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Ce qui fait la force d’Eledees est indéniablement sa réalisation. Bien qu’elle n’atteigne pas des sommets, elle est en parfaite adéquation avec les productions Wii. Coloré, fin, propre et sans problème majeur, le moteur graphique convient au character design des créatures faisant du jeu de Konami un titre à la fois mignon et niais. Dommage pour Shingo Makaitoge et son équipe que l’intérêt ne se renouvelle pas à travers la trentaine de missions en mode Histoire et que le multijoueur soit une totale déception car Eledees aurait pu nouer immédiatement avec le succès.
- Réalisation graphique acceptable
- Prie en main intuitive
- Des musiques amusantes
- Très vite lassant
- Des décors qui ne varient que très peu
- Mode multijoueur raté
- Quelques petits ratés au niveau du gameplay
- Pas assez ambitieux
Par son architecture proche du GameCube, la Wii est la machine de prédilection des éditeurs pour réadapter leurs anciens softs. Mais dans cette euphorie de conversions à l’emporte-pièce, certains studios ont les tripes de nous offrir une nouvelle licence et Konami délaisse enfin la chaîne Virtual Console pour nous proposer sa première production baptisée Eledees. Malgré une réalisation générale intéressante, le jeu ne parvient pas à se hisser dans le petit peloton de tête des jeux immanquables sur Wii.
Considéré dès ses premières minutes de vie comme le Pikmin de la Wii, Eledees n’a strictement rien à voir avec la série créée par Nintendo. Plutôt que de se contenter d'un jeu de stratégie en temps réel, Konami a opté pour un jeu d’action proche dans l’idée de certaines bornes d’arcade qui ont fait le succès des Time Crisis et autres The House of The Dead. Attention cependant, cette nouvelle comparaison s’arrête là car Eledees n’est vraiment pas un jeu violent, bien au contraire. Konami nous compte ici le problème relationnel de Kai, un jeune gamin de 10 ans délaissé par ses parents. Ces derniers sont des chercheurs respectés qui n’hésitent pas à passer le plus clair de leur temps à étudier les Eledees. Ces petites créatures sont une source d’énergie électrique inépuisable et suite à un terrible orage, la ville entière est plongée dans le noir, ruinant en même temps les projets télévisuels de Kai. Il ne fait aucun doute pour cette chère tête blonde, les Eledees sont à l’origine de tous les maux. Et pour y remédier, il va emprunter le pistolet de capture de son paternel afin de rétablir le courant dans la maison et faire une croix sur les bestioles. Avec un scénario comme ça, les plus jeunes tomberont sous le charme d’Eledees alors que les plus vieux admireront le travail réalisé sur les artworks accompagnant l’introduction du jeu.
Et la lumière fut !
Vous vous doutez bien qu’il ne suffit pas de réenclencher le disjoncteur de la baraque pour terminer le jeu. C’est un petit peu plus finaud que ça. C’est pièce par pièce que vous devrez rallumer toutes les lampes de votre maison et pour y arriver vous devrez capturer un maximum d’Eledees grâce à votre pistolet. En mode Histoire, vous devrez parcourir 30 missions pour voir la fin du jeu quitte à faire certains allers-retours dans des chambres et des couloirs déjà visités, et pour réussir un niveau vous devrez récupérer un nombre exact de Watts dans le temps imparti en débusquant et en aspirant les Eledees. Les petites créatures ne sont pas du genre à se poster en rang d’oignons devant vous. Ce serait bien trop facile ! Vous devrez retourner la maison pour mettre la main sur un maximum de ces êtres vivants et c’est seulement grâce à votre super pistolet que vous y arriverez. Plutôt que de soulever un jouet, un clavier, une chaise ou un poster à mains nues, Kai est du genre feignasse et utilise l’énergie concentrée dans son flingue pour mettre sans dessus dessous chambres, cuisine, bureau, WC et salle de bain. La traque des Eledees est on ne peut plus simple grâce tout d’abord à un didacticiel simple et efficace et ensuite grâce à un gameplay d’une facilité enfantine, nécessitant au bas mot qu’un seul bouton. Le A ou le B, c’est au choix, délivre un rayon suffisamment puissant pour faire léviter les objets, les secouer, les renverser, les activer ou les poser délicatement au sol. Pour les directions, c’est la Wiimote qui s’en charge grâce à votre doigté impeccable. Quant aux déplacements dans la maison, Eledees se joue comme un First Person Shooter et donc le stick analogique du Nunchuk sert à ça. Une fois les bases acquises, le jeu de Konami est d’une simplicité enfantine même s’il arrive quelques heurts lorsqu’on essaye d’ouvrir une porte ou un tiroir en pivotant la Wiimote ou en la tirant d’avent en arrière. Ce genre d’action manque de précision et si par malheur votre geste est brusque, c’est peine perdue d’avance.
