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Alors que l'on s'attendait au pire avec Dissidia : Final Fantasy, premier cross-over de la saga Final Fantasy devant l'Eternel, le jeu de baston de Square Enix s'en tire avec les honneurs. Les développeurs ont su instaurer un système de combat bien huilé, même si l'on pourra regretter un léger manque de maîtrise technique dans l'allonge des attaques, sans oublier le choix des persos qui est loin d'avoir la même importance que dans les titres du même genre. A coté de ça, il est évident que Dissidia : Final Fantasy jouit d'une durée de vie conséquente, avec entre autres un mode "Narration" hyper profond, ainsi que d'une réalisation en béton armée. Enfin, les fans de la série Final Fantasy auront leur dose d'allusions et de références, un ingrédient indispensable pour ce genre de production.
- Réalisation en béton armée
- Durée de vie conséquente
- L'univers Final Fantasy
- Un casting riche
- Gameplay original et rodé...
- ...malgré un léger manque de maîtrise technique dans certains cas
- C'est parfois le bordel à l'écran
- Bourrin et répétitif par moments
Décidément, les jeux de combat se bousculent en ce moment sur PSP. En effet, après un Soul Calibur : Broken Destiny archi-convaincant, la console portable de Sony accueille Dissidia : Final Fantasy qui ne manque pas d'ambition non plus. Bien plus que sa capacité à réunir toutes les stars de la saga, on se demande surtout comment le titre de Square Enix va faire pour tirer son épingle du jeu face aux cadors habituels du genre. Une question qui mérite d'être posée, d'autant plus que le moindre coup donné au pif se paie cash.
Lorsque l'on est habitué à évoquer les notions de just frame, mind game ou bien encore de guard crush, il est quelque peu normal d'être dérouté par Dissidia : Final Fantasy au moment de le prendre en main. Pas de shoryuken à exécuter ici, et encore moins de 3B à placer. Les développeurs ont opté pour un système de combat beaucoup plus simple, mais qui recèle toutefois quelques subtilités pour rendre les affrontements suffisamment profonds. Deux éléments essentiels sont à retenir dans Dissidia : Final Fantasy : les points de vie qui représentent l'état de santé du personnage, et les points de Bravoure qui permettent de définir la puissance de ses attaques. Il faut savoir que les points de Bravoure peuvent être subtilisés à tout moment en pressant Rond, et que la perte de ceux-ci n'aura aucune incidence directe sur la jauge vitale du combattant. Comme on peut s'en douter, cette règle favorise grandement les retournements de situation de malade, puisqu'un Kefka à l'agonie muni de 150 points de Bravoure pourra toujours mettre à genoux un Squall ultra dominateur n'en possédant qu'une trentaine. Dans ce cas-là, la barre de PV de Squall diminuera de 120 points. C'est jouissif et frustrant à la fois, mais c'est indéniablement ce qui fait le charme de Dissidia : Final Fantasy. Néanmoins, on reconnaît que la chasse aux points de Bravoure engendre souvent des situations figées, chaque guerrier restant alors dans son coin en lançant sans s'économiser des attaques de Bravoure afin de gratter quelques points. C'est là que l'on aurait aimé que Square Enix mette en place une bride pour éviter que les campeurs pourrissent le match, avec par exemple une jauge qui limite l'utilisation abusive d'attaques de Bravoure. D'autant plus que se retrouver sans aucun point de Bravoure en poche fait basculer dans un état de Syncope assez critique pour qu'un seul coup puisse être fatal. Difficile donc de nier que les combats de Dissidia : Final Fantasy offrent l'opportunité de la jouer tactique, puisqu'il faudra jongler intelligemment entre les attaques de Bravoure et celles qui viennent manger les PV.
Combat mortel
Par ailleurs, on pourra également déclencher des attaques EX, à condition que la jauge correspondante soit remplie. Pour y parvenir, il faudra récupérer la perle lumineuse qui apparaîtra de façon aléatoire durant les combats, de la même façon que la balle Smash dans Super Smash Bros. Brawl. Les combattants devront même dasher sur plusieurs mètres avant de mettre la main dessus, ce qui corse naturellement l'affaire. Une fois la sphère convoitée entre les mains et le mode EX activé en pressant R+Carré, on pourra alors claquer une furie sortie d'une autre galaxie, bien fichue en plus, et pendant laquelle il faudra presser correctement les boutons pour infliger un maximum de dégâts à l'adversaire. En cas de loupé, l'attaque portée sera moins puissante ; logique. Lorsque l'on se prend un EX Burst de plein fouet, on peut toujours tenter de limiter la casse en pressant Rond pendant la séquence animée, en dosant son effort surtout, afin que le curseur se situe dans la zone où la défense est la plus efficace. Dissidia : Final Fantasy joue clairement la carte du spectacle, avec des personnages qui se déplacent dans les airs aussi facilement que Sangoku et toute sa clique. D'ailleurs, ceux qui vouent un culte sans limite à la série d'Akira Toriyama arriveront en terrain connu, puisqu'il s'agira d'évoluer librement dans d'immenses terrains, même si des murs invisibles finiront par entraver la progression des personnages. Toutes les cabrioles sont permises, et il va falloir un certain temps d'adaptation avant de courir sur les murs, esquiver et contre-attaquer sans s'emmêler les pinceaux. Au risque d'en faire ricaner certains, Dissidia : Final Fantasy nécessite effectivement une certaine habileté de la part du joueur, même si par moment on a l'impression de faire n'importe quoi ; sérieusement. Le jeu de combat de Square Enix offre une marge de progression énorme ; heureusement, car on a rapidement fait le tour des attaques de base de chacun des guerriers. D'autant plus que les mouvements de Dissidia : Final Fantasy ne reposent pas sur des quarts de cercle comme dans Street Fighter IV ou bien encore The King of Fighters XII pour ne citer que ces deux-là.
