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Si 2K Sports met la fessée à Electronic Arts sur les parquets de la NBA, ce n'est pas le cas avec Don King Boxing qui a encore beaucoup à apprendre de la dynastie Fight Night. La notoriété du promoteur américain seule ne suffit pas pour proposer un jeu de boxe crédible. Don King Boxing se plante sur toute la ligne en ignorant les fondamentaux d'une simulation dédiée au noble art : dynamisme, percussion, rapidité d'exécution. Le titre de Venom Games, handicapé par une lenteur et une mollesse magnifiques, ne remplit aucun de ces critères et se noie dans une médiocrité que l'on n'avait pas soupçonnée jusqu'à présent. La réalisation tente de sauver les meubles, mais les mouvements saccadés des boxeurs finit par mettre au sol un Don King Boxing décevant.
- L'aspect documentaire du mode Carrière
- La licence Don King
- Combats mous
- La lourdeur du gameplay
- Mode Entraînement anecdotique
- Animation rouillée
En attendant le Fight Night Round 4 nucléaire qu'EA Canada prépare activement dans ses laboratoires, 2K Sports propose de se dérouiller les bras avec Don King Boxing qui s'appuie avant tout sur la renommée de l'illustre promoteur américain. S'il y avait matière à faire un titre plus qu'intéressant avec une telle licence entre les mains, ce n'est malheureusement pas le cas ici puisque le jeu de Venom Games s'avère être en réalité une simulation de boxe molle au possible, avec des combats soporifiques qui ne sentent même pas la sueur. Explications.
Don King nous a bien eus avec Don King Boxing, à l'ancienne serait-on tenté de dire. En effet, le jeu est loin de toutes les promesses faites pendant sa tournée promotionnelle aux Etats-Unis et en Europe, à savoir offrir des combats intenses et un gameplay dynamique. Pourtant, l'affaire débute plutôt bien, avec un casting qui recense la majorité des boxeurs qui sont montés sur le ring sous l'égide de l'homme à la crinière invraisemblable. On compte parmi eux Ricardo Mayorga, Joe Calzaghe, Steve Cunningham ou bien encore Andre Berto qui fut champion du monde WBC des poids mi-moyens en 2008. Naturellement, ils ne sont pas tous disponibles dès le départ, et il faudra remporter un certain nombre de victoires avant de pouvoir incarner quelques figures légendaires que Michel Acariès et Malik Bouziane connaissent sur le bout des ongles. Don King Boxing croise les générations et permet d'organiser des combats improbables, sans pour autant autoriser le mélange des catégories. Logique. Par ailleurs, les inconditionnels de la discipline regretteront qu'il ne soit pas possible d'incarner Mike Tyson et Mohammed Ali, deux poids lourds du noble art qui ont préféré signer chez Electronic Arts et Fight Night Round 4. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, le choix de son avatar ne représente pas une étape cruciale dans Don King Boxing, ce dernier se révélant incapable de répercuter sur le ring les qualité de puissance, d'endurance, d'agilité et de dextérité de son boxeur. On se retrouve alors avec des combats mous et soporifiques, où tous les coups finissent par se ressembler en infligeant les mêmes dégâts. Parler de tactique relève de l'utopie, alors qu'un fin connaisseur tel que Don King aurait certainement pu apporter autre chose au jeu que son sourire carnassier. Don King Boxing est vraiment d'une lenteur affligeante, les crochets ressemblent plus à des caresses qu'autre chose, et seules les gouttes de sueur et de salive qui éclaboussent l'écran lorsque l'on est sur le point de coucher son adversaire au sol, rappellent que l'on est bel et bien sur un ring de boxe.
L'oeil du tigre ?
En fait, c'est surtout le temps de réaction des personnages qui est problématique. Dans ces conditions, comment espérer placer un combo dévastateur s'ils mettent dix plombes à réagir ? Cette lourdeur du gameplay de Don King Boxing se retrouve également dans le contrôle de son avatar qui donne l'impression de traîner une dizaine de wagons derrière lui. Difficile donc de parler de jeu de jambes lorsque l'on éprouve les pires difficultés à maintenir son adversaire à distance. On pourrait alors s'en remettre à la garde et aux esquives, mais il faut alors se tordre les doigts pour se protéger la tête et le foie, le titre de Venom Games ne se montrant pas du tout ergonomique en matière de défense. Autre point frustrant : la rareté des K.O.. En effet, les personnages ont tendance à récupérer facilement des dommages subis - surtout entre les rounds -, ce qui a plutôt le don d'agacer, surtout lorsque l'on sait qu'il faut se démener comme un fou pour faire plier son opposant. Il n'est donc pas rare de dépasser la dixième manche avant que l'un des deux protagonistes mette un genou au sol, même si la fameuse Frénésie et les coups spéciaux sont censés permettre d'écourter le combat. Bref, vous l'aurez sans doute compris, Don King Boxing n'est pas prêt à faire de l'ombre à la série Fight Night qui peut dormir sur ses deux oreilles. Cela dit, le contenu du jeu se veut solide, avec entre autres un mode Carrière dans lequel Don King himself prend en main la destinée de la jeune pousse. Les moments clés sont même ponctués par des cut scenes live tournées pour l'occasion, ce qui donne un aspect documentaire assez sympathique au jeu, soyons francs. Là, on retrouve l'atmosphère particulière unique à la boxe, avec des contrats de plus en plus juteux qui seront proposés au fil des victoires. De l'autre coté, des mini-jeux sont ainsi régulièrement proposés pour améliorer les aptitudes physiques de son poulain. Les puristes pourront même faire un détour par la case Entraînement avant de découvrir tout ce dont on vient de parler plus haut, afin de goûter au saut à la corde, à la poire ou à la patte d'ours made in 2K Sports. Enfin, Don King Boxing n'effraie pas la rétine, les boxeurs profitent même d'une modélisation honnête ; mais le manque de fluidité dans les mouvements des boxeurs gâchent le spectacle. Dommage.