Les poupées russes
Mais revenons à la chasse d’Eledees qui vous oblige à avoir de bons réflexes. Au fur et à mesure de votre progression, la difficulté ira crescendo nous faisant oublier la facilité des premières parties et vous devrez donc identifier chaque espèce d’Eledees ainsi que leur états. Selon si vous les prenez par surprise en secouant une boîte ou les découvrez endormis derrière une pile de bouquins, la récolte de Watts sera plus ou moins importante. Il va sans dire qu’un Eledees chanteur vous rapportera plus qu’une créature craintive qui s’enfuit. Pour les capturez, le principe est le même que vous déplacer les objets, vous devrez pointer l’écran et aligner le viseur sur la bestiole avant de la zapper avec l’un des boutons principal de la Wiimote. Le seul problème dans votre collecte d’électricité, c’est que certains objets ne bougeront pas d’un centimètre à cause de leur poids. Il est d’ailleurs étonnant de ne pas pourvoir soulever une Wii en jeu dès les premières minutes de gameplay. Enfin bref ! Vous devrez améliorer votre pistolet pour poursuivre votre recherche et c’est à ça que servent les Eledees Générateurs. Les petits malins se planquent dans les objets électriques et par conséquent vous devrez récupérer suffisamment de Watts pour pouvoir activer une lampe de chevet, une télévision, un broyeur de CD, un train électrique ou encore une console de jeu made in Nintendo. Vous devrez activer l’item en question et capturez aussi vite que possible les créatures qui en sortiront. Un message à l’écran vous avertira de votre progression et vous pourrez alors soulever quelques kilos supplémentaires, ouvrir certaines portes ou activer des mécanismes. La chasse aux Eledees devient donc de plus en plus difficile et certaines missions sont même marquées par des objectifs à respecter scrupuleusement (éviter de faire du bruits, ne pas casser certains objets) ou des Eledees à éviter. Heureusement, il existe aussi suffisamment de bonus tels que le laser aspirateur, le filet laser, le choc électromagnétique, le gâteau pour Eledees, le radar, j’en passe et des meilleurs. Mais malgré tous ces efforts, on tombe rapidement dans un système de jeu peu varié et la trentaine de missions disponibles commence à nous taper sur le système. Des objectifs variés et certains niveaux en extérieur auraient certainement sauvé les meubles. Soulever, balancer, capturer, arracher, activer, soulever, balancer, capturer, arracher, avec de telles actions si les premières minutes sont amusantes, on s’en lasse tout de même rapidement.
Hey ladies !
Malheureusement, le constat est également le même pour les autres modes de jeu, qu’il s’agisse du mode Edition où vous pourrez créer vous-même votre niveau ou du mode Multijoueur. Ce dernier est complètement raté du fait qu’un seul des quatre participants gère la caméra et les déplacements. Les autres se contente donc de trouver les Eledees. Et pour ça il faut impérativement que les quatre joueurs possèdent Nunchuk et Wiimote. Abusé ! Incontestablement il s’agit de la plus grosse erreur du jeu d’un point de vue de la réalisation car pour le reste Eledees est en parfaite harmonie avec les possibilités techniques de la console de salon de Nintendo. La Wii ne peut pas rivalisé avec les dernières productions Unreal Engine III, qu’à cela ne tienne, les développeurs contournent se problème, à l’image de Konami, en proposant un soft coloré, bourré d’effets de lumière, bref propre, soigné. Avouons aussi que le level-design et le character-design aident grandement à ça avec des intérieurs très détaillés, des clin d’oeils en veux-tu, en voilà et des Eledees mimi tout pleins qui ne sont pas si différents que ça malgré leur physique. Cette bonhomie générale se ressent également à travers les musiques entraînantes et les petits couinements de nos créatures. Un côté enfantin et un tantinet cucul-la-praline qui fait le charme d’Eledees.