Au risque d'en faire ricaner certains, Dissidia : Final Fantasy nécessite effectivement une certaine habileté de la part du joueur, même si par moment on a l'impression de faire n'importe quoi ; sérieusement."
Gagner des points d'expérience représente toujours le meilleur moyen de parfaire son physique, mais aussi et surtout de gagner de nouvelles compétences et des attaques supplémentaires. Comme dans n'importe quel RPG qui se respecte, les compétences seront communes à tous les personnages et viendront gonfler leurs stats de façon ponctuelle. Par ailleurs, il faudra atteindre un certain level avant d'en maîtriser quelques-unes, un moyen comme un autre d'inciter le joueur à multiplier les combats. Les équipements ont eux aussi leur mot à dire dans Dissidia : Final Fantasy, car ils influencent également les performances offensives et défensives des personnages. Anecdotiques lors des toutes premières partie, ils se révèlent être d'une aide précieuse lorsque l'on entre dans le vif du sujet, à condition d'accepter de passer des heures dans les menus pour trouver la bonne formule. Le mode "Narration" demande lui aussi énormément de patience, parce que c'est clairement là que l'on va enchaîner le plus de nuits blanches. Avant toute chose, notons tout de même les efforts consentis par Square Enix pour pondre une histoire sinon crédible, au moins carrée, qui oppose deux entités divines : Cosmos et Chaos. Deux camps - l'un angélique, l'autre maléfique - donc, ce qui donne un excellent prétexte aux développeurs de réunir une vingtaine de personnages, pour un casting qui couvre la saga de Final Fantasy à Final Fantasy XII. L'occasion de souligner que les combattants ne présentent pas tous le même profil, même si le choix ne s'avère pas aussi décisif que dans un jeu de combat plus traditionnel. Au bout de quelques heures de jeu, on s'aperçoit rapidement que Kefka n'est pas à mettre entre n'importe quelles mains, tandis que Cloud, Squall et Cecil se montrent nettement plus dociles. Du coté des personnages qui arrachent la moitié de la jauge vitale en deux attaques, on peut citer Cloud of Darkness, tandis que Firion fera mal avec son arsenal particulièrement fourni. En revanche, Dissidia : Final Fantasy ne fait pas preuve d'une grande maîtrise technique dans l'allonge des attaques. Alors que l'on s'attendait à trembler des fesses face à des enchanteurs et leurs pouvoirs balancés à distance, ce n'est pas vraiment le cas en réalité. Il est même possible de leur mettre facilement la pression avec un personnage privilégiant le corps à corps, ce qui rebutera les moins téméraires.
Fantasy Fighters
Pour en revenir au mode "Narration" de Dissidia : Final Fantasy, il faut reconnaître qu'il se présente de façon originale puisqu'il faudra se déplacer sur une sorte de damier. Les cases sont l'occasion soit de rencontrer un ennemi - et d'accroître du coup des points d'expérience -, soit de ramasser des items générateurs pour se refaire une santé. Afin d'offrir un peu de challenge, chaque action menée sur le damier grignote un point d'action - ou PA -, sachant que le but du jeu sera de terminer le niveau avec le maximum de PA en poche. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que l'importance des bonus accordés à la fin de chaque chapitre dépend du nombre de points d'action qu'il reste dans la main. Ceux désireux de mettre la main sur des objets inestimables auront tôt fait de se bousiller le cerveau, pour imaginer le chemin le plus court mais proposant dans le même temps le plus de monstres à combattre, d'autant plus que certains d'entre eux offrent justement la possibilité de gagner des PA. En termes de réalisation, Dissidia : Final Fantasy n'éblouit pas autant la rétine que Soul Calibur : Broken Destiny mais profite tout de même d'une qualité visuelle lumineuse. Les cinématiques explosent l'écran, et il faut vraiment loucher pour ne pas succomber à la beauté des furies. Quant à la modélisation des personnages, elle se veut exemplaire. Enfin, pour placer quelques syllabes sur les autres modes de jeu de Dissidia : Final Fantasy, on notera la présence du mode "Colisée" qui repose sur un système de cartes et permet de décrocher des jobs, ou bien encore celle du mode "Arcade" qui a fait son apparition pour la version occidentale du jeu. Joli.