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Après avoir vu la version PC de Dark Messiah of Might and Magic, on pouvait s’attendre à quelque chose d’équivalent sur Xbox 360. Hélas, le titre a été revu et corrigé à la baisse avec le côté RPG qui passe presque intégralement à la trappe. Dommage, car le mode solo - malgré sa certaine linéarité - avait de quoi séduire avec son ambiance travaillée, son scénario plein de rebondissements, sa version française de bonne facture et ses musiques de qualité. Finalement, c’est le gameplay qui vient tout gâcher et notamment les séquences de combat et de plate-forme. Ajoutons à cela un mode multijoueur pas bien folichon et une réalisation graphique décevante, et d’un très bon jeu, on passe à un titre finalement bien fade à réserver aux inconditionnels de l’univers Might & Magic.
- Une ambiance travaillée
- Des combats prenants
- Une bonne bande originale
- Une VF de qualité
- Un gameplay hasardeux
- Un RPG qui n’en est plus un
- Graphiquement en retard
- Mode multijoueur pas très intéressant
- Pas vraiment de nouveautés pour cette version 360
On ne compte plus les adaptations de jeux PC sur Xbox 360 et Ubisoft, grand spécialiste de la discipline, nous sort de son chapeau un Dark Messiah of Might and Magic affublé du suffixe Elements. Un an et demi après la version PC, le titre d’Arkane Studios arrive sur la machine de Microsoft, non sans quelques soucis et les mêmes symptômes qui ont frappé Call of Juarez quelques mois auparavant. Explications.
L’univers Might & Magic est une source d’inspiration inépuisable depuis plus de vingt ans. Et si en règle générale, on voit débouler pour la plupart du temps des jeux de stratégie en temps réel et autres jeux de rôle, Arkane Studios a cherché à innover en proposant en 2006 un First Person Shooter mélangeant bon nombre d’ingrédients empruntés aux RPG. Le résultat, des plus surprenants, oscillait entre Oblivion et Half-Life. Forcément, face à un tel succès critique et même commercial, Ubisoft n’a pas attendu qu’on lui souffle l’idée dans le creux de l’oreille pour en faire une conversion sur Xbox 360. Et c’est le studio d’Annecy de la firme qui s’est chargé d’adapter les aventures de Sareth, apprenti du puissant mage Phenrig en quête du Crâne des Ombres. Cet artefact mystérieux est l’unique objet capable d’arrêter la marche des démons à chaque éclipse lunaire. Mais c’est également l’objet de tous les désirs. Pas étonnant donc que les choses tournent rapidement au vinaigre et comme si cela ne suffisait pas, il va falloir vous décider entre deux poules, la fille de votre mentor et une certaine Xana qui vous accompagnera spirituellement dans votre aventure. Un FPS avec un scénario digne d’un RPG, y a bon ! Mais c’est malheureusement insuffisant car malgré les artifices déployés, Dark Messiah of Might and Magic : Elements ne reste qu’un FPS et n’effleure qu’à peine le jeu de rôle, tout l’inverse de son homologue sur PC.
Faux et usage de faux
C’est vrai qu’un premier coup d’œil, le jeu d’Ubisoft ressemble à s’y méprendre à Oblivion : une jauge de mana, des points de santé, des sorts magiques, une barre d’expérience et de beaux chevaliers prêts à en découdre avec vous ; aucun doute possible, visuellement Dark Messiah of Might and Magic : Elements nous plonge dans les clichés du RPG à la sauce heroic-fantasy. Il en va de même pour les décors souvent travaillés. Du village atypique de Heaumroc et ses chaumières accueillantes, aux grottes suantes et abritant diverses créatures tourmentées aux temples majestueux, en passant par quelques geôles et une île sauvage ; même le système de jeu s’y prête avec un Sareth évolutif qui glane son expérience au fil des combats et des quêtes menées à bien. Mais dès le premier gain de niveau et après avoir sélectionné votre classe, on se rend vite compte de la supercherie. Il est en effet impossible de personnaliser ses compétences. A la différence de la version PC, tout se fait automatiquement et par conséquent, on n’est dans l’incapacité de faire progresser les points faibles de son avatar. Auparavant, vous pouviez rajouter quelques points au combat, à la magie ou aux compétences annexes afin de créer un personnage hybride, sans rester dans les carcans imposés par votre classe. On se contentera alors des restes pour simuler un quelconque RPG, c’est-à-dire un arsenal qui s’améliorera au fil des heures, de nouveaux sorts à débloquer et d’un équipement secondaire toujours utile pour perfectionner certaines compétences. Pour profiter des prouesses physiques des autres classes, vous n’aurez d’autre choix que de recommencer le jeu en sélectionnant l’un des quatre rangs proposés (guerrier, archer, mage assassin) qui ont chacun leurs points forts et leurs points faibles. C’est sûr de ce point de vue là, Dark Messiah of Might and Magic : Elements propose une replay-value intéressante, mais un tantinet trafiquée.
Marche à l’ombre
Reste alors la partie purement FPS. Et la surprise est au rendez-vous puisque les combats peuvent se dérouler de plusieurs manières différentes. Bien évidemment, les plus téméraires d’entre-vous engageront la bataille sans tarder, que ce soit une épée à la main ou le carquois bien rempli. Tout en surveillant votre jauge d’endurance, vous pourrez balancer des coups de lame ou des flèches avec plus ou moins de puissance selon la pression exercée sur la gâchette. Lorsque la fatigue est trop grande, il vous faudra récupérer pendant quelques secondes avant d’achever votre adversaire. Ainsi donc, il ne faudra pas taper dans le vent mais utiliser avec parcimonie attaque et défense. Les plus futés, quant à eux, utiliseront intelligemment le décor puisque le jeu regorge de pièges, d’objets destructibles et d’interactions diverses pour annihiler les nombreux ennemis qui vous barreront la route. Un coup de pied bien placé et c’est le vol plané assuré pour votre vis-à-vis. Et si ce dernier est trop proche d’un ravin ou d’un bûcher, c’est la mort assurée. Vous pouvez également détruire certaines étagères pour que tout un tas de caisses et de tonneaux dégringolent sur une victime inconsciente du danger. Parfois, ce sera un mécanisme à activer ou une corde à couper pour envoyer ad patres liches, gardes et orcs. Cependant, certains ennemis demanderont plus de fil à retordre en raison de leur résistance aux éléments magiques ou simplement du fait qu’ils soient systématiquement accompagnés de goules ou de gobelins. Connaître les faiblesses de son adversaire est souvent la clef du succès pour en venir à bout rapidement sans gaspiller bêtement fioles de santé et de mana.
Le syndrome Juarez