Test F1 Race Stars

F1 Race Stars est un jeu de course taillé pour le grand public, certes, mais il nécessite quand même un minimum de skill. Enfin, ça dépend aussi de la catégorie dans laquelle on se lance. En 1000cc par exemple, les virages en épingle seront plus faciles à négocier grâce à la direction assistée, alors qu’il faudra prendre le temps de freiner tout en tournant le volant en 3000cc. Et comme les dérapages et les petits sauts façon Mario Kart n’existent pas ici, un temps d’adaptation est nécessaire avant de se débarrasser de ce fichu réflexe. En revanche, F1 Race Stars dispose des zones de KERS généralement placées dans des courbes, et qui permettent de claquer un boost grâce à un système qui n’est pas si loin de celui préconisé par Nintendo après tout. Plus concrètement, le pilote doit presser RT/R2 pour remplir sa jauge de turbo, sachant qu’il faut répéter l’opération trois fois de suite pour la charger au maximum. En fait, c’est surtout dans les chicanes que la manœuvre demande un certain doigté pour repartir à fond en sortie de zone, et une jauge remplie qu’aux deux tiers peut faire perdre une course dans la dernière ligne droite ; véridique. Le KERS n’est pas la seule subtilité à laquelle on peut avoir recours, et appuyer sur l’accélérateur juste avant de toucher le sol après un saut permet, là encore, de gratter un boost. Ah oui, il y a aussi l’aspiration qui est prise en compte dans le jeu, ce qui participe grandement au dynamisme des courses. Mais bon, le plus grisant dans F1 Race Stars reste quand même les dégâts qui mettent mieux en valeur les items sur lesquels nous reviendrons plus tard. Chaque missile envoyé par l’adversaire détériore la monoplace, et il devient alors indispensable de passer par les stands pour faire intervenir les mécanos. Une option facultative, c’est vrai, mais s’obstiner à rouler avec un véhicule sur le point d’exploser réduit fortement la vitesse de pointe. Et puis comme les développeurs sont généreux, il y a moyen de retaper son véhicule à plusieurs endroits d’un circuit. Bref, aucune raison de s’en priver.

 

Stop-and-go

 

Cela dit, Codemasters a tenu à récompenser ceux qui esquivent les embûches comme des rois, et un passage par les stands fera forcément perdre du temps sur les adversaires, même si on ne s’arrête pas comme dans un vrai Grand Prix. Après, tout est une question de stratégie et de dilemme : persister à rouler avec une monoplace affaiblie pour protéger sa place au classement, ou prendre le temps de réparer sa monture en espérant ensuite remonter comme une flèche. Quoi qu’il arrive, il est impossible de faire exploser totalement une monoplace, on n’est pas dans WipEout ; bien que cela pourrait être nettement moins douloureux que de se traîner sur la piste comme une limace. Pour ne pas se pourrir le cerveau avec ce genre de choix, mieux vaut donc faire bon usage des items éparpillés sur le circuit. Certains objets font bien évidemment référence à Mario Kart, comme les bulles rouges qui traquent l’adversaire le plus proche, ou alors les bulles jaunes que l’on peut balancer lorsqu’un pilote concurrent se trouve dans la ligne de mire, aussi bien devant que derrière. Et franchement, comment ne pas penser à l’encre de la pieuvre quand on se retrouve avec la visière recouverte de confettis ? Formule 1 oblige, certains objets s’inspirent de la discipline histoire de faire quand même dans l’originalité, et rentabiliser l’acquisition de la licence officielle. Perso, on adore l’intervention de la voiture de sécurité qui ralentit le rythme des pilotes en tête, ce qui permet aux retardataires de les rattraper. Il y aussi la pluie qui fait glisser tous les véhicules, ou encore le DRS qui octroie une invincibilité momentanée. En gros, il y a une quinzaine d’items disponibles dans F1 Racer Stars, ce qui est plus qu’honorable pour un titre de ce genre. Comme d’habitude, la roulette a tendance à distribuer les meilleurs objets aux derniers du classement, alors que les mieux placés n’auront droit qu’à des armes leur donnant l’occasion de tendre des pièges et de se protéger les fesses, afin de maintenir une distance respectable avec  les sacs. Une norme imposée par Mario Kart, encore une fois.

