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- Le level design bien pensé
- Prise en main immédiate
- D’une précision imparable
- On finit par se prendre pour un aigle
- Le 3 vs. 3 sympathique
- Offre une belle marge de progression
- Ne retourne pas l’estomac
- Un seul mode de jeu pour le multi
- La campagne solo un peu trop courte aussi
- Des défis pas suffisamment variés
- Du coup, ça fait cher la galette
- Attention au torticolis
C’est toujours le même but que l’on se fixe lorsque l’on craque pour un nouvel objet qui coûte un certain prix : trouver les arguments qui vont justifier un tel investissement. Cela fait maintenant quelques semaines que nous avons reçu le PlayStation VR à la rédaction, et vous connaissez déjà les titres que nous estimons être des valeurs sûres du casque de Sony Interactive Entertainment. Dans un tout autre registre, Eagle Flight en fait clairement partie. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’il s’agit sans doute du jeu qui se montre le plus intuitif avec les fonctionnalités gyroscopiques du casque. En effet, pivoter la tête vers la droite ou la gauche permet à l’aigle que l’on incarne d’exécuter des virages dans la direction souhaitée. Dans le même esprit, lever la tête servira à prendre de l’altitude, tandis que l’incliner vers le bas sera indispensable pour voler en rase-motte. La manette, quant à elle, permet d’accélérer, de ralentir, d'activer un bouclier et de lancer des projectiles lorsque l’on doit faire face à des ennemis. Les commandes d’Eagle Flight sont simples mais bougrement efficaces. Le temps de réponse est immédiat, et au bout de cinq minutes, on tente déjà d’emprunter des passages hyper tortueux grâce à cette précision qui n’est jamais prise en défaut. Le jeu fait preuve d’une très grande pédagogie afin que l’on se familiarise tranquillement avec les commandes du rapace ; et c’est d’autant plus grisant qu’à aucun moment nous avons eu l’estomac à l’envers. Même lorsque l’on doit piquer vers le sol à tout vitesse, jamais Eagle Flight ne donne la gerbe. Bref, vous pouvez ingurgiter une bonne carbonnade avant de lancer le jeu sans la moindre crainte.
Eagle Flight a beau ne pas payer de mine, il synthétise quasiment tout ce que l’on attend d’un jeu VR : une prise en main immédiate, des contrôles précis, un confort de jeu optimal, une excellente marge de progression, une immersion totale et une réalisation impeccable.
En termes de contenu, il faut bien avouer que c’est la misère. Le mode solo se résume à une succession de défis à relever à travers cinq chapitres, la Tour Eiffel faisait office de point d’orgue d’une histoire qui offre même l’occasion d’assister à la naissance de notre monture. Car oui, le scénario d’Eagle Flight se déroule dans un Paris où la faune et la flore ont repris leurs droits, 50 ans après la disparition de l’Humanité de la capitale française. Naturellement, on va pouvoir survoler quelques-uns des monuments/quartiers que l’on connaît bien comme le Louvre, le Panthéon, la cathédrale Notre-Dame, ou encore la Grande Roue de la Concorde. A l’instar d’Assassin’s Creed – dont tout le monde pensait qu’Eagle Flight était un spin-off au départ – l’intégralité des missions n’est pas disponible dès le départ, et il va falloir récolter un certain nombre d’étoiles pour les débloquer les unes après les autres. C’est vrai que l’on aurait aimé une plus grande variété dans les défis proposés, mais compte tenu des ambitions mesurées d’Eagle Flight, on s’en contente finalement. Et puis, les plus acharnés passeront certainement du temps à décrocher systématiquement les trois étoiles, preuve ultime que l’on a des nerfs en titane, surtout quand il s’agit de se frayer un chemin dans les catacombes et le métro. Nous n’avons pas bouclé le jeu à 100%, mais avec les plumes et les poissons à collectionner, on pointe déjà à quatre heures et des poussières.
AMERICAN EAGLE
Par ailleurs Eagle Flight intègre un mode multijoueur qui se limite (pour le moment ?) à du Capture the Flag en 3 vs. 3. Le but est simple : s’emparer d’une proie et la ramener jusqu’à un point de chute en esquivant les "missiles" adverses. Pour maximiser les chances de victoire et ne pas se faire plumer par les aigles d’en face, il est bien évidemment conseillé de travailler en équipe. Par exemple, il serait totalement suicidaire de laisser seul celui qui détient la proie. Dans le cas contraire, une autre option est envisageable : voler à basse altitude et essayer de semer ses adversaires en multipliant les virages. Bon, on s’est souvent pris des murs pour ne rien vous cacher, mais le stress de se faire rattraper par la patrouille couplée à l’écran qui se met à clignoter lorsqu’un ennemi se rapproche dangereusement, pousse le joueur à prendre tous les risques. Histoire de se repérer un peu plus facilement par rapport aux poursuivants, il y a moyen de jeter un œil en arrière en maintenant Croix. Incliner la tête dans un sens ou dans l’autre permet alors de regarder tout autour de soi et de ne pas être pris en traître. Enfin, ce n’est peut-être pas l’essentiel dans Eagle Flight, mais on tenait à souligner que le jeu était agréable à regarder, sachant que c’est le moteur Unity qui a été retenu pour le projet. Si le titre d’Ubisoft Montréal convient parfaitement à la VR sur le plan graphique, c’est aussi parce qu’il ne s’embête pas à afficher un milliard de détails à l’écran. Au contraire, il fait dans la sobriété afin de conserver un framerate fluide du début à la fin, ce qui est quand même crucial quand on se prend pour un aigle, non ?