucune subtilité à offrir, enfin presque, le combat tourne court.
Le casting de Facebreaker se compose de sept personnages de base (Ice, Romeo, Kiriko, Kekoa, Spin, Sparrow, Molotov), auxquels il faut ajouter cinq boxeurs supplémentaires (Steve, Voodoo, Brick, Socks, Tiki) que l'on doit débloquer via le mode "Bagarre en Barres". Trois principaux axes permettent de définir le profil de chacun des combattants : puissance, allonge, vitesse. Kiriko et Spin, par exemple, auront l'avantage de posséder un jeu de jambes particulièrement rapide, tandis que Molotov et Voodoo s'adresseront plutôt aux joueurs souhaitant bénéficier d'une force de frappe meurtrière. Ice, quant à lui, s'avère être un parfait candidat pour les débutants qui privilégient un profil équilibré. Enfin, Steve et Tiki ne seront pas à mettre entre n'importe quelles mains, et nécessiteront tout de même quelques sessions d'entraînement avant de prétendre monter sur le ring. Aucun des boxeurs ne possède réellement d'attaque spéciale lui permettant de faire la différence en une seule droite, et il faudra donc s'en remettre au fameux Facebreaker commun à tous. Pour parvenir au mouvement ultime, on devra d'abord claquer une série de crochets par le biais d'attaques basses ou hautes. Ces dernières font alors grimper la jauge de Casseur - divisée en quatre niveaux - qui, une fois au maximum, autorise l'exécution suprême. Cela dit, il n'est pas obligatoire de remplir complètement la barre pour remporter un match, quelques coups intermédiaires se montrant eux aussi capables de mettre K.O. l'adversaire.
"Let's get ready to rumble"
Naturellement, et puisqu'il faut récompenser la prise de risque, un uppercut de niveau 2 (Briseur Sol) se montrera moins expéditif qu'un crochet de niveau 3 (Briseur Ciel). Les fans de jeux de baston classiques vont forcément s'y retrouver : un mix up rondement mené fera grimper la jauge de Casseur en quelques secondes. De l'autre coté, les plus patients pourront toujours construire leur victoire en misant sur trois K.O. consécutifs. Une stratégie qui n'est pas obligatoirement payante car Facebreaker favorise les retournements de situation inimaginables. Au-delà du fait que l'on risque finalement de se prendre un Facebreaker en pleine tempe, c'est surtout le pourcentage qu'accorde le gameplay à la providence qui frustre énormément. Pour un titre qui se targue d'être accessible, Facebreaker demande tout de même une certaine connaissance du mind game, autrement dit ici avoir une chance sur deux de toucher l'adversaire ou, dans le sens inverse, de contrer son attaque. D'habitude réservée aux hardcore gamers, cette notion risque de rébuter les novices qui ne supporteront pas de subir des rafales de mandales sans avoir la possibilité d'esquisser le moindre geste. D'autant plus que les parades de Facebreaker n'autorisent aucune erreur d'appréciation. En effet, une parade basse sur une attaque haute aura pour conséquence d'amorcer un juggle, ce qui permettra au combattant d'en face d'enchaîner son vis-à-vis avec des crochets qui le soulèveront littéralement du sol. Dur à avaler. Dès lors, il est préférable d'opter pour l'esquive, même si le taux de probabilité de réussir ou d'échouer dans sa manoeuvre demeure le même finalement. Quant au block, s'il se montre assez courageux pour encaisser un certain nombre de coups, il reste inefficace face à une attaque puissante. Cette dernière représente d'ailleurs le gros point sombre du gameplay de Facebreaker, puisqu'aucun mouvement défensif ne permet de la contrer. Avec un boxeur suffisamment rapide, on parvient même à gratter quelques crochets avant que l'adversaire ne reprenne ses esprits, un abus de pouvoir rageant pour être honnête. Mises bout à bout, ces fautes techniques empêchent de développer une vraie stratégie d'attaque comme on pouvait le faire sur NES ou sur Dreamcast. On se retrouve contraint de pratiquer un jeu qui n'est pas forcément le notre, quel que soit le personnage sélectionné. C'est d'autant plus dommage que Facebreaker a probablement les moyens de proposer autre chose que du matraquage de bouton, mais les quelques subtilités qu'il est susceptible de présenter pour remporter la victoire passent immédiatement à la trappe.
Seryoga - King Ring
Contrairement à ce qui avait annoncé par les développeurs lors de la présentation de Facebreaker, l'accession au titre de champion des champions ne passe pas par l'apprentissage des points faibles des adversaires. En effet, il faudra surtout se contenter d'esquiver leurs coups et placer une attaque étourdissante au bon moment pour claquer une série de punchs dévastatrice. Décrypter les mouvements qui amorcent le stunt est donc le principal défi à relever dans le mode "Bagarre en Barres". Avec un I.A. particulièrement grugeuse lorsqu'elle sent que le match commence à lui échapper, ce n'est clairement pas évident. Pour évoquer quelques syllabes sur la barre vitale de Facebreaker, elle est constituée de deux couches : l'une verte, et l'autre rouge. Si la première permet de se manger quelques gifles pour se réveiller, la seconde présente la particularité de se régénérer lorsque l'on ne subit plus aucune attaque. D'où l'importance de rétablir par moments une certaine distance avec l'adversaire. En cas d'égalité, Facebreaker ne fait pas appel aux arbitres pour rendre une décision finale, et préfère avoir recours à la mort subite. Dans ce round ultime, le premier à mettre K.O. son adversaire est déclaré vainqueur. Ce n'est pas aussi stressant que dans un Super Smash Bros., mais le joueur qui a infligé le plus de K.O. lors des trois premières manches bénéficie d'un surplus d'énergie. Bien vu. Facebreaker offre également l'opportunité de créer son propre boxeur via la rubrique "Fabrique de Boxeurs". Compatible avec le Xbox Live Vision Camera, ce mode permet de reproduire le portrait craché d'une célébrité que l'on déteste, puisqu'il s'agit essentiellement de démonter des mâchoires pour ceux qui auraient oublier. Peter Moore fait partie des guests présents dans la bibliothèque de base, de même que Kim Kardashian pour ceux qui ont l'habitude de prolonger les journées de championnat de Ligue 1 sur la chaîne cryptée, le samedi soir. Comme on pouvait s'en douter, les joueurs ont par la suite la possibilité de partager leurs créations sur le Live, et même accéder à quelques statistiques comme les personnages les plus téléchargés par exemple. Enfin, on n'oubliera pas de traiter de la réalisation de Facebreaker qui représente l'une des rares satisfactions du jeu, même si elle ne se montre pas exceptionnelle. On appréciera surtout la déformation des visages qui parvient à charmer la rétine. Les athlètes donnent l'impression d'avoir été moulé dans du caoutchouc, avec des membres aussi élastiques que ceux de Satan Petit Coeur. Chaque boxeur possède une posture qui lui est propre, ce qui permet de l'identifier au premier coup d'oeil. Les couleurs se veulent vives, mais les environnements demeurent assez vides. Si les pin up n'hésitent pas à faire admirer leur chute de rein sur le ring, on aurait surtout aimé entendre les cris d'encouragement d'un public autrement plus expressif. Mention bien pour le slow motion qui accentue la violence du Facebreaker ou d'un Casseur bien placé.