 

Cela dit, Codemasters a tenu à récompenser ceux qui esquivent les embûches comme des rois, et un passage par les stands fera forcément perdre du temps sur les adversaires, même si on ne s’arrête pas comme dans un vrai Grand Prix."

 

La victoire se joue également sur une parfaite connaissance des circuits qui regorgent de raccourcis. D’ailleurs, l’accès à certains nécessitent une clé à ramasser pendant la course et à protéger avec la plus grande vigilance, car le moindre dommage encaissé fait lâcher le précieux sésame. Dur quand on est à quelques mètres d’y parvenir. Si F1 2012 régale les puristes avec ses innombrables réglages, il n’y en a aucun à faire dans F1 Race Stars. C’est le talent et la réussite qui prédominent. Les items aussi, et c’est justement ce qui rend le jeu aussi frustrant par moments, d'autant que des attributs spéciaux sont disponibles en fonction de l'écurie. A ce petit jeu, les Ferrari et les Red Bull sont archi favorisés, au point de déséquilibrer parfois le gameplay. On a beau prendre les virages proprement avec une trajectoire de papa, les cancres peuvent se refaire la cerise trop facilement. Rageant. L’un des autres points forts de F1 Race Stars, c’est le design des pistes qui reprend les portions les plus célèbres des circuits de Formule 1. Les inconditionnels reconnaîtront ainsi dès le premier coup d’œil le Raidillon de l’Eau Rouge de Spa-Francorchamps, la chicane Rettifilo de Monza, le tunnel de Monaco ou encore la sortie des stands d’Abu Dhabi. Ca a vraiment de la gueule, et l’Ego Engine orchestre comme un chef l’effet cartoon voulu par les développeurs de Codemasters. Le framerate reste fluide du début à la fin (même en écran splitté), et les différents effets visuels donnent vraiment du cachet au jeu. Alors qu’on croise les doigts pour qu’un jour on puisse profiter d’une reproduction réaliste des pilotes de F1 dans F1 2013, ils sont immédiatement reconnaissables ici. Fernando Alonso, Sebastian Vettel, Lewis Hamilton, Jenson Button, tous sont présents, même notre fou furieux Romain Grosjean . Ses fans peuvent être soulagés. Carton jaune, par contre, pour la sensation de vitesse pas vraiment renversante.

 

Tour de chauffe

En termes de contenu, F1 Race Stars propose un mode solo qui ne nous a pas vraiment convaincus. Plus exactement, le joueur devra participer à plusieurs championnats avec différents types de courses. Si en Race il s’agira tout simplement de franchir la ligne d’arrivé en tête, le joueur devra garder un œil sur le réservoir d’essence en Refuel Racket ; sachant que plus la monoplace sera légère, plus elle ira vite, et inversement.  Pas mal. Pas mal non plus Elimination Nation dans lequel le dernier du classement est éliminé au fil des minutes qui s’écoulent. Une sorte de last man standing en gros, sauf que les adversaires éjectés continuent de participer à la course sous une forme fantomatique, avec possibilité d’utiliser les items tant qu’à faire. Oui, il y a des moments où on a failli craquer, surtout en 3000cc. Si la durée de vie du mode "Carrière" est appréciable, le nombre élevé des championnats le rendent rébarbatif à la longue, d’autant qu’il faut parfois quelques minutes pour boucler ne serait-ce qu’un tour. Des courses un peu moins longues avec quatre ou cinq championnats majeurs auraient sans doute été plus efficaces. Bien évidemment, F1 Race Stars ne pouvait pas faire l’impasse sur le multijoueur et la possibilité d’organiser des parties jusqu’à 4 en écran splitté. Il y a même possibilité de modifier les règles pour pimenter les débats, une option disponible en ligne où les courses peuvent accueillir jusqu’à 12 pilotes. Petite particularité : les affrontements sur le Xbox Live et le PSN peuvent également se dérouler en écran splitté, c'est-à-dire qu’un groupe de trois joueurs sur une console peut en affronter deux autres. Pratique.